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Leçons d’introduction historique à l’étude du droit – Par Damien Viguier

Leçon 1/6

 
 

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18 Commentaires

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  • #1227126

    Le jus publicum europaeum moderne héritier de la justa casua (cause juste) de la respublica christiana médiévale,
    La terre est la mère du droit. Cela comporte un enracinement du droit et de la justice, dans le sol Européen.
    Avec le découverte de l’Amérique, et la constitution de l’espace colonial, les guerres ne seront plus soumises à la justa casua, le monde sera dès lors délimité, pour ne pas que les découvertes de richesses transforment le sol européen en vaste champs de bataille.
    Le nouveau monde et les océans deviendront un espace de libre affrontements c’est là qu’apparaît le concept de droit universel, le droit universel, négation potentielle du droit individuel, de n’importe quelle nation, il porte la menace d’un écrasement brutal, puisqu’un droit qui se prétend universel représente la négation de tout droit particulier, de tout ordre et justice réels.
    Cela est bien mis en lumière de façon remarquable par Karl Schmitt dans Le Nomos de la terre

     

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  • #1227195

    M. Viguier aurait du imposer la non-intervention/participation de son auditoire dont la culture youtubesque fait de la peine. Comment une telle inversion des valeurs est-elle possible (chez ceux-là même qui la dénoncent !!) ?
    Dire des trois ordres que "c’est comme dans Comprendre l’Empire" = tu sors. Pourquoi ne pas dire que "Le Capital ? Ah ! c’est comme sur M6" ?
    Interrompre un exposé historique avec du récentisme ? C’est une blague ? (au passage, quelle patience de la part de D. V.)
    J’attendais une interruption sur les illuminatis, à ce train-là.

    Le plus ironique, c’est que M. Viguier dans cette introduction a souvent évoqué l’enseignement de la science par les druides, les pater familias, etc. et qu’on l’interrompt (lui, le maître) avec de la culture youtube.

    Les jeunes, on vous a appris à "participer" dans l’Education Nationale. Oubliez ça et apprenez à respecter les hiérarchies dont la plus élémentaire est : le maître parle, le disciple se tait. Que l’on peut traduire par : la culture du livre vaut mieux que la culture internet - en dernière instance, comme dirait l’autre.

     

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    • Vous avez certes raison, néanmoins, les questions du jeune homme ont permis de faciliter la compréhension du cours pour un profane comme moi. Non sans humour parfois en plus ! Pour le coup du rencetisme, je pense que c’était plus une boutade pour leur jeter une crotte de nez qu’autre chose.
      Je salue également l’humour de maître Viguier qui est très pédagogique, rien à voir avec votre : " le maître parle, le disciple se tait ".
      Ce n’est pas un cours d’amphi, et même si er respecte selon la droite des valeurs le respect de la hiérarchie, ce genre de cours avec des intervenants, qui en plus paraissent assez jeunes - l’espoir repose sur eux - et posent des questions, certes parfois idiotes, cela permet une meilleur compréhension pour qui regarde la vidéo, et j’ai même l’impression que cela ne dérange pas Maître Viguier, au contraire.

       
    • #1227934

      Tu as quelle légitimé, petit facteur, pour la ramener à ton tour ?
      Aucune, donc sois cohérent, ferme-la.

       
  • Vers 31 minutes et quelques... Mon dieu, il existait déjà des révisionnistes il y a des milliers d’années !

     

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  • #1227805

    Voilà ce que ER peut relayer de mieux : des articles et conférences pédagogiques d’érudits critiques.
    Entendre et lire Maitre Viguier nous oblige toujours à relever le niveau.
    Merci et vivement la suite !

     

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  • A 17 min 50 il prononce le nom d un juriste mais impossible de comprendre à part le prénom : Jacques. Si quelqu n connaît ce juriste. Merci

     

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  • Je ne comprends pas cette volonté de révision ou cette haine rabique pour la période 500-1000 après JC et l’auditoire un peu jeunot en manque de frissons nous ressort le bobard récentiste.

    C’est la chute de la République Romaine (et donc sa mise en sourdine) qui l’a bien mérité, avec sa spéculation monétaire sa vigueur perdue et ses limites atteintes.
    C’est l’époque des invasions barbares des communautés germaines et de l’Est qui comme le dit Francis Cousin ne son pas lettrés (en avaient ils besoins ;)) mais communautaire en Être mais toute même ordonnées. Ces communautés qui ont monté en gamme progressivement en se frottant avec les Romains, sur le domaine militaire (Arminius ...) avec un vigueur préservée et a raflé un partie du gâteau un temps.
    Pour moi c’est un époque riche voire subversive, certainement de transformation et d’autant plus intéressante que la matière manque, mais pas de quoi l’effacer.
    Y a eu la constitution de grandes monarchies qui ont fait une synthèse pour une civilisation locale pérenne c’est pas rien. En Orient l’Islam a fait a peut prêt la même chose d’un manière moins synthétique mais plus opportuniste et rapide. Alors peut être que la caste de prêtres d’aujourd’hui ne trouve pas son compte dans cette époque ...

    Bon y a eu quelques méfaits après Charlemagne ou les délégués à la gestion des morceaux de l’Empire ont inauguré la féodalité dont je ne suis pas certains qu’elle soient tant légitime, un espèce d’abus de bien sociaux sur un mandat ? Encore une fois en Orient on a eu des phénomènes similaires sur l’épuisement des élans initiaux, cf les dynastie califales successives.

    Mais bon on aura l’occasion d’y revenir / leçon 4.

     

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  • #1229225

    Voilà une belle initiative !

    Je ne savais pas que Me Viguier avait été l’assistant de Yan Thomas. Il est heureux que des personnes comme lui fassent découvrir au public de grands maîtres de la pensée juridique comme Michel Villey (en tout cas selon moi, dont la formation doit beaucoup aux enseignements d’un de ses disciples).

    Je voudrais cependant apporter une petite nuance à son propos affirmant une séparation radicale, en Allemagne au XIXe siècle, entre la science du droit et la philosophie. Damien Viguier sait, pour l’avoir justement rappelé dans son article sur Carl Schmitt, à quel point dans la tradition allemande moderne les penseurs du droit sont associés à la législation au sens large et à la jurisprudence. Or ces grands juristes (et penseurs du droit) sont tous imprégnés de philosophie dont ils traduisent les concepts dans leur science. Par exemple, un juriste comme Feuerbach (le père du philosophe) qui avait rédigé le Code pénal de la Bavière de 1813 était pétri de Kant.
    Le romaniste Friedrich Carl von Savigny, dont parle Me Viguier, et qui est le père de l’École historique du droit, rend compte aussi dans sa pensée de l’esprit philosophique allemand du temps. Il assigne à l’histoire une fonction, celle par laquelle le peuple vit à travers la manifestation de sa propre conscience (Volksgeist). L’idéalisme post-kantien, à travers la métaphore organique, on le trouve chez lui dans la synthèse dialectique entre le donné objectif (le passé) et l’autonomie du sujet (le peuple). Si le droit est l’expression vivante de cette synthèse, c’est à la science du droit qu’il revient d’effectuer ce travail de médiation de la conscience sur soi. Et si Savigny attache une telle importance à la science romaniste c’est surtout parce qu’elle offre l’arsenal conceptuel le plus efficace pour réaliser cette unité (que les Pandectistes systématiseront, sachant que la tradition romaniste est particulièrement ancienne en Allemagne). Mais d’autres juristes de l’Ecole historique choisiront au contraire, en réaction, la voie germaniste (jusqu’à Otto Gierke).

    L’opposition entre Hegel et Savigny s’est exprimée très indirectement. La controverse opposait en fait, en 1814, Savigny à Thibaut, un civiliste (romaniste) partisan de la codification comme œuvre rationnelle d’unification du droit allemand. Hegel a pris par la suite la défense de cette thèse (dans ses Principes de la philosophie du droit, 1820). [1/2]

     

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  • #1229226

    Hegel ne nie absolument pas que le Volksgeist soit la source authentique du droit. Mais pour lui, la solution dialectique se trouve dans la législation de l’État (alors que pour Savigny elle se trouve dans la science du droit), comme image de l’effectivité de la raison historique. Il ne dénie cependant pas à la science le rôle qui est le sien (d’être le siège de la « conscience de soi » la plus aboutie), d’autant que, comme on l’a dit, la science juridique, en Allemagne, participe de la législation dont elle élabore l’interprétation.
    D’ailleurs, il est intéressant de connaître les raisons pour lesquelles Savigny refusait la codification, en ce qu’elle ne correspondait pas aux nécessités allemandes du temps (Vom Beruf unserer Zeit…). Damien Viguier les exposera sans doute dans les prochaines leçons. En fin de compte, même une fois que l’unification juridique sera réalisée (par l’adoption du BGB, Code civil allemand - 1900), l’esprit sera – contrairement à nous – tout sauf positiviste, laissant une vraie marge constructive à la science du droit.

    Mais ce serait injuste de croire que la philosophie de Hegel est perchée dans les hautes sphères sans aucun contact avec le monde. Elle est, comme il le dit lui-même, une « appréhension de son temps en pensées » (d’où sa formule « c’est au crépuscule que la chouette de Minerve prend son envol »). Et cela encore est très allemand. Ses Principes reflètent l’esprit de réforme prussien de l’époque qu’ils entendent soutenir, et où des savants comme le linguiste Wilhelm von Humboldt (fondateur de l’Université de Berlin que venait de rejoindre Hegel) étaient associés au gouvernement. Le projet de constitution présenté par le chancelier prince Hardenberg avant son départ (1819) était d’ailleurs assez hégélien, avec un pouvoir législatif représentant les trois divisions de la société civile.

    Tout cela pour dire que si chez nous le cloisonnement des disciplines et la séparation entre savoir et pouvoir sont stricts, en Allemagne il en allait tout autrement (le fameux Savigny deviendra d’ailleurs ministre de la justice de la Prusse). Car l’idée, très intéressante, que l’on retrouve chez un grand nombre de ces savants allemands (juristes, linguistes, philosophes ou autres), c’est que la science permet à la société (civile et politique) de se connaître elle-même et que c’est par cette médiation intellectuelle que l’esprit du peuple vit dans le temps. [2/2]

     

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  • Quel prof ! le moule doit être cassé !

     

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  • C’est vraiment très bien comme principe. Je suis content que vous ayez pu trouver un juriste pour ces leçons. Continuez ainsi, belle présentation aussi de la part du Docteur Viguier.

     

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