Egalité et Réconciliation
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Les chrétiens sont-ils des sionistes qui s’ignorent ?

Au sein des cercles académiques, l’on s’accorde généralement à reconnaître que le plaidoyer des chrétiens en faveur de la restauration juive a pris son essor après la Réforme protestante, s’enracinant profondément dans le sol fertile de l’Angleterre du XVIIe siècle [1]. Selon cette école de pensée, les prémices du sionisme chrétien ont précédé et pavé la voie au sionisme politique juif. C’est ainsi que Dominique Perrin a écrit à ce propos :

« En réalité l’idée d’une restauration politique juive en Palestine a d’abord germé hors du monde juif. Ce sont principalement des intellectuels protestants qui sont les auteurs de diverses propositions. […] Ils se rattachent à tout un courant du puritanisme anglo-saxon qui, par confiance dans la vérité de la parole divine, acceptait comme littérales les promesses à Israël formulées dans la Bible juive et reprises dans le Nouveau Testament. » [2]

Cependant, comme l’a brillamment démontré Youssef Hindi, l’idée du rétablissement d’Israël en Palestine avait déjà pris racine dans l’esprit de certains kabbalistes juifs de l’époque médiévale. Deux siècles et demi avant l’avènement de la Réforme, Moïse Nahmanide (1194-1270) fut « le premier kabbaliste à théoriser le messianisme actif en écrivant […] que la venue du Messie est conditionnée par des actions et une attitude adéquate de la part du peuple juif » [3].

À cet égard, il est opportun de rappeler qu’au commencement de la Réforme, les premiers théologiens protestants s’opposaient généralement au millénarisme, associant cette doctrine au judaïsme. En 1530, à la suite de la Confession d’Augsbourg, les luthériens rejetèrent formellement le millénarisme. L’article XVII dénonçait « certaines doctrines juives que l’on rencontre aussi actuellement, d’après lesquelles, avant la résurrection des morts, les saints et les pieux régneront seuls sur la terre et anéantiront tous les impies » [4]. De même, le réformateur suisse Heinrich Bullinger (1504-1575) exprima dans la Deuxième Confession helvétique : « Nous rejetons également le rêve juif d’un millénaire, ou d’un âge d’or sur terre, avant le jugement dernier. » [5] En 1553, sous l’égide de Thomas Cranmer (1489-1556), l’Église anglicane formalisa une déclaration contre le millénarisme, voyant dans cette doctrine une « fable de l’adoration juive ». Cet article fut cependant omis en 1563 lors de la révision sous le règne d’Élisabeth Ire.

Dans un article récent intitulé « Le prisme biblique et la lumière nietzschéenne », Laurent Guyénot confronte avec éloquence et sagacité la thèse conventionnelle relative à l’ascension du sionisme au sein des cercles élites britanniques. Il récuse l’hypothèse tenace selon laquelle cette promotion du sionisme résulterait essentiellement de motifs théologiques, en particulier du dispensationalisme. Cette doctrine théologique postule, entre autre, que le retour du Christ serait conditionné par l’établissement des juifs en Terre sainte. Guyénot considère que cette interprétation est réductrice car elle échoue à saisir la complexité des dynamiques historiques et idéologiques à l’œuvre dans le soutien britannique au sionisme.

Laurent Guyénot avance alors une thèse audacieuse : en admettant l’Ancien Testament au sein de la Bible, le christianisme aurait, selon lui, implicitement avalisé le récit national juif, où le peuple élu par Dieu se trouve au centre. En acceptant cette narration, les chrétiens, avance-t-il, se seraient laissés captiver par l’idéalisation d’Israël en tant que peuple choisi et chéri par le Divin, prédisposant ainsi à une adhésion au projet sioniste. Une adhésion qui, selon l’auteur, aurait octroyé aux juifs une sorte de mandat divin pour évincer hier les Cananéens, aujourd’hui les Palestiniens, qui oseraient s’opposer à la suprématie d’Israël. En des termes aussi incisifs que percutants, Guyénot écrit :

« On peut aussi dire qu’à l’intérieur de chaque chrétien il y a un sioniste. Cela ne vaut pas seulement pour le "chrétien sioniste", qui est un sioniste qui s’assume, mais aussi pour le chrétien en général, qui est un sioniste qui s’ignore. Il est sioniste dans la mesure où il est biblique. Il a trouvé normal qu’Israël renaisse en Palestine, et il a reproché au monde arabe de ne pas trouver ça normal. »

Selon Laurent Guyénot, le sionisme chrétien ne serait donc pas une question exclusivement protestante, mais engloberait le christianisme dans son ensemble :

« Tenant pour une vérité indiscutable, ou à défaut pour une idée raisonnable, qu’Israël fut le peuple élu, le seul peuple aimé de Dieu à l’époque biblique, l’opinion publique européenne, catholique comme protestante, a été plutôt bien disposée à l’égard d’un projet qui visait explicitement à faire renaître ce même Israël. »

Cependant, en analysant la place qu’occupe le peuple Juif dans la théologie chrétienne, nous constatons que cette question est bien plus complexe qu’il n’y parait.

 

Sionisme et tradition catholique

Il convient tout d’abord de souligner l’anachronisme flagrant qui émane de l’usage du terme sionisme durant le premier millénaire de l’ère chrétienne. En effet, il est crucial de comprendre que, contrairement aux assertions véhiculées par les zélotes de cette doctrine, les soulèvements juifs du Ier et du IIe siècle contre la domination romaine n’ont point abouti à une expulsion massive et totale des habitants de la terre d’Israël. Par ailleurs, l’interdiction émise par les autorités rabbiniques eux-mêmes concernant le retour des juifs en Terre sainte rendait par là même impossible et inconcevable la concrétisation d’un tel dessein. Néanmoins, à partir des inclinations des pères de l’Église envers le judaïsme et des évolutions théologiques du dogme chrétien, il nous est permis de conjecturer l’accueil qui aurait été réservé au sionisme si cette idéologie avait vu le jour en leur temps.

Au cours des deux premiers siècles de notre ère, certaines figures éminentes du christianisme se sont exprimées en faveur d’un rétablissement des juifs en terre sainte ; toutefois leur prise de position se doit d’être nuancer. S’il est vrai que, par exemple, Tertullien (160-225) écrivit dans De la pudicité qu’il « convient au chrétien de se réjouir et non de s’attrister du rétablissement des juifs, puisque notre espérance tout entière repose sur le même fondement que l’attente d’Israël ». Il ajoute, dans le même traité, que « les plus nobles prérogatives ont été accordées au juif ; toutefois, elles lui ont été enlevées à cause de son intempérance ; à plus forte raison, la terre des promesses paternelles » [6].

à la même époque, Irénée de Lyon (130-202), un autre champion de la foi chrétienne, exprimait des opinions similaires. À travers les pages de son œuvre monumentale, Contre les hérésies, il pourfendait les ombres de la gnose déviante tout en exaltant la promesse immuable faite à Abraham : « Pourtant Abraham ne reçut sur terre aucun héritage, pas même un pouce de terrain, mais toujours il y fut "un étranger et un hôte de passage." […] Si donc Dieu lui a promis l’héritage de la terre et s’il ne l’a pas reçu durant tout son séjour ici-bas, il faut qu’il le reçoive avec sa postérité, c’est-à-dire avec ceux qui craignent Dieu et croient en lui, lors de la résurrection des justes. » Mais il ajoute aussitôt : « Or sa postérité, c’est l’Église, qui, par le Seigneur, reçoit la filiation adoptive à l’égard d’Abraham. » [7]

Cette conviction selon laquelle l’Église avait supplanté l’ancien Israël fut ultérieurement désignée sous le terme de « théologie de la substitution » ou de supersessionnisme. Cette pensée trouve ses premières ébauches dans l’épître de Barnabé, rédigée aux confins du premier siècle ou aux aurores du second. L’auteur de ce traité, évoquant les terres où le lait et le miel coulait à flots, ne dissimule point son dessein de revêtir la robe sacrée du peuple élu. Avec une assurance inébranlable, il proclame : « C’est donc bien nous [les chrétiens] qu’il a introduits dans une terre excellente. » [8] Ainsi, par la plume inspirée de cet écrivain anonyme, se dessine la destinée glorieuse du nouvel Israël, laissant derrière lui les vestiges de l’ancien peuple élu.

La paternité de la théologie de la substitution est cependant attribuée à Justin Martyr (100-165), considéré comme l’un des premiers apologistes chrétiens. Malgré ses origines juives avant sa conversion au christianisme, il manifestait dans ses écrits une certaine hostilité envers la foi de ses ancêtres. Il leur reprochait notamment leur incapacité à discerner les prophéties de l’Ancien Testament, celles-là mêmes que les chrétiens interprétaient comme les prémonitions du Messie attendu, Jésus-Christ. Il soutenait que le christianisme constituait la continuité et l’aboutissement des enseignements prophétiques, consacrant ainsi la croyance en la supplantation du judaïsme par le christianisme, comme émanation authentique de la volonté divine.

Si la question du rétablissement des juifs dans leur ancienne patrie n’était pas totalement absente dans l’esprit des premiers pères de l’Église, l’éclat d’un tel projet se voilait devant la conviction de la prééminence du christianisme sur l’antique Israël. Tel est le constat que dresse sur l’Église primitive l’érudit et professeur en langues bibliques Carl Ehle (1927-2013) : « Ce qui est singulièrement absent des premiers projets millénaristes, c’est le motif de la restauration d’Israël […] les pères de l’Église à partir du deuxième siècle n’ont encouragé aucune idée d’une renaissance de l’Israël national. » [9] Jusqu’au concile de Vatican II, l’idée que l’avènement de Jésus reléguait aux oubliettes l’Ancienne Alliance a profondément teinté la manière dont les chrétiens se percevaient eux-mêmes ainsi que le judaïsme

Après les écrits de Justin Martyr, dont la plume a répandu avec zèle le concept du supersessionisme, émergea une deuxième interprétation théologique qui vint brider davantage l’idée d’une renaissance de l’Israël national : l’amillénarisme.

Au cours des deux premiers siècles de notre ère, les chrétiens avaient été de fervents pré-millénaristes. Les tenants de cette tendance croient généralement en une interprétation littérale et future des prophéties bibliques concernant les événements de la fin des temps, notamment le retour de Jésus-Christ, la résurrection des morts, le Jugement dernier et le règne millénaire de Christ. À leurs yeux, le retour de Jésus-Christ se produira avant le millénium (une période de mille ans) décrit dans le livre de l’Apocalypse. Pendant cette période, le Christ régnera physiquement sur la terre, établissant une période de paix et de justice avant le jugement final.

Malgré son ardent plaidoyer en faveur du prémillénarisme, Justin Martyr attestait de la coexistence, au sein de la communauté chrétienne, de pensées divergentes, sans toutefois les reléguer au rang d’hérésie. Il concède que son interprétation littérale des prophéties bibliques ne faisait pas l’unanimité parmi ses coreligionnaires, affirmant que « beaucoup de ceux qui appartiennent à la foi pure et pieuse et qui sont de vrais chrétiens pensent autrement » [10].

Or, aux abords du IIIe siècle, émergeait une marée d’opposition grandissante à l’égard du pré-millénarisme, portée sur les ailes du discours éloquent d’Origène (185-253). Ce théologien originaire d’Alexandrie (Égypte), professait avec conviction que, par la venue du Messie Jésus, toutes les prophéties liées à l’ère messianique avaient trouvé leur aboutissement. Selon cette croyance eschatologique, connu sous le nom d’amillénarisme, le millénium se voyait interprété de manière symbolique, représentant le règne spirituel de Christ dans les cœurs des croyants pendant toute l’ère de l’Église, plutôt qu’un règne terrestre physique et temporel. Les prophéties concernant Israël devaient être appréhendées à travers le prisme de l’allégorie plutôt que de la littéralité [11]. Cette perspective amoindrissait l’espoir d’une restauration juive sur la terre d’Israël [12].

À la suite des travaux d’Origène, d’autres pères de l’Église exprimèrent leur opposition au pré-millénarisme. Denys d’Alexandrie (190-264) se dressa contre l’interprétation littérale des Écritures proposée par l’évêque Nepos, contribuant ainsi à l’adoption de l’amillénarisme dans la région [13]. Eusèbe de Césarée (260-339), historien de l’Église, méprisa le prédicateur Papias pour sa lecture littérale de l’Apocalypse, le considérant comme « un homme de petite capacité mentale », illustrant ainsi la montée en puissance de l’amillénarisme et la désaffection envers les interprétations millénaristes [14].

Reprenant à son compte la méthode d’interprétation d’Origène, Augustin d’Hippone (354-430 CE) enfonça le dernier clou dans le cercueil du pré-millénarisme. Bien qu’initialement acquis à cette tendance, tel un navire voguant sur les flots de la pensée, il dévia rapidement de sa route, préférant s’abreuver aux sources d’une interprétation allégorique. Dans les lignes majestueuses de son œuvre intemporelle, La Cité de Dieu, Augustin développe et systématise l’amillénarisme, la croyance selon laquelle le millénaire évoqué dans l’Apocalypse de Jean est spirituel et non terrestre. Il écrit : « Les juifs sont rétablis dans leur pays, et Dieu leur accorde de jouir en paix de ce qu’ils désiraient autrefois dans des guerres sanglantes. Mais cette paix est une figure de la paix spirituelle. » [15]

Depuis les travaux d’Augustin, la vision amillénariste s’est imposée et a dominé l’exégèse catholique sans conteste pendant plus de mil ans, reléguant quasiment au néant le pré-millénarisme. Le savant théologien d’Oxford, Alister McGrath, a souligné que « toute la théologie médiévale porte en elle l’empreinte augustinienne, plus ou moins profondément » [16]. L’éminent évêque d’Hippone demeure toujours l’un des éléments les plus puissants de la pensée religieuse occidentale. Son influence a non seulement modelé le visage de l’Occident médiéval mais a également marqué de son sceau les réformateurs protestants, qui invoquaient incessamment ses enseignements lors de leurs propres joutes intellectuelles. Ainsi ne serons-nous pas surpris d’apprendre que, dans les dédales des croyances eschatologiques médiévales, les théologiens catholiques se sont montrés peu sensibles au projet de rétablissement d’Israël.

Joachim de Fiore (1135-1202) fut certainement de ceux là. Même si certains pensent qu’il aurait pu être d’origine juive [17], sa pensée était incompatible avec le sionisme. « La conversion finale des Juifs était un thème médiéval commun, mais qui revêtait une signification particulière pour Joachim » [18], note la spécialiste Marjorie Reeves. Il était courant dans l’eschatologie médiévale d’envisager une époque future dans laquelle « Rome devait être la capitale temporelle du monde, Jérusalem la capitale spirituelle » [19].

Sur les pas de Joachim, tel un géant parmi les théologiens, avançait Thomas d’Aquin (1225-1274). Dans son œuvre monumentale, la Somme théologique, il sondait les abysses de la condition juive, énonçant avec une autorité inébranlable que les terres de Palestine ne devraient point s’incliner sous le joug juif, ce peuple ayant sur son dos le fardeau collectif de la crucifixion :

« Quant aux juifs, ils doivent être maintenus dans une condition servile à cause de leur crime de crucifixion et parce qu’ils sont le peuple déicide. De plus, il faut les empêcher de répandre leur doctrine, et cela, en premier lieu, à l’aide de la puissance de l’Église, à savoir en les empêchant de se propager librement. » [20]

Cependant, malgré cette tendance dominante, quelques voix marginales émergèrent à la fin du Moyen Âge, prédisant un destin pour les juifs en terre d’Israël. Gérard de Borgo San Donnino (?-1276), par exemple, enseignait que certains juifs seraient bénis en tant que tels à la fin des temps et réintégreraient leur patrie ancestrale [21]. De même, Jean de Rupescissa (1310-1366) pourrait être considéré comme un chrétien sioniste. À son sujet, Robert Lerner commenta ainsi :

« Pour lui, les juifs convertis deviendraient la nouvelle nation impérial de Dieu et Jérusalem seraient complètement reconstruites pour devenir le centre de la foi purifiée. Pour preuve, il s’appuie sur une exposition littérale des prophéties de l’Ancien Testament qui jusqu’alors avaient été lues par les exégètes chrétiens pour s’appliquer soit au temps de l’incarnation, soit à la Jérusalem céleste dans l’au-delà. » [22]

Au-delà de ces rares érudits médiévaux, l’âme catholique persistait, dans ses pensées, ses paroles et ses actes, à s’opposer farouchement à toute idée de retour des juifs en Terre sainte. Il convient à cet égard de rappeler les vaines tentatives des kabbalistes juifs, visant à entraîner les nations catholiques dans une guerre contre l’empire ottoman, afin d’établir un État juif indépendant en Palestine. Ces aspirations s’achevèrent invariablement dans l’ombre lugubre des désillusions pour leurs instigateurs.

Au XIIIe siècle, Abraham Aboulafia (1240-1291) entreprit un périlleux voyage jusqu’à Rome, animé du dessein d’aborder le pape Nicolas III pour plaider la cause des siens. Mais les grilles du destin se refermèrent sur lui, le condamnant à mort, bien que la sentence suprême ne trouva pas son exécution.

Deux cent cinquante ans plus tard, à Ratisbonne, David Reuveni (1490-1541) et Solomon Molcho (1500-1532) s’aventurèrent à rencontrer l’empereur Charles Quint. Leur entrevue, empreinte de mystères, ne laissa guère de traces écrites, mais les parchemins témoignent de l’audacieuse proposition de Molcho : une alliance armée judéo-chrétienne pour reconquérir les terres saintes. Les geôles impériales devinrent leur destinée, les ramenant en Italie. À Mantoue, le tribunal ecclésiastique scella le sort de Molcho dans les flammes de l’exécution, en ce sombre mois de décembre 1532 [23].

Plus près de nos jours, se dresse l’opposition du pape Pie X à l’égard du dessein sioniste. En janvier 1904, alors que Theodor Herzl quêtait des appuis pour son rêve d’un foyer juif en Palestine, il franchit les portes du Vatican. Mais l’auguste souverain pontife lui opposa un refus catégorique. Dans les pages de son journal, Theodor Herzl retranscrit les paroles que lui aurait adressées le pontife suprême : « Nous ne pourrons pas empêcher les juifs d’aller à Jérusalem, mais nous ne pouvons en aucun cas soutenir cela. » Et d’ajouter, d’une voix grave empreinte de conviction : « Les juifs n’ont pas reconnu Notre Seigneur, par conséquent nous ne pouvons pas reconnaître le peuple juif. » Ce non possumus pontifical demeurera longtemps le leitmotiv du Saint-Siège, préoccupé par le maintien de la paix en ces contrées, la protection des fidèles chrétiens, et la sauvegarde des lieux saints [24].

Ainsi donc, tel que ce court récit l’a esquissé, depuis les premiers pères de l’Église jusqu’à une époque récente, les théologiens catholiques se sont généralement montrés réticents à l’égard du retour des juifs en Terre sainte. À l’exception d’Irénée de Lyon et, dans une moindre mesure, de Justin Martyr, les pères de l’Église n’ont guère plaidé en faveur de l’établissement des juifs dans leur antique patrie, certains manifestant même une opposition ouverte. Par conséquent, prétendre que la présence de l’Ancien Testament dans la Bible des chrétiens expliquerait leur inclination favorable envers le sionisme se voit contredite par l’opposition constante et abondamment attestée des théologiens catholiques.

Leurs opinions étaient souvent influencées par leur interprétation des Saintes Écritures et par les contextes historiques dans lesquels ils évoluaient. À partir du IIe siècle, se dessinent les prémices du supersessionisme, doctrine selon laquelle l’Église chrétienne aurait supplanté Israël. Un siècle plus tard, sous l’égide de la lecture allégorique proposée par Origène et popularisée par Augustin, la pensée prémillénariste qui avait autrefois prévalu dans l’Église céda la place à l’amillénarisme. Cette dernière tendance, rejetant l’avènement physique et temporel du Christ sur terre, reléguait par la même occasion le retour des enfants d’Israël en Terre sainte au rang de préoccupation mineure pour la venue du Christ ou l’accomplissement des promesses divines [25].

Cependant, ne serait-il pas concevable que tous les théologiens catholiques, depuis les premiers pères apostoliques jusqu’à Pie X, aient erré dans leurs interprétations des Saintes Écritures ? Ne serait-il pas plausible que l’opposition croissante des chrétiens envers les juifs, le supersessionisme et la lecture allégorique soient le fruit d’une mauvaise compréhension des textes sacrés ?

L’honnêteté nous invite à considérer cette hypothèse. Pour y répondre, il nous faut plonger dans les écrits qui ont engendré le christianisme. Leur examen révèle, comme souvent, un tableau complexe et nuancé.

 

Retour sur le christianisme primitif

Divers indices laissent entrevoir que le christianisme primitif formait initialement une fédération de petites communautés, toutes se réclamant de la foi en Jésus, mais profondément divergentes les unes des autres. Ces courants évoluèrent au fil du premier siècle, se déplaçant tant géographiquement que sociologiquement. Leurs théologies se métamorphosèrent au gré des vicissitudes et des nouveaux défis, générant des synthèses ou des scissions, et donnant naissance à de nouvelles interprétations. Les mouvements initiaux liés à Jésus n’ont pas laissé des empreintes historiques et littéraires d’une uniformité marquée. Certains ont perduré, tandis que d’autres ont rapidement sombré dans l’oubli, et peut-être certains demeurent méconnus par manque de documentation.

Intéressons-nous à présent à deux courants majeurs qui ont laissé leurs empreintes théologiques dans le texte du Nouveau Testament :

1. La communauté de Jérusalem – Cette assemblée est formée d’habitants de Jérusalem (ou de Judée), adeptes de l’araméen et lecteurs assidus de la Torah en hébreu, d’où leur appellation d’Hébreux. Ils confessent en Jésus le Messie d’Israël tout en demeurant profondément attachés à leur identité juive et au vénérable Temple. Ils ont saisi la mission de Jésus comme une rénovation intrinsèque du judaïsme. À leurs yeux, Jésus incarne le « nouveau Moïse », l’ultime interprète de la Torah qu’il vient accomplir, instaurant ainsi une forme de « rabbinisme chrétien ». Les membres de cette communauté se tournent exclusivement vers le peuple d’Israël auquel ils appartiennent, aspirant à revitaliser la foi juive à partir des enseignements de Jésus, tout en préservant leurs repères identitaires fondamentaux tels que la circoncision, le sabbat, et certaines règles alimentaires. En réalité, ces pratiques renvoient à l’ensemble des prescriptions de la loi de Moïse. La figure éminente et le guide de cette communauté sont Jacques, le frère de Jésus. Il est manifeste que la communauté de Jérusalem se perçoit comme l’épicentre du mouvement initié par Jésus, et elle aspire à superviser tous les domaines missionnaires en dehors de Jérusalem, provoquant ainsi des conflits inévitables.

2. Les chrétiens hellénistes – Sous la houlette de l’apôtre Paul, cette communauté était principalement composée par des juifs de la diaspora, résidant autour du bassin méditerranéen, portant l’empreinte culturelle de la Grèce. Paul, que l’on nommait aussi Saül de Tarse, se dressait en pharisien juif qui, touché par une expérience mystique sur le chemin de Damas, s’était converti au christianisme. Il devint un artisan de l’expansion du christianisme parmi les non-juifs, les gentils, et contribua de manière significative à l’élaboration théologique de l’Église naissante. Une des distinctions majeures résidait dans l’accueil des gentils sans les astreindre à la circoncision ni aux rigueurs d’autres préceptes de la loi juive. Paul plaida en faveur de la foi en Jésus-Christ comme voie de salut, au lieu de la stricte observance de la loi mosaïque. À l’inverse de certains groupes chrétiens judaïsants, attachés à perpétuer les coutumes et rituels juifs, les disciples guidés par Paul jouissaient d’une plus grande liberté dans leurs pratiques.

Ces deux communautés – les chrétiens judaïsants et les chrétiens hellénisés – étaient toutes deux porteuses en leur sein de conceptions religieuses singulières qui transparaissent subtilement dans les écrits néotestamentaires. Jacques insistait avec vigueur sur l’indispensabilité des œuvres en complément de la foi. Dans son épître, il proférait : « Mes frères, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? [...] Ainsi la foi, si elle n’a pas les œuvres, est morte en elle-même. » (Jacques 2:14, 17-18) De son côté, Paul, propagateur infatigable de la justification par la foi en Jésus-Christ plutôt que par les œuvres de la loi de Moïse, laissait poindre sa conviction dans la lettre aux Romains : « Car nous estimons que l’homme est justifié par la foi, indépendamment des œuvres de la loi. » (Romains 3:28)

Avec le passage du temps, l’Église est parvenu à édifier un équilibre subtil entre ces deux perspectives, élaborant avec une minutie croissante la doctrine de la justification par la foi et la juste place des œuvres dans l’existence chrétienne. Il n’empêche qu’à l’origine, les débats furent rudes. La querelle, se cristallisant autour des pratiques religieuses, s’incarnait dans une question délicate : fallait-il contraindre les chrétiens d’origine païenne à se plier à la loi de Moïse, comme le préconisaient les judéo-chrétiens ? Pour Jacques, la réponse était affirmative, tandis que Paul apportait un non ferme à cette injonction. Derrière cette joute doctrinale transparaissent d’autres questionnements : était-il légitime d’octroyer une primauté aux initiateurs du christianisme, les judéo-chrétiens, par rapport aux helléniques, les pagano-chrétiens, qui le recevaient ? La structuration doctrinale du christianisme devait-elle émaner d’une réitération, où le judaïsme serait transplanté tel un germe dans le terreau du christianisme, ou bien résider dans une inculturation, où le judaïsme s’intègrerait en se pliant et s’adaptant à une culture étrangère ?

Dans ce tourbillon d’opinions discordantes, le tumulte éclata de manière véhémente lors de l’incident d’Antioche (Galates 2:11-14). Dans la communauté antiochienne, les chrétiens d’origines juive et païenne en étaient venus à prendre en commun leurs repas, ce qui allait à l’encontre des prescriptions alimentaires juives. Pierre et Barnabé, premier compagnon missionnaire de Paul, n’avaient pas vu, dans un premier temps, d’objection fondamentale à une telle pratique. Mais quand surviennent des émissaires de Jacques pour rappeler tout ce beau monde à la raison, ils renoncent à cette commensalité, à l’exception de l’apôtre Paul qui se montra intransigeant sur cette question.

Se retrouvant seul face aux partisans de Jacques et de ces propres alliés (Pierre et Barnabé), Paul tient bon face à tous. Céder, en l’occurrence, c’eût été pour lui reconnaître qu’il y a des croyants « à deux vitesses ». Il y aurait, d’une part, ceux qui, étant encore soumis à la Loi, relèvent de l’élite. Il y aurait, d’autre part, ceux qui, non astreints à cette Loi, se voient certes reconnaître un statut, mais celui de simples assimilés qui ne sont pas admis au même titre que les autres au banquet du Royaume. Or, pour Paul, les croyants sont tous égaux devant Dieu, dépendants qu’ils sont tous, fondamentalement, du salut manifesté en Jésus-Christ.

Puisque les gentils ne suivaient tous les principes de la loi mosaïque, leur inclusion dans le judaïsme a posé un problème pour l’identité judéo-chrétienne de certains proto-chrétiens [26]. La circoncision en particulier était considérée comme un signe de l’appartenance à l’alliance abrahamique, et la faction la plus traditionaliste des chrétiens juifs – probablement des pharisiens convertis – insistait sur le fait que les convertis païens devaient également être circoncis [27]. Là encore, Paul s’est fortement opposé à l’insistance sur le respect de tous les commandements juifs [28], considérant cela comme une grande menace pour sa doctrine du salut par la foi en Jésus.

L’histoire, en son implacable progression, verra la prééminence du parti de Paul triompher, érigeant ainsi une refondation universelle sur des assises nouvelles. Cette victoire nous est contée dans Actes 15. Face aux vives altercations causées par ceux qui enseignaient que le recours à la circoncision était indispensable au salut, il fut décidé de tenir à Jérusalem un concile apostolique (versets 1-3). À l’issue des débats, il fut décidé de ne pas « tracasser les païens qui se convertissent à Dieu » en leur imposant de se soumettre aux préceptes de la Loi de Moïse (verset 19). Ce fut là une victoire décisive pour Paul qui contribua à consolider son interprétation du salut.

Au-delà des justifications théologiques, cette décision traduisait en réalité le nouveau rapport de force. Si à l’origine les tous premiers chrétiens étaient, pour la plupart, issus du judaïsme, ils devinrent au fil du temps de plus en plus marginaux, à mesure que des non-juifs commencèrent à embrasser le christianisme. Bien que le christianisme ait commencé comme une secte juive, le message apostolique reçut un meilleur accueil dans le monde païen que chez les juifs eux-mêmes, de sorte qu’en quelques décennies à peine, les chrétiens judaïsant, jadis majoritaires, devinrent une minorité, rendant leurs appétence pour la loi mosaïque plus difficile à imposer aux chrétiens gentils. D’autant plus que la communauté de Jérusalem fut cruellement décimée par les ravages de la première guerre juive, qui s’étendit de 67 à 70, marquée par la dévastation du Temple par les Romains.

Cette marginalisation progressive du parti des chrétiens judaïsants n’a cependant pas conduit à leur disparition. Au cours du IIe siècle, les pères de l’Église témoignent encore de la présence de semblables mouvements dissidents. Irénée de Lyon signale leur rejet de l’apôtre Paul, allant jusqu’à le qualifier d’apostat vis-à-vis de la Loi [29]. Jusqu’au IVe siècle, des allusions persistent à ces croyants qui, selon les dires d’Épiphane de Salamine (vers 315-403), « sont en désaccord avec les juifs par leur foi au Christ, tout en se distinguant des chrétiens par l’observance de la Loi de Moïse » [30]. L’existence de cette communauté de croyants judéo-chrétiens semble indiquer que le débat entre Paul et Jacques n’était nullement l’expression harmonieuse de deux facettes de la vie chrétienne mais s’apparentait davantage à une joute entre deux conceptions théologiques rivales.

En dépit du fait que cela n’a pas été son intention première, la théologie du salut par la foi défendue par Paul a contribué à séparer le christianisme du judaïsme (à moins que ce soit le christianisme qui ait extrait les éléments du judaïsme qui sommeillaient en lui !). Quoi qu’il en soit, en faisant de la foi en Jésus-Christ la seule voie pour le salut des juifs et des gentils, il a rendu le schisme entre les disciples du Christ et les juifs traditionnels inévitable et permanent. Sans la campagne de Paul contre les légalistes qui s’opposaient à lui, le christianisme serait peut-être resté une secte dissidente au sein du judaïsme [31].

Cependant, dans les méandres de la pensée de l’apôtre, les nuances s’entremêlent et persistent, suscitant maints débats. En effet, il voyait dans les juifs non point des exclus, mais des prémices du salut, énonçant que celui-ci s’offrait « d’abord pour les juifs, ensuite pour les gentils » (Romains 1:16 ; 2:9-10). Ainsi, dans sa vision, l’Église ne se substituait guère à l’Ancienne Alliance, mais s’y inscrivait en une continuité organique. Il conceptualisait alors l’inclusion des gentils comme une « greffe » féconde sur l’arbre sacré d’Israël (Romains 11:17-20). Selon sa perspective, le refus obstiné du Christ par les fils d’Israël n’était qu’un épisode éphémère. Il attendait avec une ardente espérance le jour béni où les juifs se plieraient devant la vérité révélée en acceptant le Christ (Romains 11:25-26).

Cela ne l’empêchait cependant pas d’être l’un des premiers auteurs chrétiens à affirmer qu’en n’acceptant pas les affirmations sur la divinité de Jésus, les juifs non croyants se sont disqualifiés eux-mêmes du salut (Romains 10:1-4) [32]. Aussi, les obstacles spirituels qui avaient séparé les juifs des païens étaient dorénavant éliminés dans l’Église : « Il n’y a plus ni juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. » (Galates 3:28) Les païens et les juifs étant dorénavant unis, Paul appelle cette fraternité des croyants « l’Israël de Dieu » (Galates 6:16).

« Le juif [spirituel], ce n’est pas celui qui en a les apparences ; et la circoncision, ce n’est pas celle qui est visible dans la chair. Mais le juif, c’est celui qui l’est intérieurement ; et la circoncision, c’est celle du cœur, selon l’Esprit et non selon la lettre. La louange de ce juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu. » (Romains 2:28-29)

Nous pouvons observer une ambiguïté similaire chez Jésus. Tout en se revendiquant accomplisseur de la Loi mosaïque, il semble pourtant, en certains actes, transgresser ses préceptes, réduisant la rigueur des règles rituelles. D’un côté, il proclame prioriser sa mission envers les enfants d’Israël (Matthieu 10:5-6 ; Actes 3:26), tandis que de l’autre, il accueille avec une bienveillance infinie les pécheurs et les rejetés de la société.

Cet état de tension préfigure incontestablement l’émergence d’une mission appelée à embrasser désormais les confins de l’universel. Surtout que vers la conclusion de son ministère, Jésus se dressait de plus en plus véhémentement contre Israël. Initiant ses réprimandes envers les élites juives, il critiqua l’hypocrisie des scribes et pharisiens (Matthieu 23), avant de prophétiser leur rejet de manière allégorique, à travers la parabole des vignerons homicides (Matthieu 21:36-44), puis en annonçant sans équivoque la rupture inévitable avec Israël tout entier : « Le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits. » (Matthieu 21:42-44)

Dans les derniers écrits néotestamentaires, notamment l’Évangile selon Jean, se cristallise cette séparation irréversible entre les disciples du Christ et le peuple juif. Ces deux communautés se dressent désormais comme deux entités étrangères l’une à l’autre, s’excluant mutuellement, au point que le Jésus dépeint par Jean évoque les coutumes juives comme des usages extérieurs à sa propre essence. Ainsi, le quatrième évangile s’érige en un document singulier dans le Nouveau Testament, où l’Église et la Synagogue se figent comme deux entités fermées, cloisonnées de manière irrévocable [33].

Dans le sillage de ces fondements scripturaires, s’est épanouie la théologie du remplacement chère à Justin Martyr. Cette doctrine, s’inscrivant dans une perspective où le destin divin se métamorphose, prétend que le christianisme s’est substitué au judaïsme selon le dessein de Dieu. Ainsi, le peuple élu d’Israël, jadis choisi par la main divine, se voit déchu de son statut et frappé de malédiction pour avoir rejeté et condamné le Sauveur, Jésus-Christ. Les faveurs et les promesses divines accordées à l’« ancien Israël » sont transmises à l’Église, laquelle devient le « nouvel Israël », le « nouveau peuple de Dieu ». Il s’ensuit que le judaïsme, désormais, ne détient qu’une valeur relative, subordonnée au christianisme, considéré comme sa préfiguration imparfaite et son témoin dépassé.

Dans les premières heures du christianisme, une transformation s’est opérée, métamorphosant une secte juive en une foi majoritairement peuplée de gentils, détachés émotionnellement et culturellement de leurs racines hébraïques. Il n’est donc pas surprenant de voir surgir au IIe siècle des figures éminentes désireuses de prendre leur distance par rapport au judaïsme. Par exemple, Marcion rejetait fermement la Torah dans son intégralité. De son côté, Justin Martyr proclamait avec fermeté : « Nous sommes le véritable Israël », soulignant ainsi le glissement inexorable loin des traditions juives [34]. Les idées audacieuses de Marcion, certainement jugées trop iconoclastes, furent promptement conspuées comme hérétiques, tandis que celles prônées par Justin furent accueillies avec ferveur et se répandirent.

Malgré leurs différences, ces deux érudits exprimaient un même phénomène : l’éloignement graduel mais inexorable du christianisme vis-à-vis de ses racines hébraïques. Cette scission atteignit son apogée au IVe siècle, alors que Constantin condamnait le judaïsme comme étant « dangereux » et « abominable », que Jean Chrysostome fulminait contre les chrétiens qui osaient fréquenter les synagogues et participer aux festivités juives, qu’Ambroise de Milan dénonçait Théodose pour avoir protégé les droits des juifs, et qu’Augustin développa une théologie amillénaire [35].

Il serait ainsi audacieux de prétendre que le christianisme est, par son essence, porté à embrasser les idées sionistes et d’affirmer qu’un chrétien sioniste est un croyant qui s’assume tandis que son coreligionnaire non sioniste serait un disciple tiède. Ces considérations négligent les profondes différences qui séparent le judaïsme du christianisme. Avant d’être de nature théologique, ces différences furent sociologiques, politiques et étroitement liées à des événements historiques.

En adoptant très tôt le supersessionisme et une lecture allégorique, le christianisme proposa une interprétation nouvelle des promesses de rétablissement d’Israël contenues dans l’Ancien Testament. Cette exégèse chrétienne a ainsi entravé le sionisme plutôt que de le favoriser, contrairement aux théologiens protestants qui se rendirent coupables de cette erreur dès les premiers jours de la Réforme. Il est à noter que l’attrait du protestantisme pour les idéaux sionistes s’explique, entre autres, par un mouvement opposé à celui observé au sein de l’Église catholique. Alors que cette dernière a vu les chrétiens judaïsants être progressivement marginalisés, les protestants ont renoué des liens avec les rabbins et les kabbalistes. Alors que le pré-millénarisme de l’Église primitive avait sombré dans l’oubli au profit de l’amillénarisme, les théologiens de la Réforme ont délaissé l’interprétation allégorique pour une lecture littérale des Écritures.

Si nous voulions compléter ce constat historique avec des considérations eschatologiques, nous pourrions voir dans les croyances amillénaristes de l’Église catholique le fameux « katechon » dont parle l’apôtre Paul dans la seconde épitre aux Thessaloniciens, et désignant une mystérieuse entité dont la mission consiste à faire obstacle à l’émergence de « l’apostasie » et à « l’homme du péché, le fils de la perdition » (2 Thess. 2:4). Selon cette perspective, la foi universelle prônée par Jésus et Paul, qui englobe tous les êtres, s’oppose à l’interprétation tribale et suprémaciste du judaïsme. Tandis que la Synagogue s’érige en un tribalisme foncièrement ethnocentrique et racial, l’Église se dresse comme une foi universelle accueillant quiconque, indépendamment de ses origines ethniques ou culturelles. Là où la première maintient son assise dans l’observance rigide de la Loi mosaïque et dans une identité ethnico-religieuse, la seconde s’ouvre aux âmes de toute provenance et célèbre la foi en Jésus-Christ, transcendant l’obligation de la Loi juive.

En vérité, le divin évangile d’amour, porté par le Christ et son disciple Paul, se dresse tel un remède salvateur face à l’âpre haine, inscrite au cœur même du tribalisme et du suprémacisme juif. Tel est le récit que trace Alain Soral dans son plus récent ouvrage Comprendre l’Époque :

« Un premier système-monde fondé sur l’inversion des deux piliers du judaïsme que sont l’élection et le sens de la venue du messie, qui tient en deux propositions simples :
"Nous sommes tous les enfants du Seigneuré, là où les juifs se considéraient jusqu’alors comme les seuls élus de Dieu. Ce que le christianisme considère désormais comme l’Ancienne Alliance.
"Mon royaume n’est pas de ce monde", là où les juifs comprenaient jusqu’alors la venue du messie comme le triomphe d’un chef de guerre surnaturel venu chasser l’occupant romain afin de leur apporter la suprématie tant rêvée sur terre, en récompense de leur fidélité à la Loi.
Une Nouvelle Alliance venant donc parachever l’ancienne, conformément à la lecture que font les chrétiens de l’Ancien Testament et de sa promesse. D’où la fameuse phrase : "Je ne suis pas venu abolir la loi mais l’accomplir" supposément prononcée par le Christ et validant à la fois l’élection du peuple juif, comme avant-garde spirituelle, mais le déchargeant de cette élection, dorénavant partagée par tous et universelle… » [36]

On ne saurait mieux le dire !

 

 

Conclusion

Martin Luther (1483-1546), un moine et théologien allemand du XVIe siècle, est connu pour être à l’origine de la Réforme protestante. Les raisons de cette rupture sont multiples, mais elles peuvent être en partie évoquées à partir du voyage de Luther à Rome. En 1510, il entreprend un pèlerinage vers la capitale italienne qui le confronte à la réalité de la corruption et des excès au sein de l’Église. Il est choqué par le luxe ostentatoire, la quête effrénée du pouvoir et de la richesse, ainsi que par le comportement immoral de certains membres du clergé, y compris des évêques. Cette expérience marque profondément Luther et le pousse à remettre en question l’autorité et les pratiques de l’Église.

Au-delà de la dénonciation des abus, Luther propose des solutions théologiques radicales. Il prône un retour aux sources du christianisme, un courant souvent désigné sous le terme de « restaurationnisme ». Afin d’y parvenir, le moine allemand s’appuie sur les Écritures saintes comme autorité suprême et sur la diffusion plus large de la Bible à travers l’Europe dans les langues vernaculaires. En outre, il prône également le sacerdoce universel de tous les croyants, affirmant que chaque chrétien a un accès direct à Dieu et peut interpréter les Écritures par lui-même, sans nécessiter l’intermédiaire du clergé. Cette idée conduit à une valorisation accrue de la Bible et à une relecture de l’Ancien Testament, qui avait été souvent négligée et interprétée de manière allégorique par l’Église catholique.

Les premiers théologiens du protestantisme, dont Martin Luther et Jean Calvin (1509-1564), n’ont cependant mentionné aucune vision eschatologique particulière incluant un retour des juifs en Palestine, que ces derniers se convertissent au christianisme ou pas [37]. À l’instar de l’Église catholique et de l’Église orthodoxe orientale, Luther et Calvin peignaient l’Église chrétienne comme le « nouvel Israël spirituel », où l’alliance divine avec l’humanité reposait désormais exclusivement sur les épaules des croyants chrétiens, délaissant toute prérogative fondée sur les lignées ancestrales. Toutefois, dans les sinuosités de la théologie protestante, de nouvelles voix se firent entendre, exaltant l’importance de l’Ancien Testament et exhortant à reconnaître la continuité entre les Écritures hébraïques et les Évangiles, érigeant ainsi l’autorité scripturaire en pierre angulaire de la foi chrétienne.

Il est en cela quelque ironie à observer que l’impulsion initiale de réforme au sein du catholicisme, dans sa quête de retour aux sources du christianisme primitif, aboutit à une réconciliation avec le judaïsme, une foi que les premiers disciples du Christ avaient reléguée aux oubliettes quinze siècles auparavant. Là où Jésus, naguère, chassa les marchands du Temple, le protestantisme, dans son élan, leur ouvrit à nouveau largement ses portes. Ce ne fut pas tant la présence de l’Ancien Testament qui éveilla l’intérêt des chrétiens envers le peuple juif et le sionisme naissant, mais bien l’adoption d’une lecture littérale des textes hébreux, rejetant ainsi les interprétations allégoriques qui avaient dominé l’herméneutique catholique pendant des siècles.

Au XIXe siècle, un vent de contestation souffla sur le dogme du supersessionisme, jadis incontesté depuis les temps de Justin Martyr, par l’émergence du dispensationalisme. La première école théologique, héritière des siècles passés, proclamait que l’Église chrétienne avait supplanté Israël en tant que peuple élu de Dieu, que les promesses faites à Israël dans l’Ancien Testament trouvaient désormais leur accomplissement en Jésus-Christ et dans l’Église. La seconde, émergeant avec une voix dissidente, prétendait au contraire que l’Israël antique et la nouvelle Église chrétienne étaient deux entités distinctes, chacune dotée de desseins divins propres. Si les partisans du premier courant estimaient que les bénédictions jadis promises à Israël étaient dorénavant attribuées à l’Église, reléguant Israël en tant que nation à un rôle secondaire dans le dessein de Dieu, les adeptes du second défendaient ardemment l’idée que Dieu avait des desseins spécifiques pour Israël en tant que nation et pour l’Église en tant que corps de croyants issus de toutes les nations.

Ces évolutions théologiques, intrinsèquement liées au protestantisme, tardivement épousées par la doctrine catholique, furent accueillies comme une providence par les juifs sionistes. Ils furent à coup sûr aussi étonnés que ravis de voir leurs anciens détracteurs s’ouvrir à l’idée du rétablissement des juifs en Palestine ! Peut-être est-ce là la raison sous-jacente qui poussa les pionniers sionistes, aux premiers pas de leur entreprise en Palestine, à rechercher un dialogue privilégié avec l’Angleterre plutôt qu’avec la France. Sur ce point, l’éclairage de l’auteur Philippe Prevost s’avère éloquent :

« Les sionistes tenaient absolument à ce que l’Angleterre fût la seule puissance mandataire car ils savaient qu’ils s’entendraient mieux avec une puissance protestante qu’avec la France, pays encore catholique. Ils ne voulaient surtout pas d’un double pouvoir en Palestine de peur de voir entraver leur action. » [38]

Quelle tristesse que les chrétiens sionistes, qu’ils se réclament du catholicisme ou du protestantisme, aient écarté de leur mémoire l’héritage séculaire de l’Église. En croyant concourir à l’accomplissement des prophéties de l’Ancien Testament, ils se trouvent, à leur insu, en opposition avec l’essence même du Nouveau. Ils se persuadent d’incarner les nobles idéaux humanistes du Christ en prônant le retour des juifs en terre sainte, mais dans les faits, ils adoptent des valeurs contraires.

Fernand le Béréen

Notes

[1] Regina Sharif, Non-Jewish Zionism : Its Roots in Western History (London, UK : Zed Books, 1983).

[2] Dominique Perrin, Palestine : une terre, deux peuples, (Presses Universitaires du Septentrion, 2000), p. 90.

[3] Youssef Hindi, « Occident et Islam – Source et genèse messianiques du sionisme de l’Europe médiéval au choc des civilisations » (Editions SIGEST, 2015), p. 32

[4] Confession d’Augsbourg, Référence des églises luthériennes, (Edition Numérique Gillovy), p. 24.

[5] Heinrich Bullinger (1562), The Second Helvetic Confession, Chapitre XI, p. 34

[6] Antoine-Eugène Genoud, Œuvres de Tertullien, Tome 3 (Louis Vivès, Paris, 1852), p. 462

[7] Irénée de Lyon, Contre les hérésies, Livre III, chapitre 2

[8] Hyppolite Hemmer, Gabriel Ogier & A. Laurent, Les Pères apostoliques I-II, Doctrines des Apôtres, Épître de Barnabé (Picard Auguste, 1926), p. 53

[9] Carl F. Ehle, Jr., Prolegomena to Christian Zionism in America : The Views of Increase Mather and William E. Blackstone Concerning the Doctrine of the Restoration of Israel, (Ph.D. Dissertation at New York University, 1977), p. 31

[10] Justin Martyr, Dialogue avec Trypho, chapitre 80

[11] Gerald R. McDermott, ed., The New Christian Zionism : Fresh Perspectives On Israel and the Land (Downers Grove, IL : IVP Books, an imprint of InterVarsity Press, 2016), p. 55.

[12] M. Simonetti, Millenarism” in Encyclopedia of the Early Church, Translated by Adrian Walford, Volume 1 (New York : Oxford University Press, 1992), p. 560.

[13] Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, Livre VII, chapitre 24

[14] Eusèbe de Césarée, ibid., Livre III, chapitre 39

[15] Augustin d’Hippone, La cité de Dieu, livre VIII, chapitre 53

[16] Alister McGrath, Iustitua Dei : A History of the Doctrine of Justification, 2nd Edition (Cambridge : Cambridge University Press, 1998), p. 24.

[17] Marjorie Reeves, The Influence of Prophecy in the Later Middle Ages (London : Oxford University Press, 1969), p. 14

[18] Reeves, Influence of Prophecy, p. 6, note 2.

[19] Reeves, ibid., p. 382.

[20] (Thomas d’Aquin, Somme théologique, IIa-IIae, q. 10, a. 10)

[21] Ehle, “Prolegomena,” pp. 41–42

[22] Robert E. Lerner, “Millennialism,” in John J. Collins, Bernard McGinn, and Stephen J. Stein (Eds), The Encyclopedia of Apocalypticism, 3 Vols. (New York : Continuum, 2000), Vol. 2, p. 353.

[23] Youssef Hindi, ibid, pp. 35-41

[24] Sergio Minerbi, Le Saint-Siège, les Juifs et l’État d’Israël, Outre-Terre 2004/4 (no 9), pp 341-351

[25] Paul N. Benware, Understanding End Times Prophecy : A Comprehensive Approach, rev. and expanded ed. (Chicago : Moody Publishers, 2006), 121.

[26] Alister E McGrath (2006), Christianity : An Introduction, (Blackwell Publishing), pp. 174-175

[27] Larry W. Hurtado (2005), How on Earth Did Jesus Become a God ? Historical Questions about Earliest Devotion to Jesus, (Grand Rapids, Michigan and Cambridge, U.K. : Wm. B. Eerdmans), pp. 162-165

[28] Cross F. L. ; Livingstone E. A., eds. (2005), The Oxford Dictionary of the Christian Church (3rd Revised ed.), Oxford : Oxford University Press, pp. 1243-1245,

[29] Irénée de Lyon, Contre les hérésies, Livre III, Chapitre 12, Section 12

[30] Épiphane de Salamine, Contre les Hérésies, Livre XXX

[31] Stephen L. Harris, Understanding the Bible. (Palo Alto : Mayfield. 1985). p. 331

[32] James Carroll, Constantine’s Sword : The Church and the Jews. (Boston : Houghton Mifflin, 2001), p. 58

[33] Dans les écrits primitifs de la foi chrétienne, la Synagogue se dévoile comme un théâtre de confrontations et de joutes verbales entre les fidèles judaïques et les partisans du Christ. Toutefois, dans l’ultime tome des Écritures, l’Apocalypse selon Jean, l’inclusion de l’expression « Synagogue de Satan » (3:9) suggère qu’à la clôture du premier siècle, le dialogue entre ces deux communautés avait cédé la place à une hostilité exacerbée.

[34] « Vous vous trompez cruellement si vous pensez que, justement parce que vous êtes les descendants d’Abraham selon la chair, vous aurez part à l’héritage. » (Justin Martyr, Dialogue avec Tryphon, dialogue 11,44)

[35] Phyllis Goldstein, A Convenient Hatred : The History of Antisemitism (Brookline, MA : facing History, 2012), chapter 2 ; David Brog, Standing With Israel : Why Christians Support the Jewish State (Florida : Frontline, 2006), chapter 1 ; James Carroll, Constantine’s Sword : The Church and the Jews (Houghton-Mifflin, 2001), chapters 14-21.

[36] Alain Soral, Comprendre l’Époque (Kontre Kulture, 2021), pp. 148-149

[37] Plus généralement, Luther avait espéré que les juifs se convertiraient à son type de christianisme une fois qu’il aurait rompu avec l’Église catholique, mais il a ensuite durement dénoncé les juifs.

[38] https://www.egaliteetreconciliation...

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  • #3379015

    C’est tellement impressionnant de constater la volonté acharné des résistants du monde entier de refuser la vérité qui se trouve sous leurs yeux.
    Les chrétiens sont les catholiques, les catholiques sont ceux qui font le constat de la vacance du siège, tout cela a été annoncé des le 19ème siècle.

    ER n’a jamais adopté la seule position tenable, être catholique. Rien e changera tant que les français ne redeviendront pas catholique, le Christ a choisit la la France pour régner sur le monde et ainsi LUI-meme régner sur le monde. Que cela plaise ou pas, Dieu fait ce qu’Il veut, vous n’avez rien à dire. Votre notion d’égalité n’a rien à faire ici.
    Tous les prélats catholiques ont dénoncé le danger du sionisme. Le centre du pouvoir satanique aujourd’hui n’est pas à Jérusalem ou à Londres il est au Vatican, il n’ y a plus de Pape depuis Pie XII (peu importe ce que les médias disent, être administrativement à la tête du Vatican ne fait pas de vous le Pape), un Pape ne peut être hérétique puisque c’est Dieu qui parle à travers lui en matière de Foi et de mœurs or les soi-disant derniers papes ont tous énoncé des hérésies donc selon la loi canonique, leur élection est nulle et non avenue !!!

    Les frankistes ou les sionistes ne dirigent pas le monde et ne sont pas l’idéologie des élites, c’est l’idéologie de la secte conciliaire.

     

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    • #3379179
      Le 14 juin à 23:20 par Dubitatif
      Les chrétiens sont-ils des sionistes qui s’ignorent ?

      Merci de le dire, mon ami.
      En vérité, BEAUCOUP de "résistants" sont imprégnés des valeurs républicaines sans même s’en rendre compte, et il c’est parfois très pénible à lire.

      Pour exemple, ceux qui vénèrent de gaulle, republicain pur jus... d’autres, abjurant la religion de leurs aïeux, du clientelisme religieux... à vomir.

       
    • #3379278

      Si vous êtes catholique, vous devez fidélité au pape ; non à sa personne, mais à sa fonction. La longue histoire des papes a démontré que les personnes n’étaient pas à la hauteur de la fonction, alors pourquoi vous arrêter à Vatican II ? Vous pouvez remonter jusqu’au schisme.

      C’est faire injure à la sainteté orthodoxe que de réduire le christianisme au catholicisme. Jean Paul II disait fort justement qu’un chrétien respire avec deux poumons, d’Orient et d’Occident. Attention à vous ne pas être un nouveau pharisien…

       
    • #3379567

      @ Wali

      Vos propos sont complètement hors sujet.
      Il y a déjà eu des vacances du siège dans l’histoire, et alors ?
      Un catholique doit obéissance au pape, quant il y en a un. Les chrétiens d’Orient sont des schismatiques et cela depuis 1000 ans, je n’y suis pour rien.

      Vous me traitez de pharisien comme les conciliaires traitent les catholiques d’orgueilleux, dire la vérité n’a rien d’orgueilleux ou de pharisien.

      Des papes ont commis des erreurs et certains des actes mauvais mais aucun n’a jamais énoncé d’hérésies ! Un pape est inalliable en matière de foi et de mœurs, c’est un dogme catholique, soit une croyance aveugle pour tout catholique.

      Donc quel rapport avec le fait que certains pape aient commis de graves péchés ???

      @Dubitatif

      De rien l’ami, en effet c’est presque désespérant. Tout comme la recherche de bouc émissaire de leur part. Les seuls responsables de l’état de la France sont les français et personne d’autre.

       
    • #3379709

      Vous ne vous rendez même pas compte qui vous servez, en attaquant constamment l’Eglise catholique (plus d’un millards de fidèles dans le monde) pour défendre un micro-mouvement nationaliste et sectaire… Ce n’est pas pour rien que Maurras avait été mis à l’index…

      Si les papes avant Vatican II étaient si parfaits, comment expliquez-vous ce phénomène : « Le pape Honorius I (625–640) a été anathématisé par ses successeurs saint Agathon (678–681) et saint Léon II (682–684) lors du 3e concile de Constantinople de 681, comme fauteur de l’hérésie monothélite » (La Porte Latine) ?

      Je vous rappelle aussi l’enseignement de Sainte Catherine de Sienne : « Et moi je vous dis l’expresse volonté de Dieu : lors même que les Pasteurs et le Christ de la terre seraient des démons incarnés, au lieu d’avoir la douceur et la bonté d’un père, il faudrait tout de même leur obéir, non pas pour eux, mais à cause de l’obéissance à Dieu, parce que le Pape est le Vicaire du Christ. Dieu le veut. Jamais un fils n’a raison de s’élever contre son père, celui-ci serait-il mauvais et injuste, car l’existence reçue de son père est un si grand bienfait que rien ne pourra l’acquitter envers lui. De même l’existence et la grâce que nous tirons du corps mystique de la sainte Église sont des bienfaits si grands qu’aucun hommage, aucun service ne pourront jamais acquitter notre dette (Lettre, 207). »

      Dieu veut l’unité de l’Eglise, c’est une certitude ; et le catholicisme a œuvré en ce sens, à la fois avec la FSSPX, mais aussi avec l’œcuménisme ; Nostra Aetate n’était certes pas un mauvais texte, si vous cherchez la vérité et non une simple identité…

      Quant à la réforme liturgique, il ne vous est pas apparu que le latin n’était pas une langue sacrée (la langue sacrée est une langue de révélation, et non une langue liturgique ; la langue sacrée du judaïsme est l’hébreu, la langue sacrée de l’islam est l’arabe, mais le christianisme n’en a pas, puisque l’Evangile fut écrite en grecque). Il ne vous est pas apparu aussi qu’à la Pentecôte, les apôtres ont prophétisé dans toutes les langues, précisément parce que le christianisme n’est pas une révélation de la lettre, mais de l’Esprit de la lettre…

      Mais je serai d’accord avec vous pour dire qu’il faut veiller, et rester sur nos gardes. Benoît XVI vous a d’ailleurs concédé volontiers une mission « conservatrice », à condition de ne pas vous tromper d’ennemi, ce que vous semblez faire.

       
    • #3379822

      Wali
      je n’ai pas trop suivi votre désaccord, ni d’où vous parlez (orthodoxe ?)
      mais pour le latin vous faites fausse route

      le latin est sacré, l’Eglise l’a toujours considéré comme sacré. La raison souvent invoquée est que les inscriptions sur la croix (l’instrument de la Passion et de notre Salut) étaient en hébreux, grec et latin. Ces 3 langues sont considérées comme sacrées par le magistère, et cela ne passera pas. Je me doute que cette explication ne conviendra pas aux esprits du temps, mais nos ancêtres, beaucoup plus pieux et tournés vers le surnaturel, comprenaient ces choses.

      D’ailleurs, les exorcistes utilisent encore le latin. Il semblerait que la vague de reniement qui a parcouru l’Eglise sur cette question ne les ai pas affectés ; Qui sait, peut-être que les démons le savent, eux, que cette langue est sacrée, qu’elle a une résonance toute particulière dans l’invisible depuis que Dieu a été cloué et désigné Roi sous son dialecte, et qu’Il lui conserve une place spéciale dans son ordre, au point que les Démons eux-mêmes (soumis eux aussi à cet ordre, malgré eux) sont obligés d’y répondre.

      ça ne veut pas dire que si tu fais une faute de latin tu vas en enfer, mais dans le cadre le liturgie, la regarder comme une simple langue profane est une erreur. C’est une langue morte, donc éternelle, et parfaite pour recevoir le dépôt de la parole divine, immuable par définition. La langue vernaculaire, trop indexée sur le goût du temps, le goût de la vie, est trop fragile. On voit déjà ce qu’elle a fait du vocable "amour", qui ne sert plus à rien...

       
    • #3380182

      L’histoire de l’Église romaine a souvent été entachée par le règne d’individus voire de dynasties épouvantables par leurs vices et leurs préoccupations purement mondaines. Mais aucun de ces papes "damnés" ne prenait le parti d’enseigner des hérésies manifestes non plus que de contredire le dépôt de la foi tel qu’il s’était cristallisé avec toujours plus de précision depuis le Concile de Nicée et avant.

      Jamais par exemple un de ces papes damnés par Dante n’aurait pris le parti d’enseigner à l’ensemble des fidèles le culte de la déesse-terre ou celui d’une déesse sans aucune rapport même allégorique avec le christianisme comme la Pachamama : ces crapules à la tête de l’église à ses plus mauvais moments se contentaient d’invoquer des divinités païennes de la "Vecchia Religione" (religion antique qui continuait toujours) ou encore des génies de la Kabbale juive pour leurs succès politiques personnels tout en interdisant formellement ce genre de pratique à toutes leurs ouailles.

      Aucun de ces papes ayant élu domicile dans l’Enfer de Dante n’eussent pris le parti de bénir des couples arborant l’arc en ciel de la Diversité sexuelle et d’obliger les écoles catholiques à les embaucher pour faire la classe aux enfants même parmi ceux qui entretenaient des collèges de mignons pour leur usage personnel. Souvent ces supérieurs les plus vicieux personnellement prenaient les décisions théologiques les plus rigoureuses car il y allait de leur intérêt personnel que l’Église fût croissante et rapporteuse de toujours plus de dîmes. Et surtout ces mauvais papes ne présidaient pas à la canonisation de faux saints : une assoiffée de se faire photographier comme Mère Teresa aurait été éliminée d’emblée come fausse mystique du fait de sa vanité évidente.

      Depuis le Concile Vatican II c’est exactement le contraire : on a affaire à des dirigeants ecclésiastiques qui, à part François, ont été plus honnêtes que la moyenne sur le strict plan politique mondain, personne n’avait plus été sympathique aux yeux du peuple téléspectateur que Jean XXIII, et aucun ne séduisit plus d’intellectuels sincères que Jean-Paul II. Sauf que Jean XXIII proclame pour la première fois que les juifs ne sont pas coupables de la mise à mort de Jésus, en dépit du fait qu’ils l’avaient réclamée et que le Talmud la réclame toujours. Sauf que Jean-Paul II introduit un train de concepts New Age au congrès d’Assise et y invite des sorciers de diverses traditions comme des modèles à respecter.

       
    • #3380278

      Mouai : Je prends acte de vos explications, notamment en ce qui concerne l’exorcisme. Je maintiens la distinction entre langue sacrée (révélée par le Verbe) et langue liturgique (fixée pour le rite) ; par exemple, les paroles de la Cène eucharistique ont probablement été prononcées en araméen.

      Vous devez avoir raison quant à l’inscription sur la Croix. Elle montrerait qu’il était prévu que le Christianisme soit répandu en hébreu (Communauté de Jérusalem), en grec (Empire d’Orient) et en latin (Empire d’Occident).

       
    • #3380622

      L’araméen ne saurait être pas plus sacré que tout autre objet employé par le Christ, et que le temps lui mettait sous la main. Il partageait l’araméen avec tous ses contemporains, il n’allait pas leur parler en une autre langue, de même que les apparitions ne sacralisent pas les langues dans lesquelles elles s’expriment pour l’évidente compréhension des témoins.

      Mettons l’hébreux à part, qui a ses raisons particulières, mais pour l’universalisme chrétien, je pense que les langues à système, les langues d’empire font un meilleur métal pour la diffusion de la Parole divine. Elles ont la clarté, la précision, les équilibres naturels à leur fonction.

      Et rappelons ce fait : c’est d’elles que nous partons, en elles qu’a progressé la pensée de l’Orient et de l’Occident chrétiens. C’est déjà un fait assez puissant pour qu’elles soient considérées comme sacrées, c’est à dire intouchables sans risquer d’en beaucoup plus déplacer. En tout cas je parle de ce dont je connais, le catholicisme.

      Benoit XVI : "Notre intérêt pour la langue latine, manifesté dès notre plus jeune âge, est bien connu de vous tous et de tous ceux qui nous écoutent. Nous nous occupons presque quotidiennement de la langue latine, nous avons même toujours cultivé le latin, aussi bien dans nos études théologiques que dans notre long service au Saint-Siège."

      Pourrait-on à ce point s’occuper et cultiver l’araméen de nos jours ?
      "peut-être me direz-vous, s’il avait été choisi pour diffuser l’évangile, et avait pu s’aguerrir à la discipline". Mais justement, si cette "faveur" originelle est tout le secret du rayonnement particulier de ces 3 langues - c’est à dire : si c’est bien la Parole de Dieu qui les a rendues meilleures - c’est une raison là encore suffisante pour les déclarer sacrées au regard du dépôt.

       
    • #3380648

      "le Christ a choisit la la France pour régner sur le monde et ainsi LUI-meme régner sur le monde. Que cela plaise ou pas, Dieu fait ce qu’Il veut, vous n’avez rien à dire. Votre notion d’égalité n’a rien à faire ici."

      J’en lis souvent des conneries sur le sujet mais là c’est fort ! Des nationalistes qui veulent dominer le monde oh non pas par ambition ou mauvaises intentions, mais parce que Dieu l’a dit et faut pas désobéir (coup de bol que ça tombe sur la France !)

      Et puis à quel moment Dieu ou Jésus a dit ça ?? La France n’existait pas à l’époque du Christ.
      Pour finir, je suis athée mais quand je vois comment des croyants comme vous utilisent la religion pour justifier leur envie de colonisation et domination (alors que Dieu est amour tout ça tout ça) je me dis que s’il existe vraiment je serai pas tout seul en enfer, loin de là !

      Ah et concernant l’Église c’est une corporation qui a pompée plein d’argent au peuple pendant trop longtemps sans servir à améliorer concrètement la vie des gens. Telle qu’elle est ajd en France c’est très bien. Croyez en Dieu si vous voulez mais n’attendez pas de vieux éclésiastes qu’ils vous disent comment vivre votre vie, lisez le bouquin ça sera déjà bien.

       
    • #3380761

      @Lux : La mission donnée à l’Eglise n’est pas « d’améliorer la vie des gens », mais de leur donner accès à la vie éternelle. Ce que vous semblez avoir perdu de vue. Si les religions vous irritent, il faut peut-être regarder du côté de Platon.

      Dans l’espoir que ces mots résonnent en vous : « Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent. »

       
    • #3380773

      @Lux
      vous n’êtes pas en mesure de dire ce qui est une connerie ou ce qui n’en est pas : vous êtes inculte en religion. L’affirmation citée est bien fausse, mais ce n’est pas vous qui pouvez le dire. D’autant que ce qui est vrai, c’est que la France a bien une mission spéciale, mais ça non plus, c’est qq chose sur lequel vous ne pouvez vous prononcer, vous n’y connaissez rien... surtout quand on lit votre dernier paragraphe, qui montre tout de suite le niveau du bonhomme (gardez votre fric, on n’en veut pas).

       
    • #3380878

      @Wali
      "La mission donnée à l’Eglise n’est pas « d’améliorer la vie des gens », mais de leur donner accès à la vie éternelle. Ce que vous semblez avoir perdu de vue."
      Certes, mais dans ce cas qu’ils se contente d’intervenir sur le plan spirituel (ou de faire, comme actuellement en France, juste des messes et des enterrements pour simplifier) mais qu’ils n’interviennent pas dans la vie "physique" des gens ! En imposant leur avis sur la médecine, l’astronomie ou la guerre par exemple, ou encore en vivant dans l’opulence au détriment des pauvres (même si certaines prêtres ont aussi aidé les pauvres, ce qui me gêne c’est l’institution plus que la religion elle-même)

      @Mouai bien qu’athée j’ai lu les livres saints dont la Bible et évidemment il ne peut y être fait mention de la France, donc le fait de croire que notre beau pays un rôle particulier (autre qu’e propager pacifiquement le christianisme à la limite) est absurde (et en Italie ou en Espagne doit y avoir des gugus natuonalistes qui se disent la même chose) mais je te laisse développer ton point de vue vas-y.

       
    • #3380954

      @Lux : La France est un royaume qui a été fondé pour une seule mission, défendre la foi catholique. Raison pour laquelle il est quelque peu problématique de renier la papauté. On peut, comme Dante, se contenter d’une critique constructive en interne.

      Au baptême de Clovis par Saint Rémi, la Sainte Ampoule est descendue du ciel, ce qui fait du Roi de France le lieutenant du Christ sur la Terre. Il faut comprendre que le Roi de France se distingue non seulement des autres rois, mais même de l’Empereur, puisqu’il a une mission qui va au-delà du pouvoir temporel, mais qui est également d’ordre intellectuel. De là vient l’universalisme français qui est certes bien autre chose qu’un nationalisme étroit…

      La mission divine de la France été rappelée par Jeanne d’Arc, puis par la prophétie du Sacré-Coeur. Tout ceci n’est pas sans rapport avec le « Graal », mais cela demanderait d’autres considérations.

      La France ayant renié sa mission divine, elle est devenu un centre « satanique », ce qui finira bien par se voir…

       
    • #3380982

      Non Lux, tu te débrouilles, c’est facile à trouver pour qui cherche, mais on sent que t’as pas la motivation, je vais pas perdre mon temps. Il y a plein d’apparitions, visions, messages (auxquelles tu ne croiras pas, donc à quoi bon ?) qui l’affirment. tu connais une certaine Jeanne d’Arc ? tu sais que le roi de France est le fils aîné de l’Eglise ? etc, mais tu dois même pas comprendre ce que ça veut dire.

       
    • #3417275
      Le 4 septembre à 05:48 par moiraisonvoustort
      Les chrétiens sont-ils des sionistes qui s’ignorent ?

      Comment faire face à ce tissu d’âneries ? 3 choses :
      1.Les catholiques sont ceux qui reconnaissent la vacances du siège ? Ah bon ? Je croyais que ces derniers existaient depuis 2000 ans, qu’un catholique était avant tout un croyant en la parole authentique du Christ, Les papes ayant fait autorité longtemps parm eux, peu importe qu’en des temps plus récents la légitimité du Saint Siège fasse polémique.
      2. Le centre du pouvoir satanique est au vatican ? Pas à Jerusalem ou Londres. Ce serait valable si ceux au Vatican avait un pouvoir quelconque, spirituel, économique ou encore culturel. Qui à le pouvoir d’imposer au monde sa marche actuelle ? Qui ? Et où sont-ils ? Le Vatican n’est qu’une officine corrompue à la solde de ceux qui commandent, la secte conciliaire ayant pris ses ordres et non les ayant imposés. Et ils sont bien à Jérusalem, mais aussi Londres, Paris, Los Angeles et évidemment New York. Et leurs armes sont Hollywood, le complexe militaro-industriel, les médias et Wall Street. C’est tellement un constat évidemment et prouvé depuis x temps que l’on se demande le pourquoi de ton délire verbal.
      3. La France fille aînée de l’église ne veut en aucun cas dire que Jésus à choisi la France pour régner sur le monde et ainsi régner lui-même. Totalement incompatible avec le sens même du Christianisme. « Mon royaume n’est pas de ce monde » ça te dis qqch ? Tu en comprends le sens ?
      On pourrait continuer longtemps comme ça mais on va s’arrêter là. Tu n’es qu’un ado immature qui essaie de te la jouer théologien de haut niveau alors que ce que tu racontes n’est qu’un salmigondis de concepts mal compris, d’inepties et d’inexactitudes, indigne d’être posté sur E&R. Retourne gamer Samir le faux catho.

       
  • #3379022

    Le Christ n’est pas humaniste, c’est l’humanisme qui s’appuie sur le message des Évangiles pour mieux s’en éloigner.

     

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  • #3379027

    Un chrétien s’enracine nécessairement dans le « judaïsme ». Jésus apparaît entouré de Moïse et d’Elie devant Pierre, Jacques et Jean à la Transfiguration. On peut dire que Jésus a universalisé le judaïsme, tout en révélant le cœur de la Loi. Ce qui fait de lui le Messie.

    Selon l’interprétation paulinienne, il fallait que soit consommée cette rupture avec le judaïsme pour répandre l’Alliance aux quatre coins de l’empire romain.

    La destruction du Temple de Jérusalem est un « châtiment » qui met un terme à l’Ancienne Alliance, et ouvre pour les Juifs une nouvelle ère, dite de diaspora, dans l’attente du Second Avènement. Selon Saint Paul, les Juifs se convertiront à la fin des temps.

    Il faut toutefois préciser que selon le Talmud lui-même, les Juifs n’ont pas le pouvoir de rentrer en Terre Promise. Le sionisme rompt les « Trois Serments », selon sa propre doctrine !

    Les protestants et certains catholiques commettent donc une erreur quand ils interprètent le retour des Juifs en Terre Sainte comme annonçant le Second Avènement. Si Israël reconstruit le Troisième Temple, ce sera à coup sûr le règne de l’Antéchrist.

    Précisons encore que Benoît XVI a reconnu l’Etat d’Israël comme réalité politique, mais non comme réalité religieuse. Pour tout catholique, le véritable Israël est l’Eglise, ou plus encore « la communion des saints ».

     

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  • #3379785

    L’auteur de l’article part de la définition exacte du sionisme (être favorable à un retour massif des juifs d’Europe en Israël), et pourrait donc se passer de cette longue démonstration tant il n’y a évidemment rien de sioniste dans le catholicisme une fois qu’on s’est souvenu de ce que signifie modestement ce mot (sauf à voir les croisades comme du sionisme puisque l’Eglise est le Verus Israël).

    Le rapport de force, c’est encore autre chose. Je ne deviens pas un agent américain sous prétexte que je respecte l’étalon-dollar (avec un fusil dans le dos).

    On devrait d’ailleurs tous se tenir à cette définition, la modernité ayant la fâcheuse habitude de gâcher tous les noms. Ainsi il ne suffit pas de faire une bise pour être "sioniste". C’est un engagement viscéral, de longue date, prouvable par des actions fortes et continues. On se fout de ce qu’à dit untel dans tel journal pour obtenir tel truc. Même une alliance ce n’est pas un mariage, et ce n’est pas inconditionnel. François 1er ne devient pas islamiste parce qu’il s’allie avec Souleymane. La politique, c’est un peu moins con que ça..

    Et même quand un acte semble clairement en faveur du sionisme, est-ce que tout le monde est devenu à ce point binaire pour ne pas comprendre qu’une convergence d’intérêt momentanée n’est pas une profession de foi ? Est-ce que l’accord Haavara fait d’Hitler un sioniste ? ou simplement qq’un qui voit dans le sionisme une occasion positive pour son pays, et agit donc ici selon ses intérêts, et non par allégeance personnelle au sionisme (sans se soucier des intérêts d’autres peuples, notamment des palestiniens).

    Et de même l’on pourra aussi être antisioniste par intérêt politique, opposition triangulaire, et non par opposition foncière, théorique ou théologique.

    Je dois avoir l’air de dire des banalités et pourtant j’ai jamais l’impression que les gens qui emploient ce mot le fassent à bon escient. Sarkozy était sioniste (c’était un agent actif). Le RN ne l’est pas. Dire ; "nous avons toujours été sionistes", c’est se placer au même niveau que tout l’occident qui effectivement reconnait l’existence d’Israël (ça ne coute pas grand chose), et devenir audible dans ce concert-là, pas plus.
    A ce titre, De Gaulle ne l’était pas moins, je n’ai pas souvenir qu’il se soit jeté sur les rails de Palestine au moment où la locomotive Israélienne passait.

    Pourquoi grossir artificiellement les rangs de l’ennemi avec des allégations aussi abusives ? cela décourage inutilement..

     

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  • #3379849
    Le 16 juin à 10:57 par Justin Bieb’E&R
    Les chrétiens sont-ils des sionistes qui s’ignorent ?

    Les chrétiens sont-ils des sionistes qui s’ignorent ..
    Je pense exactement pareil pour les musulmans...
    Ils font le jeu des sionistes en venant nous casser les couilles avec leur burka, halal, burkini, ramadan, mosquée, ainsi que toutes leurs revendications communautaires, associations à la con, j’en passe et des Meyer
    Mais avons-nous seulement le droit de le dire ?
    Islamophobie, judeophobie, qui décide ?
    Ça me casse un peu les couilles que dans mon pays, celui de mes aïeux, on me disent pour quoi, pour qui, quand et où, je dois m’indigner, m’offusquer, me réjouir, chialer,geindre....
    Ce qui est bon pour le pape et les évêques est bon pour les autres
    Et s’ils sont pas content personne ne les retient
    Vatican 2, décret Crémieu, lois mémorielles , immigration, SOS racisme, pleurnichouille, films à la con, associations à la con, phobies à la con, compassion à la con, politique a la con j’en ai rien à branler.
    Donc t’es avec nous ou t’es contre nous.
    J’ai toujours vu des églises dans nos villages, mes grands mères s’appelaient Marie, Clotilde ou Germaine, mes oncles Pierre, Jean, Albert, tous étaient mariaient à l’église devant un autel et cureton a la con, mes nièces, cousines, cousins, neveux et nièces étaient baptiser, nos villages s’appelaient Sainte Marie, Saint Gaudens, Saint Malo , nos fêtes saint Sylvestre, Noël, Pâques...si t’aimes pas, tu peux te casser ailleurs.
    C’est pas les églises et les quelques fidèles qui les remplissent mon problème...
    C’est les banquiers, les milliardaires, les multinationales, les flics, les lois, la justice l’armée, le gouvernement, les lobbies... j’ai assez d’ennemis pour pas me perdre dans mes combats
    J’ai plein d’amis, copains, collègues chrétiens, catholiques, je vais pas chier sur les miens
    Au moins par respect de ceux qui m’entourent
    A bon entendeur
    Merci de passer mon commentaire
    Il est mon avis
    Celui d’un travailleur, d’un français, d’un honnête homme
    Merci

     

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  • #3380086
    Le 16 juin à 18:28 par Riton Laveur
    Les chrétiens sont-ils des sionistes qui s’ignorent ?

    Avez-vous remarqué la cradinguerie du mur du sol jusqu’à hauteur d’homme ?

    Ce mur, que l’on dit romain, ne serait-ce pas une vespasienne ?

    Indice : Ce sont les Romains qui ont inventé la vespasienne.

     

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  • #3380150
    Le 16 juin à 21:27 par Telecaster
    Les chrétiens sont-ils des sionistes qui s’ignorent ?

    Je suis catholique pratiquant et totalement opposé au sionisme partout où il étend son influence.

     

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    • #3380368
      Le 17 juin à 11:00 par Johnny Mitchel Stratocaster de Fender-sous-Bois
      Les chrétiens sont-ils des sionistes qui s’ignorent ?

      Je suis catholique pratiquant et totalement opposé au sionisme partout où il étend son influence.



      Tout à fait Monsieur Telecaster !

      Moi ? Je suis musicien patriote pratiquant et carrément totalement opposé à l’américanisme partout où il étend son influence !

       
  • #3380311
    Le 17 juin à 08:39 par Vitriol4
    Les chrétiens sont-ils des sionistes qui s’ignorent ?

    Le Vatican est une ONG immigrationiste d’homosexuels. Ils veulent du gros bois d’ébène, de la buche de 50 dans leur petit séminaire.... Après Vatican II, c’est tout ce qui reste.

     

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    • #3380649

      Intéressant que ce qui vous gêne le plus dans l’Église soit leur supposée homophilie (le Pape a juste reconnu qu’ils méritaient de vivre) et pas la pédophilie
      Chacun ses valeurs, on se voit en Enfer !

       
  • #3380418
    Le 17 juin à 12:41 par Christophe Nicolas
    Les chrétiens sont-ils des sionistes qui s’ignorent ?

    Le sionisme chrétien est un cercle carré, c’est en réalité un Chrétien qui est tombé sous l’influence de Satan.
    C’est au Juif de se convertir au fait que le Christ est le Messie, telle est l’unique position chrétienne acceptable.

     

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  • #3381906

    Un problème étant que les juifs rabbiniques, désormais ultra-majoritaires à notre époque, ne l’ étaient pas aussi clairement au temps du Christ.
    Le Talmud écrit entre la fin du premier siècle et le cinquième n’est qu’une attaque tout azimut contre le christianisme et beaucoup de juifs endoctrinés par cela veulent anéantir ce qu’ils appellent Edom (Rome).
    Je ne comprends pas que l’Eglise puisse souhaiter l’avènement de ceux qui veulent la tuer, sauf si on est comme Vincent Lapierre et que l’on aime être maso !

     

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