Egalité et Réconciliation
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le PPP respectueux

Au nom de Sacro-sainte Concurrence, libre et non faussée, l’Etat bourgeois français veut se dégager financièrement des services publics.
Afin de servir ces derniers comme plats de résistance à l’appétit féroce des grands groupes privés, ils vont être assaisonnés à la sauce piquante PPP, partenariats public-privé.
« La Commission européenne a publié des éléments d’orientation sur la création des partenariats public-privé institutionnalisés (PPPI),qui sont des entités à capital mixte habituellement créés pour la prestation d’un service au public.  »
En un mot c’est l’ouverture à la concurrence et à la privatisation pour tous les services publics.
Les entreprises privées financeront une partie, l’Etat (c’est-à-dire nos impôts) l‘autre. Comme de bien entendu, les investisseurs privés exigeront un « retour sur investissement », c’est-à-dire de la plus-value bien juteuse, qui leur sera garantie par le caractère juridiquement public du dit service.
L’entreprise privée reçevra ainsi, en sus, par la collectivité publique une sorte de redevance pendant des lustres.
Voyez l’arnaque.
Les secteurs qui échappaient encore aux tenailles d’acier des spéculateurs et des actionnaires vont se retrouver soumis à leur loi de fer, celle du profit : seuls ceux décrétés "rentables" vont intéresser les actionnaires.
Ce sera la fin de l’égalité en droit pour les citoyens sur toute l’étendue du territoire.
Le principe même de « service public » sera vidé de son contenu.

Par exemple, un contrat PPP a été signé le 18 février 2010, entre le Réseau ferré de France (RFF), propriétaire des gares et des lignes de chemins de fer, et les groupes privés Vinci, SFR, AXA et TDF.
C’est le plus gros PPP jamais signé en France, d’un montant global d’un milliard d’euros.
Dores et déjà, sur la ligne Tours-Bordeaux les trains et le personnel sont sous le contrôle du privé, en l’occurrence du groupe Vinci.
Pour les chemins de fer c’est une première depuis 1937.

Tout y passera, pas seulement les lignes et les gare SNCF, mais aussi les bureaux de poste, les maternités, les hôpitaux, les écoles, et les routes qui y menaient, tout fermera ou sera laissé à l’abandon, précipitant la désertification et la ruine de régions entières.
C’est même vrai pour les zoos !

Voyez, le nouveau Zoo de Vincennes : ce respectable établissement fermé depuis 2005, faute de zozos visiteurs, ("vous ici ! Je vous croyais au zoo" ) est en train de tomber en dézooétude.
Son père, le Muséum d’histoire naturelle, n’arrive plus à subvenir à l’entretien de son Zoo.
Même son fameux rocher zoophore s’effrite et part à zoo-l’eau.
Il faut dire que la zoophilie ambiante fait de notre décor une zoopsie permanente : inutile donc d’aller au zoo voir les babouins dans les roseaux quand on les a sous les yeux à faire leurs grimaces tenant en laisse des pit-bull, à moins que ce ne soit le contraire.
En attendant pour le nouveau beau zoo, l’Etat refuse de raquer seul les 133millions d’euros du projet.
Le consortium retenu va investir 100 millions d’euros.
Le Muséum d’histoire naturelle propriétaire du Zoo devra en contrepartie payer un loyer de 12,2 millions d’euros chaque année pendant vingt-cinq ans.
Au bout du compte le consortium empochera trois fois sa mise !
Seulement pour pouvoir s’acquitter de ce loyer prohibitif, il faudra que le zoo attire 1,4 millions de visiteurs dès la première année.
Or il n’en venait que 300 000 en 2005, avant sa fermeture.

Proposition.
Pourquoi ne pas déménager la noire Foire d’Empoigne voisine, véritable ménagerie, dite du Trône, à la place du Zoo ?
Qui n’a vu la parenté de la faune prédatrice qui terrorise les chalands dans la fauverie du Trône avec les pensionnaires à la queue préhensible du zoo qui trônaient sur le grand rocher.
"La Foire du Trône est squattérisée par des populations à risque dont la police n’arrive pas à bout les samedis." Extrait d’une lettre au gouvernement du Comité du renouveau Foire du Trône.
Cette exhibition tératologique d’homo horribilis prognathus serait ainsi en permanence à évoluer derrière des barreaux, sa juste place.
Ecologie.
Et nous pourrions venir leur jeter des cacahuètes sans le titanesque nécessaire à police de la Foire qui fait de ce Trône des enfoirés, une véritable chaise percée pécuniaire.
Economie.
Le Muséum, cette antique institution publique, menacée, pourrait ainsi échapper à cette P. de P. de Privatisation.
Félix Niesche