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Israël invitée à rejoindre l’OCDE, malgré les protestations palestiniennes

L’OCDE, un club prestigieux qui réunit les 31 nations les plus riches de la planète, a invité lundi Israël à le rejoindre, une décision importante pour ce pays en quête de reconnaissance internationale, mais contestée par les Palestiniens au nom des droits de l’homme.

Au terme de trois ans d’âpres négociations, Israël, aux côtés de l’Estonie et de la Slovénie, a reçu le feu vert unanime des ambassadeurs de l’OCDE pour devenir membre de cette institution vieille de près de quarante ans et qui regroupe "les gouvernements attachés aux principes de la démocratie et de l’économie de marché".

"Israël a rejoint aujourd’hui le club de l’élite des économies. L’adhésion à l’OCDE est d’une importance stratégique", s’est réjoui le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Cette adhésion "constitue un succès historique", qui confère une "légitimité à Israël en tant que pays avancé et développé" sur un plan économique, a abondé le ministre israélien des Finances Youval Steinitz, ajoutant qu’elle était le "fruit de quatre années d’efforts".

La procédure d’adhésion est complexe car le candidat doit se soumettre à une série d’examens, menés par 18 comités spécialisés chargés d’évaluer sa capacité à respecter les normes de l’OCDE dans un grand nombre de domaines, comme la protection de l’environnement, l’innovation ou les questions sociales.

Selon une source diplomatique, l’adhésion d’Israël n’a "pas fait débat" au sein du "conseil des ambassadeurs", l’organe de direction de l’OCDE. "Les débats ont eu lieu en amont, au sein des comités", a-t-elle dit.

"La France a soutenu l’adhésion d’Israël, adoptée par consensus", a confirmé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero. Le processus d’adhésion a servi de "catalyseur" aux réformes en Israël, a justifié de son côté l’OCDE, selon qui l’Etat hébreu s’est mis "rapidement" en conformité avec les recommandations de l’organisation. L’Organisation avait donné un satisfecit à Israël en janvier pour son pilotage de la crise économique, mais l’avait dans le même temps exhorté à "intensifier" ses efforts contre la corruption et les inégalités, qui touchent en premier lieu les juifs orthodoxes et la minorité arabe.

"Cette décision est en complète opposition avec les principes fondateurs de l’organisation", a toutefois réagi le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki. Pour Omar Barghouthi, du mouvement international pro-palestinien BDS (Boycottage, Désinvestissement, Sanctions), "Israël peut maintenant dire, avec raison, qu’il a rallié le club économique le plus élitiste du monde à sa politique".

Parmi les sujets âprement discutés a figuré la prise en compte, dans les statistiques israéliennes, de la production des colonies israéliennes en Cisjordanie, du plateau du Golan, annexé à la Syrie, et de Jérusalem-est. Le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, a reconnu lors d’une conférence de presse que "la question de la composition géographique" du PIB israélien avait fait l’objet de "discussions approfondies".

Une note de bas de page sera incluse dans tous les documents de l’OCDE contenant des données statistiques sur Israël, stipulant que "le fait que l’OCDE utilise ces données ne préjuge pas du statut" de ces zones, a-t-il ajouté. En outre, Israël s’est engagé à fournir des statistiques "désagrégées" pour ces trois zones et à quantifier, dans un délai d’un an, leur impact sur plusieurs indicateurs économiques.

Mais pour le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens, l’OCDE a pris "la "responsabilité, hors de son champ de compétence, d’entériner les annexions pures et simples d’Israël". Il a appelé à un rassemblement lundi soir devant le siège de l’organisation, dans le 16e arrondissement à Paris.