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Kosovo : deux ex-responsables font l’objet de la nouvelle enquête pour trafic d’organes

Deux anciens responsables kosovars, un ex-ministre de la Santé et un conseiller du Premier ministre pour la Santé, font partie des huit personnes sur lesquelles la justice européenne au Kosovo a ouvert, mardi dernier, une nouvelle enquête pour trafic d’organes, a rapporté mardi le quotidien Koha Ditore.

Au lendemain de la condamnation à des peines de prison de cinq médecins kosovars accusés d’avoir effectué des transplantations illégales dans la clinique Medicus de Pristina, la mission européenne de justice au Kosovo (Eulex) avait annoncé que huit personnes font l’objet d’une nouvelle enquête pour crime organisé, trafic d’organes, coups et blessures, abus de fonction, fraude et trafic d’influence, sans dévoiler l’identité des suspects.

Alush Gashi, l’ancien ministre de la Santé et Shaip Muja, l’ancien conseiller du Premier ministre pour la Santé, figurent parmi les huit suspects qui font désormais l’objet d’une enquête dans le cadre de ce dossier précise le quotidien citant une source anonyme proche du bureau du procureur.

Ces personnes (les huit suspects) devraient être inculpées très prochainement, a ajouté cette source citée par le journal.

Un porte-parole d’Eulex, interrogé par l’AFP, n’a pu ni confirmer, ni démentir les écrits de Koha Ditore.

L’enquête est en cours, elle en est à ses débuts. Eulex ne veut ni confirmer, ni démentir (l’authenticité) des noms des suspects publiés par le quotidien, a déclaré M. Blerim Krasniqi.

Les suspects sont soupçonnés d’avoir usé de leur influence pour fournir une couverture légale aux transplantations illégales d’organes pratiquées dans la clinique Medicus en 2008.

MM. Gashi et Muja faisaient partie du gouvernement du Premier ministre Hashim Thaçi issu des élections législatives de 2007. Deux autres responsables, dont les identités ne sont pas mentionnées par le journal, l’un qui travaillait au gouvernement kosovar et l’autre employé d’un tribunal font partie des huit suspects, selon Koha Ditore.

M. Muja, réagissant à l’article du quotidien kosovar, s’est déclaré serein.

« J’ai dit dès le début qu’il s’agissait d’un dossier très important. Je ne me cache pas, mais je suis serein, car je sais qui je suis », a-t-il déclaré à la presse.

Fin avril, un tribunal européen a condamné cinq médecins kosovars, dont le propriétaire de la clinique Medicus Lutfi Dervishi et son fils Arban, à des peines allant jusqu’à huit ans de prison pour trafic d’organes dans cette clinique, fermée en 2008 lorsque l’affaire a été dévoilée. Les ramifications de cette affaire s’étendaient à travers l’Europe, l’Amérique du nord, l’Asie et jusqu’au Proche-Orient.

Les donneurs, recrutés dans des pays pauvres d’Europe et d’Asie centrale, se voyaient promettre une somme de 15 000 euros pour leurs organes, tandis que les receveurs payaient jusqu’à 100 000 euros pour les greffes.

Vehbi Kajtazi, un journaliste spécialisé dans les procès particulièrement sensibles, note que l’enquête s’est approchée de l’entourage immédiat du Premier ministre Hashim Thaçi.

« Je ne pense pas que les plus hauts responsables soient impliqués dans l’affaire. Si c’était le cas les suspects n’auraient pas été inquiétés par la justice, ils auraient été protégés », a-t-il déclaré.

M. Kajtazi a ajouté que « faire la lumière sur le dossier Medicus ne pourrait qu’améliorer l’image du Kosovo ».

« Le Kosovo ne peut que gagner s’il envoit des criminels en prison au lieu de les protéger », a-t-il conclu.

L’Eulex, mission entamée par l’UE après la proclamation de l’indépendance du Kosovo en 2008, a pour mandat de se charger des dossiers jugés trop sensibles pour la justice locale.

 

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