Egalité et Réconciliation
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Le Démiurge au secours de l’Union "Européenne"

La tempête Klaus a béni les rivages maritimes des Landes et les grands pins ont dansé dans les rafales avant d’aller rouler dans les fondrières leurs écorces mortes.

Pauvres pins ! Par milliers et par milliers, par centaines de milliers, arrachés, déracinés, saignant la résine, gisant dans l’humus au milieu des pignes et des pignons, leurs branches aux aiguilles vertes tordues dans la poussière.

L’existence même de la forêt landaise est menacée après cette hécatombe d’arbres sylvestres, plus meurtrière que celle de 1999.

Henri Plauche Gillon, président de la Fédération nationale des forestiers privés : « Sans mesures indemnitaires, il n’y aura plus de sylviculture. »

Dans les forêts de pins maritimes des Landes et celles de peupliers du Sud-Ouest, 300 000 hectares ont été dévastés à 40, 50 voire 70 % selon les zones.

En tout, l’équivalent de six à sept années de récolte gisant au sol, dans un cimetière d’arbres, et qui doivent être écoulées dans un marché lui même en chute libre : crise de la construction, recul de la demande espagnole... Le bois manque cruellement de débouchés.

Une catastrophe économique, écologique.

C’est la Fatalité, le doigt de Dieu.

Dans ce cas, le Démiurge qui règne sur notre Éon est du côté de l’Union Européenne [1].

Sans doute ces dévastations sont elles imputables à la fatalité, mais reste que les indemnisations, l’aide attendue de l’UE, seront maintenant la réponse obligée : savoir si la désertification/destruction sera durable ou bien si la région toute entière pourra panser ses plaies, récupérer et revivre.

L’Union européenne au nom du respect du traité de Maastricht et « de la concurrence libre et non faussée » n’organise-t-elle pas depuis dix-huit ans cette marche à la désertification, à la destruction des emplois et à l’appauvrissement généralisé de la population, la tempête Klaus n’est ce pas exactement sa politique, en accéléré ?

Prenons l’autre côté du Sud de la France, le Sud-Est, l’Hérault par exemple.

Dix huit ans de Maastricht ont rayé de la carte près de 50 000 exploitations viticoles.

L’U.E a dit "vouloir en finir avec la culture millénaire de la vigne."

Des dizaines de milliers d’exploitants vignerons ont été chassés de leurs terres, la rage au coeur et versant des larmes de sang.

Autour de l’étang de Thau pour détruire la conchyliculture (production de l’huître de Bouzigues) les bureaucrates de l’U.E ont déclassé l’étang de la catégorie alimentaire en catégorie navigable.

La pêche faisait de Sète le premier port français en Méditerranée ? l’U.E ordonne la destruction des bateaux !

Béziers, ville industrielle subit de plein fouet les délocalisations et la misère.

La population des Hauts Cantons de l’Hérault, ancien pays minier, voit ses services publics de proximité (mairie, postes, écoles, trésorerie, maternité..) se rétrécir comme peau de chagrin.

Misère ! Mais que va t-il rester de notre Vieux Pays ?

Le pouvoir décrète l’arrachage de la vigne mais protège le trafic du Haschish marocain.

Le lecteur de Charlie-hebdo parisien ne dit il pas : "ouais, le canabis c’est illégal, mais les fascistes picolent en toute impunité."

Destruction des bateaux de pêche, désertification rurale, désindustrialisation... et grouillant sur ces ruines le parasitisme prolifère : toilettage de clébards, centres d’épilation vulvaire, de tatouage culier, de piercing mammaire, agences immobilières, vendeurs de portables et autres colifichets... Misère !

Pendant ce temps les fonds publics s’écoulent dans les poches des spéculateurs, déjà plus de 400 milliards, inscrits dans les 2000 milliards décidés par l’Union "européenne" pour renflouer grassement les cumulards et les boursicotiers qui sont à l’origine de cette misère, de cette infâme laideur défigurant le visage chéri de notre patrie.

Elle a bon dos, la "Nature" !

La Forêt c’est une chose, c’est déjà suffisament terrible, mais les dégâts effroyables causés par la tempête Klauss à l’acheminement de l’électricité et de l’eau potable, aux réseaux routier et ferré, étaient-ils seulement imputables à la fatalité de la nature ?

Les délais pour la réparation de ces dégâts – un minimum de deux semaines– étaient-ils inévitables, "normaux" ?

Dix ans après la tempête de 1999 et les promesses d’alors, toute la population peut mesurer les conséquences désastreuses du démantèlement des services publics, de l’Équipement, de la téléphonie et de l’EDF.

Le réseau des lignes EDF dans plusieurs départements touchés, dont la Gironde, a été laissé dans un état de vétusté et de fragilité depuis lors.

EDF, depuis sa transformation en société anonyme, a privilégié des opérations commerciales sur le marché mondial au lieu de dégager les investissements nécessaires au réseau national.

- « Peut-on empêcher des arbres de tomber sur les lignes à haut voltage ? »

Non, mais il fut un temps, pas si lointain, où les services publics de l’EDF et de l’Équipement disposaient encore des moyens d’agir, et ces lignes étaient systématiquement protégées de la proximité des grands arbres. Les routes pouvaient être dégagées rapidement, permettant la circulation des engins de réparation.

Aujourd’hui, il fallut faire appel à l’armée !

Certes, 5 000 agents ont été envoyés sur place, pour la plupart, venus d’autres régions, d’autres entreprises qu’EDF. Ils n’ont pas, en dépit de leur dévouement, la connaissance du réseau local qu’avaient les agents des sites départementaux de l’EDF. Car ces sites ont été supprimés.

Misère !

Les dispositifs de privatisation, de « filialisation », d’« ouverture du capital », de « délégation des missions de service public », imposés par la transcription des directives européennes, mettent en péril les conditions de vie de la population.

A bas l’Union (dite) Européenne !

Félix Niesche

[1]"Dieu est un fumeur de Havane" chantait feu Gainsbourg. Il semblerait que le démiurge, "prince de ce monde", soit du côté des ploutocrates. Son peuple élu ce sont les riches, son signe l’argent, son milieu de prédilection la médiocrité et la laideur. Son goût, détruire les petits et les humbles et rabaisser le génie, les pauvres et les humbles de coeur étant les favoris du vrai Dieu et le Génie sa marque.