Egalité et Réconciliation
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Le massacre des Mirkavas, le jour où "Israël" perdit bel et bien la guerre

C’est bien le jour 31 de la guerre de juillet 2006 que son sort a été tranché. Ce jour là, un nouvel échec, des plus dramatiques certes, s’est ajouté au répertoire des échecs déjà essuyés par l’armée sioniste, durant les 30 jours précédents. Après sa force navale, mise en déroute dès la deuxième semaine de la guerre, par le bombardement par la Résistance de son navire de guerre Saer, qui escortait les bombardiers israéliens pour pilonner les quartiers de la Banlieue-sud…

Après l’amortissement de sa force aérienne, dont la supériorité incontestable et les frappes les plus drastiques n’ont pu arrêter les roquettes et les missiles du Hezbollah de poursuivre leurs attaques, à un rythme incessant durant les 33 jours, frappant au cœur de l’entité sioniste…

En ce 12 aout, c’est au tour des forces terrestres israéliennes d’être mises hors de nuisance, par le Hezbollah.

Pourtant, la direction israélienne avait tenté un leurre. Alors que tout le monde s’attendait à l’accalmie, vu que la résolution onusienne venait d’être promulguée, Israël décida d’investir dans la bataille ses fameux chars Mirkavas, marque de fierté de son industrie militaire, et par derrière ses 130.000 soldats stationnés aux confins de la frontière.

Selon le ministre de la guerre, Amir Peretz, la mission de ces militaires consiste à se déployer jusqu’au fleuve de Litani, pour pouvoir ultérieurement imposer les conditions politiques israéliennes.

Ainsi, à partir de la colonie de Mtallé, des dizaines de Mirkavas de la quatrième génération ont pris la direction de la localité libanaise de Debbine, située à quatre kilomètres de la frontière, au bord du Litani.

Au bout de moins d’un kilomètre, dans la plaine de Khiam, l’enfer était au rendez vous : 15 véhicules se sont transformés en boules de feu. Selon les aveux de Tsahal, 18 officiers et soldats ont été tués. Quelques heures plus tard, l’armée israélienne tenta une autre incursion, à partir de la colonie sioniste de Meskafaam, en direction de la localité libanaise de Taybé, située à deux kilomètres de la frontière. 4 chars ont directement été pris sous les feux. Selon les témoignages des soldats israéliens qui étaient sur les lieux, la bataille était des plus dures.

Le lendemain, même fiasco, malgré un changement de plan. Les chars qui se devaient d’emprunter une voie couverte, en direction de la localité de Ghandouriyé, sont tombés dans le piège dans la vallée de Hjeir, à trois kilomètres de la frontière : 39 chars et bulldozers ont été détruits ou endommagés ; 20 officiers et soldats ont été abattus, et près de 110 ont été blessés.

Dès lors, l’armée israélienne dut se rendre à l’évidence : le jour 33 de la guerre, tous ses soldats ont dû rebrousser chemin, couvert par un pilonnage aérien sans relâche.

Ce même jour, le 14 aout, l’aviation israélienne esquissa une dernière tentative : elle bombarda le quartier résidentiel d’Imam Hassan, dans la Banlieue sud, ensevelissant 8 immeubles, et tuant plus de 60 personnes. Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah visé par l’attaque ne figurait pas parmi les victimes. Dans le sud, elle largua un million et demi de bombes à fragmentation. Question peut-être de venger l’honneur perdu de son armée en déroute.

Le lendemain, le 15 août, les Libanais rentraient chez eux, dans la Banlieue sud, au Liban sud ou dans la Békaa, dans un mouvement de masse qui surprit tout le monde. Ils étaient plus d’un demi-million, selon les chiffres des Nations Unies. L’amertume y était, devant l’ampleur des destructions (25.000 appartements détruits ou endommagés dans la Banlieue-sud seulement) et le nombre important des victimes (1400 martyrs et 7000 blessés). Mais, en ce jour, c’est surtout beaucoup de fierté qui emplissait le cœur de ces revenants, conscients que leurs résistants avaient infligé à l’ennemi sioniste sa défaite la plus cuisante.