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Les attaques se multiplient en Italie contre des symboles de l’austérité

Les attentats de ces derniers jours en Italie contre des symboles de la politique d’austérité ravivent les craintes d’une résurgence de la violence extrémiste qui a ensanglanté la péninsule dans les années 1970 et 1980.

Dernière attaque en date, deux cocktails Molotov ont été lancés samedi 12 mai matin contre un bureau de l’agence de perception de l’impôt Equitalia dans la ville portuaire de Livourne. Les deux engins incendiaires ont endommagé la façade du bâtiment. Les pompiers ont dû éteindre un début d’incendie mais l’attaque n’a fait aucun blessé.

La colère monte en Italie contre le gouvernement de "techniciens" de Mario Monti, qui a multiplié les mesures d’austérité et augmenté les impôts pour réduire le déficit budgétaire du pays. Le chef du gouvernement entend par ailleurs élargir les pouvoirs d’Equitalia dans le cadre de son offensive contre la fraude et l’évasion fiscales, qui privent le Trésor d’environ 120 milliards d’euros par an.

Des heurts entre contribuables mécontents et policiers ont récemment éclaté devant plusieurs perceptions, notamment à Naples. La semaine dernière, un commerçant de 54 ans a pris en otage pendant plusieurs heures un responsable d’Equitalia, sous la menace d’une arme, avant de se rendre à la police. A travers le pays, les suicides d’entrepreneurs se multiplient.

COLIS PIÉGÉS

Des groupes anarchistes ont également envoyé ces derniers mois des lettres piégées à Equitalia. Vendredi, un colis suspect contenant une poudre blanche mais pas de détonateur a été reçu par le bureau romain de l’entreprise publique chargée de la perception des impôts et des contraventions.

En décembre, le directeur général d’Equitalia avait été blessé au doigt par une lettre piégée. En janvier, trois engins explosifs ont sauté devant une succursale de l’entreprise à Naples.

Un groupe anarchiste a revendiqué vendredi l’attentat dans lequel le directeur général d’Ansaldo Nucleare, une société spécialisée dans le nucléaire, a été blessé par balle lundi dernier à Gênes. Roberto Adinolfi, qui dirige Ansaldo Nucleare, une entreprise liée au conglomérat de défense Finmeccanica, a été blessé à la jambe. Il est sorti de l’hôpital vendredi, sous escorte policière.

Le quotidien Corriere della Sera a reçu une lettre de la cellule Olga de la "Fédération anarchiste informelle-Front révolutionnaire international", qui explique avoir mené l’attaque pour punir "l’un des nombreux sorciers de l’industrie atomique".

FÉDÉRATION ANARCHISTE INFORMELLE

Vendredi, à Legnano, à 30 km au nord-ouest de Milan, des affiches portant les mots "Brigades rouges" et l’étoile à cinq branches du groupe armé d’extrême gauche ont été collées sur les murs de bâtiments publics, dont une perception.

Dans sa revendication, le groupe anarchiste promet de s’en prendre ensuite à Finmeccanica, le deuxième groupe industriel du pays. "Finmeccanica, c’est la mort et l’exploitation", écrit-il dans cette lettre de quatre pages, qui évoque l’accident nucléaire de Fukushima l’an dernier et accuse notamment le groupe italien d’être l’un des fournisseurs de la police "raciste" américaine. De source proche de l’enquête, on juge cette revendication crédible.

En décembre dernier, le même groupe anarchiste avait revendiqué l’envoi d’un colis piégé qui avait blessé le responsable d’un centre du fisc à Rome. La même semaine, une autre lettre piégée adressée au président de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, avait été interceptée en Allemagne avant d’atteindre son destinataire. Des enquêteurs allemands ont rapporté que l’envoi était aussi revendiqué dans un message par la "Fédération anarchiste informelle".

Peu avant Noël 2010, le groupe avait revendiqué l’envoi de colis piégés aux ambassades du Chili et de Suisse à Rome. Il y a avait eu deux blessés. Il a aussi affirmé être responsable de l’explosion d’un colis piégé qui a fait deux blessés en mars 2011 dans les bureaux du groupe Swissnuclear dans le nord de la Suisse.

 






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