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Réflexion sur la servitude salariale

Puisqu’une référence à la Seconde Guerre mondiale est devenue obligatoire – devoir de mémoire oblige – une réflexion s’impose : Arbeit macht frei. Le travail [1] rend-il libre ? Question volontairement provocatrice – qui rappelle évidemment selon la formule consacrée les heures les plus sombres de l’histoire – mais fondamentale dans une période historique où les concepts de croissance, de pouvoir d’achat et de chômage sont omniprésents dans la rhétorique politique.

Afin de lever toute ambiguïté, il convient – quand même [2] – de distinguer travail et salariat, deux notions trop souvent confondues. Le travail, « nécessité physique de la vie humaine [3] », a une dimension universelle, anthropologique et historique incontestables. Il ne s’agit en aucune manière de le remettre en question [4]. Cependant, le travail, notion protéiforme, recouvre de multiples réalités. Quel est le dénominateur commun entre un agriculteur, un publicitaire, un professeur de philosophie, un technicien de surface, une péripatéticienne et un banquier ? A priori, pas grand chose.

« L’anodin est le révélateur de l’essentiel [5] » ; du licenciement par SMS jugé légal par la cour de cassation à la probable légalisation de la gestation pour autrui, la question du travail se révèle pleine d’enjeux. « Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? C’est faire un distingo qui est choquant », déclarait le progressiste Pierre Bergé. L’épineuse question du travail occupe une place de plus en plus prépondérante dans nos sociétés modernes. Le personnel politique ne cesse de se gargariser avec la sacro-sainte « valeur travail » [6]. Mais de quel travail parle-t-on ?

Exclusivement abordée du point de vue quantitatif – taux de chômage, temps de travail, salaire – mais jamais du point de vue qualitatif – sens donné au travail, éthique du travail – cette approche donne lieu à des débats biaisés et bien souvent démagogiques. Après cette litanie de lieux communs sur le travail, concentrons-nous sur le salariat et ses perspectives.

I. La domination par le salariat

Le salariat doit être envisagé, à sa genèse, à travers la société industrielle. Il prend naissance avec le capitalisme manufacturier et la division du travail. Toutefois, ledit salariat subit de profondes transformations. Il est en voie de disparition de par, primo, les (r)évolutions technologiques [7] – mécanisation, robotisation – secundo, les délocalisations, conséquence logique du libre-échange généralisé [8] et tertio, la mutation d’un capitalisme industriel à un capitalisme financier moribond. Résultat prévisible et escompté : destruction d’emploi, rareté du travail et permanence du chômage de masse.

Notons le symptomatique changement sémantique : des termes « métier » et « profession » utilisés autrefois, nous sommes passés aux concepts très modernes de « job » et « boulot ». Le pullulement des emplois à temps partiel, la précarisation croissante du marché du travail, la dégradation des conditions de travail et l’accroissement des écarts de revenus sont des signes pour ceux qui ont réussi à sauvegarder une capacité critique minimale.

Propédeutique à l’anxiété et à l’insécurité, la pérennité du chômage de masse constitue une arme du patronat redoutablement efficace. Pernicieuse stratégie conçue pour favoriser la docilité et la productivité du salarié, qui, articulée avec une flexibilité du marché du travail, produit un travailleur soucieux de sauvegarder son emploi. En d’autres termes, un salarié obéissant.

Ajoutez à cela les pathologies sécrétées par le travail et les turpitudes de la vie moderne et vous obtenez des personnes psychotiques – schizophrénie, paranoïa, mélancolie, culpabilité – ou des personnes névrotiques – hystérie, névrose obsessionnelle, phobie et angoisse – nourries aux psychotropes produits et vendus par le très altruiste lobby pharmaceutique.

Il apparaît donc essentiel de souligner que la question du salariat – de son abolition ou de sa mutation profonde – doit être articulée avec une critique virulente et radicale du capitalisme et de ses corollaires : nécessité d’une croissance illimitée dans un monde fini – soit l’accumulation du capital déconnecté des réalités écologiques – augmentation du pouvoir d’achat – soit la redistribution des rognures au manant afin qu’il consomme ce que l’industrie publicitaire lui exhorte d’acheter – et la lutte contre le chômage – soit l’extension généralisée de la servitude volontaire. Panorama optimiste.

Sortir du salariat s’impose donc comme une nécessité individuelle puisque celui-ci est synonyme d’exploitation – par l’extorsion de plus-value – et d’aliénation – par l’aspect dégradant et avilissant de certaines tâches. Personne ne peut affirmer avec sérieux que le travail à la chaîne et la division du travail – produits par le fordisme et le taylorisme – la téléprospection ou la mise en rayon dans la grande distribution permettent à un individu de s’épanouir. Mais sortir du salariat s’impose aussi comme une nécessité collective dans la mesure où sa sortie s’entend comme un acte subversif quand elle est articulée autour d’une logique globale décroissante.

II. Vers une société post-salariale

Arrêter de travailler. Inavouable fantasme universellement partagé ou tabou moderne intransgressible ? D’emblée, la figure de l’assisté paresseux et oisif s’impose comme une évidence. Puis vient son corollaire : la décroissance, soit la baisse significative de la consommation de produits marchands superflus condamnés par l’obsolescence programmée. Ça y est, vous pensez à un hippie, post-soixante-huitard, très peu exigeant sur son hygiène personnelle et ayant un goût prononcé pour les stupéfiants. Un effort d’imagination semble nécessaire. Développer le droit à la paresse. Il y a une vie sans le salariat.

Arrêter de travailler, c’est aussi dégager du temps pour soi et pour les autres. Lire, dessiner, contempler, se cultiver, s’engager dans la vie de la cité, cuisiner, profiter de sa famille, apprendre à ne rien faire, ne plus passer son temps à lutter contre celui-ci, forniquer, reprendre des études… Vivre, tout simplement. Sortir du carcan libéral et consumériste : la consommation généralisée et l’industrie des loisirs. Dépasser le paradigme social-démocrate : le compromis capital-travail et la nouvelle temporalité des sociétés post-industrielles : temps de travail, temps de transport et temps de loisirs qui ne peuvent que produire du salarié-consommateur.

L’avènement d’un salaire ou d’une allocation universelle qui permettraient de refuser le travail dégradant, avilissant, et de mettre un terme au chantage à l’emploi ne doivent pas être balayés d’un revers de main. Détacher le revenu de l’emploi [9] est sans doute un élément de réponse dans nos sociétés post-salariales.

Les perspectives sociales à venir sont les standards chinois et indiens, dans l’hypothèse fort probable du maintien de l’économie de marché, du libre-échange, de l’absence de régulation économique et financière et de frontière économique. Compétitivité et concurrence internationale demeurent la norme. Standards qui semblent impossibles à imposer dans un cadre de démocratie représentative – qui désigne en vérité un système oligarchique – mais envisageables dans un cadre dictatorial. Dans un pays où la moyenne d’âge est de plus en plus élevée, l’âge moyen étant de 40 ans, ce peuple de quadragénaires est-il encore susceptible de se soulever ou convient-il de penser une révolution post-moderne ?

Brûler sa carte d’électeur, utiliser sa carte de crédit différemment. Nous sommes réduits au statut de consommateur ; l’insoumission est de ne plus consommer ce que nous sommes sommés d’acheter. Le fascisme contemporain c’est la société de consommation, la propagande publicitaire, la banque… Soyons des antifascistes conséquents.

Par Raf Ou Pas, Pote à Pote Grand Lyon

Approfondir le sujet avec Kontre Kulture :

Notes

[1] Étymologiquement, le mot "travail" vient du bas latin tripallium : appareil formé de trois pieux, utilisé pour ferrer et soigner les animaux, ou comme instrument de torture pour punir les esclaves. Rassurant.

[2] Merde.

[3] K. Marx, Le Capital.

[4] Celui-ci a une fonction d’intégration, de socialisation, de signifiant social et participe à l’accomplissement et l’épanouissement personnel dans une certaine mesure.

[5] Michel Clouscard, Le Capitalisme de la séduction.

[6] Intimement liée à l’éthique protestante dans laquelle le labeur permet de racheter ses péchés.

[7] Keynes prédisait, en 1930, que les avancées technologiques permettraient d’ici la fin du XXe siècle de réduire le temps de travail hebdomadaire à 15 heures par semaine.

[8] Libre-échange qui doit être décliné selon le triptyque libéral : libre circulation des marchandises, des personnes et surtout des capitaux. Il apparaît nécessaire de souligner que les délocalisations ont été organisées par l’Union Européenne avec la libéralisation des mouvements de capitaux : Art. 63 du TFUE. Ce n’est donc pas une fatalité mais bien un phénomène pensé et sciemment organisé.

[9] B. Friot, L’enjeu du salaire, La Dispute

 






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55 Commentaires

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  • #526246
    Le 14 septembre 2013 à 03:57 par solaine
    Réflexion sur la servitude salariale

    Tout est juste dans cet article.
    Je promets de revoir ma façon de consommer.

    Merci E&R !

     

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  • #526360
    Le 14 septembre 2013 à 09:58 par fred13
    Réflexion sur la servitude salariale

    Le sujet est intéressant mais il faudrait aller beaucoup plus loin. Quelques pistes peut-être :
    - être libre s’est être maître de ses choix. Dire qu’on est libre parce qu’on choisit son travail c’est se mentir. L’humanité est toujours esclave de sa condition. La liberté absolue pour tous comme objectif est impossible à atteindre car nous devons travailler pour, au minimum, survivre. La liberté absolue, c’est de s’affranchir de cette condition, ne plus avoir à faire d’effort tout en assurant sa subsistance et ses besoins matériels et spirituels, et cela s’obtient par le pouvoir. Le trader ne cherche rien d’autre que la liberté, et ce par le pouvoir de l’argent. Ma conclusion est que la liberté n’est pas un bon objectif, c’est une fausse piste.
    - de même l’idée d’un salaire inconditionnel implique que l’homme naît avec des droits inconditionnels. On connaît déjà les ravages de cette idéologie en terme de destruction des valeurs, qui nous éloigne de la réalité et de notre condition d’être humain mortel, fragile et qui a besoin des autres.
    - celui qui me dit qu’il n’a pas besoin de plombier ni de personne pour faire sa vie ne voit pas plus loin que le bout de son nez ; on a toujours besoin des autres à un moment donné, il faut arrêter avec le mythe de Rambo, Mac Giver ou Robinson Crusoé. A moins de son complaire dans la misère car c’est là que ça mènerait pour la plupart des gens ce genre de raisonnements. Les hommes naturellement s’organisent en société pour vivre mieux et pour ECHANGER leur savoir, leurs outils, leurs services.
    - à partir de là on comprend qu’on en vient nécessairement à adopter une monnaie afin de standardiser les échanges. Le salaire n’est qu’une façon standardisée de récompenser une personne pour son travail. Le salaire fait partie des termes d’un contrat qu’on est libre d’accepter ou refuser. Le problème vient de tout ce qui peut briser les termes de ces échanges honnêtes : le vol (l’échange contre rien), qui peut se faire par la violence (le voyou, l’impôt injustement élevé) ou par la ruse (le commerçant abusif, la banque qui prête plus qu’elle ne détient). C’est là que l’équilibre de la société se brise.
    - La valeur d’un objet échangé (bien, savoir, service) n’est pas absolue et dépend de la société considérée. C’est ce que les autres sont prêts à donner pour l’acquérir. La mondialisation, en ouvrant les frontières, a pour conséquence de redéfinir la valeur de tous les échanges. Ce bouleversement est-il inéluctable ?

     

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    • #526448
      Le Septembre 2013 à 11:27 par max
      Réflexion sur la servitude salariale

      Je ne veux pas attaquer ta personne et souhai focaliser sur ton intervention. Je trouve que dans ton intervention tu n’argumentes pas et tu es arrogant. Tu d’affirmes sur un ton péremptoire que tous ceux qui ne sont pas d’accord avec toi (notamment sur le revenu de base) sont dans l’idéologie et que toi, tu es au-dessus de tout ça. Je pourrais très bien te dire que c’est toi qui a un coup de retard et qui est enfermé dans l’idéologie du travail. De toute manière nous sommes tous enfermés dans des idéologies, ne pense pas être épargné.
      A ce moment là, tout est idéologie, y compris ce que tu dis. Dans mon parcours, en lisant Kurz, Marx, Ellul, Gorz, Veblen, Benoist, Galbraith,... j’en suis arrivé à la conclusion que l’idéologie du travail était utilisée par l’oligarchie pour exploiter le peuple. Tu décris "ravages" d’une idéologie , c’est bien mais il ne faut pas tomber dans l’idéologie inverse. Le problème, c’est que ce débat devient essentiellement idéologique et que par définition, tout être humain pense que autrui est plus aliéné dans l’idéologie que lui-même donc on est dans une impasse et dans le sophisme où chaque intervenant accuse son interlocuteur d’être aliéné par une idéologie. Pour sortir de cette impasse, sortir de l’idéologie et revenir au réel, la seule question à se poser est de savoir si un revenu de base améliorera les conditions de vie des plus faibles, de la société en général et aura plus d’effets positifs que négatifs. Se poser cette question, c’est être dans le réel et pas dans l’idéologie. Si tu penses que la réponse à cette question est négative, très bien et tu as peut-être raison mais argumente. Souligner seulement les effets négatifs d’une mesure est une critique hémiplégique parce qu’il faut aussi prendre en compte les bons cotés.

      Argumente et ne te contente pas de dire que les défenseurs du revenu de base sont tous dans l’idéologie des "droits inconditionnels". D’ailleurs je connais cette critique des droitsmais tout n’est pas à jeter, il y a aussi des bonnes choses dans les droits de l’homme qui sont inconditionnels. Il faudrait aussi que tu te demandes pourquoi sur ce sujet tu te retrouves finalement du coté du point de vue de l’oligarchie et si tu n’es pas sur ce sujet un idiot utile de l’oligarchie (on est tous des idiots utiles prisonniers idéo s certains points). Quand on défend le même point de vue que l’oligarchie (à savoir contre le revenu de base), il faut se poser des questions et savoir pour qui on roule.

       
    • #526928
      Le Septembre 2013 à 19:35 par fred13
      Réflexion sur la servitude salariale

      @max
      Je n’ai fais qu’exprimer mon opinion et je ne vous oblige pas à être d’accord. La taille des message étant limitée j’ai essayé de synthétiser, mais chaque idée était argumentée. Alors s’il vous plaît prenez le temps de lire correctement avant d’insulter votre interlocuteur. Je peux développer davantage si vous voulez.

      J’ai parlé du droit inconditionnel, ça veut dire que tout homme qui naît aurait droit à un salaire sans contrepartie, c’est bien ça l’idée et ça me gène. L’homme a toujours dû travailler pour assurer sa subsistence. Avec le salaire de base, certains travailleront pour d’autres qui penseront que l’argent tombe du ciel naturellement, et que c’est un droit fondamental de ne rien branler et de vivre du parasitisme.

      J’ai aussi vu plusieurs documentaires sur ce sujet, dont un sur Arte qui présentait tout une théorie libérale, dont le salaire de base n’est qu’un élément. Cette théorie prétendait aussi régler le problème des délocalisations, qui sont causées par les différences de coût du travail entre pays. Je n’ai peut-être pas compris tous les détails mais j’essaie de résumer. L’idée est de supprimer toute charge patronale et impôts sur le revenu pour les remplacer par une taxe sur la consommation, c’est-à-dire la TVA (tiens tiens, on nous reparle de TVA sociale). Leur théorie, c’est que le type qui bosse touche son revenu de base, auquel s’ajoute le revenu de son travail réel. Comme il n’y a plus de charges et que les employés ont déjà un salaire, le salaire du travail est beaucoup plus bas que dans le monde d’avant le revenu de base. Ceci permet selon eux de mettre sur un même plan les entreprises de tous les pays puisqu’on a réduit le coût du travail de façon drastique. Au final le type gagne la même chose qu’avant. Le grand gagnant est le marché puisque l’état n’intervient plus qu’à la fin de la chaîne (TVA). Et l’entreprise vendrait son produit moins cher selon eux.

      Il y a un contre-argument qui a retenu mon attention, c’est que la valeur d’un objet n’a rien à voir avec son coût de production, mais c’est ce que les gens sont prêts à payer pour l’obtenir. Si tout le monde peut s’acheter un objet, alors le prix de cet objet va automatiquement augmenter. La conséquence est la hausse de tous les prix qui fait qu’au final, ce salaire de base ne sert plus à rien. Et l’entreprise du coup peut augmenter sa marge.

      Encore une fois, ce n’est que mon humble avis...

       
    • #527091
      Le Septembre 2013 à 22:19 par Max
      Réflexion sur la servitude salariale

      Merci d’avoir développe. Je m’excuse si je t’ai blesse, je ne souhaitais pas être agressif ou insulter. J’ai juste trouve que le ton etait péremptoire et arrogant et j’ai reagi a chaud sur le coup mais c’est vrai que le format du forum veut ça. Pour le parasitsime, il existe déjà donc je ne vois pas top ce que ca changerai, je pense même que ça réduirait le parasitisme (c’est long a développer mais il y a des liens vers des etudes sur la page wikipedia du revenu de base mais bon ces études sont peut être fausses, je l’indique juste si tu veux les lire) Sinon je ne suis pas d’accord avec ton raisonnement, le prix ne dépend pas que de la demande mais aussi de l’offre mais j’ai peut être mal compris le contre-argument. Mais bon moi aussi je ne suis pas un spécialiste et de toute manière je suis persuade qu’il n’y a aucune chance pour que l’oligarchie mette en place ce type de mesure donc on est vraiment dans la spéculation d’un truc qui ne pourrait être mis en place qu’après une revolution et avec la population vieillissante en France, je ne crois. L pas a un renversement de l’oligarchie. J’espère me tromper... Bref, c’est un exercice de spéculation intéressant mais aucun parti politique de l’oligarchie ne parle du revenu de base donc ça n’arrivera pas de toute manière.

       
  • #526392
    Le 14 septembre 2013 à 10:40 par nicolas
    Réflexion sur la servitude salariale

    Le salariat est une escroquerie 40 ans a être soumis à un patron pour un salaire de merde et mettre 30 ans a payé sa baraque et payé ses impôts et taxe d’habitations

    alors que les dirigeants eux bosse pas paye peut voir pas d’impôts et se la coule douce

    le salariat c’est la soumission et c’est l’endroit ou le rapport de dominants et dominé est le plus fort au monde

     

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  • #526414
    Le 14 septembre 2013 à 11:01 par Kaczinsky la quenelle
    Réflexion sur la servitude salariale

    trad Vidal, T. Kaczinsky La Société industrielle et son avenir (extrait)

    « LA LIMITATION DE LA LIBERTÉ EST INÉVITABLE DANS
    UNE SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE »

    119. (en) le système ne peut pas exister pour satisfaire les désirs des hommes. Au contraire, c’est le comportement des hommes qui est modifié pour s’adapter à ceux du système.

    Cela n’a rien à voir avec l’idéologie sociale ou politique qui prétend contrôler le système technologique.

    C’est le fait de la technologie, car le système est soumis non pas à une ou des idéologies, mais aux contraintes techniques.

    Évidemment, le système satisfait bon nombre de désirs humains, mais en général, il ne le fait que dans la mesure où il retire avantage à le faire.

    Ce sont les besoins du système qui sont primordiaux, pas ceux de l’être humain.

    Par exemple, le système fournit de la nourriture à la population, car il ne pourrait fonctionner si tout le monde mourrait de faim ; il pourvoit aux besoins psychologiques des gens puisque cela lui est AVANTAGEUX, car il ne pourrait pas non plus fonctionner si trop de personnes devenaient dépressives ou rebelles.

    Mais, pour des raisons imparables, évidentes et impérieuses, il doit exercer une constante pression sur les gens de façon à modeler leurs comportements suivant ses besoins.

    Trop de déchets s’accumulent ? Le gouvernement,les media, le système éducatif, les défenseurs de l’environnement, tout le monde nous inonde d’une propagande en faveur du recyclage.

    Besoin d’un personnel plus techniquement qualifié ?

    Un chœur exhorte les gamins à suivre des filières scientifiques. Personne ne se pose la question de savoir s’il n’est pas inhumain de forcer des adolescents à passer le plus clair de leur temps à étudier des matières qu’ils détestent en majorité.

    Quand les ouvriers qualifiés sont mis au chômage par les nouvelles technologies, et doivent se recycler, personne ne se demande si ce n’est pas humiliant pour eux de se retrouver dans pareille situation.

    Il est tout simplement tenu pour évident que tout le monde doit se plier aux exigences technologiques et, ce,pour une bonne raison : si les besoins des gens passaient avant les nécessités technologiques, il y aurait des problèmes économiques, du chômage, une récession, voire pire.

    Le concept de « santé mentale » dans notre société est principalement défini par la capacité d’un individu à se comporter en accord avec les besoins du système, et, ce, sans manifester de signes de stress.

     

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  • #526419
    Le 14 septembre 2013 à 11:05 par Philippe de Macédoine
    Réflexion sur la servitude salariale

    Cet article est trop loin du concret et est erronné.

    - le point I recense les conséquences de la société industrielle : réduction de la notion de savoir-faire, avilissement du prolétaire et de facto chomage et globalisation. Il se conclut par "sortons du salariat c’est subversif". La conclusion ne coule pas de source, excusez moi. Personnellement j’aurais conclu : "si vous voulez votre avoir votre chance, essayez de développer votre propre savoir faire. Vous avez plus de chance à avoir une vie saine en étant maçon, tapissier, tisserand (ou ingénieur sérieux) qu’en étant téléopérateur avec un bac +5 en psychologie des drosophiles."
    - un commis boucher ou menuisier peut très bien être salarié dans des guildes ou des structures à taille humaine et vivre de manière épanouie.
    - toute notre société est basée sur le salariat. La location d’un appartement est impossible pour un non salarié qu’il soit pauvre ou qu’il soit nanti (j’ai fait l’expérience personnellement quand j’ai essayé une expérience en travailleur libéral).
    - le vrai travail (j’entends par là celui réalisé par une personne disposant d’un savoir-faire) mène toujours à l’oeuvre. Le fils du maçon peut admirer le travail de son père en passant devant (je sais ce que c’est). Cela donne des valeurs et est essentiel pour l’instruction des enfants. La névrose actuelle est surtout lié au fait que les générations modernes n’ont plus de savoir-faire identifié et se confinent dans le tertiaire qui est l’inutilité absolue.
    - L’allocation universelle est un concept économiquement viable mais sociologiquement inepte. Quel est l’intérêt d’aller alors à l’école apprendre un vrai métier ? Je voyais l’autre jour la sortie des étudiants d’un lycée horticole près de Valence... Qu’est ce qui motivera les gamins futurs allocataires, à aller dans une si jolie filière ? Ils lui préféreront des études de sociologie d’état ou d’action co qui sont des fumisteries.

    La seule attitude subversive, ce n’est pas de rejeter le salariat mais de se développer personnellement ou développer ses enfants afin qu’ils acquièrent un savoir-faire qui saura les valoriser. Cela se fait à l’école ou en cours de vie quand cela est possible. C’est aussi de consommer intelligemment (vérifier les étiquettes, entrer dans les boutiques avec l’intention claire de ne pas acheter et observer la démence de tels lieux, focaliser sur la qualité au détriment de la quantité). Le reste, ce ne sont que des calembredaines.

     

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    • #526473
      Le Septembre 2013 à 11:58 par ben
      Réflexion sur la servitude salariale

      Ca n’est pas parce que tu n’es pas d’accord avec une analyse qu’elle est trop loin du concret. Personne ne peut prétendre avir le monopole du concret. Tu pars du postulat qu’il faut être forcé pour apprendre un "vrai"métier, comme tu le dis. C’est le même raisonnement que durant l’antiquité avec l’esclavage. Si je reprends ton exemple, moins de gens iront dans la filiale horticole avec un revenu de base. La conséquence sera simple, ces métiers seront à la fois mieux automatisés, mieux payés et mieux valorisés parce que les gens de cette filière n’y seront pas allé par défaut mais l’auront choisi. Une fois que l’automaisation, le salaire et la reconnaissance sociale du métier augmenteront, plus de gens chisiront cette filière. Ces conséquences ne me semblent pas catastrophiques pour la filière horticole.

       
  • #526504
    Le 14 septembre 2013 à 12:32 par Tom
    Réflexion sur la servitude salariale

    Le probleme c’est que l’oligarchie n’acceptera jamais je revenu de base. Le système actuel du salariat sans revenu de base permet de diviser pour mieux régner en opposant des pauvres a d’autres pauvres, c’est a dire les travailleurs modestes et les chômeurs. Il permet de maintenir le peuple dans la peur et dans le court terme puisqu’il est difficile de se projeter dans l’avenir si on est dans la peur de perdre son emploi et de se retrouver a la rue. Cela permet aussi de dépolitiser le peuple puisqu’il est difficile de s’intéresser aux autres et a la politique quand on est dans la survie. Bref, tout sera fait pour que le revenu de base ne soit jamais instaure et je m’attends dans les annees qui viennent a de la propagande qui met en valeur le working class hero. Dans l’histoire de l’humanité, la disparition de l’esclavage a été un processus très long. La disparition de l’esclavage salarie va aussi être un processus très long et l’oligarchie attaquera l’idée de revenu de base par tous les moyens parce que l’oligarchie sait que la mise en place d’un revenu de base signifierait la fin de l’oligarchie qui règne par la peur du déclassement et du chômage et par la corruption. Donc ne rêvez pas, cela arrivera peut être dans quelques etats hors de contrôle de l’oligarchie comme en ameroique du sud, mais cela n’arrivera en France que si l’on se débarrasse au préalable de l’oligarchie, c’est a dire par une pression populaire telle. (revolution) que l’oligarchie soit obligée d’accepter une telle mesure. Tant que ça n’arrivera pas, on entendra la même propagande sur l’utopie du revenu de base, la valeur travail,... L’oligarchie utilisera tous les leviers possibles (racket bancaire, obsolescence programmée, métiers artificiels, propagande, idéologies) pour nous maintenir dans l’escalvage salarial. Et la majorité de la population est tellement lobotomisee qu’elle pense que le revenu de base est marxiste et utopiste. Même si aujourd’hui il suffit de deux minutes de wikipedia pour d’informer, la majorité des gens ne souhaite pas être informée et préfere la servitude volontaire décrite par La Boetie. Donc a moins d’un choc réel, c’est a dire d’une revolution, cette idée restera marginale.

     

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  • #526650
    Le 14 septembre 2013 à 14:47 par Hdmperhggdfs
    Réflexion sur la servitude salariale

    "Vers la féminisation ?" d’Alain Soral, ouvert au hasard.

    Pas les citations par respect pour son auteur.

    Page 143 et 144. Réduction du rôle du père à sa rivalité affective avec le fils, occultation de son rôle d’éducateur et de contrepoids à la tentation de rester dans la nostalgie de la dépendance à la mère.

    Page 146. Souvent ceux qui veulent accéder à un certain parasitisme se cachent derrière le droit au désir. Ceux qui le prônent sont souvent ceux qui ont déjà accédé aux moyens de sa réalisation. D’où le besoin de défendre cette liberté soudain inaliénable.

    Page 177. Fuite du monde adulte masculin qui assume et reproduit l’immoralité, dans la féminité. Nostalgie de la fusion maternelle.

    Page 178. Travail effectivement morcelé improductif, précaire, n’est plus viril comme celui des aînés qui était soit propriétaire de ses moyens de production, soit en lutte collective, prolétariat viril contre patronat viril.

    Et il y en a beaucoup plus dans ce livre.

    Ce qu’avait dit Alain Soral, sur "entrepreneur en confection de luxe". Les paradoxes, inversions.
    Y compris pour moi même.
    Exemple.
    On parle du système <—> on parle de soi même.
    Sans tout réduire à toujours deux camps. Je sais il y a des nuances.
    Mais.

    Quand on veut que presque tout vienne du système, c’est peut être qu’on ne veut rien faire soi même.
    Souvent quand on donne un conseil, il est adressé à nous même, et on est souvent très mal placé pour en donner.

    En France le droit à la paresse existe déjà. C’est juste que ça ne rend pas riche matériellement. Et paradoxe encore, ça pousse à être comme le système. Exemple, aller vivre dans un pays moins cher en "fraudant" le RSA, pour mieux vivre. Ou aussi vouloir la fin du CDI, pour pouvoir peut être qui sait un jour aussi soi même accéder à ce poste rêvé de parasite, mondain ou autre.

    Dit déjà quelqu’un d’autre, vouloir que des choses changent c’est bien mais faut pas oublier de s’aider soi même un peu aussi. J’ai fait des boulots pas marrants, j’ai changé souvent, et maintenant j’ai oui, une place de planqué pour certains. Quel soulagement d’avoir un salaire décent, des conditions de travail correctes, une relative sécurité de l’emploi. Mais ça se dégrade, évidemment.

    Alors oui mon travail n’est pas viril du tout, pas de sens, mais au moins je peux me reposer un peu.

    Cela dit tout est plus simple quand on est encore un peu jeune, pas de foyer à nourrir, pas étranglé par des crédits...

    Les problématiques personnelles. Humain.

    Silence.

     

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  • #526663
    Le 14 septembre 2013 à 14:59 par LCD
    Réflexion sur la servitude salariale

    Résumé de cet article bien superficiel : il faut un revenu universel pour tous ces gens qui ont un travail "dégradant" et "peu épanouissant", tel que "la mise en rayon dans la grande distribution".

    ... C’est une impression ou ça sent fort l’intellectuel de gauche méprisant ?

    Ca me rappelle mes années lycée, quand nos braves professeurs nous faisaient bien comprendre, implicitement, que la pire des choses qui pourraient nous arriver serait de se retrouver avec un travail manuel, tellement "dégradant" comparé à Fonctionnaire.

     

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  • #526718
    Le 14 septembre 2013 à 15:42 par rachid91
    Réflexion sur la servitude salariale

    Relire la fable de La Fontaine Le Loup et le chien

     

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  • #526926
    Le 14 septembre 2013 à 19:33 par Karim
    Réflexion sur la servitude salariale

    Je constate une chose en lisant les commentaires. Ls gens ne cherchent souvent même pas a argumenter mais se contentent d’insulter . Au lieu de dire par exemple le revenu de base ne fonctionnera pas pour les raisons 1, 2,... Et en construisant une argumentation, Beaucoup se contentent de faire de la réduction psychologique subjective (féminisation des esprits) et de l’attaque ad nominem voir de l’insulte en disant c’est utopiste, c’est un truc de gaucho (perso ils sont pas moins bien que la droite), c’est un truc de fainéant, c’est un truc pour les jeunes qui connaissent pas la vie, c’est un truc d’assiste... Il y a quant même pas mal d’entrepreneurs et de prix nobels qui ont défendu cette idée. Ces gens ne sont pas. forcement tous des gauchos utopistes fainéants assistes... Et derrière aucun argument.

     

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    • #527007
      Le Septembre 2013 à 21:07 par karim
      Réflexion sur la servitude salariale

      Je souhaite compléter mon message parce que je ne veux pas que les gens le prennent mal et cela pourrait être mal interprété. Quand j’argumente sur la féminisation du débat, je ne cherche pas à insulter quiconque et à m’exclure de cette féminisation mais je pose seulement la question de savoir si en recourant tous dans l’argumentation au discrédit de l’adversaire et à l’aspect subjectif du point de vue opposé on ne cède pas à une idéologie dominante féminisée et donc subjective au lieu de recourir à des échanges d’arguments plus objectifs et factuels. Sinon je ne sous-entends pas que les gens ne réfléchissent pas ou n’ont pas d’arguments mais que les gens semblent tellement énervés qu’ils n’argumentent pas trop (je ne m’exclus pas de ce phénomène) donc mon message par rapport aux commentaires c’était un message dans un esprit d’apaisement. En complément de mon message, je viens de voir une vidéo intéressante de max keiser intitulée "nonsense jobs prevent revolution" : http://www.youtube.com/watch?v=HOI8...

       
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