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Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

Pour E&R par Damien Viguier, avocat à la Cour et docteur en droit

Le conseiller d’État, pour annuler le jugement administratif qui suspendait l’arrêté pris par le préfet interdisant un spectacle de l’humoriste Dieudonné, retient qu’en fait ce spectacle contient des propos de caractère antisémite, qui incitent à la haine raciale, et font l’apologie des discriminations, persécutions et exterminations perpétrées au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Il faut distinguer trois fondements invoqués pour interdire ce spectacle, seuls les deux premiers sont retenus par le Conseil d’État. Ils sont tous deux discutables, pour des raisons distinctes. Le troisième, tellement aberrant, est écarté. Nous terminerons sur une remarque.

 

1. Premier fondement d’interdiction : risque de trouble à l’ordre public

L’Ordonnance du Conseil énonce que « les réactions à la tenue du spectacle font apparaître, dans un climat de vive tension, des risques sérieux de troubles à l’ordre public qu’il serait très difficile aux forces de police de maîtriser ». « La réalité et la gravité, est-il ajouté, des risques de troubles à l’ordre public mentionnés par l’arrêté litigieux, sont établies tant par les pièces du dossier que par les échanges tenus au cours de l’audience publique. »

Critique. Il s’agit du fondement classique d’une interdiction. En droit il n’est pas discutable. Mais en fait l’on voit mal de quelle réalité il s’agit. Sinon une allusion à l’appel lancé par un autre conseiller d’État, de se rendre sur place, et de créer du trouble, afin que le risque soit enfin reconnu. À moins qu’il ne s’agisse de la réaction du ministre de l’Intérieur lui-même. On peut critiquer, mais l’appréciation des faits relève de la souveraineté de celui qui décide.

 

2. Deuxième fondement : méconnaissance des principes au respect desquels il incombe aux autorités de l’État de veiller

L’Ordonnance énonce que « les propos de ce spectacle qui font l’apologie des faits perpétrés aux cours de la Seconde Guerre mondiale méconnaissent la dignité de la personne humaine. Au regard du spectacle prévu, tel qu’il a été annoncé et programmé, les allégations selon lesquelles les propos de nature à mettre en cause la cohésion nationale relevés lors des séances tenues à Paris ne seraient pas repris à Nantes ne suffisent pas pour écarter le risque sérieux que soient de nouveau portées de graves atteintes au respect des valeurs et principes, notamment de dignité de la personne humaine, consacrés par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et par la tradition républicaine. »

Critique. Ici, à l’inverse de précédemment, la réalité du fait n’est peut-être pas discutable, mais en droit le fondement est contestable. Il s’agit d’une référence à l’arrêt dit du Lancer de Nain. C’est un autre cas de trouble à l’ordre public que celui traditionnellement défini par la trinité « sécurité, tranquillité, salubrité ». Une atteinte à la dignité de la personne humaine cause en soi un trouble à l’ordre public suffisant pour justifier une atteinte aux libertés. Cette jurisprudence avait fait l’objet de vives critiques en doctrine, et c’est la seconde fois qu’elle est appliquée par une juridiction française (une décision européenne avait eu à sanctionner des pratiques sado-masochistes entre partenaires pourtant tous consentants). C’est ce fondement qui fait l’objet des plus graves critiques.

 

3. Troisième fondement : éviter que des infractions pénales soient commises

On note enfin que « M. Dieudonné M’Bala M’Bala a fait l’objet de neuf condamnations pénales, dont sept sont définitives, pour des propos de même nature ». Et l’on ajoute « qu’il appartient à l’autorité administrative de prendre les mesures de nature à éviter que des infractions pénales soient commises ».

Critique. Ce fondement de l’arrêté préfectoral n’est pas retenu par le Conseil d’État, qui ne le sanctionne pas non plus expressément. Pourtant il s’agit du chef le plus attentatoire aux libertés. Si la commission de certaines infractions peut troubler l’ordre public, cette commission peut, mais uniquement à ce dernier titre, faire l’objet d’une mesure de police administrative. Mais cette mesure ne se fonde jamais sur le seul caractère répréhensible des actes. C’est un dogme de la liberté que l’État laisse même aux citoyens la liberté de commettre des infractions, quitte à les arrêter dès la tentative avérée de cette commission, mais au titre de la police judiciaire, et non administrative. Il y a dans l’invocation de pareils motifs une dérive inquiétante.

 

4. Remarque : Dieudonné et Monsieur M’Bala M’Bala

Il est remarquable que le ministre français de l’Intérieur, ainsi que de nombreux intervenants hostiles à l’humoriste, usent depuis quelques temps des appellations de « Dieudonné M’Bala M’Bala » ou de « Monsieur M’Bala M’Bala », mais jamais plus de « Dieudonné ». La différence est abyssale. Cela va de pair avec le fait de dire qu’il ne s’agit pas de spectacle artistique mais de meeting politique.

En effet, « Dieudonné » est le nom de scène de l’humoriste, tandis que « Dieudonné M’Bala M’Bala » son prénom et son nom selon l’état civil. Or, lorsque « Dieudonné » tient un propos antisémite ce n’est pas la même chose que lorsque c’est « Monsieur M’Bala M’Bala » qui le fait.

Dans le premier cas il s’agit d’une fiction, soit que l’acteur joue un personnage imaginaire (l’auteur en dispose d’une riche galerie), soit qu’il imite une personne réelle pour lui faire tenir des propos imaginaires (fût-ce Adolf Hitler), soit même que l’acteur joue son propre personnage, celui d’un comique (comme lorsqu’il se présente comme ayant rejoint l’axe américano-sioniste). Quoi qu’il dise, il s’agit de fiction, et aucune infraction ne peut être relevée, ni aucune atteinte porté à une liberté de création artistique qu’en France depuis Molière on tient pour sacrée.

Il en va tout autrement dans le second cas, si c’est le particulier, la personne privée elle-même qui s’exprime. En l’absence de jeu, le propos sera imputé à l’homme, on pourra lui en tenir rigueur.

D’où vient la difficulté ? Non pas du contenu en soi des propos tenus (s’ils l’étaient clairement par un personnage, il n’y aurait pas de difficulté). L’incompréhension provient de ce que Dieudonné, l’artiste Dieudonné, se joue précisément de cette distinction entre réalité et fiction, il joue avec la limite entre les deux. Ce faisant il réalise, en la forme, si ce n’est dans le fond, une performance absolument typique de l’art contemporain. Alain Soral avait été le seul à le noter jadis.

 

Voir aussi, sur E&R : « Affaire Dieudonné : l’ordonnance du Conseil d’État »

Retrouvez Dieudonné et Alain Soral chez Kontre Kulture :

 
 

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73 Commentaires

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  • #674413
    Le 11 janvier 2014 à 08:09 par Ben
    Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

    Et attaquer la liberté d’expression, ça ne bafoue pas la dignité humaine ?

     

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    • #679528
      Le Janvier 2014 à 13:11 par Moise
      Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

      Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen du 24 juin 1793

      Article 7. - Le droit de manifester sa pensée et ses opinions, soit par la voie de la presse, soit de toute autre manière, le droit de s’assembler paisiblement, le libre exercice des cultes, ne peuvent être interdits. - La nécessité d’énoncer ces droits suppose ou la présence ou le souvenir récent du despotisme.
      Article 14. - Nul ne doit être jugé et puni qu’après avoir été entendu ou légalement appelé, et qu’en vertu d’une loi promulguée antérieurement au délit. La loi qui punirait les délits commis avant qu’elle existât serait une tyrannie ; l’effet rétroactif donné à la loi serait un crime.
      Article 15. - La loi ne doit décerner que des peines strictement et évidemment nécessaires : les peines doivent être proportionnées au délit et utiles à la société.
      Article 17. - Nul genre de travail, de culture, de commerce, ne peut être interdit à l’industrie des citoyens.
      Le tribunal administratif de Nantes en autorisant le spectacle s’est basé sur les articles 7, 14 et 15 qui font partis des fondements de notre démocratie.

      Le Conseil d’Etat a tout simplement écarté la déclaration des droits de l’homme de 1793 sur la base de la notion de "dignité humaine" qui est une notion dont il est très difficile d’en donner une définition juridique. Par ailleurs cette notion de "dignité humaine" remet en question un droit constitutionnel "liberté d’expression" qui est un droit suprême auquel le Conseil d’Etat doit se soumettre.

      Le professeur Philippe ARDENT (Président honoraire de l’Université de Paris II) faisant la synthèse d’un colloque « Justice, éthique et dignité » organisé à Limoges en 2004 déclarait « après deux jours de débat, je me pose toujours la question de la définition de la dignité, je ne sais toujours pas ce qu’elle est ; qu’on me pardonne cet aveu mais l’un des intervenants du colloque reconnaissant qu’après cinq ans d’études de cette question, il n’y voyait pas très clair ». Il ajoute « la notion est imprécise, n’est pas facile, dépendante d’arrière plans de morale et d’éthique qui l’obscurcissent »
      (Colloque Justice Ethique et Dignité – 19 novembre 2004 – PULIM p.377 – juin 2006).

      Il est important de préciser que la notion de "dignité humaine" apparaît dans le droit pénal et que par conséquent cette notion est utilisée dans le cadre d’une condamnation à posteriori donc conforme à l’article 14 de la déclaration des droits de l’homme de 1793.

       
    • #679532
      Le Janvier 2014 à 13:13 par Moise
      Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

      suite
      Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen du 24 juin 1793

      Il faut donc que le délit soit constaté pour invoquer une telle notion et que cette notion soit utilisée pour appliquer des sanctions pénales.

      Enfin il est important de rappeler que la jurisprudence relative à la "dignité humaine" sur lequel le Conseil d’Etat se fonde pour interdire le spectacle de Dieudonné, fait référence à un spectacle d’une personne de petite taille qui se jetait (physiquement). Or ce spectacle ne respectait pas l’article 18 de la déclaration des droits de l’homme de 1793

      Article 18. - Tout homme peut engager ses services, son temps ; mais il ne peut se vendre, ni être vendu ; sa personne n’est pas une propriété aliénable. La loi ne reconnaît point de domesticité ; il ne peut exister qu’un engagement de soins et de reconnaissance, entre l’homme qui travaille et celui qui l’emploie.

      A travers l’article 18 s’exprime l’origine de la notion de "la dignité humaine" sous la forme de l’impossibilité de faire commerce du corps humain (abolition de l’esclavage). Dans le spectacle de lancé d’une personne humaine, l’être humain est déshumanisé et considéré comme un objet dont il était fait commerce comme au temps de l’esclavage. De même dans tout crime contre l’humanité il y a une déshumanisation insupportable et inacceptable et une considération du droit de disposer du corps humain et d’en tirer un bénéfice (par exemple assoir l’autorité d’un dictateur).

      La "dignité humaine" exprimée dans l’article 18 de la déclaration de 1793 n’a bien évidemment rien à voir avec le spectacle de Dieudonné.

      Le Conseil d’Etat vient de s’arranger le droit de ne pas tenir compte du droit constitutionnel sans l’avis du peuple Français. La décision en référé du Conseil d’Etat n’est-elle pas anti constitutionnel ? N’aurait-il pas dû y avoir un référendum sur la décision prise par le conseil d’Etat ? Par ce qu’on entend dans les médias que le Conseil d’Etat a tranché c’est fini mais quand sa décision remet en question la constitution, le peuple n’a pas son mot à dire la dessus ? Si, il me semble, car la décision du Conseil d’Etat dans la mesure où il remet en question la constitution, pose un problème juridique très grave.

      Alors tous ceux qui voient dans la démarche gouvernementale une action démocratique et républicaine se trompent lourdement et ce n’est pas pour rien que la Ligue des droits de l’Homme est montée au créneau.

      Commentaire Youtube

       
  • #674438
    Le 11 janvier 2014 à 08:35 par fafa
    Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

    Et bien maitenant nous savons a qui nous avons a faire
    Les masques tombent. Je n’ ai jamais vu autant d’ affolement de la part du gouvernement.la france a donner trop d’importance a ce lobby et aujourd’hui nous en payons le prix.LE GOUVERNEMENT dans son ensemble et avec ce lobby ils ne sont pas ci puissant que ca. Ils ont un point faible c’est la communitie eux ne se melange pas avec les GOYS ils profitent de nous comme des sangs-su.NOUS devons imperativement faire une purge de tout ces politik et RETROUVER la FRANCE du GENERAL DEGAULE , A bientot

     

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  • #674530
    Le 11 janvier 2014 à 09:42 par cosmos
    Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

    je suis étonné que personne n’ait noté que cette vulgaire tentative d’enfumage médiatique n’avait en fait qu’un seul et unique but celui de trouver le moyen de passer sous silence le procès pour pédophilie et ce en réseau pédocriminel dit du Var l’affaire "AMIDLISA" qui se tient en ce moment même à Draguignan et je suis mais quasi certain qu’une fois ce procès passé vous verrez que les vis vont commencer à se desserrer un peu plus chaque jour une fois que toutes les implications personnel des services sociaux de justice de police et de gendarmerie tout ceci en collusion avec un réseau mafieux situé dans le Var (qui aura "quand même !!" causé la mort de deux gendarmettes qui devaient témoigner quelques jours après leur mort chez le juges en rapport avec les auditions des témoins qu’elles ont réalisées ) bref cette histoire sentant autrement plus le souffre, que dis je la merde pour ce gouvernement de salopards que hop comme sorti d’un chapeau notre ami Dieudo fait les frais de ce procès qui aurait sinon occupé toutes les rédactions de France et de Navarre pendant un bon moment car lorsque les journaleux se seraient rendus compte de l’énorme scandale de cette triste et sordide affaire croyez moi que çà aurait largement plus chauffé pour Valls et ses complices (oui désormais nous pouvons utiliser ce terme réservé habituellement aux coupables d’actes délictueux voire de crimes ..) car avez vous ne serait ce qu’une seule fois entendu dans nos "chers" (très chers d’ailleurs ) médias nationaux de cette sombre affaire "AMIDLISA" ?? j’attends vos réponses avec impatience ...

     

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    • #675260
      Le Janvier 2014 à 15:23 par gunsbourg
      Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

      Tout à fait ! Il faut suivre cela de près !
      La presse n’en dira sans doute rien ou à peu près !
      De toute façon même l’ "affaire Dieudo" est un enfumage pour masquer un pouvoir en déliquescence !
      J’ espère que l’info sera relayée ici .

       
    • #675415
      Le Janvier 2014 à 16:17 par Gab
      Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

      Merci beaucoup pour cette information importante car je n’étais absolument pas au courant de cette affaire AMIDLISA.
      Je ne suis pas étonnée que cela puisse être une strategie de detournement de la part de monsieur Valls de recourir à l’affaire Dieudonné pour camoufler cette affaire de réseau pedophile dans le Var.
      Je vais faire passer l’information sur Facebook pour que les gens puisse en être informé.

       
  • #674703
    Le 11 janvier 2014 à 11:20 par Virgile
    Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

    Vous devriez lire le pdf "les pires ennemis de nos peuples" sur internet. Le père Jean Boyer avait déjà bien avant les années 70 décrit dans le détail toutes ces techniques d’infiltrations dans nos plus hautes institutions. Ce qui est arrivé à Dieudonné à Nantes est un exemple patent.

     

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    • #676279
      Le Janvier 2014 à 20:50 par MARCO
      Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

      Je n’ai rien contre l’idéologie juive qui n’est pas cela dis de mon point de vue une religion.
      Simplement je constate que tous les leviers sociaux, médiatiques, économiques, politiques et administratifs sont contrôlé par une seule communauté :
      cela ressemble à une stratégie d’investigation guerrière et c’est malheureusement de cette manière qu’on impose une dictature
      questions : pourquoi a t-on au sein de la république une institution organisé, qui a ses propres écoles (juives) ET peut-on se poser ces questions :
      que se passe -il dans ces écoles ? leur programme est-il le même que celui de nos écoles ?. Pourquoi les jeunes juifs Français font leur service militaire en Israël ? Domaine sensible
      Un peu d’analyse sur La religion :
      les coups de massue médiatique qu’a subie la religion Catholique depuis plusieurs années ; ne sont-ils pas voulues voir organisés ; En tant qu’ancien militaire je peu vous assurer que pour déstabiliser un pays il faut casser ses bases culturelles, spirituelles. et contrôler les médias ?
      On n’a de cesse de dénoncer les prêtres pédophiles, mais franchement les rabbins sont aussi des hommes et là aucune informations
      Sommes nous en danger ?

       
  • #675256
    Le 11 janvier 2014 à 15:22 par David
    Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

    Tout cela montre qu’ils contrôlent tout ; politique, justice, entreprises, médias, banques, etc.

    Nous sommes dans une dictature. Nous sommes dirigés par Israel.

     

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  • #676606
    Le 11 janvier 2014 à 23:08 par listener
    Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

    L’affaire Dieudonné pose en fait le plus énorme problème que puisse se poser en droit.

    Sommairement, le magistrat qui a rendu le décision est Bernard Stirn. Il rappelle sur sa page wiki qu’il est "arrière neveu d’Alfred Dreyfus". (il précise aussi qu’il est le frère d’Olivier Stirn ancien ministre surnommé l’"andouille de Vire".. donc andouille contre quenelle ?

    Mais n’était-il pas en conscience obligé de se "déporter" de cette affaire ? Pouvait-il comme issu de la grande bourgeoisie israélite de Paris mais surtout d’une famille particulièrement touché par l’antisémitisme, juger impartialement de l’affaire d’un prétendu antisémite ! Un principe général du droit (article 339 du code civil), le mettait en face à sa conscience. Il ne semble que cette conscience ne l’ait pas étouffé. et pire qu’il a fait en sorte que les parties ne puisent le récuser.

    Je suis assez révolté. Ce qui s’est passé n’est pas beau à voir. On ne dira pas que c’est la vengeance de Dreyfus mais cela risque de conforter l’opinion de ceux qui pensent que toutes ces "lois de justice et d’amour" qui prétendent lutter contre le racisme etc.. mais scindent les humains en plusieurs groupes sont inapplicables car elle ne peuvent trouver un juge insoupçonnable pour les appliquer..

    C’est une question effrayante..

     

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  • #676909
    Le 12 janvier 2014 à 01:52 par Stéphane
    Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

    Dieudonné va-t-il porter plainte devant la Cour Européenne des droits de l’homme ?

    De plus, comme demandé plus haut, cette décision du Conseil d’Etat du 9 janvier a été prise en référé. Ce qui veut dire que le jugement de fond doit suivre. Quelqu’un sait-il quand le Conseil d’Etat doit se réunir en collège pour donner ce jugement ?

     

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    • #680361
      Le Janvier 2014 à 19:54 par listener
      Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

      Je crains que la décision ne soit déjà prise. Inutile d’espérer. Rupture avec la système : récusons, récusons tout ce beau monde. La récusation, c’est "merde" au juge tyran" !

       
  • #677384
    Le 12 janvier 2014 à 12:40 par tabouret1789
    Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

    voir aussi (à conserver) l’ excellente critique de " l’ ordonnance valls" faite dans cette émission de Radio Courtoisie du 09/01/13 par Maître Troomphe (avocat)..../www.radiocourtoisie.fr/17134/libre-journal-de-daniel-hamiche-du-9-janvier-2014-les-chretiens-dorient-en-photographies-marianne-est-une-femen-la-conversion-dun-rabbin-au-catholicisme>

     

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  • #678105
    Le 12 janvier 2014 à 19:22 par EL
    Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

    Il y avait un VRAI MOTIF DE RECUSATION du juge (article 341 du code de procédure civile) :

    "La récusation d’un juge n’est admise que pour les causes déterminées par la loi.
    Comme il est dit à l’article L. 731-1 du code de l’organisation judiciaire "sauf dispositions particulières à certaines juridictions la récusation d’un juge peut être demandée :

    1° Si lui-même ou son conjoint a un intérêt personnel à la contestation ;

    2° Si lui-même ou son conjoint est créancier, débiteur, héritier présomptif ou donataire de l’une des parties ;

    3° Si lui-même ou son conjoint est parent ou allié de l’une des parties ou de son conjoint jusqu’au quatrième degré inclusivement ;"

    Le juge Bernard Stirn aurait du se récuser car il a un intérêt personnel dans l’affaire Dieudonné. En effet, il n’est autre que l’arrière petit-neveu du célèbre Capitaine Dreyfus (celui de l’affaire du même nom) et il est aussi le frère de l’ancien ministre & membre de l’association France-Israel Oliver Stirn.

     

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    • #678474
      Le Janvier 2014 à 22:05 par listener
      Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

      Ne pas oublier que, si en droit français déjà ancien, les motifs de récusation d’un juge font l’objet d’une tentative d’énumération par le législateur (article 341 du code de procédure civile), position typiquement française car elle met le législateur au dessus du juge et en donne apophatiquement une définition, le droit européen plus marqué par le droit anglais ne donne pas de liste et donc les motifs de récusation et la jurisprudence française reconnaît que les causes de récusation ne sont pas limitées (et d’ailleurs ne peuvent pas l’être en effet). Toute "cause" de récusation doit être examinée au regard de l’article 6-1 de la CEDH sur le critère du droit à "un tribunal indépendant et impartial". Le fait pour l’arrière neveu d’un capitaine Dreyfus de décider de juger en urgence du cas d’un prétendu antisémite est donc un des scandales judiciaires du siècle. Mais d’un autre côté, soulever la judéité d’un juge et lui demander de se déporter d’une affaire d’antisémitisme ! Les clameurs du ghetto seraient assourdissantes .. Je crains que les avocats de Dieudonné n’osent pas. Comme une impression.

      L’objection que vous soulevez est donc d’un très grand intérêt et d’une très grande force car le principe d’impartialité ne peut subir aucune restriction comme la "liberté d’expression" qui, proclamée par la convention est en fait aboli immédiatement par l’article 10 qui permet aux états de la restreindre selon des critères laissés à l’appréciation .. des juges. Personne ne parviendra jamais ne fût-ce qu’à "penser" ce qu’est un "juge partial". La seule qualité d’un juge est l’impartialité. Elle est le juge lui-même, elle est une condition "essentielle" de la justice et du droit. Les conséquences sont considérables. En effet, lorsque la "cause" de la partialité du juge se trouve dans la loi qu’on lui demande d’appliquer, que se passe-t-il ? Tout homme censé dira que cette loi est inapplicable ou n’est pas une loi ! Quoi ! Hurlements ! Toutes les lois antiracistes seraient inapplicables car elles ne trouvent pas de juges impartiaux pour les appliquer ? Tout juge est soupçonnable d’avoir au moins le parti de sa race, de son origine ! Quoi ! La loi Gayssot, "loi-jugement", qui viole la séparation des pouvoirs, déclare l’état de guerre éternel en ressuscitant des morts pour les condamner à nouveau, faute des magistrats casqués d’un tribunal militaire, ne serait pas applicable en temps de paix. Horreur ! Et c’est pourtant facile à démontrer.

       
    • #679372
      Le Janvier 2014 à 10:47 par EL
      Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

      Réponse à Listener.

      Votre message est intéressant. Cependant il occulte le fait que dans un Tribunal administratif, c’est au juge de se récuser.

      Il y a déjà un conflit d’intérêt pré-existant sur le fait que le Président du Conseil d’Etat est le Premier Ministre qui s’est prononcé dans cette affaire en totale défaveur d’une partie (Dieudonné).
      S’il apparaissait ce que l’on peut supposer c’est à dire que les services de Manuel VALLS ont travaillé en amont avec le Conseil d’Etat pour préparer cette décision, cela serait un véritable scandale.
      Un autre point noir est les conditions de signification : comment a été signifié l’audience de référé du Conseil d’Etat aux parties ? Est-ce que les huissiers ont reçu des documents préparatoires et à quelle heure. Imaginons que le matin les huissiers aient reçu des documents avec un référé à 17 heures pour le remettre après le jugement du Tribunal administratif de Nantes aux parties, alors cela prouverait le travail en amont, d’une partie, avec le Conseil d’Etat, ce qui est inique.
      De plus comme l’horaire (17h) était tout à fait défavorable à la défense (qui était sur Nantes) et qui devait aller sur Orléans pour une autre audience, cela voudrait dire que les services du Ministère de l’intérieur et le Conseil d’Etat ont travailler conjointement pour fixer une audience référée à un horaire qui ne permettait pas à la défense d’être présente. Là encore c’est totalement inique.
      Viennent ensuite les questions de parentalité, d’alliance et de religion. Etre l’arrière petit-neveu de intel ne préjuge en rien de la praticité d’une religion. Mais si tel s’avérait le cas alors ce serait une raison pour casser ce jugement qui a fait jurisprudence et qui a été repris ensuite pas les autres juges en référé.
      A titre personnel, l’importance de ce jugement et leurs implications sur ce qui fait (faisait) des raisons pour lesquelles j’aime la France : la justice, la liberté d’expression, le respect des institutions, les Droits de l’Homme, l’égalité, la fraternité, (même si j’ai bien conscience que tous les jours nous perdons du terrain sur ces valeurs et que cela va en s’accélérant) fait que si j’avais la moindre information sérieuse sur des motifs légitimes de la récusation du juge Bernard Stirn, je les transmettrai sans l’ombre d’une hésitation à Alain Soral et à Dieudonné qui seraient quoi en faire.
      Aussi si quelqu’un à des informations fiables, sérieuses,....

       
    • #680216
      Le Janvier 2014 à 18:55 par listener
      Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

      Réponse à EL
      Vos observations sur la nature de cette étrange juridiction qu’est le Conseil d’Etat sont très pertinentes : elle est issue de la conception de "l’administrateur-juge" propre au droit français, de sa conception (initiale) très rigide de la séparation des pouvoirs en protection des actes du pouvoir exécutif contre les empiétements des juges (la révolution les avait en détestation en souvenir des parlementaires d’ancien régime. voir la loi des 16/24 août 1790 : de mémoire : "il est défendu aux juges de statuer par voie de dispositions générales sur les causes qui leur sont soumises" et "les fonctions judiciaire et administrative resteront pour toujours séparées etc"). C’est la base de notre droit public. Donc les actes de l’administration ne relèvent pas en fait d’un véritable "juge" mais de l’administration elle-même qui se juge elle-même et c’est par abus de langage qu’on appelle ces institutions des tribunaux. C’est un folklore juridique français car beaucoup de pays font relever les actes de l’administration de "juges" normaux. L’administration en France n’est pas jugée par des juges. Il est certain que Bernard Stirn a été totalement aveuglé par son pouvoir de fonctionnaire-juge car la critique de l’ensemble du système français de l’administrateur-juge peut commencer à poindre. Il n’est pas sûr que l’Europe (par ailleurs critiquable pour ses conceptions anglaise du droit) tolère longtemps cette exception. Vous avez raison de critiquer les délais impartis pour soutenir la cause. Je plains les avocats de Dieudonné en plus, il s’agit d’une procédure écrite avec avocats aux conseils obligatoires ! Ahurissant ! Violation du principe du "délais raisonnable" posé par l’article 6-1 de la CEDH. Le référé-liberté ne doit pas tourner en frénésie. Mais l’arrière plan très particulier de l’affaire explique tout .. c’est de l’inique comme vous le dîtes mais ordinaire.
      Je suis sincèrement persuadé que devant cette iniquité qui dure depuis des décennies, l’arme de la récusation est de destruction massive. Flanquer à l’énarque enfariné qui présidait l’audience une bonne petite récusation et le spectacle de Nantes pouvait se tenir. Et le système implose. Et pas seulement au conseil d’Etat. Quelque soit les textes et les méandres alambiqués des lois de procédure, le droit de récuser ses juges sur la base, rappelons le, d’un simple "soupçon légitime" de partialité (arrière neveu d’Alfred Dreyfus !) est sacré et ne peut être dénié. Suite au prochain

       
  • #680412
    Le 13 janvier 2014 à 20:15 par deedee
    Critique de l’Ordonnance Dieudonné du 9 janvier 2014

    je ne crains pas pour l’artiste, il vivra éternellement, mais je crains pour un homme qu’une machine infernale essaie de détruire.
    on savait déjà que l’état actuel du monde ne pouvait être renversé, donc on se contentait de rire pendant qu’on nous mène à l’abattoir...
    Mais là, on n’a même plus le droit de rire, d’avoir son opinion, ils essaient de rentrer dans nos têtes, de faire de nous des citoyens bien pensants, nourris d’une idéologie unique.
    la vérité est-elle si dure à entendre !?
    Castigat ridendo mores

     

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