Les rappeurs ne sont pas des musiciens, ce sont des pitonneux comme disait le grand jazzman Vic Vogel. Un pitonneux est de terme québécois pour désigner un être démuni sans ordinateur ou technologie.
Les ancêtres de ces rappeurs ont créé le jazz sur des décennies d’expérimentations. Prenons l’accent tonique des langues d’Afrique qu’ils escamotaient en tentant d’apprendre la langue du maître Anglais. Quand ils chantaient les Work-songs ou Blues en anglais, ce même déplacement donnait une couleur rythmique inédite qui tel un train, poussait la chanson vers l’avant. C’est comme ça qu’est née la croche dite "swingué". Plus tard les plus motivés ayant été émancipés ont pu s’acheter des instruments de qualité et se mirent à la théorie et à l’étude des règles harmoniques européennes, inévitables depuis le Baroque. Les Jam-Sessions permettaient d’échanger leurs connaissances et expérimenter.
Disons qu’on est loin de Kayne West qui ne peut pas différencier un cycle de quinte du cul de sa bonne femme.
Revenons à Vic Vogel, Pour ceux friand d’histoire, celle-ci est méconnue et en vaut la peine.
Vic Vogel, (fils d’immigrant d’Autrichien/Hongrois, né en 1935 meurt en 2019.
Lors de la prohibition aux USA (1920 à 1933), les jazzmen faisaient une heure de train pour venir se produire à Montréal où l’alcool coulait à flots et les clubs étaient déjà nombreux.
Le côté latin, festif et sexuellement décoincés des Québécois, comparé aux anglican fidèlent à sa Majesté et les puritains Yankees a permit à Montréal et Québec étaient vus comme des villes d’Europe (exotique serait plus juste) mais sans les troubles raciaux de Louisianne. Alors grand musiciens des USA on continuer d’y affluer même après la prohibition.
C’est donc dans la vingtaine de Vic Vogel fera ses classes avec les Gillespie, Adderley, Woods, Hampton, etc des dizaines d’autres.
En 1968 il fonde le Big Band. À cette époque, les milieux classique universitaire qui existaient depuis 1820 rebutait à enseigner cette musique dite primitive. Ce n’est qu’qu début des années 1980 que les universités offrirent ces programmes.Cela explique pourquoi plusieurs virtuoses québécois ayant une carrière internationale, sont autodidacte à 75%. Comme le bassiste virtuose Alain Caron (à découvrir sur YouTube)
Alors, pour se nettoyer les tympans du rap, voici Vic Vogel au piano, arrangement et direction avec son Big Band en 2004 :
https://youtu.be/l05wLVOAWKs
https://youtu.be/mJrWQ5yVQdI
https://youtu.be/jPsFvVgjjvw