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Souverainisme contre libéralisme en Italie : un économiste "atterré" anéantit les journalistes européistes

Nous sommes sur Arte dans l’émission quotidienne 28 Minutes diffusée le 1er octobre 2018. Une actu dépassée, direz-vous. Que nenni : le débat souverainisme avec relance sociale contre libéralisme avec austérité européenne est plus que jamais d’actualité, et le sera de plus en plus jusqu’au 26 mai 2019, dates des élections fatidiques qui verront peut-être la peste populiste gagner d’autres pays que l’Italie.

 

 

Et c’est de l’Italie précisément et de son virage populiste qu’il a été question pendant ces 20 minutes de débat. De débat, en vérité, il n’y a point eu, ou peu : Christophe Ramaux, qui fait partie des économistes dits atterrés et qui prône la relance contre l’austérité, la croissance contre la dette, a mis tout le monde d’accord. Et la partie n’était pas gagnée d’avance, avec la bande à Quin, libérale libertaire comme pas deux, européiste par choix et par obligation – nous sommes sur la chaîne europhile franco-allemande – et ses deux invités anti-Salvini et anti-Di Maio, la journaliste Clémentine Forissier du journal europhile Contexte et l’ex-conseiller de Matteo Renzi, Giuliano Da Empoli, un libéral européiste.
Pourtant, Ramaux a raflé la mise, collant ses adversaires au mur avec des arguments canons, une cohérence de fer et une clarté olympique. Démonstration.

 

 

Sont présents en plateau l’animatrice Élisabeth Quin, très douée pour parler de sexe, moins de politique, encore moins de géopolitique et pas du tout d’économie. Une Quin flanquée de son écuyère la victime Nadia Daam, celle qui avait insulté les jeunes du forum 18-25, ce qui revient à marcher sur la queue du tigre ou à donner un coup de pied dans une fourmilière endormie de magnans. Le commissaire politique de l’émission n’est autre que Claude Askolovitch, qui officie aussi sur la matinale de France Inter. Patrick Liste Noire Cohen parti à Europe 1 et Bernard Guetta à la retraite, il fallait bien remettre de l’ordre sioniste dans la maison publique.

 

 

Nous avons noté les passages les plus clairs de cette lutte entre pro et anti-Système. Les passages manquants ne sont pas ceux qui nous déplaisent mais ceux qui n’apportent pas grand-chose au débat. Par exemple, le rappel incessant par Quin ou sa subalterne du danger fasciste de la paire Salvini-Di Maio, une scie entendue 150 fois.
Cependant, nous rendons grâce à Arte d’avoir permis ce débat et surtout, de faire entendre un son de cloche différent. C’est tellement rare que ça en devient un exploit. Or ça n’est que de la liberté d’expression et devrait être l’ADN des chaînes publiques. Où l’on voit bien que le service public audiovisuel a été détourné de sa mission première, ce qui n’a pas l’air de bouleverser le CSA, preuve que tout est verrouillé et vérolé de haut en bas.
Cela étant, nous avons bien conscience que l’économiste de gauche sociale Ramaux a pu dire ce qui suit parce qu’il est justement de gauche, avec néanmoins une dose de souverainisme qui a alerté les agents en plateau... De notre côté, nous n’avons pas commenté les dires des uns et des autres. Pour une fois à la télé française, on n’a pas eu besoin de nous. Les mots parlent d’eux-mêmes...

 

Tout commence par une discussion sur l’opportunité d’accorder un revenu social de 780€ pour 6,4 millions d’Italiens, mesure phare du « budget du peuple ». Tous sont contre, sauf un.

Ramaux  : Il faut savoir que l’Italie, suite aux politiques libérales qui ont été menées ces 20 dernières années en fait, l’Italie est un des pays européens où le taux de pauvreté est le plus élevé. Et il n’a cessé d’augmenté.

Quin  : Et le chômage des jeune, 37%.

Ramaux  : Donc il est normal bien entendu que on offre aux plus démunis, et notamment aux retraités les plus démunis ce revenu de citoyenneté.

 

Askolovitch  : C’est un gouvernement populiste et d’extrême droite qui pratique cette politique de gauche. Est-ce qu’il n’y a pas un paradoxe absolu voire une gêne pour quelqu’un comme vous ?

Ramaux  : Non moi ce qui m’intéresse c’est les mesures, d’accord. Et je pense que les mesures, là, prises par ce gouvernement, vont dans le bon sens à tous niveaux. C’est-à-dire que on fait des politiques de relance. L’Italie, depuis 20 ans, c’est le pays qui a été le bon élève des politiques libérales. Ils ont baissé leurs dépenses publiques, vous savez, de plus de 55% du PIB à 48% du PIB. Ils ont fait du Macron plus, ils ont carrément fait du Fillon, vous voyez ce que je veux dire ? Résultat des courses : le chômage a explosé, le PIB par habitant de l’Italie n’a pas retrouvé aujourd’hui ce qu’il était avant la crise de 2008, vous vous rendez compte ? Et la dette publique ? Ben comme toujours, le seul moyen pour réduire une dette publique c’est qu’il y ait de la croissance, et un peu d’inflation.

Quin : 132% du PIB.

Ramaux  : En dessous de la Grèce quand même. Cette dette publique elle est tout à fait soutenable.

Quin  : Pour les générations futures elle sera soutenable ?

Ramaux  : Pour les générations futures y a pas de problème. Vous savez les États-Unis sont à 105, le Japon vous savez il est à 240 hein. Donc je dis pas que c’est bien 130% mais arrêtons d’accabler… Ce qui est important dans la dette c’est les intérêts qu’on paye.

Forissier  : La charge de la dette elle est deux fois plus élevée pour l’Italie.

Ramaux  : Oui mais la menace c’est les marchés financiers, le diktat des marchés financiers.

 

On se permet ici une incise. Ramaux remet les choses au clair sur la dépense publique, qui est devenue un gros mot dans la bouche de la majorité des invités économistes, médiatiques ou politiques sur les plateaux télé.

 

Ramaux  : « Sur la dépense publique je pense qu’il faut vraiment en Italie comme en général sortir de l’idée que la dépense publique ça joue contre le privé. En fait il y a une partie de la dépense publique – qui est une petite partie dans tous les pays du monde –, qui sert à financer les fonctionnaires, mais la majorité de la dépense publique ça sert directement l’activité du privé. Donc c’est des prestations sociales, les retraités [...], et puis l’investissement public, quand l’État construit des ponts c’est pas les fonctionnaires qui construisent les ponts, ça sert aux entreprises du BTP. Et donc l’investissement public a considérablement baissé suite aux cures d’austérité acceptées par les gouvernements italiens et préconisées par l’Union européenne, et donc on était à 3% d’investissement public, ça a baissé de moitié hein quasiment en pourcentage du PIB donc y a eu des cures d’austérité effroyables. Et je reviens sur la question de la dette.

Quin  : Rapidement.

Ramaux  : Il faut sortir de l’idée que pour réduire la dette il faut pas de déficits. Non. Dès lors que le déficit public est inférieur au produit – c’est pas difficile à comprendre c’est une multiplication –, au produit de la dette publique – c’est-à-dire 130% du PIB – et du taux de croissance nominal, eh bien en fait la dette se réduit.

Quin  : C’est quoi le taux de croissance en Italie ?

Ramaux  : Le taux de croissance est beaucoup trop faible, ils avaient prévu 0.9% seulement l’an prochain ! Et donc ils veulent passer au-dessus !

 

Seconde incise ici pour souligner que la chronique de Thibaut Nolte (à 12’14) est indigne du service public et devrait être dénoncée au CSA. C’est une véritable insulte au peuple italien et à ceux qui le défendent. Cette chronique n’est que rabaissement et mépris des petites gens. Immonde et médiocre, en un mot bassement oligarchique. Il faudra rendre des comptes pour ces interventions haineuses.

 

Empoli  : Notre pays… est dans une logique d’affrontement et d’explosion de l’Europe. Il faut bien comprendre que ce budget-là c’est un budget qui est pensé par Salvini aussi parce qu’il pense que dans 8 mois l’Europe n’existera plus sous sa forme actuelle et que donc tout sera permis. Mais on est là dans une logique souverainiste, on n’est pas du tout dans une logique européenne.

Askolovitch  : Vous souhaitez, vous souhaitez Christophe Ramaux la victoire de cette brute d’extrême droite contre les technocrates européens ? J’aimerais que vous répondiez dans ces termes-là : est-ce que vous souhaitez pour le bien des peuples et la relance de l’économie la victoire de ce monsieur d’extrême droite contre les technocrates ?

Ramaux  : Ce que je considère c’est que les Italiens posent une bonne question aujourd’hui. Ils posent la question « quelle économie voulons-nous ? ». Les Italiens, depuis 20 ans, ils ont connu deux décennies perdues à cause des politiques d’austérité libérales. Européennes, tout à fait. Européennes. C’est-à-dire que l’euro pour l’Italie ça a été une catastrophe. Soit on change les règles, et de ce point-de vue-là le gouvernement italien – et je me contrefiche d’un certain point de vue de ce que vous avez évoqué précédemment, d’accord –, le gouvernement italien il pose la bonne question et on va dans le bon sens, et de ce point de vue-là ce que devraient faire les institutions européennes, ne serait-ce que pour respecter la souveraineté populaire, enfin là on passe à un déficit qui est à 2.4, qui est inférieur à celui de la France, c’est ça que propose le gouvernement italien.

Askolovitch  : Au niveau de la dette, c’est incomparable.

Ramaux  : Je répète qu’il faut arrêter de terroriser les gens avec cela, le niveau de la dette il est viable dès lors qu’il y a de la croissance ! Mais je vous dis que ce sont les politiques d’austérité libérales qui ont creusé la dette. Il faut assumer son bilan, et ce bilan du libéralisme c’est aussi celui-ci. Donc je reviens sur la question de l’euro. Soit on change les règles, l’euro il est surévalué pour l’Italie, l’Italie est en excédent commercial, d’accord, il est surévalué. Il est sous-évalué pour l’Allemagne. Et donc soit on change l’architecture européenne, c’est-à-dire qu’on fait un vaste plan de relance européen, les besoins sociaux sont gigantesques, le chômage, les besoins écologiques etc. On met ça en œuvre, au bénéfice principalement des pays qui ont un taux de chômage élevé donc notamment l’Italie, bien entendu, et dans ce cas-là on remet l’Europe sur de bons rails, soit le gouvernement italien de ce point de vue-là a raison de dire que si on fait pas ça, l’Europe est très très mal partie et l’euro lui-même est très mal parti parce que dans ce cas-là, il faudra le remettre en cause.

 

Nous avons gardé pour la fin l’aveu de la journaliste Forissier (à 19’07) :

« On vit dans un monde où les marchés financiers ont quand même leur mot, leur euh, leur, je dirais pas “leur mot à dire” mais ils ont un impact forcément, et on les prend en compte. »

Comprendre pourquoi le nationalisme fait peur à l’Union européenne
en lisant sur Kontre Kulture

 

Les choix de Salvini, sur E&R :

 






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  • #2079294

    "la dépense publique ça sert directement l’activité du privé"
    D’un autre côté, au lieu de donner mon argent au gouvernement pour qu’il le dépense, je préfère le dépenser moi-même et, ainsi, ça sert vraiment l’activité du privé.

    "Dès lors que le déficit public est inférieur au produit de la dette publique et du taux de croissance nominal, eh bien en fait la dette se réduit."
    Les mots important, ici, c’est "dès lors". Parce que, en l’occurrence, chaque euro de dette en plus génère moins d’un euro de croissance nominal. Et comme si ça ne suffisait pas à enterrer l’argument, il n’y a pas de croissance nominal quand on est face à une décroissance démographique de la population active. Enfin, pour les plus tatillons, il faut rajouté la décroissance due au passage du pic pétrolier.
    Ca va bientôt faire 100ans que les keynésiens nous disent qu’il suffit d’emprunter plus pour relancer la croissance et que la dette ne compte pas. Aujourd’hui, tout le monde peut voir le résultat.

     

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    • "la dépense publique ça sert directement l’activité du privé"
      D’un autre côté, au lieu de donner mon argent au gouvernement pour qu’il le dépense, je préfère le dépenser moi-même et, ainsi, ça sert vraiment l’activité du privé.



      Oui mais le gouvernement peut choisir dans quel secteur et avec quelles entreprises dépenser cet argent et faire du protectionnisme (favoriser les entreprises françaises), voire même de l’aménagement du territoire et de la réindustrialisation (favoriser les entreprises dans des régions économiquement mal en point de la france périphérique), ce qui permettra entres autres de créer des emplois et d’augmenter le pouvoir d’achat et la qualité de vie en France, ce qui profitera peut-être à terme à toi et à tes gosses.

      Alors que si on te laisse cet argent, tu va peut-être juste l’utiliser pour t’acheter une bagnole américaine ou un lecteur DVD japonais, ce qui n’apportera strictement rien à notre pays.

       
    • @Thierry

      Donc, ton plan, c’est de subventionner des produits que personne n’achète ?
      Et tu penses que c’est un bon investissement parce que le gouvernement a choisi de donner ton argent à ses clients (de clientélisme).

      Je parie un kopek contre un bolivar que tu étais pour l’aéroport de NDDL.

       
    • "Le gouvernement peut choisir dans quel secteur et avec quelles entreprises dépenser cet argent et faire du protectionnisme (favoriser les entreprises françaises), voire même de l’aménagement du territoire et de la réindustrialisation (favoriser les entreprises dans des régions économiquement mal en point de la France périphérique)."

      Lafarge en Syrie, ça répond à tous les critères. Non ?

       
  • Pourquoi l’euro tel qu’il a été mis en place l’a été au bénéfice quasi exclusif de l’Allemagne ? Explication :

    Vouloir avoir le même euro pour tous les pays d’Europe, c’est comme si tous ces pays disaient "OK, on va construire ensemble une voiture et voilà comment on va s’y prendre : on va choisir une carcasse, la même pour tout le monde et ensuite, chaque pays n’aura plus qu’à rajouter son propre moteur à ladite carcasse".

    Donc, là, discussion pour savoir quelle carcasse de bagnole on choisit. L’Allemagne étant l’Allemagne, elle arrive à imposer une carcasse de grosse BMW. Elle arrive assez facilement, à convaincre tout le monde, parce que tous les pays se disent "Ouais, on va avoir une grosse BMW !". Putain d’erreur...

    La grosse carcasse de BM arrive dans tous les pays. Il faut maintenant ajouter le moteur. Le moteur, c’est l’économie du pays. L’allemagne installe son gros moteur de BM, évidemment. Résultat : ça marche du feu de Dieu. Comme avant. Bah oui, pour eux, rien n’a changé.

    Que fait l’Italie ? Que fait l’Espagne ? Chacun installe son petit moteur ( = sa petite économie ), la première de Fiat, la deuxième de Seat, sur la grosse carcasse de BMW faite pour des gros moteurs de BMW... Résultat : hyper poussif, évidemment. Il ne pouvait en être autrement.

    Je ne parle pas de la Grèce, qui elle, a dû intaller un moteur de mobylette ( sa toute petite économie ) sur la grosse BM... Regardez dans quel état elle est.

    L’euro a été réalisé en dépit du bon sens économique, et ce, au nom de l’idéal d’unification. Tas d’imbéciles !

     

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    • Pourquoi les autres pays de l UE auraient accepté l euro si ça ne profitait qu à l Allemagne ? L euro a été créé pour éliminer les risques de changes entre monnaies et ainsi favoriser les échanges économiques et la croissance au sein de l UE.

       

    • Pourquoi les autres pays de l UE auraient accepté l euro si ça ne profitait qu à l Allemagne ?




      Ils ont accepté tout comme Tsipras accepte de mettre en application les directives du FMI au détriment du peuple grec, tout comme Sarkozy accepte de trahir le référendum de 2005, tout comme Hollande accepte de vendre Alstom, tout comme Macron accepte de tondre les français : les dirigeants ont trahi.

      Ils ont accepté car c’était justement nécessaire d’accepter pour prendre au piège les peuples européens.



      L euro a été créé pour éliminer les risques de changes entre monnaies et ainsi favoriser les échanges économiques et la croissance au sein de l UE.



      Soi disant. Mais on reconnaît un arbre à ses fruits, et les fruits de l’euro ne sont certainement pas en croissance.

       
    • @raoul

      Bien sûr, tu penses... D’ailleurs c’est une réussite, hein ? Préserver la croissance sans pouvoir dévaluer ? Je ne crois pas. Quand tu ne peux pas dévaluer, tu préserves la rente. c’était sans doute le but de la manoeuvre, en plus du côté symbolique de l’idéal d’unification.

       
    • @Igor
      volonté de piéger les peuples (pour quelle raison ? Pourquoi le referendum de 2005 alors ?) ou mépris du peuple qui ne comprendrait rien aux enjeux économiques ?

      @HM
      La monnaie n est pas le seul element qui influe sur la croissance, le coût des factwurs de production (travail et capital) en est un autre et c est sans doute ce qui permet aux pays de l est d avoir de la croissance sans dévaluer (l € est certainement surévalué par rapport à ce que serait leurs monnaies nationales).
      Je n ai pas compris à quoi tu fait allusion à la préservation de la rente, quelle rente ?

       
    • Ben, on appelle la rente le phénomène consistant à pouvoir vivre sans travailler, rien qu’avec ce que rapportent ses placements divers ( locations d’appart, placements financiers, etc ). Par extension, c’est l’ensemble des gens qui vivent de leurs rentes.
      Ceux-là ne veulent pas entendre parler de dévaluation.

       
    • @H.M.

      Vous êtes restés bloqués sur la propagande keynésienne qui a envahi tout l’espace académique et médiatique parce qu’elle est favorable aux banquiers.
      "Il faut euthanasier les rentiers !"

      Qui sont les rentiers ?
      Les pensionnés. Quand vous dévaluez, leur pension n’est pas réévaluée.
      Les bénéficiaires d’aides et d’allocations. Leurs allocations ne sont pas réévalués.
      Les salariés. Leur salaire n’est pas réévalué, mais les prix, eux, le sont.

      Vous pensez que les rentiers sont les riches qui ne travaillent pas. Mais ces riches ont des actifs qui ne se dévaluent pas. Au contraire, une dévaluation entraine automatiquement de l’inflation. Et l’inflation, c’est l’inflation (la hausse) du prix des actifs.

      Apparemment, vous n’avez pas compris pourquoi une dévaluation est bonne pour l’économie. C’est parce que les salaires sont dévalués, donc la production est moins chère, donc plus compétitive.

       
    • Un salaire et les revenus d’un placement financier ne sont pas des rentes. Nous ne sommes pas d’accord sur la définition d’une rente. Moi je dirais qu’une rente c’est un revenu assuré (quel que soit les risques) et constant dans le temps pour un travail produit dans le passé. Le chômage et la volatilité des prix sont des risques pour le salaire et les investissements financier.
      Comme le dit Anonymous19 la dévaluation du franc (je pense que le franc se dépréciera tout seul face à la spéculation sans que la banque de France n’ait besoin d’intervenir) entraînera une inflation et c’est il me semble ce que voulait dire HM lorsque tu dis que les rentiers ne veulent pas la dévaluation.
      Mais dans ce raisonement vous considérez que l’euro existera toujours... Or si on se casse de l’UE, la probabilité que l’UE perdure me semble proche de 0, donc retour général aux monnaies nationales dévaluées (ou dépréciées) et du coup le prix des biens européens importés sera "fort" probablement bien moins chers que ce que vous anticipez. Vous pourrez me dire que ce ne sera pas le cas de la BM de l’exemple de HM et je vous répondrai dans ce cas d’appliquer basiquement la loi de l’offre et de la demande sur le marché européen de la BM pour conna’itre ce que sera la tendance sur son prix. De plus l’industrie automobile allemande a délocalisé dans les pays de l’est depuis bien longtemps et que le coût de la main d’oeuvre en kopek polonais sera "si" faible pour le deutsch mark que BM pourra se permettre de réduire son prix. Conclusion : je dirais que les "rentiers" ont bien moins à perdre que ce que la propagande médiatique cherche à faire croire.

       
    • Je dirais que c’est plutôt vous qui n’avez « apparemment » pas compris ce qu’était véritablement un rentier @Anonymous19. Des fois il faut avoir le réflexe de sortir ne serait-ce qu’un dico. La définition donnée par H.M. est la bonne, ce à quoi on peut ajouter également qu’il n’a jamais exprimé, ni dans la forme ni dans le fond, un quelconque souhait ou une quelconque volonté « d’euthanasier les rentiers », mais on n’est plus à ça près ! On vous épargnera le « léger » problème de l’ordre de la logique élémentaire que soulève votre dernier paragraphe.

       
    • @Eric

      Evidemment que la définition de @H.M. est correcte. L’erreur n’est pas dans la définition, mais dans l’appréciation des "victimes" d’une dévaluation.
      Et bien qu’il n’ait jamais exprimé une quelconque volonté « d’euthanasier les rentiers », il prétend que ce sont eux qui s’opposent à une dévaluation. Donc que ce sont eux le problème, comme l’a fait Keynes. C’est un discours de propagande keynésien. Il endosse donc sa théorie et ses déclarations.

      Enfin, puisque vous ne comprenez pas la logique du dernier paragraphe, je vais vous faire un dessin :
      Avant la dévaluation, un ouvrier gagnant 1000euro fabrique 10 pièces à 100 Euro.
      Après la dévaluation, un ouvrier gagnant 1000euro fabrique 10 pièces à 100 Euro.
      La différence, c’est qu’avant la dévaluation il gagnait 1000USD et fabriquait 10 pièces à 100USD.
      Alors qu’après la dévaluation, il gagnera 800USD et fabriquera 10 pièces à 80 Euro.
      La dévaluation a diminué son salaire et elle l’a rendu plus compétitif, mais à ses dépends.

       
    • Erratum

      "Alors qu’après la dévaluation, il gagnera 800USD et fabriquera 10 pièces à 80 Euro."
      doit être
      "Alors qu’après la dévaluation, il gagnera 800USD et fabriquera 10 pièces à 80 USD."

       
    • « Évidemment », comme vous dites. C’est le problème quand on fait les questions et les réponses en projetant l’idéologie que l’on veut sans se soucier de ce que les gens disent, et la « propagande » c’est toujours les autres ! Je suis au regret de vous dire que vous ne semblez pas plus doué pour les dessins, dont je me passe, que pour le reste. La dévaluation est déjà actée sous une forme ou une autre et nous sommes tous impactés. Cependant, il est tout à fait plausible et compréhensible de dire (sans idéologie aucune donc) que, disons les gens qui ont le sentiment de posséder le plus, que ces gens-là donc sont les plus réfractaires à des changements dont ils seraient à leurs yeux les grands perdants au moins dans un premier temps. Bref, tout ça me parait relever de l’évidence et en rien d’une mise en accusation, que vous vous sentiez visés ou pas d’ailleurs. Je ne dis pas que c’est forcément le cas, simplement les gens se sentent souvent visés uniquement au travers de leur situation personnelle et raisonnent en fonction de ça. Pour le reste, je ne discuterai pas tout puisque tout ne m’est pas compréhensible dans ce que vous dites. Je pourrais juste ajouter une chose pour finir, à savoir qu’il y a une sérieuse différence entre dire qu’un phénomène est un problème majeur pour une catégorie de gens et dire que ce sont ces mêmes gens qui seraient un problème. Attention aux sauts qualitatifs et interprétations que l’on projette et qui n’ont pas lieu d’être.

       
  • #2079375
    Le 11 novembre 2018 à 16:38 par La Croix de Lorraine
    Souverainisme contre libéralisme en Italie : un économiste "atterré" anéantit (...)

    Askolovitch : Vous souhaitez, vous souhaitez Christophe Ramaux la victoire de cette brute d’extrême droite contre les technocrates européens ? J’aimerais que vous répondiez dans ces termes-là  : est-ce que vous souhaitez pour le bien des peuples et la relance de l’économie la victoire de ce monsieur d’extrême droite contre les technocrates ?



    Chutzpah cosmique puissance 10 000.

    Donc, je suis un brute d’extrême droite qui ne doit pas agir à l’encontre des technocrates apatrides et usurpateurs, qui, afin d’affaiblir nos économies et afin de nous tenir en laisse , ont introduit l’Euro comme arme de destruction nationale.

    De plus, Askolovitz exige une réponse à son guise de son interlocuteur , en se posant comme Autorité suprême..

    Moi, je n’en peux plus… et vous ?

     

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  • "et puis l’investissement public, quand l’État construit des ponts c’est pas les fonctionnaires qui construisent les ponts, ça sert aux entreprises du BTP."

    Allez faire comprendre ca à tous les droitards bornés qui nous gonflent avec leur fo-réduire-les-déficits !!!!

     

    Répondre à ce message

    • L’Etat ne crée pas de richesses. L’investissement public, c’est prélever l’argent des uns pour le donner aux autres.
      En plus, l’utilisation du mot "investissement" est abusif qu’en il est accolé à public.

      Allez faire comprendre ça à tous les gauchistes bornés qui nous gonflent pour que Etat remplace leur maman.

       
    • @Anonymous19

      Bien sur que si, il s’agit d’investissement ! Et si je m’énerve contre le droitards, c’est parce qu’ils gueulent le plus fort ! Si les gauchistes braillaient le même discours - pure vue de l’esprit j’en conviens - je m’énerverais aussi contre eux.

      Quant à l’absence de "création de richesse".... Les services rendus (soins hospitaliers, police, justice, prisons etc) c’est quoi pour vous ? de la glandouille ?

       
    • Le but d’un investissement, c’est d’accroître la production ou la productivité.
      Les bétonneurs adorent les "investissements public", mais l’aéroport de NDDL ou autres "aménagements" d’Hidalgo (par exemple) n’augmentent en rien la production.

      "Les services rendus" ne sont pas une création de richesse. Donnez-moi votre salaire et je vous paye le coiffeur. Le gouvernement ne vous rends qu’une partie de ce qu’il vous prend, ce n’est pas créer de la richesse.

       
    • Vous prenez des exemples qui servent votre cause sans tenir compte d’autres exemples qui devraient vous amener à être bien moins brutal et tranché dans vos jugements @Anonymous19. Ainsi, s’il y a des investissements publics qui peuvent effectivement relever du gâchis, il y en aussi qui à l’inverse servent plus ou moins directement la productivité comme vous dites. Ainsi, un bon réseau de transport, un bon système de santé, etc. J’ajoute que le public peut aussi souvent faire appel à des entreprises privées. Tout n’est pas cloisonné et binaire.

       
  • Les banques se sont déjà assez bien gavés avec la dette ! On a qu’à l’annuler tout simplement, y’aurait plus besoin de mettre en place un système d’austérité nécrophage pour toutes les nations !

     

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  • à Jean C :"Je vis dans une région (limitrophe de la France) où il n’y a pas de section E&R", Tu peux mettre en place une section dans ta région.

     

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  • 20 ans de dépenses publiques socialistes suivies de 20 ans de libéralisme (autoritaire) et il faut maintenant revenir à de la dépense publique ??? euh non merci, le problème c’est l’euro la on est d’accord mais la dépense publique n’a jamais fait ses preuves, ya qu’à voir les années mitterand et l’explosion de la dette. La dépense publique engendre des taxes c’est tout.

     

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  • Le problème oui, c’est l’euro. Année 1980, le pain par exemple, la baguette 1 franc 20 dans certaines boulangeries de France, 2018, c’est 1 euro 20... 8 francs, c’est multiplié par 7.
    Location d’un bas de villa + jardin à l’époque 1500 francs, 230 euros. Actuellement je loues une cave a ce prix là, en exagérant à peine.
    Les commerçants et les propriétaires français n’ont-ils pas aussi aidé à ce que l’économie s’effondre ? Les politiques pourrait tout aussi bien leurs en faire le reproche, au lieu de nous convaincre bec et ongles, que le pouvoir d’achat n’a pas changé .

     

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    • Pour l’équivalent de 8 € dans les années 70 :
      1 paquet de clops
      1 petit-dej
      1 repas
      1 ciné
      2 demis
      Et il t’en restait encore , du moins en province .
      50 Francs (8€) pour le week-end , c’était la fête.
      Le double 16€ , 100 francs , alors là ca devenait mémorable , aucun problème de transport , tu rendais le doigt a la sortie du bled 5 mn et hop concert ou autre festivité . A l’époque tu bossais 3 mois et tu touchais le chômage le reste de l’année mais pour autant le travail au noir était monstrueux , du moins dans le midi en zone agricole et sur la côte . Ce qui était rare c’était d’être déclaré .

       
  • Askolovich aime beaucoup les technocrates européens à qui on verse plus de 16640 euros mensuels et ils ont fait une école pour leurs enfants, privée avec des avantages hallucinants ! nous sommes plus pauvres qu’avant l’euros mais eux ces rentiers s’enrichissent grâce à cet euros qu’on ne peux pas dévaluer justement pour eux !

     

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  • Deux erreurs dans l’introduction. La relance se fait toujours par la dette et/ou l’émission de monnaie (qui enrichie les banques et, à terme, appauvrit les pauvres -qui s’endettent pour consommer inutilement et qui donc n’épargnent pas utilement). L’austérité (plus exactement la "rigueur") c’est reculé pour mieux sauter puisqu’elle permet de nettoyer la dépense public des gaspillages et des politiques clientélistes (ex : niches fiscales injustes).

    Il n’y a pas de bonne gestion et de prospérité sans un budget bien tenu. Demandez à votre papa ce qu’il en pense :-).

     

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