Egalité et Réconciliation
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La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

par Alain Soral (texte de la conférence de Lille)

Tout le monde connaît la lutte des classes opposant le mouvement ouvrier à la bourgeoisie. Moins connue, et pour cause, est la lutte opposant, à l’intérieur du camp socialiste, le socialisme internationaliste au socialisme libertaire. Et, à l’intérieur du camp national : le socialisme parlementaire, d’inspiration maçonnique, au syndicalisme révolutionnaire considéré comme pré-fasciste.

Luttes qui, ramenées à leurs origines de classe, opposèrent d’une façon générale deux franges de la bourgeoisie : la moyenne et grande bourgeoisie cosmopolite, pour le socialisme dit scientifique (Marx, Lassalle…) s’ingéniant à discréditer, au nom du concept et du messianisme prolétarien, une petite bourgeoisie nationale empiriste (Proudhon, Sorel…) mais, elle, ancrée dans le réel et le monde du travail.

Lutte sourde, mais lutte à mort qui se soldera par la victoire des internationalistes sur les nationaux et, surtout, par la victoire d’un socialisme réduit à la question du pouvoir d’achat - donc au Marché - sur un socialisme qui voulait changer radicalement la vie.

Les classes sociales ont toujours existé

Déterminées par l’évolution des forces productives - soit l’histoire du progrès technique - et les rapports de production qui découlent de cette évolution (pas de rapports bourgeoisie / prolétariat sans invention, aussi, de la machine à vapeur nécessaire à la révolution industrielle), les classes sociales ont toujours existé.

Toujours existé ou, plus exactement, existé depuis que l’homo faber, sortant d’un mythique « communisme primitif », s’engagea sur la voie nécessaire et fatale de la spécialisation des tâches, pour générer, par la division du travail, les premières divisions sociales.

Une division sociale en classes qui remonte donc à la nuit des temps historiques.

Classe par la pratique et mentalité de classe

Des classes sociales définies par leur praxis : les laboratores par l’agriculture, l’artisanat puis le commerce, les bellatores par le métier des armes, les oratores par l’apprentissage et la transmission du savoir, dans l’ancien monde tripartite.

Une praxis qui génère aussi une culture et une mentalité de classe : mentalité commerçante aujourd’hui dominante, mentalité populaire majoritaire mais toujours méprisée, et mentalité aristocratique logiquement en voie de disparition.

Une culture et une mentalité de classe qui n’épuisent, par ailleurs, ni la question du groupe ethno-culturel entraînant un autre ordre de conscience et de solidarité ; ni la persistance de l’animal en l’homme et les comportements réflexes qui vont avec : instinct de survie individuel, souci de sa progéniture…

Antagonismes de classes, collaboration de classes et « luttisme de classe »

Mais du temps du pouvoir royal, notamment sous la monarchie théocratique qui précéda notre démocratie maçonnique et marchande, les antagonismes de classes étaient jugulés ou transcendés - selon qu’on y voit un mal ou un bien - par la soumission générale à l’ordre divin.

La solidarité ethno-culturelle, celle par exemple de tous les sujets de sa majesté dans le royaume de France, primant, en dernière instance et malgré les tensions, sur les antagonismes de classes comme sur la solidarité de classe.

Une acceptation de la loi de Dieu - et du fatum - qui empêchait ce « luttisme de classe » dénoncé par Charles Péguy comme le mal moderne, et qui caractérise fatalement le monde de l’immanence qui lui a succédé.

Un « luttisme de classe » ne pouvant être contré, dans notre société bourgeoise de l’immanence et du profit, que par la solidarité nationale, en remplacement de l’ordre divin ; ou, dans le sens opposé, par la promotion d’un individualisme exacerbé détruisant alors toute solidarité…

La classe ouvrière, incarnation du mensonge et de la trahison bourgeoise

Dans le monde de l’immanence ayant succédé à la Révolution française, la lutte des classes devient donc effectivement le nouveau moteur de l’Histoire. Une lutte résultant d’abord de la fin de la solidarité trans-classes existant précédemment dans la monarchie de droit divin ; mais une lutte résultant ensuite, et surtout, de la promesse non tenue des Lumières.

La prise du pouvoir par le Tiers-État, une fois évincés la Noblesse et le Clergé, n’ayant pas débouché sur l’égalité sociale de tous les citoyens et la fraternité nationale, mais sur l’exploitation, à l’intérieur du Tiers-État, d’un prolétariat industriel par une nouvelle bourgeoisie capitaliste entrepreneuriale, encore plus dure envers ses salariés que ne l’était la noblesse avec ses paysans.

Le prolétariat et sa misère étant, littéralement, l’incarnation du mensonge de la bourgeoisie et de ses soi-disant Lumières.

Une situation nouvelle de violence et de mensonge à l’intérieur du camp progressiste, qui fera le lit, à partir de 1840, de la pensée et de l’épopée socialiste…

Le rêve d’un messianisme prolétarien

Une fois gommées, par les ratés de l’Histoire, les prétentions du marxisme à la scientificité, la grande idée du socialisme peut se résumer ainsi :

Le prolétariat créé, tel le golem, par la bourgeoisie elle-même - et qui est le fruit de ses contradictions - sera, de par sa conscience puisée à sa souffrance et les qualités morales qui sont censées en résulter : respect et solidarité envers les travailleurs… la classe chargée, par l’Histoire, de punir la bourgeoisie capitaliste exploiteuse et menteuse, par une prise de pouvoir dépossédant cette même classe bourgeoise de son pouvoir sur cette fausse démocratie qu’est la démocratie libérale.

Une prise du pouvoir par le prolétariat qui achèvera, du même coup, le travail politique progressiste entrepris par la Révolution française - et trahi par la bourgeoisie - pour produire enfin réellement, et plus seulement formellement, cette société fraternelle et sans classes, promise par l’égalité citoyenne des Lumières…

Un espoir et une vision du monde qui fait du marxiste, quoi qu’il en dise, un moraliste et un idéaliste.

Un projet s’efforçant de renouer avec l’eschatologie chrétienne du partage et de l’amour, dans le monde matérialiste généré par l’immanentisme marchand, en s’appuyant sur un messianisme prophétique, puisé lui au judaïsme.

Projet socialiste prétendant s’appuyer sur le logos grec pour réaliser le projet juif messianique et missionnaire chrétien réconciliés, et résultant sans doute de la triple culture juive, chrétienne et grecque du philosophe Karl Marx, principal théoricien du socialisme dit scientifique…

Le Messianisme prolétarien, projet des intellectuels

Un projet de révolution socialiste, par et pour les prolétaires, pensé et voulu non par des prolétaires - les prolétaires, pour des raisons de praxis, ayant rarement le bagage conceptuel nécessaire - mais par des intellectuels issus de deux franges de la bourgeoisie :

La petite bourgeoisie nationale, pour les socialistes libertaires et autres syndicalistes révolutionnaires, tels que Pierre-Joseph Proudhon et Georges Sorel.

Penseurs souvent autodidactes et profondément liés au monde du travail.

La moyenne et grande bourgeoisie ashkénaze, pour les socialistes internationalistes tels que Karl Marx ou Ferdinand Lassalle.

Théoriciens totalement étrangers aux classes laborieuses, et opposants à l’empirisme petit-bourgeois des premiers, l’arrogance d’une abstraction conceptuelle puisée à la philosophie helléno-européenne ; une philosophie fiévreusement embrassée depuis leur récente émancipation de la pensée talmudique et du ghetto.

Le plus bel exemple de cet écart absolu entre le sujet pensant et l’objet pensé étant sans doute « Histoire et conscience de classe » de George Lukacs. Énorme pavé historico-philosophique où ce fils de banquier de la grande bourgeoisie juive hongroise tente de démontrer, par une élucubration conceptuelle virtuose, le destin messianique et anti-bourgeois d’un prolétariat idéalisé qu’il n’a jamais côtoyé. Un engagement théorique qui le conduira, lui le fin lettré, à participer au gouvernement sanguinaire de l’aventurier Béla Kun, puis à soutenir jusqu’à son dernier souffle l’œuvre de Joseph Staline !

Un prolétariat idéal sorti de la tête de l’intellectuel, utilisé comme arme contre sa propre classe chez le cadet de la bourgeoisie empli de culpabilité pour la trahison des Lumières perpétrée par ses pairs.

Prolétariat supposé révolutionnaire, utilisé aussi comme arme de la revanche et de la conquête, par le déclassé et le cosmopolite, contre les élites possédantes : cette bourgeoisie nationale et chrétienne dont on veut prendre la place au nom du prolétariat…

Pas d’autonomie de classe sans culture de classe

Théâtre antique, geste chevaleresque, roman bourgeois… la conscience et l’autonomie d’un groupe social se démontre d’abord par sa production culturelle. Une culture spécifique où ce collectif exprime devant l’Histoire ce qu’il sait être et ce qu’il veut.

Or, comme Edith Piaf interprète magnifique, mais interprétant des textes écrits par d’autres, le prolétariat révolutionnaire n’a jamais fait que suivre des meneurs non issus de ses rangs, et jouer devant l’Histoire une partition qui n’est pas de sa main.

Lucide sur ce point, Louis-Ferdinand Céline, petit bourgeois lettré qui a le mieux exprimé la souffrance et l’âme populaire, tirait une fierté ironique de ce compliment de Joseph Staline - autre déclassé cynique - qui considérait « Le Voyage au bout de la nuit » (traduit en russe par une Elsa Triolet elle aussi parfaitement étrangère au monde ouvrier) comme le seul roman prolétarien jamais écrit.

Ironie, partagée par ces deux esprits d’un réalisme amer, de constater que l’individu prolétaire, dont le XIXème siècle intellectuel avait fait le héros de l’Histoire, était en fait un héros muet ; la fameuse classe messianique, une classe n’ayant jamais produit la moindre culture spécifique où exprimer sa conscience et son projet - le « réalisme socialiste » imposé par le Parti en étant la démonstration même - sauf à confondre un peu vite culture prolétarienne et culture populaire…

Peuple ou prolétariat ?

De François Villon à Dieudonné en passant par Louis-Ferdinand Céline, Michel Audiard et Coluche, la culture populaire perpétue, à travers les siècles, un génie débonnaire aux antipodes d’un « réalisme socialiste » exprimant par décret l’art prolétarien.

Une culture du peuple et pour le peuple qui nous oblige, pour définir le groupe humain dont elle est l’expression, à préciser d’abord ce que le peuple n’est pas. Peuple qui n’est d’abord ni la noblesse ni le clergé, mais ce « tiers exclus » constitué des non privilégiés sous l’Ancien régime, et qui accède en théorie - comme Tiers-État - aux pleins pouvoirs par la Révolution française.

Peuple que l’on doit définir encore, face à l’exploitation et au parasitisme des classes supérieures - noblesse puis bourgeoisie à l’intérieur du Tiers-État - comme le monde du travail et de la production ; soit cette classe des laboratores assumant et assurant - selon la terminologie freudienne - le « principe de réalité » : paysans, artisans, commerçants, ouvriers, petits entrepreneurs… auxquels il faut agréger encore les petits fonctionnaires utiles et les artistes exprimant cette sensibilité.

Peuple que l’on peut donc définir en terme de classes, comme l’addition du prolétariat et de la classe moyenne.

Un peuple constitué de la petite bourgeoisie et du prolétariat qui se côtoient d’ailleurs dans la vie réelle - comme le patron de bistrot, propriétaire de son moyen de production, et son client l’ouvrier salarié.

Deux groupes sociaux mitoyens et mêlés que le socialisme scientifique, au nom d’abstractions intellectuelles démenties par la réalité - à commencer par la réalité sociale et urbaine du quartier et du bistrot - s’est toujours évertué à séparer et à opposer…

Mensonge de l’internationalisme prolétarien : Le peuple est toujours patriote

Prolétariat fantasmé et manipulé par les abstractions d’agitateurs cosmopolites, présenté comme internationaliste, alors, qu’autre constat pratique historiquement démontré, le peuple est toujours patriote.

Patriote comme le Peuple de la Commune refusant, au nom de la fierté française, la défaite de Sedan et une soumission de Paris à l’occupant prussien, acceptées par la bourgeoisie versaillaise.

Peuple patriote acclamant toujours ses équipes sportives nationales, face au mépris ou à la manipulation - quand le sport devient un marché - des élites d’argent ricanant de ces engouements simples et collectifs (cf. Bernard-Henri Lévy).

Peuple fidèle à sa nation face à la trahison de ses élites cosmopolites ; que ce soit celle de Louis XV sacrifiant les intérêts de la France à ceux de son cousin le roi de Prusse, ou celle de Sarkozy l’américain, liquidateur actuel de l’indépendance française…

Il n’y a d’international que le Capital

Des familles régnantes mettant le cousinage européen au-dessus de l’intérêt national (d’où la fuite à Varenne de Louis XVI), à la bourgeoise soumise à l’intérêt d’un capital lui aussi sans frontières, la mentalité internationaliste - en réalité cosmopolite - est parfaitement étrangère au peuple.

Un internationalisme qui est, en revanche, le propre des élites voyageuses et des manipulateurs nomades, faisant leurs affaires au-dessus de la tête de peuples, de par leur praxis, peu mobiles et enracinés.

Ainsi, l’anti-nationalisme proféré par un Georges Sorel à la veille de 1914, ne doit pas se comprendre comme un mépris élitiste de la solidarité nationale, mais comme le refus d’une manipulation bourgeoise poussant les peuples, français et allemands, au bain de sang pour le plus grand intérêt du Capital…

L’internationalisme ouvrier bien compris, contraire de l’antinationalisme trotskiste

Refus d’un nationalisme belliqueux instrumentalisé - dès Napoléon Ier - par les forces d’argent et conduisant toujours à la souffrance des peuples, qui doit nous faire comprendre l’internationalisme ouvrier, non pas comme l’expression d’un antipatriotisme instinctif, mais comme la solidarité des peuples du travail, dans un souci d’efficacité politique, face aux manipulations du Capital apatride.

Un internationalisme partant du national pour revenir à lui, comme celui du PCF anti-immigrationiste de Georges Marchais, exprimé par son fameux discours de Montigny-lès-Cormeilles.

Discours populaire et patriote, aux antipodes de l’internationalisme trotskiste exprimant une haine quasi-religieuse de la nation. Un mépris de la frontière et des peuples enracinés professé par des agitateurs professionnels, rarement issus du peuple du travail, et partagé par la grande bourgeoisie d’argent.

D’où l’intérêt, pour le Grand capital, de favoriser discrètement ces agitateurs anti-nationaux au détriment des représentants légitimes du peuple ouvrier solidaire et patriote.

Une collusion entre mondialistes de droite et internationalistes de gauche – en réalité tous cosmopolites - rendue d’autant plus facile qu’ils sont souvent issus, comme le démontre l’Histoire, de la même communauté…

Philosophie de la misère contre misère par la philosophie

Mais pour revenir au combat théorique anticapitaliste mené durant toute la seconde moitié du XIXème siècle au sein même de la famille socialiste, deux camps vont s’affronter, prétendant tous deux apporter la bonne réponse à cette même question centrale :

« Dans le monde de l’immanence où tout provient de la praxis, quelles sont les conditions matérielles, sociales et politiques propres à libérer l’Homme ? »

Une question mais deux réponses et deux groupes principaux pour mener à bien la lutte antibourgeoise :

- D’un côté, le socialisme libertaire des Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine et Pierre-Joseph Proudhon.

- De l’autre le socialisme dit « scientifique » du tandem Karl Marx - Friedrich Engels.

Les premiers s’efforçant de répondre à cette question immense par le bon sens et l’empirisme.

Les seconds opposant aux tâtonnement et aux approximation des premiers, un système philosophique totalisant se réclamant d’un « sens de l’Histoire » repris de Hegel, et qui traitera, du haut de sa prétendue scientificité, la tentative de penser les remèdes pratiques à la misère des premiers, de « misère de la philosophie ».

Une virtuosité conceptuelle dite « matérialiste historique et dialectique » qui, malheureusement pour eux et pour le prolétariat, se révélera, avec le recul du temps qui dit le vrai sens de l’Histoire, les élucubrations prétendument scientifiques de bourgeois arrogants comme des nouveaux riches, usant, en apprentis sorciers, d’une philosophie très éloignée de leur culture héritée prophético-messianique, pour se moquer de penseurs autodidactes mais issus du monde du travail, dont toutes les intuitions anti-marxistes-léninistes se sont révélées justes.

Se méfier du progrès

Le Progrès, promu au nom du « sens de l’Histoire » par Marx, contre les intuitions et les remarques de bons sens de Proudhon puis Georges Sorel - qui eux prenaient humblement acte du refus du machinisme exprimé par les luddites en Angleterre, les canuts en France, et d’une façon générale par les corporations représentant l’aristocratie ouvrière - débouchant sur l’abrutissement du travail parcellaire, l’aliénation suprême du taylorisme et du fordisme…

Vers le salariat généralisé

Ce progrès machiniste aliénant - de surcroît exigeant en Capital - passant nécessairement par la concentration et la grande unité de production. Soit par la généralisation d’un salariat générateur de soumission, de passivité et d’infantilisme, comme Proudhon puis Sorel l’avaient également pensé contre Marx et Engels…

La dictature du prolétariat c’est la dictature du parti

La dictature du prolétariat, théorisée par Marx puis accompli par les bolcheviks - Lénine constatant l’amorphie des masses prolétaires livrées à elles-mêmes et à leur conscience, préférant tabler, pour prendre le pouvoir, sur une « avant-garde révolutionnaire », soit sur des professionnels non prolétaires mais formés à l’action révolutionnaire, plutôt que sur un « spontanéisme » des masses accomplissant un « sens de l’Histoire » qui conduira l’universitaire virtuose, mais la politique naïve Rosa Luxembourg à l’échec et à la mort.

Bref, la soi-disant « dictature du prolétariat » qui n’a rien demandé ni projeté, conduisant dans les faits à la dictature inéluctable du Parti-État. Soit, dès Lénine, à la bureaucratie et à la nomenklatura stalinienne…

Socialisme et Populisme : les conditions de la conscience et de la liberté

Face à ce régime fondé sur la division du travail et le salariat généralisé sous l’autorité exclusive du Parti-État - soit la dictature machiniste et policière d’un « socialisme réel » justifié et maquillé par l’arrogance d’une science philosophique rabâchée et crue comme une religion - les penseurs populistes : Bakounine, Proudhon puis Sorel, plus réalistes que matérialistes, plus intuitifs que conceptuels, opposèrent dés le début une autre piste de salut pour le peuple du travail.

Prônant, pour accoucher d’un monde de conscience et de liberté, une société de petits patrons, petits propriétaires, issus de l’aristocratie ouvrière et travaillant main dans la main dans le respect de l’échelle humaine.

Soit la conscience facilitée, non pas par le catéchisme du Parti sur des salariés infantilisés, mais par la responsabilité économique et sociale - donc politique - résultant de la propriété de ses moyens de production.

Soit encore la liberté, non pas distribuée par un État gendarme centralisateur, mais concrètement permise par l’indépendance économique et sociale - donc aussi politique - conférée aussi par la propriété, pour le plus grand nombre, de ses moyens de vie et de production.

Une société mutualiste de petits producteurs citoyens, exprimant non pas le désir de pouvoir et de domination d’un petit groupe manipulant un prolétariat exploité et sans objectif à travers l’appareil d’État, mais une société de liberté, d’égalité et de fraternité concrètes, renvoyant plus à la démocratie grecque qu’au socialisme soviétique, mais cette fois sans esclaves !

Une société aux antipodes aussi bien du socialisme marxiste-léniniste que du capitalisme bourgeois, tous deux fondés sur la fuite en avant technicienne, l’extrême division du travail et le salariat généralisé au service d’un État-patron (pour le socialisme) ou d’un Patron-État (pour le capitalisme), ce qui revient au même.

Proximité de deux systèmes, fondés tous deux sur le seul progrès matériel, qui explique parfaitement le passage sans heurt, et sans contestations, de l’URSS de Mikhaïl Gorbatchev à la fédération de Russie de Boris Eltsine ; la vitesse à laquelle le soi-disant « homme nouveau », forgé par soixante-dix ans de socialisme, se convertit à l’abrutissement consumériste occidental, puisqu’il a suffi pour ça de remplacer, à la tête d’un édifice parfaitement vertical, l’Étoile rouge par Coca-Cola !

Un « socialisme scientifique » arrogant, ultra-conceptuel, en réalité psalmodique et finalement grossier (dont l’œuvre absconse de Louis Althusser sera l’ultime caricature) masquant l’irresponsabilité salariale et fordiste, guidée par le parasitisme de la nomenklatura, derrière une dictature bureaucratique.

Socialisme réel qui se révèlera non pas, au final, la volonté d’émancipation du monde ouvrier, mais la volonté de domination de cosmopolites et de déclassés manipulant la légitime souffrance ouvrière contre la fautive bourgeoisie chrétienne…

Ni capital ni dictature du prolétariat : la solitude de Georges Orwell

Un vaste mensonge politique rejoignant l’autre dans un même totalitarisme, qu’avait pu constater l’Anglais Georges Orwell dès les années 40, suite à ses pérégrinations en France puis en Espagne.

Mascarade du « socialisme réel » dénoncé par le Russe Alexandre Soljenitsyne dans les années 50, mais cette fois du point de vue de la réaction.

Réhabilitation d’un populisme renvoyant dos à dos capitalisme et socialisme, défendu aujourd’hui en France par le subtil Jean-Claude Michéa, à la suite des travaux de l’américain Christopher Lasch…

La lutte pour la bonne lutte des classes

Recherche du salut pour Orwell et Michéa, non pas par le prolétariat et l’opposition abstraite prolétariat / bourgeoisie, mais dans l’union du prolétariat et de la classe moyenne, vers la classe moyenne généralisée. Dans cette union du peuple : ouvriers, artisans, se levant lors de la Commune de Paris contre un Capital « versaillais » dont les intérêts lui demeurent étrangers.

Un populisme taxé par ses ennemis bourgeois - comme révolutionnaires cosmopolites - de « petit bourgeois » et assez éloigné, c’est vrai, de la verbeuse et emphatique démocratie parlementaire française issue de la Révolution.

Un populisme frondeur et libertaire tout aussi éloigné du socialisme soviétique, continuateur sur bien des plans - n’en déplaise à Soljenitsyne - du despotisme tsariste.

Un populisme renvoyant finalement bien plus à l’idéal pionnier américain, luttant à la fois contre la banque et l’ État – incarné alors par la City et la monarchie anglaise - pour une démocratie mutualiste de petits propriétaires producteurs, incarnée encore dans l’Amérique profonde par un certain esprit républicain…

La discrète stratégie de l’Empire, ou la banque empêchant, au nom du socialisme, la jonction populiste du prolétariat et de la classe moyenne (Marx contre Proudhon)

Dès lors, le combat socialiste - à commencer par l’opposition Bakounine-Proudhon contre Marx-Engels - peut et doit se comprendre, non pas comme l’opposition binaire du socialisme du travail contre la bourgeoisie du capital, mais plutôt, de façon plus perverse et triangulaire, comme la lutte du Grand Capital mondialiste manipulant et finançant des révolutionnaires professionnels, le plus souvent issu de la bourgeoisie cosmopolite : agitateurs stipendiés, dialecticiens fumeux, mettant en scène un soi-disant combat unitaire du travailleur contre le bourgeois, où grand bourgeois spéculateur apatride et petit bourgeois entrepreneur enraciné sont systématiquement confondus - comme dans le catéchisme d’Arlette Laguiller - pour empêcher la jonction populaire, elle authentiquement révolutionnaire au regard du pouvoir du Capital, de la petite bourgeoisie et du prolétariat national.

L’histoire de cette manipulation et de cette collusion, où un socialisme cosmopolite manipule un prolétariat fantasmé contre une classe moyenne enracinée systématiquement diffamée, étant l’histoire cachée du mouvement ouvrier.

Un mensonge et une manipulation historiquement révélés, à partir des années 1970, par le ralliement final de ces soi-disant révolutionnaires cosmopolites au libéralisme mondialisé.

Ralliement effectué sous la férule des trotskistes, en Europe sous le nom de « libéralisme libertaire » et aux États-Unis sous l’appellation « néo-conservatrice ».

Une flopée de sociaux-traitres dont énumérer les noms évoquerait immédiatement la liste de Schindler…

La discrète stratégie de l’empire, ou la banque favorisant la gauche parlementaire contre le Syndicalisme révolutionnaire (Jaurès contre Sorel)

Une fois assurée la victoire des socialistes « scientifiques » sur les socialistes libertaires, après un combat inégal (au regard des sponsors) qui durera toute la seconde moitié du XIXème siècle, un second combat de liquidation du peuple révolutionnaire s’accomplira à l’intérieur du prolétariat salarié.

Ce sera, au tournant du siècle jusqu’à la première guerre mondiale, le combat du syndicalisme révolutionnaire, adepte de la grève générale et de l’action directe, contre le socialisme parlementaire sous influence maçonnique ; soit la deuxième défaite populiste de Georges Sorel face à Jean Jaurès…

La lutte réduite à la lutte pour le pouvoir d’achat, ou Le combat perdu des représentants du peuple unis contre les manipulateurs du prolétariat

Ainsi, de 1840 à 1970, tout le combat mené à l’intérieur de la gauche doit se comprendre comme la lente défaite des forces populaires face aux professionnels du socialisme.

La transformation progressive et subtile, par les forces de gauche stipendiées par le Capital et sous l’influence des loges, d’un combat anti-bourgeois pour changer la vie en combat pour le pouvoir d’achat.

Soit, au final, la démocratie - qu’elle soit libérale ou socialiste - limitée au Marché…

Conclusion : liquider la classe moyenne

Un monde régit par la dérive du Capital nomade, dont la constante, quelles que soient les manipulations du monde salarial et ses collaborations, aura été tout du long - outre la maximisation du profit - de liquider la classe moyenne, par définition indépendante et rétive au pouvoir.

Isoler la classe moyenne d’abord, par la propagande des agitateurs socialistes cosmopolites, en l’amalgamant idéologiquement à la grande bourgeoisie, afin de la jeter à la vindicte de la classe ouvrière avec qui pourtant, depuis la Commune, elle constitue le peuple ; et notamment le peuple du Travail.

Remplacer la classe moyenne ensuite, à coup d’absorption-acquisitions imposées par l’économie d’échelle, par les dociles couches moyennes salariées ; soit les petits patrons indépendants par les cadres dociles.

Liquider la classe moyenne enfin purement et simplement, en se servant notamment de la crise financière orchestrée par la Banque, pour lui couper, face à une surfiscalisation imposée par l’ État complice, le crédit-relai nécessaire à son fonctionnement.

Cette destruction finale de la classe moyenne - productive, lucide et enracinée - correspondant au projet impérial de liquidation de toute insoumission au Capital, par essence apatride, pour que rien ne subsiste enfin de liberté, de conscience et d’indépendance entre le pouvoir impérial de la Banque et la masse salariée…

Et je finirai par cette éloquente, et peu connue, citation de l’anarchiste Bakounine, rival contemporain de Marx et pourfendeur acharné, dans le camp révolutionnaire, des socialistes dits scientifiques :

« L’État n’est pas la patrie. C’est l’abstraction, la fiction métaphysique, mystique, politique, juridique de la patrie. Les masses populaires de tous les pays aiment profondément leur patrie ; mais c’est un amour réel, naturel. Pas une idée : un fait... Et c’est pour cela que je me sens franchement et toujours le patriote de toutes les patries opprimées. »

Mikhaïl Bakounine

Merci d’avoir écouté ce bref et dense exposé. J’attends vos questions.

Alain Soral

 
 

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  • #103401
    Le 18 février 2012 à 18:16 par mediter1
    La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

    @Marion, merci pour votre msg.
    Concernant le travail dimanche, il se fait sur la base du volontariat, avec repos compensateur et majoration de salaire, sans mesure discriminatoire pour qui le refuse, en quoi cela vs pose-t-il problème personnellement ?
    Si vs avez la chance d’habiter dans un coin calme de Bourgogne grâce à un héritage, ça n’est pas forcément le cas de tout le monde.
    Vs ne citez aucun garde fous concret. Vs dites qu’il existait un modus vivendi, une structure juridico-sociale qui faisait que tout ce petit monde vivait en bonne entente, le tout sous le regard bienfaiteur du roi et de la bible.
    Permettez-moi de douter de cette vision fantasmée, charmante et bucolique des choses.
    Toutes les communautés, sociétés, civilisations vivent dans un "certain" cadre juridico-social, reste à savoir ce qu’il vaut.
    En pays oriental, par exp, se marier avec une fille de 14 ans (parfois plus jeune) est tout ce qu’il y a de normal, alors qu’en occident ce serait considéré comme de la pédophilie, gros décalage !!
    Vs semblez préférer le cadre juridico-social d’avant, basé sur un absolutisme royal, et la religion.
    Je ne comprend pas votre démarche.
    Pour vs citer : "...la mendicité était la conséquence de la guerre et de la pression sur la paysannerie..."
    Je rappelle : 32 ans de guerre sous les 54 ans de règne de Louis 14 ! une abomination, résultat, un état ruiné, et le peuple ?
    D’après Vauban, Description de l’élection de Vézelay, 1696 :
    « Le bas peuple ne vit que de pain d’orge et d’avoine mêlés, dont ils n’ôtent pas le son, (...), de mauvais fruits, la plupart sauvages, et de quelques herbes potagères de leurs jardins, cuites à l’eau avec un peu d’huile de noix [...], le plus souvent avec très peu de sel (…).
    Les vins sont médiocres, le commun du peuple en boit rarement ; il ne mange pas trois fois de la viande en un an. Il ne faut donc pas s’étonner si des peuples si mal nourris ont si peu de force. A quoi il faut ajouter que les trois quarts ne sont vêtus, hiver et été, que de toile à demi pourrie et déchirée et chaussés de sabots dans lesquels ils ont le pied nu toute l’année. »
    Hélas à trop aimer la guerre on la perd. Louis 14 lui-même le confessera sur on lit de mort . Que ce soit avec l’étendard du catholicisme, avant, où celui des droits de l’homme aujourd’hui, le résultat sera le même.
    Faire le mal au nom du bien se paye très cher. Même de bonne foi. D’une manière où d’une autre.

     

    Répondre à ce message

    • #103476
      Le Février 2012 à 21:16 par Personne
      La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

      Concernant le travail dimanche, il se fait sur la base du volontariat, avec repos compensateur et majoration de salaire, sans mesure discriminatoire pour qui le refuse.



      Et bien dites donc. Et il s’en trouve encore pour se plaindre. Il est clair qu’un gars qui refuse de travailler le dimanche n’aura rien de plus à craindre comparativement à celui qui accepte, au moment d’une restructuration par exemple. Cela n’aura aucune incidence à l’embauche non plus. Vous ne voulez pas travailler le dimanche ? mince alors, c’est bien embêtant, mais on vous embauche quand même. Vous demandez une revalorisation de salaire ? pas de problème, même si vous ne voulez pas travailler le dimanche. Vous souhaitez poser vos vacances à quel moment ? votre collègue, qui lui bosse le dimanche, les pose au même moment mais cela n’a pas d’importance. Etc.

      Si vous n’avez pas la chance d’habiter dans un coin calme de Bourgogne grâce à un héritage, en tout cas vous n’allez pas me faire pleurer d’abord. Moi je suis pour le travail le dimanche pour les gens comme vous et pour un salaire au ras les pâquerettes. Le repos compensateur et majoration de salaire il doit pas en falloir des masses pour vous les faire oublier.

       
    • #103577

      le travail du dimanche sur la base du volontariat ? vous êtes sérieux ? la naïveté a ses limites tout de même...
      concernant Louis XIV, les guerres lui furent souvent imposées par l’Angleterre afin de capter l’attention de la France sur le continent tandis que la perfide Albion avait les mains libres aux Amériques...quant à la misère du peuple décrite par Vauban, parle-t il des pauvres des villes, des campagnes ? le règne de louis XIV fut marqué par les guerres- qu’il aurait pu écourtées peut-être- mais aussi par des hivers sibériens et des alliances militaires extérieures financées par l’Angleterre...il est certain, en tout cas, que la Révolution, en abolissant les corporations le 4 août 1789, a du même coup précarisé le petit peuple en le livrant, quasi sans défense, à au patronat , libéré des "pesanteurs" de la Tradition...

       
    • #103625

      Travailler le dimanche c’est tuer le peu qu’il nous reste, le temps du dimanche, c’est le lien social, familial, la conscience de l’homme et du monde...

      Je t’invite à quitter ton PC le dimanche, et d’aller à la pêche, ou au champignon, ou bien, prendre quelques peintures et griffonner devant un arbre centenaire, aller voir les oies, les canards etc etc...

       
  • #103405
    Le 18 février 2012 à 18:39 par Encre de Meduse
    La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

    Regarde ma terre en pleure
    Mais les choses ici prennent une telle ampleur
    Les fils partent avant les pères, y a trop de mères en sueur
    Quand les fusils de la bêtise chantent le même air en cœur
    Le mangeur d’âme à chaque repas s’abreuve de nos rancœurs
    Je l’entends toutes les nuits, las des fantômes qui la hantent,
    Las de leurs complaintes,tellement que des fois elle en tremble
    Par le sang de la haine, constamment ensemencée,au pas cadencé, Quand ce dernier chasse le vent hors des plaines
    Rien n’a changé depuis, où je vis, Juifs, Catholiques,
    Musulmans, noirs ou blancs, fermez vos gueules, vous faites bien trop de bruit
    Comme ces orages dont l’eau se mêle à nos larmes,
    Et leurs chocs sur le sol aride dont l’uranium à voler l’âme
    Je veux pas d’une ville aux cimetières plus grand que la surface habitable
    Même si paraît que de l’autre coté tout est plus calme, plus stable
    Je veux pas qu’après le jour J, les survivants survivent sous le néon,
    Trop proches du néant, car le soleil les prive de rayons
    Les artères pleines d’amer comme un caddy au Géant,
    On charge, on charge, à la sortie c’est tout dans les dents
    J’crois que c’est dans l’ère du temps, chacun cherche son bouque émissaire
    Ouais, d’une simple vie ratée à l’envoi d’une bombe nucléaire
    L’amour manque d’air dans leur monde, nous on suffoque, tout ce qu’on supporte,
    Ca pressurise, et c’est les psys qui vont exorciser,
    Que quelqu’un me dise,si j’ai des chances de voir enfin la paix exigée.
    Qu’un jour les abrutis s’instruisent,
    Perché sur ma plume, j’attends c’ moment observe ce bordel
    De petites flammes montées au ciel, pour elle j’ai saigné ce gospel
    "Héra" se barre à tire d’ailes ; las de la sève qu’on tire d’elle
    On clame tous ce qu’on l’aime, mais aucun de nous n’est fidèle
    Jalousie et convoitise, se roulent de grosses pelles
    Quand les problèmes viennent, on règle ça à coup de grosses pêches
    Et pendant ce temps là, certains amassent des sous par grosses bennes
    Devine qui est ce qui creuse mais avec des plus grosses pelles
    Quand est ce qu’on y arrive, là où le bonheur désaltère
    Mon futur se construit, sans cris, sans mecs à terre,

    extrait "La fin de leur monde" IAM (attention Monsieur SORAL c’est des rappeurs, vous risqueriez d’aimer ;)

     

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  • #103700

    Marx et Lassalle = grande bourgeoisie = Juifs cosmopolites parasites de culture messianique (c’est dans les gènes ?)
    Proudhon et Sorel = petite bourgeoisie = catholiques nationaux travailleurs.

    Et voilà. La messe est dite. Mais non je ne suis pas judéo-centré vous dis-je...

     

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  • #103736
    Le 19 février 2012 à 11:58 par thihen42
    La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

    Je ne comprends alors pourquoi A.Soral se revendique souvent d’être marxiste ?

     

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    • #103775
      Le Février 2012 à 13:30 par Marx Brother
      La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

      Sûrement pour l’exceptionnelle Grille de Lecture et d’Analyse de Marx.

      L’une des meilleures qui ait jamais existée et qui soit pour expliquer tous les rouages du "Capital", mais pas uniquement, car cette grille de lecture permet également de décrypter ce que deviendra le double "démonétisé" du "Capital" à savoir le "Communisme".

      Marx écrira à la fin de sa vie : "Je ne suis pas Marxiste"...........

       
    • #106253
      Le Février 2012 à 14:52 par bobforrester
      La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

      Nombreux sont ceux qui se réclament de Marx pour s attirer les bonnes grâce du prolétariat révolutionnaire ou pour se donner de grands airs d’intellectuel rebelle . Il en faut plus pour être marxiste dans sa pratique car c est pas du gâteau ,il n est que de lire le petit opuscule de Marx les luttes de classes en France ou la critique du programme de Gotha et d’Erfurt , pour apprécier le boulot de l analyse politique ! A contrario lire les analyses pitoyables des scribouillards du pcf commis à la théorie pour comparer . Maintenant que signifie la déclaration de Marx : je ne suis pas marxiste ? Tout simplement qu il ne se reconnaissait pas dans les politiques opportunistes infectées par l’idéologie sociale démocrate du Parti allemand ! Ne pas oublier qu’il est non seulement le père de la Critique de l’économie politique mais aussi de la théorie de la dictature du prolétariat ! Complètement déformée par les porte-plumes du capital financier mais aussi social- démocrates et par les anars de tout poil . Enfin ce que les propagandistes du capital financier ont nommé "communisme " n a jamais été communiste du tout ! D’ailleurs on nous rebat les oreilles du soit disant capitalisme asiatique appelé capitalisme parce qu il fait du PIB à deux chiffres ! Hommage du vice à la vertu ! ces pays , Chine ou Vietnam sont des économies dirigées avec une planification comme l étaient l’urss et les autres pays socialistes et non communistes . Leurs détracteurs de gauche les nommaient pays capitalistes d ’état . Au choix ! A peine différent du programme économique du CNR qui a montré l efficacité de la planification et de l’intervention de l’état . La plupart des gens parlent du communisme sans savoir ce que c est et surtout sans savoir qu’ils en sont de fervents supporters ! LOL Oui songez une minute à notre sécurité sociale , du moins ce que c était au départ ! Son principe " de chacun ses possibilités ( cotisation fonction du salaire) à chacun selon ses besoins ( quasi gratuité des soins) " Eh bien ça messieurs dames c est le mot d’ordre du communisme pour le coup ! Rien d étonnant qu’aux yeux des yankees qui comprennent mieux que nos idiots utiles du capital ,la France passe pour communiste ! l’épisode stalinien, cette caricature du socialisme dans l histoire de l humanité ne représentera pas un grand segment sur l échelle du tps . Ce sont les ennemis du monde du travail qui craignent son ralliement à la révolution qui passent leur tps à le criminaliser .

       
    • #106817
      Le Février 2012 à 08:21 par Marx Brother
      La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

      Mon cher BobForrester, je ne savais pas que Bismarck et Philippe Pétain étaient "Communistes"...........

      C’est pourtant bel et bien eux qui mettent en place la Retraite par répartition respectivement en Allemagne et en France.

      Merci pour l’information, on en apprend décidément tout les jours..............lol..........

       
  • #103799

    Prolétariat supposé révolutionnaire, utilisé aussi comme arme de la revanche et de la conquête, par le déclassé et le cosmopolite, contre les élites possédantes : cette bourgeoisie nationale et chrétienne dont on veut prendre la place au nom du prolétariat…



    Faudrait savoir : Marx, Lassalle et Luckas sont des gosses de riches, banquiers et commerçants, ou des déclassés ?
    Parce que là nous sommes dans la contradiction...

     

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    • #103871
      Le Février 2012 à 16:58 par Marx Brother
      La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

      Aucunement contradictoire cher OV.

      Le Cosmopolite cherche à renverser le régime en place, défendant les propriétés acquises, et il utilise pour ce faire soit des "déclassés" ou mêmes des Cosmopolites comme lui à des fins subversives, pour exciter le prolétariat local qui renverse le régime et permet enfin que les Lois soient changées dans le sens de ses seuls intérets.

      C’est un grand classique historique comme processus.

       
    • #104671

      Et bien commencez donc par étudier la généalogie de la famille Marx avant de dire que c’est un "cosmopolite". Je suis prêt à parier que ses aïeux étaient implantés en Allemagne depuis des siècles.
      Associer systématiquement juif et cosmopolite est un cliché antisémite.

       
  • #104080
    Le 19 février 2012 à 23:45 par Denis Jaisson
    La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

    Chapeau bas mais trois objections...

    AS : « l’eschatologie chrétienne du partage et de l’amour »

    => Avant d’être une promesse eschatologique, partage et amour sont, pour chaque Chrétien, un idéal quotidien ; l’adéquation de la vie personnelle et de cet idéal est une autre affaire mais ce n’est pas le propos...

    AS : « Un projet de révolution socialiste, par et pour les prolétaires, pensé et voulu non par des prolétaires - les prolétaires, pour des raisons de praxis, ayant rarement le bagage conceptuel nécessaire »

    => Ca se passe en sens inverse. Les prolétaires en général, parce que peu d’entre eux ont le « bagage conceptuel nécessaire », n’exercent pas la praxis, c’est à dire l’action qui découle de l’idée. Autrement dit, l’inaction - l’absence d’une action sous-tendue par l’idée - ne peut pas être la cause de l’absence de cette dernière.

    AS : « Dans le monde de l’immanence où tout provient de la praxis... »

    => Dans le « processus sans sujet » qu’est le système libéral (Michéa) la praxis - action sous-tendue par l’idée personnelle - a laissé la place, soit au mécanisme impersonnel de régulation du marché (immanence de droite), soit à l’arbitrage déshumanisé du droit (immanence de gauche). Autrement dit, « rien, dans le monde de l’immanence libérale, ne provient de la praxis »

     

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    • #104729
      Le Février 2012 à 23:16 par youssef
      La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

      à DENIS :
      avec alain soral, c’était limpide comme de l’eau de roche, mais avec vous, je n’y comprend goutte !
      la praxis, c’est la mentalité induite par la pratique, non ? pourquoi tout compliquer avec vos définitions abconses ?
      il est clair que l’ouvrier à la chaîne, de par sa praxis, n’est pas en mesure de penser l’avenir, ses soucis immédiats l’emportant sur toute autre considération à long terme...comment contester cela ?
      amicalement...

       
    • #107463
      Le Février 2012 à 11:04 par Marx Brother
      La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

      @ Denis et Youssef,

      Vous avez raison sur l’objection numéro 2, Soral voulait sûrement écrire "Conditions" au lieu de "Praxis", puisque "Praxis" = "Conditions + Conscience de celles-ci et Capacité à les théoriser et à les conscientiser" ce que ne peut évidemment pas faire le prolétariat du fait même de ses "Conditions déplorables" de vie en général et en particulier à la chaîne sur des machines des heures durant.

      Mais je pense que tout le monde ici, aura compris ce que voulait dire Soral.

      Quant à moi, je considère que le Prolétariat n’est pas dénué de toute Praxis, mais que cette Praxis (à savoir au moins la conscience a minima de sa propre souffrance bien réelle, même s’il ne sait pas comment en sortir, bref Praxis réduite à la seule conscience de sa souffrance) est détournée, voire même "monétisée" vers des buts qui sont tout sauf la révolte, mais plutôt la "consommation", ce qui nous mène à votre objection suivante.

      Sur l’objection numéro 3, Soral nous parle de "l’immanence en général" et non pas de "l’immanence libérale", qui au milieu de XIXème siècle n’est pas encore empiriquement établie comme aujourd’hui, et où elle atteint, hélas, un paroxysme généralisé et pertinemment bien analysé par l’équipe Orwell, Lasch, Michéa, Clouscard et Soral.

      Mais contrairement à vous, et pour aller dans le sens des analyses de Michel Drac (vidéo Ertv ci-dessous), je pense que dans l’immanence libérale actuelle tout vient de la « Praxis », que la « Praxis » est même partout et que celle-ci est dûment « codée » par le marché, du stade productif jusqu’au stade distributif.

      Toutes ces Praxis, ou l’extension et l’expression des souffrances de tous (femmes et/ou communautés « persécutés » à qqs titres que ce soit) s’opposant à tous, fractionnant le tout, sont « transformés », « codées », puis emballées, vendus et revendus sur un marché mondialisé où la demande de solutions est évidemment « Illimitée ».

      Et à défaut d’illimitation des ressources naturelles, la Praxis devient elle-même une matière à production et à distribution pour le marché qui s’en régale chaque jour un peu plus, car à ce jeu là, et sous ces rapports particuliers, tout le monde est « partenaire », victimes comme exploiteurs, victimes pour l’illusion et exploiteurs pour le bénéfice.

      http://www.dailymotion.com/video/xd...

       
    • #107906
      Le Février 2012 à 11:30 par Denis Jaisson
      La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

      @ Youssef

      Il est tout aussi clair

      1. que vous donnez la même définition de la praxis que la mienne - que celle d’AS ; soyez moins sévère...

      2. que personne n’a contesté la porte ouverte que vous poussiez - « ses soucis immédiats l’emportant sur toute autre considération à long terme »...

      3. que vous ne comprenez pas votre propre définition - notre définition - de la praxis, puisque vous inversez, vous aussi, son processus : praxis de l’ouvrier, donc incapacité de penser...

      4. que la praxis de l’idolâtrie est le combat de l’a priori contre l’objection - abscon pour les uns, clin d’oeil pour les autres...

       
  • #104971

    L’une des remarques que je ferais à ce texte dense et intéressant, c’est que A.S. abandonne l’analyse matérialiste et adopte, sans le dire vraiment mais en l’indiquant, une vision essentialiste voire racialiste dès qu’il nomme des individus.
    Proudhon et Sorel redeviennent des "chrétiens" et Marx et Lassalle des "juifs".
    A.S. ne se pose plus la question, en matérialiste, de savoir pourquoi autant de "juifs" se sont retrouvés du côté de l’armée rouge plutôt que de l’armée blanche ou du socialisme "internationaliste" plutôt que du socialisme "national".
    Pour lui c’est le caractère "juif" en quelque sorte, cosmopolite et messianique, qui en est la raison alors que tous ces juifs allemands étaient en vérité largement dé-judaïsés et instruits dans les Gymnasium et universités allemandes. Pourquoi passer sous silence ce phénomène qui mériterait une analyse plus sociale ?

     

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    • #105279
      Le Février 2012 à 16:42 par youssef
      La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

      des juifs déjudaïsés ? j’ai du mal à le concevoir, ou alors ils seraient convertis...
      du point de vue arithmétique, ç’est difficilement soutenable : que les juifs, minoritaires en Russie, aient rejoint en masse les bolchéviques ne peut s’expliquer que par calcul politique, selon moi...le bolchévisme permettait d’uniformiser les différences régionales, de mettre à bas des siècles de monarchie tsariste et d’imposer une vision laïque de la politique, au profit d’une certaine élite ...prendre le pouvoir à la place du peuple et gouverner selon imposer une politique cosmopolite, c’est plus fort, il faut bien le reconnaître, que la monarchie de droit divin...tellement fort qu’aujourd’hui encore, nombre d’historiens n’y voient que du feu- pour ne pas parler des masses...le communisme, peut-être à son corps défendant, aura permis d’araser les différences régionales en très peu de temps et au profit de la Banque...pas si étonnant donc que les banquiers juifs de New york aient financé , très généreusement, la Révolution bolchévique : le système capitaliste est le miroir inversé du communisme scientifique...le communisme, passion juive, est devenue entretemps passion française et passion européenne, sans que nul n’y voie malice !

       
    • #105864

      Un juif dé-judaïsé c’est un juif qui n’est plus religieux et/ou les références culturelles ne sont plus celles du judaïsme (Bible, Talmud et langue hébreux) mais autres.
      Bref ce n’est plus un juif même si sa famille ou une partie de celle-ci l’est encore. Ils étaient très nombreux dans ce cas,en France et en Allemagne notamment.
      Pour moi, parler de Marx comme d’un juif c’est faire de l’essentialisme.

       
    • #106220
      Le Février 2012 à 14:26 par bobforrester
      La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

      en effet les parents de Marx pour ne citer que lui étaient des Juifs convertis et Marx a même écrit un livre sur la question juive qui l a fait traiter d anti sémite ! LOL Il y avait des Juifs chez les bolchéviks mais Lénine n en était pas un ni un grd nombre de ses camarades comme Staline et bien d autres . La majortié des Juifs russes étaient regroupés dans une organisation le Bund " mouvement socialiste juif créé à la fin du xixe siècle dans l’Empire russe. Le Bund a toujours été opposé au sionisme et s’est battu pour l’émancipation des travailleurs juifs dans le cadre d’un combat plus général pour le socialisme. Le Bund s’est également opposé aux tendances centralistes des bolcheviks." Les ignorants prennent leurs désirs pour la réalité et leurs infos dans les poubelles de la CIA ou dans celles des renégats vendus ou fanatiques comme Soljénitsyne. Belles références ! quant au soit disant complot juif mondial , il faut en tenir une couche de nos jours pour accorder du crédit à ce délire anti sémite ! Rothschild est juif mais pas JP Morgan ; Goldman Sachs est juif mais pas Rockefeller ni ford , etc , etc . Le capital financier ne connaît pas de nationalité mais par contre il connaît les classes sociales la lutte des classes , et il sait qui est son ennemi juré : la classe des esclaves salariés !Certains seraient bien avisés de re(lire) le Manifeste du pari communiste , c est tout de même incontournable pour qui veut y comprendre qq chose ! Pour ceux qui ont le tps et une bonne capacité de lecture il y a tjrs le Capital en 7 volumes denses !

       
    • #106354
      Le Février 2012 à 18:00 par Marx Brother
      La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

      Mais qui fait de "l’essentialisme" au juste mon cher OV ? Soral ou bien Marx ?

      Marx écrit bel et bien dans son livre la Question Juive que le Capitalisme est une métaphore du Judaïsme, à savoir que c’est l’idéal du sens pratique poussé à son paroxysme selon les propres termes de Marx.

      Comment voulez-vous que Soral passe à côté d’une phrase pareille pour faire l’analyse critique et avec le recul nécessaire des meneurs de moutons (Prolétariat) à l’abattoir généralisé, que sont les penseurs du "Socialisme Scientifique" ?

      Le premier homme à avoir théorisé le thème du "Sang" du "Peuple" et de la "Terre" (Blut, Wolk, et Boden), est un proche de Marx, du nom de Moses Hess dans son livre "Rome et Jérusalem" paru en 1862, soit bien avant que les Nazis lui piquent ce concept "Racialiste" plus d’un demi siècle plus tard.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Moses_Hess

       
    • #106769
      Le Février 2012 à 03:11 par bobforrester
      La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

      Les moutons comme le dit avec un infini mépris ce loustic qui se fait appeler Groucho , ont dérouillé sévère nos fiers nazis qui ont pris la branlée de leur vie sur le territoire soviétique . Il y avait même des groupes de partisans juifs qui ont taillé en pièces cette soit disant armada invincible ! et ce sont des loqueteux qui ont mis en déroute ces hordes teutoniques barbares ! Il y a des moutons certes mais pas tellement chez les partisans ! Il y a aussi des porcs , notamment chez ceux qui crachent sur ce peuple dont il font cependant partie ! LOL

       
    • #106816
      Le Février 2012 à 08:18 par Marx Brother
      La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

      Les "Loqueteux" dont vous parlez mon cher BobForrester ont été éminemment aidés "financièrement parlant" par la livraison de 9 millions de US$ de l’époque, venue du "Maudit Frère Capitaliste de l’Ouest".............les Capitalistes ayant pour la circonstance accepté de transformer le fameux "Cash and Carry" (ou "si tu payes tu est livré = sans paiement pas de livraison") en une nouveauté appelé le "Prêt Bail" (une première dans l’histoire d’une livraison d’armes aussi massive par la Baltique), ou autrement dit "la dette" sans contrepartie, ni garantie aucune".

      Matériel militaire et argent promptement acheminé à Stalingrad ce qui permettra la victoire finale dans cette mémorable et non moins glorieuse bataille, qui décida certainement du sort de la seconde guerre mondiale avec les combats d’Egypte et de Libye.

      Bien étrangement le petit père du peuple oubliera de rembourser cette dette après guerre, ce que ne manquerons d’ailleurs pas de rappeler ses créanciers Capitalistes même bien après Yalta......

      Ils tombent bien parfois les "méchants petits capitalistes de l’Ouest" pour aider l’Ours...........

       
  • #106849
    Le 23 février 2012 à 09:46 par Marx Brother
    La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

    @ Bobforrester,

    Entre une "Crapule de financier Capitaliste" souhaitant dépouiller le bien et les pensées d’autrui sans limite aucune et une "Crapule de Socialiste Scientifique pseudo-Internationaliste" souhaitant faire de même, mon coeur balance, et je n’ai pas encore réussi à faire un choix définitif en cette si merveilleuse alternative du "Bonheur universel", qui nous est exclusivement proposée non pas par la "Dialectique Marxiste" (très bonne soi-dit en passant en tant qu’outil d’analyse), mais par la "Prophétie Marxiste" (prophétie qui est aussi erronée que toutes les prédictions de la voyante qui bosse au coin de ma rue).

    Je n’oublie pas, que tout "Collectiviste" en puissance, une fois qu’il a dûment et complètement"exproprié" les biens d’autrui, comme en Palestine par exemple, devient presque immédiatement et comme par miracle un "néo-conservateur" en puissance, et non pas le fameux Abbé Pierre qu’il nous promettait d’être pour le bien de tous..........Incroyable n’est-ce pas ?

    En attendant, ou plutôt avant, que de faire ce choix, je relis sur les bons conseils Soraliens, Proudhon, Sorel et Bakounine, sans oublier Camus et Balzac........on ne sait jamais.......

     

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    • #107338
      Le Février 2012 à 23:07 par youssef
      La lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914)

      le communisme scientifique et le capitalisme internationaliste sont les deux faces d’une même médaille ; à savoir le salariat généralisé et le travail parcellaire ! à mon sens, hors l’économie mixte, point de salut...ce système marchait parfaitement dans les années 60, et nul ne s’en plaignait...

       
  • #130604

    "Patriote comme le Peuple de la Commune refusant, au nom de la fierté française, la défaite de Sedan et une soumission de Paris à l’occupant prussien, acceptées par la bourgeoisie versaillaise."



    Ce passage me fait penser que Soral se réclame de la Commune et de 1793, cependant les contradictions entre ces mouvements socialisants universalistes et sa propre ligne "nationale" apparaissent :

    - Ainsi, à propos du féminisme, que penser des combats sur ce sujet qui s’accomplirent pendant la Commune (égalité du salaire, reconnaissance de l’union libre, etc....) ?

    - De même, en ce qui concerne l’immigration et "l’enracinement", que penser de cette disposition de la Constitution de 1793 qui conférait la citoyenneté à tout homme présent sur le territoire de la République depuis un (!) an, à condition qu’il vive de son travail, ou acquiert une propriété, ou épouse une Française, ou adopte un enfant, ou nourrisse un vieillard... ?

    Je pense que la ligne défendue par Soral achoppe sur deux points :

    - d’une part, elle ne sort pas d’une vision somme toutes bien naïve du "bon peuple" (ah, le "bistrot de quartier"...), qui est à mettre en parallèle avec "l’ouvriérisme" qu’il dénonce par ailleurs chez les marxistes "purs" (idéalisation du prolétariat comme classe abstraite etc...)

    - d’autre part, elle prétend s’opposer à l’aliénation du mondialisme (pour aller vite), mais en défendant une autre aliénation, de type féodale/nationale/religieuse cette fois-ci (la vie traditionnelle, enracinée, dans le canton, etc...).

    Or Marx avait déjà démontré que cette ligne politique ne tient pas face aux évolutions historiques puisque "l’Histoire ne repasse pas les plats" : la mondialisation bourgeoise ne peut-être dépassée par un retour en arrière vers une sorte de "socialisme conservateur" (terme non-péjoratif, mais simplement descriptif, selon moi, de la ligne de Soral).

    Et là encore, Soral déforme ce que disait Marx, qui n’a jamais nié l’existence de "classes moyennes" diverses, faites de petits propriétaires, petits commerçants, petits agriculteurs etc... mais qui remarquait simplement que ces classes étaient vouées à disparaître du fait du capitalisme (prolétarisation inéluctable), et qui niait donc leur rôle historique pour le futur. Vu la prolétarisation quasi totale des sociétés européennes (+ de 90% de salariés ajd, bien plus qu’à son époque - rappel, prolétaire = dont la seule marchandise échangeable est sa force de travail), il avait sans doute raison.

     

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  • #164490

    En gros, pour éviter la faillite de notre pays, nous devons nous les travailleurs, les artisans, les petits patrons de PME-PMI, faire front contre les nomades cosmopolites du grand capital. Nous les travailleurs devons faire la différence entre les bourgeois cosmopolites et les petits bourgeois enracinés ayant leurs moyens de production et qui ont intérêt à rester en France. Ça me semblent être la meilleurs stratégie de lutte contre les maîtres de la monnaie, et la dictature des multinationales qui en stratégie de management sont dans une fuite en avant qui les rendent plus en plus lait.

     

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