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Iran : les entreprises françaises, victimes collatérales de la politique de Trump

« L’Europe, en dépit de ce qui a été dit par Bruno Le Maire et par Emmanuel Macron, est incapable de défendre les entreprises face au principe d’extraterritorialité des États-Unis » (Christopher Dembik, économiste chez Saxo Bank)

Le 8 mai, Trump annonçait le désengagement américain de l’accord sur le nucléaire iranien. Les entreprises françaises implantées en Iran sont désormais sous la menace de sanctions américaines si elles ne quittent pas le pays dans les prochains mois.

 

« La plupart » des entreprises françaises « ne pourront pas » rester en Iran. Le constat est clair et presque sans appel car ces mots sont ceux prononcés par Bruno Le Maire, mardi 19 juin. Le ministre français de l’Économie semble avoir perdu espoir face au géant américain. Un mois auparavant, il déclarait pourtant qu’il n’était pas acceptable que « les États-Unis soient le gendarme économique de la planète ».

Seulement voilà, Washington n’a pas l’intention d’épargner les entreprises françaises. « Les États-Unis imposent leurs décisions, les entreprises ne prennent aucun risque », explique à Middle East Eye Éric Galiègue, analyste financier, qui rappelle que Total et PSA (Peugeot, Citroën) ont déjà annoncé leur départ d’Iran.

Une attitude qui se veut prudente car les risques sont immenses. Aucune multinationale ne peut se permettre de se brouiller avec les États-Unis. En plus d’une interdiction d’exercer sur le sol américain, les entreprises récalcitrantes peuvent se voir infliger de lourdes amendes allant jusqu’à plusieurs milliards de dollars.

 

L’eldorado iranien

En effet, malgré l’attractivité du marché iranien, la force de dissuasion américaine fait plier bagage aux entreprises françaises implantées dans le pays.

On est loin de l’optimisme affiché par les 150 entrepreneurs français qui s’étaient envolés pour Téhéran en septembre 2015, quelques semaines après la signature de l’accord sur le nucléaire iranien.

À l’époque, les entreprises françaises étaient venues en force pour conquérir ce marché de 80 millions d’habitants.

« Je me souviens quand les entreprises ont décidé d’aller en Iran, personne n’aurait imaginé, pas un seul expert, pas un seul politique, qu’il y aurait un risque de détricotage de l’accord sur le nucléaire iranien. Quand ils y sont allés, il fallait y aller parce que c’était l’opportunité du moment, personne n’aurait pu prévoir ce qu’il s’est passé », se souvient Christopher Dembik, économiste chez Saxo Bank, contacté par MEE.

« À nous Français de nous ruer et de ne pas perdre de temps » en Iran, avait même déclaré le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF) Pierre Gattaz en janvier 2016 lors de la visite du président iranien Hassan Rohani au siège de l’organisation patronale.

Trois ans plus tard, ce n’est pas le jackpot pour les entreprises françaises, mais de beaux contrats ont été conclus.

Total a notamment signé en 2017 un accord de 4,8 milliards de dollars pour développer South Pars, le plus grand gisement de gaz naturel du monde.

PSA s’est associé avec les deux principaux constructeurs iraniens Khodro et Saipa pour fabriquer des Peugeot à Téhéran et des Citroën à Kashan. L’an dernier, le groupe a vendu 444 600 véhicules, soit une part de marché de 30 %.

Le constructeur Renault s’est également bien implanté sur le marché automobile iranien avec 160 000 ventes en 2017. Airbus a quant à lui signé un contrat de 17,5 milliards d’euros pour la livraison d’une centaine d’appareils. Reste à savoir si les avions seront un jour livrés.

La décision américaine de se retirer de l’accord sur le nucléaire rebat toutes les cartes. Les États-Unis ont fixé un ultimatum aux entreprises françaises. Si elles décident de rester en Iran, les conséquences pourraient être désastreuses.

 

Une justice américaine surpuissante

Car aucune entreprise ne fait le poids face à l’arsenal juridique américain. Dès que les États-unis décident de sanctionner un pays, par un embargo notamment, ils peuvent s’attaquer à tout ceux qui commercent avec le pays en question.

Ils peuvent directement condamner grâce aux sanctions primaires toutes les entités considérées comme « US person » : citoyens américains, sociétés américaines mais également filiales étrangères implantées aux États-unis.

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