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La fabrique de l’aliénation

Le 9 mars 2015, invité au micro d’Europe 1, le philosophe Michel Onfray déclarait : « Si être de gauche, c’est croire qu’on lutte contre l’illettrisme en mettant des tablettes à l’école, je ne suis pas de gauche, c’est sûr ». En prononçant cette phrase – apparemment anodine –, l’auteur de Politique du rebelle ne se doutait probablement pas des retombées idéologiques que sa prise de position allait engager.

 

Le fait est qu’une telle manifestation de « perplexité » à l’égard de l’introduction des derniers gadgets de la technologie capitaliste à l’école n’allait pas seulement rapporter à Onfray la disgrâce des émules de la modernité (résolument « de gauche ») qui peuplent l’essentiel de la caste médiatique. Elle allait surtout – par un effet domino – lui valoir d’être relégué, de façon plus ou moins tacite, au rang des obscurs intellectuels « néo-réactionnaires » (forcément « de droite »), dont la prose n’aurait pour résultat que l’inquiétante et redoutable montée des extrêmes. Un tel refus du « progrès » et de la prodigieuse « marche en avant » de nos sociétés ne revient-il pas, en effet, à se faire le relais objectif des thèses les plus « conservatrices » et « rétrogrades », contre lesquelles tout esprit de gauche devrait normalement s’élever ?

 

Le dogme libéral du progrès

Au-delà de la dimension anecdotique, on trouvera dans ce petit événement radiophonique une illustration particulièrement adaptée des mécanismes ordinaires de la domination idéologique, par laquelle le Système trouve encore le moyen de se maintenir en existence. Car le péché d’Onfray ne fut pas seulement d’exprimer publiquement son « rejet » des politiques actuellement menées par nos gouvernements (ce qui, en tant que posture formelle, reste dans le cadre des modes de contestation autorisés) ; il fut, de manière bien plus grave, de mettre explicitement en doute le dogme libéral du progrès, sur lequel repose désormais tout entier le crédit symbolique de la gauche contemporaine et, à travers elle, des valeurs de « liberté » et de « démocratie ».

Ce n’est qu’au prisme de ce dogme idéologique de la gauche et de l’extrême gauche contemporaines que la remarque d’Onfray sur l’usage des tablettes numériques à l’école peut acquérir sa portée politique véritable. Parler de « dogme » pour désigner la vulgate progressiste diffusée continuellement sur les ondes du capitalisme planétaire pourrait apparaître aux yeux de certains comme excessif, tant les mirages du progrès sont aujourd’hui visibles et reconnaissables par tous – ne serait-ce que par l’ampleur du problème écologique. C’est pourtant bien de dogme qu’il convient de parler, dès lors qu’il s’agit de qualifier l’impossibilité psychologique – ou le refus a priori – d’envisager comme pertinent ou potentiellement juste un énoncé qui contredirait directement les présupposés inconscients de la pensée à laquelle on adhère. Or, comme l’ « expérience Onfray » tend à nous l’indiquer – et comme le philosophe Jean-Claude Michéa le formulait déjà en 2011 –, le dogme de la gauche contemporaine présente ceci de particulier qu’il interdit à l’homme de concevoir ou d’imaginer « que sur tel ou tel aspect de l’existence collective, les choses aient pu aller mieux avant » [1]. Car, dans ce cas, il lui faudrait admettre comme théoriquement possible le fait que l’homme occidental du XXIe siècle – celui pour lequel la location d’un utérus ou la vente d’organes par correspondance compteront bientôt parmi les nouvelles « possibilités » offertes par la modernité – puisse ne pas constituer le modèle civilisationnel accompli de l’histoire des peuples.

 

L’École techno-libérale

C’est cette interdiction fondatrice du progressiste libéral de porter à l’examen le sens profond du processus de « modernisation » de nos sociétés – et la critique de la logique de marchandisation qui lui correspond – qui permet le mieux de comprendre la frénésie médiatique que ne manque pas de soulever, de nos jours, toute critique adressée à l’encontre de l’École techno-libérale, dernier avatar en date de la colonisation capitaliste de nos existences. Une école à laquelle reviendra désormais la formation du citoyen « moderne », « autonome » et « connecté », la distribution gratuite de tablettes numériques à tous les collégiens ne représentant pas autre chose, sous ce point de vue, que la marque de l’extension au secteur de l’enseignement du mouvement atomisateur et dématérialisateur propre à nos sociétés.

Les exigences culturelles du capitalisme marchand (pour lequel tout désir humain doit impérativement trouver son point de concrétisation dans la jouissance stérile immédiate) ayant rendu vaine et dérisoire toute tentative du sujet de s’élever au-delà de sa condition d’être « corporel » et « sensuel », l’École publique ne pouvait, tôt ou tard, que devenir la cible privilégiée de tous ceux pour qui sa mission historique – celle de faire accéder l’élève au statut de sujet critique et conscient – représente d’abord un obstacle à abattre. En apprenant à l’enfant l’art de s’élever par la connaissance – l’esprit représentant, dans toutes les civilisations, la propriété spécifiante de l’humanité, par opposition à la prédominance animale de l’ « instinct » –, l’enseignement traditionnel risquait bien, en effet, de contrarier l’indispensable travail de désymbolisation des peuples, garantie de leur assujettissement croissant au modèle du consommateur passif.

En disqualifiant ce rôle fondamental d’ « hominisation » de l’enfant par l’ascension au savoir et à la culture (rappelons que la skholè des Grecs signifiait avant tout le retrait de l’élève hors des contraintes matérielles du monde extérieur, rendant possible l’exercice de la pensée), l’École techno-libérale allait, au moins, avoir le mérite de mettre en pleine lumière les lignes de force du programme capitaliste planétaire : la neutralisation du savoir élémentaire et de toute modalité d’élévation spirituelle comme moyen d’aliénation des consciences au règne de la Marchandise.

 

La formation au monde moderne

Rien d’étonnant, à ce compte-là, que tout regard critique posé sur la « révolution numérique » aujourd’hui en cours dans l’institution scolaire puisse désormais faire l’objet d’une véritable campagne de dénigrement. En refusant d’envisager comme un « progrès » ce qui, en pratique, participe de la modélisation des esprits sur le format des nouvelles technologies de la « communication » – laquelle obéit, comme on le sait, à la fugitive et toute-puissante loi du clic –, les détracteurs de l’École techno-libérale comme Onfray font évidemment bien davantage qu’exprimer leur attachement « nostalgique » à l’école de leur enfance (ce qui, dans le cas d’Onfray, demeure assez peu réaliste). Ils font valoir, de façon beaucoup plus sérieuse, la contradiction à l’oeuvre dans les politiques « de gauche » actuellement menées, qui situent dans la promotion de la soumission aux règles pulsionnelles de l’idéologie Web-libérale l’essence du combat pour la « liberté » et l’ « émancipation ».

Insinuer que l’École devrait être le lieu de la transmission des savoirs plutôt que celui de la formation au monde moderne (selon le clivage qui fonde la distinction réelle entre « instruction publique » et « éducation nationale ») reviendrait ainsi, selon certains, à prendre exemple sur un « avant » (l’apprentissage élémentaire de la lecture, de l’écriture et du calcul, par exemple), dont on ne sait que trop à quelles issues « totalitaires » celui-ci ne peut qu’aboutir. Reposant sur le principe exclusif de l’ « auto-apprentissage » (selon lequel l’élève est désormais appelé à devenir « acteur de sa formation »), l’École aura désormais à cœur d’ « initier » les élèves aux « compétences » et « savoir-êtres » qui définissent la bonne conduite du citoyen-consommateur libéral. Celle par laquelle le monde de l’individu est progressivement sommé de se fragmenter en fenêtres informatiques (d’où le phénomène, de plus en plus répandu, d’ « anxiété sociale » observable parmi les jeunes générations) et en séquences brèves ‒ on connaît, à titre d’emblème, l’inquiétant succès du phénomène Snapchat ‒, conformément au vœu libéral de réduction du taux de mentalité, condition nécessaire de la consécration du règne universel de la Marchandise.

 

La réduction du sens au signe

L’abandon programmé par l’École dite « républicaine » de sa mission historique d’instruire les élèves – un esprit libre étant d’abord un esprit qui sait (puisque seul celui qui sait n’est pas condamné à croire) – peut facilement se donner à lire, sous ce point de vue, comme le résultat mécanique de son rejet simultané de toute notion d’ « autorité » ou de « hiérarchie », admettre la supériorité du savoir de l’enseignant sur celui de l’élève relevant déjà, à notre époque, d’une dangereuse propension au « totalitarisme » et à l’ « élitisme » (quand bien même celle-ci serait la condition nécessaire de tout apprentissage et, par suite, de tout accès à la condition de sujet critique).

Penser que la généralisation des tablettes numériques à l’école pourrait contribuer à une amélioration de la maîtrise par les élèves des savoirs et de la culture – sous le prétexte usurpateur que le nombre illimité d’informations accessibles à partir des objets de la technologie moderne devrait avoir pour conséquence un progrès mécanique des connaissances – participe évidemment d’une vision naïve. Car, outre qu’elle situe dans la quantité le critère exclusif du « succès » de l’apprentissage – quand un enseignant ou un parent d’élève constate chaque jour combien la quantité peut gouverner au détriment de la qualité –, une telle conception omet de voir qu’il y a dans la constitution même du support numérique (à savoir : un écran formant un intermédiaire entre le sujet apprenant et l’objet appris) un obstacle majeur aux promesses qu’on lui prête. Ayant parfaitement assimilé les conclusions du philosophe des médias canadien Marshall McLuhan – pour lequel « le message », c’est, d’abord et avant tout, le « medium » (voulant dire par là, à la suite d’Orwell, que le support d’expression d’une pensée détermine en grande partie le contenu exprimé, comme suffit à le démontrer la moindre lecture d’une conversation SMS) –, l’École techno-libérale aura accompli cette étape majeure dans la course à l’aliénation des esprits qu’est la réduction du sens au signe. Soit, pour le dire autrement, une pensée appauvrie par les structures a priori d’émission et de réception du sens (le fameux tandem like/dislike suffisant ici à résumer notre propos).

 

Résistance à l’atomisation de notre société

Ainsi, il est certain qu’aucune compréhension cohérente et systématique du processus de « modernisation » de l’École ne pourra être prétendue aussi longtemps qu’on l’isolera du mouvement idéologique général d’aliénation des esprits auquel le libéralisme aspire originairement. Une subversion radicale de la hiérarchie symbolique admise et valorisée par toutes les civilisations historiques – dans la mesure où elle constitue, précisément, la condition même de la civilisation –, qui ne peut faire se maintenir la « démocratie des corps » que par la règne impitoyable d’une dictature des âmes.

On se souvient que le philosophe Michel Clouscard avait défini la phase actuelle du capitalisme par le mot de « séduction ». On précisera utilement, pour compléter, que le mot « séduction » désigne étymologiquement le fait de « détourner », d’ « induire en erreur » – ainsi que le sous-entend celui qui confesse s’être laissé séduire. La séduction ainsi comprise (comme pouvoir de diversion, rendue possible par l’incontournable divertissement) peut alors apparaître pour ce qu’elle est : la capacité de rendre l’individu consentant à son propre asservissement – soit la forme ultime et achevée de l’aliénation humaine.

Onfray aura ainsi sans doute compris, depuis cette exemplaire saillie radiophonique, qu’en produisant une critique visant toute mesure participant du processus général de modernisation (ou d’ « atomisation ») de nos sociétés, on ne porte pas seulement offense à un faisceau d’idées en vogue ; on heurte de plein fouet le char idéologique libéral, dont la trajectoire ne saurait être déviée par aucun esprit perturbateur. Fût-il « de gauche ». Ce n’est pas rien, camarade Onfray, de s’en prendre à une armée !

Charles Robin
(Article initialement paru dans le numéro 72 de Rébellion)

Notes

[1] Jean-Claude Michéa, Le Complexe d’Orphée. La gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès, Climats, 2011, pp. 14-15.

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11 Commentaires

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  • #1815312
    Le 8 octobre 2017 à 14:35 par Juju
    La fabrique de l’aliénation

    Tellement choquant, inquiétant, et pourtant si vrai. Cet article est une merveille.

     

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    • #1815432
      Le Octobre 2017 à 18:54 par Pamfli
      La fabrique de l’aliénation

      Le numérique est une perversion élitiste totale : les très bons élèves disposent d’un outil supplémentaire pour se former, se cultiver,… : pour eux c’est un formidable accélérateur complémentaire, ils écrivent encore plus de SMS donc écrivent plus dans un bon français, voire en anglais également.
      Par contre pour ceux qui suivent moins, moins portés sur l’effort, le travail et bien ils l’utilisent pour jouer et ou naviguer sur des conneries du net comme le porno (dont la surconsommation rend totalement con voir l’étude de l’Institut Max Planck) bref ils travaillent encore moins, c’est le capitalisme de la séduction, de la pornographie, du trop de masturbation qui rend con comme un gland.
      Le numérique creuse la fracture culturelle : merci la gôche !

       
  • #1815322
    Le 8 octobre 2017 à 14:59 par éléonore
    La fabrique de l’aliénation

    Et quand les armées de larbins ne sauront vraiment plus rien foutre, qu’est-ce que deviendront ceux qui les dominent et tous les parasites qui se nourrissent sur leurs dos... ?

     

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    • #1815911
      Le Octobre 2017 à 14:22 par hunter
      La fabrique de l’aliénation

      Ils continueront à régner, car ils auront remplacé les larbins biologiques dégénérés, par des androïdes cybernétiques multi-tâches (en particulier celle d’éliminer la plèbe via des bonnes rafales de ci de là), donc tout va bien !

      Il faut que tout change, pour que rien ne change !

      Réécouter Francis Cousin quand il explique qu’on remplace 1 yankee par trois chinois, et 1 yankee par deux femmes ;
      corollaire : remplacer 1 local par 10 migrants, qu’on remplacera ensuite par une seule machine !
      Adishatz

      H/

       
  • #1815334
    Le 8 octobre 2017 à 15:25 par Bisimilaye
    La fabrique de l’aliénation

    Je ne vais pas pleurer sur Onfray qui va bientôt subir le bannissement que connaît Dieudonné, Dieudonné qu’il a tant décrié par le passé.

     

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  • #1815347
    Le 8 octobre 2017 à 15:55 par Gilbert
    La fabrique de l’aliénation

    Il faut croire au clivage d-g (créé au XVIIIe siècle), personnellement je préfère celui de classe sociale qui a toujours été signifiant.
    Sinon ce philosophe n’est qu’une buse, d’ailleurs les sciences humaines ou molles m’ennuient, c’est du blabla inutile qui pourrait aisément être remplacé par un autre .

     

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  • #1815363
    Le 8 octobre 2017 à 16:25 par mondialisto-sceptique
    La fabrique de l’aliénation

    Pour commencer par le petit bout de la lorgnette (quoique) : à qui l’éducation nationale, donc l’état, va t-elle acheter toutes ces tablettes ? A une entreprise française ?

    Article intéressant par ailleurs, mais je ne partage pas le point de vue de C. Robin selon lequel « [la mission de] l’École publique (...) était celle de faire accéder l’élève au statut de sujet critique et conscient » et qui me semble encore trop près du baratin gauchisant des pédagogistes responsables de la dégringolade de l’Ecole. Un des problèmes majeurs du modèle actuel n’est pas tant qu’il ne fabrique pas des “sujets critiques et conscients” mais d’abord qu’il tend à évacuer toute forme d’intérêt national, de façon directe (propagande droit de l’hommiste, enseignement de l’histoire catastrophique) ou indirecte (affaiblissement dans les sciences dures que nous risquons de payer, par ex. au niveau de nos ingénieurs, via une dépendance étrangère de plus en plus grande).
    L’enseignement, disons de la première moitié du XXeme siècle, dans un contexte différent certes et que je fantasme peut-être, avait à mon avis pour but numéro un de former des citoyens utiles à la nation française. Tant mieux si au passage elle permettait une certaine émancipation, sociale ou intellectuelle, mais surtout elle était nationale et pas anti-nationale ou a-nationale.

     

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  • #1815402
    Le 8 octobre 2017 à 17:55 par Culturovore
    La fabrique de l’aliénation

    Très bel article qui rejoint l’initiative prônée par les mondialistes de l’Etat profond américain d’abêtir les masses pour mieux les asservir en commençant par la base : la destruction de l’éducation par la destructuration des méthodes d’enseignement. L’objectif étant bien d’enlever tout esprit critique, capacité de penser, et surout de penser par soi-même.

    C’est le programme Global Education 2000 prôné par Hillary Clinton dans ses emails mis à jour par Wikileaks, dans lequel elle dit bien que la finalité de l’école qu’ils sont entrain de mettre en place est de rendre l’homme bête et servile, pour traduire ses termes. Une étape nécessaire à la mise en place de leur Nouvel Ordre Mondial.

     

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  • #1815526
    Le 8 octobre 2017 à 21:16 par Jean au fond à côté du radiateur
    La fabrique de l’aliénation

    La question est mal posé . Si le problème de l’instruction des jeunes êtres en devenir est crucial , la ramener sur le terrain de la scolastique pour un objectif de dépassement fumeux de notre condition corporel et sensuel est une erreur fondamentale. Nous sommes essentiellement des êtres corporels et sensuels et la question de dépasser cette condition est illusoire ou suicidaire et feras de nous des impuissant en puissance , s’est précisément où nous mène le système capitaliste qui virtualisé et idéalise toute les relations humaine .
    Il ne s’agit pas de dépasser se qui fait que nous sommes se que nous sommes mais d’en prendre pleinement conscience afin non de faire tourner sur place notre petite machine à penser mais d’élever a l’infini la qualité de nos relations homme/nature
    , homme /femme et homme/homme . Savoir compter , savoir lire , savoir écrire n’est pas decisif dans le processus de prise conscience , les machine le fond très bien et mieux que nous . Seul la compréhension du mouvement réelle qui se transmet par la pratique et la parole est salutaire et inatteignable par une machine .
    Du tableau noir à la tablette tactile , pas de différence décisive sur le fond, s’est la suite logique , le niveau supérieur .Dépassé le voile des apparences que le monde marchand a posé sur le monde pour prendre pleinement possession de nos vie peux passer par tout les vecteurs de communication que le capital à créé pour l’etailler .
    L’école est une aliénation , mon cul sans rappel encore .

     

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  • #1815705
    Le 9 octobre 2017 à 09:51 par coyoterevolte
    La fabrique de l’aliénation

    Les tablettes sont remplies d’une énorme quantité d’informations mais ceux qui ont fait les tablettes avaient pour principal tâche d’organiser ces informations d’où le nom d’ordinateur.
    L’organisation des données engendre les tablettes mais les tablettes n’engendrent pas l’organisation des données dans le cerveau des enfants.
    Autre chose : la technique du gavage pour les oies est équivalent au bug de l’ordinateur qui n’arrive plus à traiter dans l’ordre les opérations. Appliqué aux humains, ceux-ci deviennent des oies avec cerveau en bug. La profusion d’informations déconnectées les unes des autres est une méthode usuelle pour faire bugger le pékin moyen, pour l’empêcher d’organiser dans son cerveau les idées de telle sorte qu’elles ne requièrent pas beaucoup de mémoires. Tiens, c’est aussi le boulot de ceux qui font les tablettes. Pourquoi nous empêcher de pratiquer l’organisation des données qui ont créé l’objet supposément merveilleux et optimal. L’absurdité et la malveillance sont manifestes. Aux livres, camarades.

     

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  • #1816052
    Le 9 octobre 2017 à 18:56 par Quelqu’un
    La fabrique de l’aliénation

    Finalement le seul argument véritable contre les tablettes dans cet article c’est celui du medium, et pas des moindres je vous l’accorde. Mais on aurait pu en invoquer tellement d’autres : individualisation des enfants, l’attention portée par l’enfant à son environnement devient minime, risques de dépendance, éducation robotisée qui, qui sait, façonnera peut-être un esprit rigide et robotisé, et qui quoi qu’il arrive, sera moins efficace qu’un enseignant humain, interactions sociales moins présentes, etc...

     

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