Egalité et Réconciliation
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Vous l’aurez dans les noix de ... Co-Co bonds !

par Maurice Gendre

Alors que la planète entière s’extasie devant le cliché "photoshopé" du faux cadavre de l’agent CIA Tim Osman (plus connu sous le nom de Ben Laden) et se réjouit à l’avance du futur triomphe électoral du président David Palmer alias Barack Obama (Barry Soetoro pour les intimes), nos amis les banquiers, ces philanthropes que la galaxie nous envie, poursuivent sans relâche leur œuvre de bienfaisance.

Alors que "Helicopter Ben" Bernanke prépare en toute quiétude un nouveau quantitative easing (QE) ou "assouplissement quantitatif" - en clair faire tourner encore un peu plus vite la planche à billets électronique (si tant est que cela soit encore possible) - d’autres banksters plus discrets inventent de nouveaux joujoux.

Le dernier en date : les "Co-Co bonds" (1). Les "Co-Co" qui sont décrits par quelques rois de la finance de cette façon : "Les Co-Co : pan-pan dans le cu-cul !" (véridique, ceci n’est pas une plaisanterie).

Lors d’un récent colloque organisé à Paris, Olivier Delamarche, président de Platinium Gestion, a mis en garde contre ces "convertible contingents" (Co-Co), des produits comparables aux barrer reverse convertibles (BRC).

"Les Co-Co bonds constituent dans les faits une obligation perpétuelle à des taux de 9% par exemple, soit un taux de faillite", explique Olivier Delamarche. Et le même d’ajouter : "Des ratios sont à respecter, et si on y parvient pas, on passe d’obligataire à actionnaire automatiquement sans que l’on vous demande votre avis et sans vote !".

Et toujours Olivier Delamarche de traduire plus crûment la combine : "Si on émet à 9%, on peut se douter qu’on est déjà très limite sur les ratios et qu’on va rencontrer de grandes difficultés pour y faire face. Donc il est probable de devoir engager une augmentation de capital qui va vous "diluer" et faire baisser le cours...".

Précision utile : les banquiers perçoivent de substantielles commissions lorsqu’ils parviennent (sans aucune difficulté visiblement) à refourguer ce nouveau type de produits "sophistiqués".

La grande farce macabre continue donc. Sans aucune limite.

(1) Les contingent convertible bonds (CoCo bonds) sont des obligations convertibles dont la conversion est subordonnée à la réalisation d’une condition fixée par contrat (contingency). Dans ce contexte, le mot condition désigne la survenance d’un événement futur incertain (contingency event). Si la condition se réalise, la conversion s’opère conformément aux conditions d’emprunt, après notification par l’entité émettrice. (D’après PricewaterhouseCoopers, PwC d’avril 2011.

 
 






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1 Commentaire

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  • #14177
    Le 9 mai 2011 à 17:37 par Léonidas Durandal
    Vous l’aurez dans les noix de ... Co-Co bonds !

    Peut-être pour ceux qui sont un peu moins "techniciens", une vulgarisation plus poussée... si je comprends bien :

    Une entreprise souscrit un emprunt, vous investissez votre argent dedans l’emprunt, si l’entreprise n’atteint pas 9% de rentabilité alors votre investissement est transformé en parts d’entreprises (actions).
    De votre côté : vous passez automatiquement d’investisseur à celui de propriétaire (si la boîte fait faillite ou si son cours baisse, vous perdez votre argent ou vous financez des "citrons" comme disent les Américains)

    Du côté de l’entreprise : vous transformez votre dette en capital social. Vous maquillez donc vos résultats en faisant baisser la part d’emprunt au sein de votre bilan comptable. En cas de difficultés, le cours de votre action devrait augmenter de manière factice et alors même que vous n’atteignez pas vos objectifs ! Il pourrait donc s’ensuivre des faillites en série au moment où on s’apercevra du maquillage comptable (au moment où la bulle éclatera).

    L’intérêt économique : permettre à des entreprises non rentables de survivre, ou de cacher leurs résultats... sur le compte des gogos qui auront investi dans ce genre d’emprunt, les gogos qui par définition sont souvent les plus mal informés.

    Ce processus nuit donc à la libre concurrence et à la libre information... mais où est le concept si cher de nos libéraux en la concurrence pure et parfaite !

     

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