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L’Irlande envisage de filtrer le Web

Des documents obtenus par l’organisation Digital rights Ireland montrent que l’Irlande envisage la mise en place d’un système de filtrage du Web, mais les contours du projets sont encore mal connus.

Digital rights Ireland avait effectué en mars une demande d’accès à tous les documents du ministère de la justice évoquant un filtrage d’Internet. En Irlande, tout citoyen peut demander à accéder à n’importe quel document édité par l’Etat ou une administration, en vertu du Freedom of information Act. En cas de refus, l’administration doit motiver sa décision, et fournir la liste des documents auxquels elle a refusé l’accès.

La liste des documents auxquels les militants de Digital rights Ireland n’ont pas pu accéder est en soi révélatrice : longue de huit pages, elle montre que le ministère de la justice s’est longuement penché sur les tentatives de filtrage expérimentées en Australie et en Nouvelle-Zélande, mais aussi que le ministère a d’ores et déjà lancé des pistes pour une éventuelle mise en place d’un filtrage en Irlande.

Parmi les documents listés figurent par exemple les comptes rendus de rencontres avec Vodaphone et l’opérateur 3 concernant la mise en place de filtres, ou encore le compte rendu d’une rencontre sur le même sujet avec la Garda, la police irlandaise.

La majorité des documents évoquent le filtrage des sites pédopornographiques, mais un courriel envoyé aux services chargés du contrôle des casinos et des jeux d’argent laisse entendre que l’Irlande pourrait également s’intéresser au filtrage des sites de jeu en ligne, adopté par les députés français début avril et dénoncé par les associations de défense des internautes.

Le ministère de la justice n’a pour l’instant ni confirmé ni infirmé l’existence d’un projet de filtrage. L’Australie, qui expérimente un système de filtrage de tous les contenus illégaux et interdits aux mineurs (pédopornographie, mais aussi pornographie ou contenus violents), a été ajoutée cette année à la liste des "pays sous surveillance" établie par l’ONG Reporters sans frontières.