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Bobard d’État

Version officielle - Ces derniers jours la médiasphère diffuse à l’attention du grand public une information dont la précision semble admirable compte tenu de la conjoncture : la crise économique « provoquée par le Covid-19 » se traduit, début avril 2020, par une baisse du PIB (produit intérieur brut) français comprise entre 6 et 10 %. Fichtre ! Décidément, l’élite de notre pays, même confrontée à une situation inédite, pullule d’experts capables des analyses les plus pointues.

 

Déterminer avec une telle exactitude un pourcentage de perte dans un contexte aussi chaotique, relève d’une performance dont seuls des génies comme notre ministre de l’Économie peuvent se prévaloir. C’est extrêmement rassurant, on se dit qu’entre les mains de spécialistes aussi visionnaires, aucun risque n’existe de voir la situation se dégrader à l’extrême puis d’échapper à tout contrôle.

Non, là c’est du solide, du fiable : ces messieurs nous disent que nous allons perdre beaucoup, mais à des hauteurs encore maîtrisables, réparables, pour peu, bien entendu, que le bon peuple s’échine à bosser jusqu’à soixante heures par semaine pour des salaires malingres pendant une durée impossible à déterminer… Certes, il est fâcheux de devoir demander plus d’efforts à la populace déjà pressurisée à outrance depuis la fin des années 1970, mais que voulez vous, c’est le prix à payer pour maintenir le système en place (dont on nous dit depuis l’enfance que c’est « le plus mauvais, à l’exception de tous les autres », et autres sentences cyniques présentées comme indiscutables).

D’où l’histoire à dormir debout que l’on nous raconte en boucle : la crise économique actuelle, causée par une pandémie impossible à prévoir, va se traduire en France par une récession d’environ 10 % du PIB, laquelle ne pourra être surmontée qu’au prix d’efforts supplémentaires de la part des serfs de la République, c’est-à-dire vous et moi.

 

Contestation

Évidemment, il faut s’attendre à voir contredire cette affirmation par les habituels esprits chagrins, infestant les rangs des Gaulois réfractaires. Car pour tous ceux que faillite, perte d’emploi, dégradation soudaine du niveau de vie et autres bonheurs des temps modernes vont frapper de plein fouet, cette baisse du PIB pouvant sembler contrôlable « sur le papier » va concrètement se traduire par du sang et des larmes.

En réalité, personne ne sait rien, aucun analyste sérieux ne se risquerait à faire la moindre prévision concernant les chiffres à venir, surtout au moment où monsieur le président de la République vient d’annoncer le prolongement jusqu’au 11 mai 2020 de notre incarcération à domicile.

Même si une reprise de l’activité normale était décrétée dès demain, les dégâts infligés à l’économie productive populaire auraient déjà des conséquences dramatiques.

La prolongation de ce blocage irrationnel va achever toutes les petites structures déjà durement éprouvées par des années de vaches maigres, dont le mois écoulé a été la mortifère apothéose.

C’est pourquoi il convient de ne pas se voiler la face :

Le PIB français ne va pas subir une régression limitée à 6 ou 10 %.

Nous assistons à un écroulement général encore bien plus grave.

 

Réalité de terrain

Ce qui se joue actuellement, pendant qu’on nous bourre le mou avec des faux chiffres, des paroles d’experts bidon et des projections calculées au doigt mouillé, c’est la destruction pure et simple de tout ce que nous avons bâti depuis 40 ans.

Pour s’en convaincre, il suffit d’une simple enquête de terrain, consistant en l’occurrence à consulter quelques petits chefs d’entreprises, commerçants, artisans et autres libéraux, tous ces gens dont le travail acharné durant ces dernières décennies à permis de ralentir autant que possible l’inéducable déconfiture du tissu économique français.

Les réponses collectées auprès d’un échantillon d’une trentaine de professionnels répartis sur le territoire, font froid dans le dos car elles révèlent crûment une baisse du chiffre d’affaires global comprise entre -70 et -100 % ...

Même si les assureurs, informaticiens, gestionnaires de patrimoines et autres activités prospérant grâce à une clientèle aisée, semblent avoir assez bien résisté à ce premier mois de détention généralisée, des pans entiers de la production populaire sont déjà dans le rouge foncé : restauration, hôtellerie, tourisme, soins médicaux ou paramédicaux, artisanat, réparation et dépannage auto… En fait, tous les commerces « non essentiels », clé de voûte financière de notre société de loisirs, ont subi depuis le 17 mars 2020 un fort ralentissement, voire un arrêt brutal et total de leurs recettes.

Quand on connaît le poids réel des TPE et PME, représentant 99,8 % des unités de production de ce pays, il est impossible de croire que leur asphyxie en cours, prévue pour durer au moins jusqu’au 11 mai, par la grâce du pouvoir en place, se limitera à la régression annoncée par monsieur Le Maire et les médias aux ordres. L’avalanche des dépôts de bilan à laquelle nous allons assister va dépasser de très loin les projections officielles les plus pessimistes, personne n’a idée de l’ampleur de la catastrophe « en marche ».

 

Conclusion :

Une fois de plus, on nous mène en bateau, on nous berce avec des comptines pour enfants, en espérant nous rassurer assez pour nous convaincre de laisser les commandes aux artistes qui nous ont plongés dans cette panade : tout en contractant une dette colossale de 2500 milliards d’euros, dont on peut constater qu’elle n’a pas servi à équiper les hôpitaux, les têtes pensantes présidant à nos destinées ont ravagé les acquis sociaux, détruit l’industrie et prouvé à maintes reprises leur incompétence.

Mais cela ne les empêche pas aujourd’hui d’annoncer des pourcentages, de nous donner doctement des leçons de gestion, comme si nous étions encore enclins à suivre aveuglément ces véritables orfèvres du mensonge dont l’immoralité n’a d’égale que la cupidité…

Cette situation était déjà insupportable, comme l’ont bien démontré les 15 mois de Gilets jaunes, mais cela sera bien pire lorsque le remboursement des dépenses envisagées pour sauver ce système putréfié s’ajoutera à la dette actuelle.

Si on les laisse faire, ceux dont les incessantes magouilles ont conduit la France au bord d’un gouffre sans fond vont continuer à manœuvrer pour leurs propres intérêts au détriment de la logique, du bon sens et de l’intérêt général. Le savoir sans réagir, donnerait raison au général de Gaulle qui nous traitait de veaux, tout en nous condamnant à l’esclavage au sein d’un univers techno-carcéral qu’aucun être humain sain d’esprit ne peut envisager sans frémir de dégoût.

Éric Sancery

 


 

 

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54 Commentaires

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  • #2437649
    Le 17 avril 2020 à 10:29 par Pépé le Moko
    Bobard d’État

    " Bobard d’État "

    Quel grossier pléonasme !!!

    Là ... c’est du lourd ...

     

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  • #2437664
    Le 17 avril 2020 à 10:44 par Sanmonto
    Bobard d’État

    Tout est une question de point de vue, en tant que fonctionnaire (en soit disant télétravail), mon salaire reste le même et une prime est même envisagée. Vouloir être indépendant, c’est accepter le risque de cette situation.

     

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    • #2438091
      Le Avril 2020 à 15:47 par moi aussi
      Bobard d’État

      Cher ami,
      Je suis fonctionnaire aussi, d’Etat. En effet salaire inchangé et prime probable. Mais croire que nous allons être protégé "le jour d’après" c’est typique de l’esprit étriqué de notre caste, obèse mentalement et nombriliste à l’extrême. Et être massivement syndiqué ne changera rien du tout. Bon courage pour le réveil...
      Cordialement.

       
    • #2438657
      Le Avril 2020 à 00:11 par Eric
      Bobard d’État

      En effet @moi aussi. Ce côté « après moi, le déluge ! » est déplorable.

       
    • #2439842
      Le Avril 2020 à 07:54 par Lonewolf
      Bobard d’État

      Et quand la moitié de nos PME/TPE qui représentent 98% de l’économie française dans le privé vont mettre bientôt la clef sous la porte qui continuera à financer les salaires des bureaucrates surnuméraires en France comme toi ???
      Les multinationales étrangères qui bénéficient d’exemptions ou d’abattements d’impôts conséquents en France ??
      Les grosses boites françaises qui ont toutes délocalisées leurs sièges sociaux en Irlande,au Luxembourg et dans tous les paradis fiscaux de la planète pour échapper à l’impôt ??
      Après treize années de racket fiscal la gestion de la crise du Covid a été le coup de grâce pour ma petite entreprise et je ne te souhaite pas par ricochet de faire partie de la prochaine charette de licenciements car dans la fonction publique les vampires qui nous dirigent vous feront à vous aussi de moins en moins de cadeau !!!
      PS : si je n’avais pas été aussi racketé de toutes parts j’aurais pu mettre assez de trésorerie pour repartir et continuer à rémunérer rien qu’avec mes impôts annuels un emploi de petit fonctionnaire,mais ce ne sera plus le cas demain...

       
  • #2437696
    Le 17 avril 2020 à 11:03 par La Boetie
    Bobard d’État

    « savoir sans réagir »

    Monsieur Sancery, vous savez donc quelles réactions proposez-vous ?

     

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  • #2437723
    Le 17 avril 2020 à 11:27 par Daggets
    Bobard d’État

    Ce qui va se passer est malheureusement facile a imaginer.

    Pour avoir été gérant d’entreprise pendant vingt ans, j’ai pu constater que l’on pouvait gérer celle ci tant... qu’il y avait de l’argent lié à l’activité.

    C’est la raison pour laquelle les banques ne financent que l’investissement, jamais les difficultés.

    Quand il n’y plus de cash flow, c’est que la clientèle a disparu, et, quoi que vous fassiez, c’est fichu.

    "Il n’y a pas d’argent magique" disait l’autre.

    C’est inexact, on en voit la démonstration aujourd’hui.

    Il y a l’argent que l’état emprunte, avec comme caution la totalité du peuple français, et qui permet de choisir les entreprises qui pourront vivre et celles qui devront mourir.

    Plutôt air France que Corsair, évidemment.

    Plutôt saint Gobain que Riou glass, bien entendu.

    Aucune grande entreprise ancienne n’aurait survécu aux deux guerres mondiales sans l’aide de l’état, qui s’est substitué aux clients, avec l’argument de la reconstruction.

    Mais Il n’y aura pas ce biais cette fois ci, non seulement il n’y a rien à reconstruire, mais au contraire, la plupart des infrastructures vont être désertées.

    Vous pourrez inonder air France de subventions, ça ne fera pas revenir les passagers, et il en sera de même dans toutes les activités.

    La libre entreprise, oui....tu as le droit d’essayer.

     

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  • #2437825
    Le 17 avril 2020 à 12:44 par zddzzz
    Bobard d’État

    Une bonne idée...15% de taxation de l’épargne au dessus de 30.000€...

     

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    • #2439845
      Le Avril 2020 à 08:02 par Gauthier Perlouze
      Bobard d’État

      Sur le moyen terme ce serait bien mieux d’arrêter de continuer d’arroser à coups de dizaines de milliards annuels des assoces bidons ou islamistes de nos banlieues pour y acheter la paix sociale...
      Couper les aides sociales/allocations familliales aux "migrants" et aux familles immigrées dans lesquelles personne ne bosse depuis des années serait aussi une excellente chose pour les finances françaises.

       
  • #2437873
    Le 17 avril 2020 à 13:13 par emilio
    Bobard d’État

    cher M. DAGGETS,
    Source banque mondiale 1,362 billion usd (2000) 2,778 (2018)
    Je suis d’accord avec vous sur le fait que nous sommes plus pauvres en 2020, mais la réalité est que nous avons été encore plus volé.
    J’aimerais avoir des avis, SVP, merci

     

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  • #2437903
    Le 17 avril 2020 à 13:36 par Aline
    Bobard d’État

    J’arrive de chez mon toubib,
    l’autre il est furax, il ne comprend pas le confinement chez nous.
    En Vendée, selon lui, 200 cas, 20 morts tous dans les 80 ans.

    Il en parle ouvertement à ses patients, ça commence à réfléchir et bouillonner.
    De toute façon le confinement est de moins en moins respecté, ça circule à fond et tous les parking des magasins ouverts sont pleins.

     

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  • #2437942
    Le 17 avril 2020 à 14:01 par Odisha
    Bobard d’État

    C’est sûr que l’industrie du tourisme qui s’est démocratisée après 1960, pâtit grandement de la crise financière aggravée par le virus. Cette crise sanitaire va aussi impacter le marché de la dissidence élargit, puisque soit le nouvel ordre mondial est souverain soit nous sommes dans l’après mondialisme et les priorités changent.

    On voit une prise de conscience et une entraide plus forte entre les pays, comme l’avait fait le tsunami de 2004 en Asie. Tout comme il y eut un changement d’orientation de parti politique à média d’information chez EeR après l’échec du FN aux élections, il doit y avoir aujourd’hui un recentrage sur les activités de formation et produits dérivés. Ce n’est pas difficile il y a la structure et l’expérience. Avec des partenariats, eg : Les contacts avec M. Casasnovas pourrait déboucher sur une nouvelle coopération.

     

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  • #2438236
    Le 17 avril 2020 à 17:28 par anonymous19
    Bobard d’État

    Un article qui sonne très juste.

    De toutes façons, la macroéconomie, ça a toujours été au doigt mouillé...

     

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  • #2438599
    Le 17 avril 2020 à 23:00 par Pierre
    Bobard d’État

    Venant appuyer l’analyse de M. Sancery.
    https://francais.rt.com/economie/74...

     

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