Egalité et Réconciliation
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Comment fait-on de l’histoire ?

Conférence de Marion Sigaut au Théâtre de la Main d’Or – Novembre 2015

Marion Sigaut explique la nature et la méthode du travail des historiens lors de l’Assemblée générale 2015 d’Egalité & Réconciliation au Théâtre de la Main d’Or.

 

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28 Commentaires

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  • #1406569
    Le 26 février 2016 à 23:03 par Hacène
    Comment fait-on de l’histoire ?

    À propos du doctorat. Avant l’instauration des thèses nouveau régime dans les années 1980, le titre de docteur ès lettres permettait de faire le distinguo entre le détenteur de celui-ci, ayant soutenu une thèse d’État, et l’universitaire ayant "uniquement" soutenu une thèse de 3e cycle (plus courte).
    Le doctorat d’État a été supprimé (trop élitiste, sans doute), mais le terme de docteur ès lettre est parfois encore employé : ça fait classe.
    On parlait et on parle toujours de docteur en histoire (simplement celui qui a soutenu une thèse de doctorat en histoire).

     

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    • #1406714
      Le Février 2016 à 09:13 par francky
      Comment fait-on de l’histoire ?

      En histoire je ne sais pas mais en sciences de gestion la thèse d’etat existe toujours et elle a d’autant plus de valeur qu’aujourd hui il existe un Doctorat Business in Administration qui est un 3eme cycle universitaire (thése d’université) que l’on fait en 3 ans, alors que la these d etat en sc de gestion se fait en 4 ans...

       
    • #1407541
      Le Février 2016 à 15:06 par francky
      Comment fait-on de l’histoire ?

      Le doctorat a été l’objet d’une réforme profonde en 1984, après laquelle ne subsiste qu’un unique doctorat correspondant au grade de docteur créé par le décret de 1808.
      Ce n est donc qu un retour au source....

       
      • #1407601
        Le Février 2016 à 16:58 par Hacène
        Comment fait-on de l’histoire ?

        Mettez des guillemets à votre première phrase, celle sans faute, puisque vous citez la source que je vous ai donnée et qui montre que vous aviez tort. Ce qui n’a rien d’infamant. Inutile, donc, de faire comme si elle allait dans votre sens. On peut se tromper.

         
  • #1406723
    Le 27 février 2016 à 09:25 par Patator65
    Comment fait-on de l’histoire ?

    Content d’avoir été présent à cette formation car c’était fort intéressant ! Merci Marion !

     

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  • #1406743
    Le 27 février 2016 à 10:06 par Pamfli
    Comment fait-on de l’histoire ?

    Me Sigaut sait transmettre sa passion : une personne essentielle dans ce mouvement, ses livres sont prioritaires, il me reste à commander puis à lire « La Mort du roi et les secrets de Saint-Fargeau ».
    Merci !

     

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  • #1406950
    Le 27 février 2016 à 15:12 par Lord Volde
    Comment fait-on de l’histoire ?

    S’il y a une différence significative entre l’opinion et l’information, peut-on conclure pour autant que l’information est plus solide que l’opinion ? La fiabilité des sources est une question primordiale quant à l’assurance de croire en l’exactitude ou au bien fondé de qu’elles expriment. La source n’est-elle pas le plus souvent une émanation de l’autorité publique qui délivre les accréditations, les titres, les agréments, les labels et tout ce qui relève de la légitimation d’une autorité à laquelle a été conférée des pouvoirs propres et des pouvoirs particuliers ou spéciaux déterminant les compétences et champs d’attribution : ratione matériae, ratione loci, ratione personae.

    La source se confond souvent à l’autorité légalement investie et reconnue telle qu’elle par l’autorité publique et politique.

    Vous êtes historienne de métier, vous pratiquez la matière en explorant, en examinant et en analysant toutes les données possibles traitant du sujet qui vous intéresse en particulier, et pourtant, vous n’êtes pas reconnue comme telle par l’autorité publique inclinant vos pairs à en faire de même.

    Même Wikipédia vous dénie la profession d’historienne en préférant y accoler celle d’écrivain. Votre troisième cycle d’étude approfondie en poche n’est pas à lui-seul suffisant pour vous assurer la garantie d’une reconnaissance irréfragable de la qualité professionnelle d’historienne dont le pendant est la possession d’un titre universitaire validant l’aboutissement d’un cursus quinquennal.

    Si les thèses que vos livres promeuvent déplaisent aux gardiens de l’ordre établi, alors la source que vous êtes, en regard de l’autorité publique légitime, change en s’érodant, et ce, au gré de ceux possédant les prérogatives de puissance publique.

    pour revenir au sujet de départ, à savoir la différence entre une opinion et une information, il n’y a guère de distinction, hormis celle d’où émane l’opinion qui devient, pour ainsi dire, par l’opération du saint-esprit (si je puis user abusivement de cette formulation incantatoire), l’information.

    Une opinion peut se révéler à l’issu d’un travail de longue haleine ayant nécessité des préalables telles que recherches documentaires, analyses fines des faits, comparaisons et analogies, voire téléologiques pour déboucher sur un exposé valant opinion.

    (suite...)

     

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    • #1408256
      Le Février 2016 à 16:10 par Lord Volde
      Comment fait-on de l’histoire ?

      Merci pour votre intervention, Claire COLOMBI.

      J’ai une haute estime à l’endroit de Marion SIGAUT que je regarde comme une personne probe, intelligente, courageuse, droite et relativement brillante. C’est une belle personne.

      C’est à l’évidence une passionnée de culture historique traquant méthodiquement la vérité avec une loupe et une bougie en décortiquant les archives, en sélectionnant parmi la somme de publications tout ce qui a trait au sujet de recherche intéressé, en examinant et en ordonnant les pièces du puzzle qui donneront lieu à un portrait ou à un paysage reflétant au plus près des constations établies une vérité historique passée aux fourches caudines de sa rigoureuse réflexion.

      Les exemples que vous offrez sont assez juste en soi, ce qui n’empêche pas de pousser Médor en dehors des sentiers battus.

      Si de prime abord, entre opinion et information, un hiatus les sépare, les deux notions peuvent se confondre en fonction du temps écoulé et du support véhiculé (vecteur).

      Prenons comme exemple, le cas d’une étude de pièces judiciaires se rapportant au procès des chauffeurs d’Orgères. Nous savons que le juge de paix d’Orgères, Armand-François FOUGERON, grand notable et propriétaire du château de Villeprévost, exécrait au plus haut point les vagabonds, les vas-nu-pieds, les pauvres et toute la gent misérable d’où qu’elle vienne et où qu’elle aille. Il allait jusqu’à enfermer dans la cave de son château la racaille de l’époque qu’il méprisait du haut de sa superbe et qu’il faisait parler en usant de la violence pour étayer ses convictions de magistrat instructeur.

      Si vous vous référez aux pièces judiciaires de l’affaire, y compris celles inhérentes au procès et aux jugements rendus, vous aurez en fin de course, in fine et pêle-mêle, un mélange d’opinions et d’informations, étant entendu que le son de cloche le plus fort et le plus prégnant restera du côté des hommes de loi.

      C’est en ce sens que j’émets des réserves quant à la différentiation que l’ont croit parfois faire entre opinion et information.

      Cet exemple est bien sûr transposable à d’autres champs d’activité humaine.

      Certaines affaires judiciaires archivées ont été préalablement expurgées des pièces dont l’examen témoignait des doutes quant à la sincérité des hommes de loi par lesquels la vérité est passée de vie à trépas.

       
  • #1406997
    Le 27 février 2016 à 16:18 par Lord Volde
    Comment fait-on de l’histoire ?

    A titre d’exemple, et il y en a flores, je peux citer l’apport des commissaires du gouvernement renommés rapporteurs publics en 2009 dont le rôle consiste justement à exprimer une opinion sur une question de droit, et plus largement, sur la perception qu’ils ont de la conclusion juridique qu’il faut donner d’une affaire opposant les parties en cause.

    "Le rapporteur public « expose publiquement, et en toute indépendance, son opinion sur les questions que présentent à juger les requêtes et sur les solutions qu’elles appellent." Décret n° 2009-14 du 7 janvier 2009, article 7.

    Certes, la rigueur devrait inciter à distinguer les informations en les classant selon la source originelle et les sources les rapportant.

    Les informations en provenance des officines d’état ou validées par des prétendus experts en informations spécialisées reflètent le plus souvent la défense d’intérêts privés, et plus généralement celle d’entités économiques et financières instrumentalisant grossièrement l’opinion publique.

    Il ne faut jamais prendre pour argent comptant les informations données ou distillées par lots successifs sous le couvert de l’intelligentsia médiatique et par le truchement de laquelle le cerveau des lecteurs et téléspectateurs est soumis à un incessant et permanent lavage le rendant impropre à l’esprit critique.

    Il est de plus en plus difficile de faire la part des choses, notamment en raison de l’incertitude grandissante du sens de l’histoire dont la fin a été annoncée par Francis FUKUYAMA (la fin de l’histoire et le dernier homme, la fin de l’homme et les conséquences de la révolution biotechnique), qui est aussi, par ailleurs, inféodé à la communauté mondialiste.

    Faut-il se fier à son instinct pour saisir la réalité probable ou doit-on continuer à exercer un regard critique sur les informations d’où qu’elles viennent en privilégiant notre propre opinion ?

    En ce qui me concerne, je crois pouvoir dire avec certitude que les opinions exprimées par Alain SORAL font souvent mouche et tombent au bon coin du bon sens. Il a plusieurs trains d’avance sur la plupart des analystes géopoliticiens, car il sait non-seulement manier le logos, à l’instar d’un émérite et flamboyant chevalier, mais il accompagne ses démonstrations par des touches incisives qui font mal à l’adversaire en dévoilant le jeu funeste des puissances en mouvement.

     

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    • #1407071
      Le Février 2016 à 18:33 par Claire Colombi
      Comment fait-on de l’histoire ?

      Lorsque l’on parle de sources, il n’est nullement question d’obtenir des validations officielles.
      D’ailleurs, il faut en tant qu’historien se former à la typologie des sources.
      La diplomatique,( fondé par Mabillon au XVIIème) a pour but premier de vérifier l’authenticité et la fiabilité d’un document ancien, en regardant sa forme et son fond.
      Si nous discutons de Gaza et que vous me citez des informations JSS news, je vous répondrais de vous méfier. Lorsque l’on étudie des journaux d’époque pour le XIX eme par exemple, on croise les sources des journaux monarchistes, républicains, libre penseurs ou bonapartistes etc.

      Ensuite un historien s’intéresse aux faits, surtout pour les périodes plus anciennes. Quand furent arrêtés les templiers ? Quand furent ils interrogés ? Qu’Est-ce qu’on leur demanda exactement ? Quand et comment leurs biens furent-ils confisqués ? etc.
      Ce n’est que lorsque qu’on a établi la chronologie sur les faits, que l’on peut commencer à spéculer, et vu que les archives templières ont disparu, on peut spéculer à l’infini.

      Ce que vous appelez sources officielels, même falsifiés donnent tout de même des dates, et des informations. Un historien dans 1000 ans s’il retrouve le faux diplôme de Cambadelis ( ou du rabbin Bernheim) trouvera une date qui correspond au temps où le ministre à vécu, sur le type de diplômes que des institutions appelés Facultés distribuaient, à une ancienne matière qui s’appelait sociologie dans une ville depuis disparue qui s’appelait Paris.

      Opinion et information sont de natures différentes, mais pourquoi les opposer ?
      Dans Comprendre l’Empire, Alain Soral cite ses sources, E. Mullins pour la banque par exemple. Il écrit aussi que la bourgeoisie a trahis les lumières, car c’est son analyse, son opinion selon ce qu’il a lu. Et puis ensuite il a lu M.Sigaut et il ne dirait plus cela aujourd’hui.
      Son analyse s’est enrichie d’un travail sourcé.
      Dernier exemple :
      Moi je pense que BHL est un sayan. Pourquoi ? Parce que c’est mon opinion personnel...
      Moi je pense que BHL est un sayan ? Pourquoi ? Parce qu’en septembre 2011, par exemple, à l’émission de Ruth ElKrief sur BFM tv il à déclaré : " Je suis inconditionnellement attaché à Israël(...) je pense que ces printemps arabes c’est bon pour Israël."
      Voilà la différence entre opinion et information. La post-production sur les vidéos du mois, qui est un travail titanesque pour les équipes er, c’est de l’info.

       
  • #1407139
    Le 27 février 2016 à 20:26 par Pierre Ghi
    Comment fait-on de l’histoire ?

    La troisième guerre mondiale, c’est la guerre pour la vie contre la guerre à mort.

     

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  • #1407164
    Le 27 février 2016 à 21:08 par Ariane
    Comment fait-on de l’histoire ?

    Passionnant comme d’habitude !
    Un grand MERCI à Marion pour sa spontanéité, sa franchise et sa recherche de vérité !
    Recherche de Vérité que l’on doit appliquer à toutes les sciences et disciplines...

     

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  • #1407234
    Le 27 février 2016 à 23:28 par gaston phoebus
    Comment fait-on de l’histoire ?

    Toujours un régal !! vous êtes passionnée et passionnante !! merci pour toutes vos interventions .

     

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  • #1409085
    Le 1er mars 2016 à 18:05 par karimbaud
    Comment fait-on de l’histoire ?

    on va bien quand on vit ou que l’on fait ce qui nous passionne !...çà c’est bien vrai, merci pour votre travail et votre humanité toute simple .

     

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  • #1409566
    Le 2 mars 2016 à 13:58 par Maharbbal
    Comment fait-on de l’histoire ?

    Petite précision : le but de l’histoire n’est pas (seulement) la "recherche ce qu’il s’est passé dans le passé". Ce serait comme de dire que le but de la police judiciaire est de trouver des indices. Ce n’est pas faux, mais ce n’est pas toute la vérité. En fait, le but ultime de l’historien c’est de trouver les causalités, d’expliquer l’évolution d’une société.
    La vraie question que se pose l’historien, celle qui l’anime, n’est ni "qui ?", "quoi ?", "comment ?" ou "où ?" (ce ne sont que des questions préliminaires, littéralement triviales) mais "pourquoi ?".
    Comme le remarque Marion Sigaut, quand on s’aperçoit que les gens ne savent pas lire en 1850, on n’a fait que la moitié du boulot, encore faut-il comprendre quelles sont les racines de cet illétrisme.

    Petite critique étymologique : on n’appelle pas l’université université parce qu’elle réunit l’universalité des savoirs. Le mot vient du concept de droit romain, universitas, une personne légale ayant reçu une délégation d’autorité publique et gérée par un conseil (comme les villes ayant reçu droit de cité, certains hôpitaux, certains orphelinats, certaines prisons, certaines associations religieuses et, donc, certains établissements scolaires).

    PS : @Marion Sigaut, vous faîtes référence au fait que l’illétrisme a progressé dans la France du 19ème siècle en raison de la baisse des salaires ayant forcé les enfants hors des classes. Je suis assez surpris car, en général, on considère qu’entre 1800 et 1830, il y a eu une (légère) augmentation du pouvoir d’achat (cf le bouquin de Piketty, par ex). Est ce que vous avez une bonne référence sur ce point ?

     

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    • #1413505
      Le Mars 2016 à 13:01 par Marion Sigaut
      Comment fait-on de l’histoire ?

      Bonjour et pardon d’arriver un peu tard. J’espère que vous me lirez.
      Merci pour la précision concernant l’université. J’ai envie malgré tout de conserver l’idée de ma définition qui est pertinente même si elle n’est pas historiquement juste.
      Je maintiens que le but de l’historien est de rechercher ce qui s’est passé, quelque méthode qu’il utilise. Un historien de la police ou un historien du climat cherchent ce qui a été. Les moyens de le savoir et la façon de le faire savoir varient, le but ultime est le même.
      Je n’ai pas lu Piketty (qui est, à ma connaissance, un économiste et non un historien) mais je peux d’ores et déjà vous dire que la comparaison des salaires entre 1800 et 1830 n’apporte pas d’information sur le changement dramatique qui a eu lieu quand le monde ouvrier a brutalement été prolétarisé.
      Comparer un salaire de 1800 et de 1830 peut bien montrer une augmentation. Qui n’est rien entre comparer le niveau de vie d’un ouvrier incorporé, au salaire minimum garanti, à la retraite assurée, à la clientèle assurée, à la pension de reversion à sa veuve assurée, au prix du pain garanti donc à la subsistance de sa famille garantie (je parle de l’ouvrier d’avant la Révolution) avec celui de l’ouvrier prolétarisé, achetant un pain devenu source d’enrichissement pour celui qui le vend, dont le salaire ne nourrit plus ni la femme ni les enfants, qui n’a pas d’assurance chômage, pas de retraite, pas d’assurance contre les accidents du travail, pas de sécurité sociale, dont les enfants descendent à la mine et la femme refile ses gosses à qui elle peut pour allaiter ceux des autres. Bref, à l’ouvrier libéré par le grand souffle révolutionnaire.
      Le second entre dans la statistique 1800-1830. Rien de ce qu’il vit ne peut être comparé avec ce que vivaient ses pères avant la Révolution.
      Bien à vous.

       
    • #1415163
      Le Mars 2016 à 20:10 par Maharbbal
      Comment fait-on de l’histoire ?

      @Marion Sigaut

      Merci beaucoup de votre réponse (vous êtes la seule à faire des follow-ups comme on dit dans le Berry).

      Sur Piketty, son bouquin vaut le détour, il a fait un travail en archive très important et il prête beaucoup d’attention au contexte politique dans ses analyses. A ce titre, quelque soit son étiquette universitaire, il peut être qualifié d’historien. D’autant plus qu’il travaille régulièrement avec de très grands historiens comme Gilles Postel-Vinay.

      Désolé de vous embêter avec ça encore, mais si vous aviez une (ou des) référence(s) sur la progression de l’illettrisme en France pendant et/ou après la Révolution, je suis très très preneur. Je ne connais rien au sujet, tout ce que j’ai pu trouver sur la toile date un peu (Furet dans les Annales en 1974) et semble plutôt indiquer une tendance inverse à celle que vous décrivez. Mais, ce n’est qu’une seule étude nécessairement biaisée par le type de source exploitée (contrats de mariage). Donc si vous avez déjà défriché la question, je vous serais très reconnaissant de vos conseils.

      PS (juste parce que ça me tarabuste) : sur la générosité des corporations par rapport à leurs membres éclopés ou trop vieux ou à leurs veuves, il faut faire attention à ne pas généraliser le cas de quelques organisation (en général les plus petites et les plus riches) à l’ensemble. Dans des villes comme Amiens ou Lille (à Paris tout à cramé en 1871), à part quelques corpo de luxe (chirurgiens par ex), les versements aux pensionnés sont très rares (peut-être une corpo sur 10), minimes (une douzaine de livres par semestre) et en plus il s’agit très souvent de remboursements d’obligations viagères déguisées souscrites quand les corpo avaient des problèmes de trésorerie. A mon humble avis, si il y a prolétarisation, il faut aller la chercher beaucoup plus tôt, au moment du retournement de la conjoncture financière de la repression contre les compagnonnages et leurs "cabales" (cf ordonnance de 1539). La Révolution, hormis le bordel innommable qu’elle a foutu dans le pays, n’a fait au pire que de continuer un mouvement déjà séculaire. Mais, comme disait Kipling, ceci est une autre histoire.

       
    • #1424793
      Le Mars 2016 à 08:12 par Maharbbal
      Comment fait-on de l’histoire ?

      @Marion Sigaut

      Je suis vraiment désolé de vous embêter avec ça, mais est-ce que vous pourriez m’indiquer les recherches qui documentent les trois processus que vous évoquez ? A savoir :
      - baisse des niveaux de vie après 1789 pour les ouvriers citadins,
      - augmentation du travail des enfants dans les villes,
      - augmentation de l’analphabétisme en ville (indépendamment de l’arrivée des migrants venus des campagnes).
      J’ai cherché, je n’ai pas trouvé, mais j’ai probablement mal cherché.
      Bien à vous.

       
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