Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Défaut grec ou défaut européen ?

La probabilité d’un défaut de la Grèce sur sa dette souveraine apparaît aujourd’hui plus élevée que jamais. Depuis ces deux dernières semaines il est pour la première fois explicitement évoqué par des responsables grecs. Ceci marque un changement dans le discours officiel du gouvernement.

Un défaut imminent ?

En fait, si l’on regarde les remboursements à venir que la Grèce doit faire, il est clair que sans un accord avec les pays de l’Eurogroupe un défaut est inévitable.

 

JPEG - 34.4 ko
Graphique 1 : liste des remboursements de la Grèce jusqu’à la fin de 2015

 

Le Premier ministre grec, M. Alexis Tsipras a déclaré de manière récurrente qu’entre les paiements qui sont dus pour les salaires et les pensions et le remboursement des intérêts ou du principal de la dette, le gouvernement choisirait les premiers et non les seconds. Il a récemment rappelé, devant une assemblée des cadres de son parti Syriza, que son gouvernement avait déjà fourni des efforts colossaux mais qu’il n’était pas question de franchir les « lignes rouges » qui avaient été établies au début de la négociation, en février dernier. Quant au Ministre des finances, le charismatique Yannis Varoufakis, il a répété les mêmes choses, tout en ajoutant qu’il avait enregistré les négociations qui se sont tenues ces derniers jours lors du sommet européen de Riga.

Ce durcissement, apparent, du discours se comprend fort bien dès que l’on entre dans une logique de négociation. Le gouvernement grec s’est lié explicitement les mains avec les fameuses « lignes rouges », ce qui équivaut soit à user de la « coercive deficiency » comme on a déjà eu l’occasion de le dire, ou encore ceci s’apparente à l’attitude d’Ulysse se faisant attacher au mat de son navire pour entendre les sirènes alors que son équipage porte des bouchons de cire.

Mais, si le gouvernement grec fait état de progrès dans la négociation, il semble bien que du côté de l’Allemagne on ait une vision très différente des choses. Concrètement, la position du gouvernement grec s’apparente à celle-ci : « nous avons fait le maximum ; C’est à vous (les européens) de faire votre part du travail, sinon nous irons au défaut ». En fait, il semble bien que l’on ait déjà dépassé le stade du « jeu » et que l’on cherche à savoir sur qui portera le blâme du défaut.

Car, il faut ici comprendre que si techniquement le défaut n’entraîne pas automatiquement la sortie de la zone Euro, en réalité, politiquement, il s’accompagnera d’une suspension du mécanisme d’approvisionnement en liquidités des banques grecques (ELA). Dans ces conditions, le gouvernement grec n’aura pas d’autres choix que de mettre en place une monnaie parallèle, qui deviendra rapidement la Drachme. Dans le faits, un défaut provoquera très probablement une sortie de l’euro.

Lire la suite de l’article sur russeurope.hypotheses.org

 

Voir aussi, sur E&R :

 
 






Alerter

16 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

  • #1192749
    Le 26 mai 2015 à 11:36 par RSS
    Défaut grec ou défaut européen ?

    Sur les 315.5 Md $, il manquerait dans votre énumération du 1er § du titre "le défaut.." 68,8 Md $. Monsieur Sapir, qui sont les détenteurs de ces 68,8 Md $ restants ? Si la Grèce fait défaut ne peut-on pas considérer que les QE normalement interdit par le traité de Maastricht renforcerait la position du Grexit et corrélativement invaliderait le principe de l’Euro ? Par conséquent, l’émission de QE non autorisée par les traités remet en cause le principe socle de la monnaie unique "euro" ; la BCE ayant dérogé à ce principe, cela affaiblit cette "monnaie commune" et donc signifierait que l’Euro, par principe et de fait, n’existe plus et mourra prochainement.

     

    Répondre à ce message

    • #1193338
      Le Mai 2015 à 10:12 par Jojo l’Afreux
      Défaut grec ou défaut européen ?

      les QE normalement interdit par le traité de Maastricht



      Vous confondez tout ! Ce qui est interdit par le traité de Maastricht c’est le prêt direct des banques centrales aux états par le rachat d’obligation d’état pas les QE.
      Les partisans de l’ordo-libéralisme allemand sont viscéralement hostile aux QE parce qu’ils estiment que la moindre émission de monnaie provoque l’hyper-inflation (ce qui est naturellement faux, regardez le Japon, qui fait QE sur QE depuis 20 ans pour enrayer sa spirale déflationniste et qui a bien du mal a obtenir de l’inflation malgré tout).
      D’autre part il est connu par ceux qui savent que l’hyper-inflation de la République de Weimar n’a pas été provoqué par les assouplissement quantitatif mais seulement aggravé et surement pas par les attaques spéculatives qui sont venus bien plus tard. L’hyper-inflation de la République de Weimar a été provoqué par la grève générale ! Quand les Allemands qui refusaient de payer les réparations de guerre (parce que l’Allemagne a pour tradition de ne jamais payer ses dettes, c’est valable uniquement pour les peuples inférieurs) ont vu débarquer les armés Belge et Française pour se payer en nature sur la production des usines de la Rurh comme c’était prévu par le traité de Versailles, ils ont totalement cessé le travail et la production industrielle de l’Allemagne a été divisé par 4, en conséquence la confiance en la monnaie Allemande a suivi immédiatement et sans se remettre à travailler, ils ont décider de faire tourner la planche à billet pour passer d’une division par 4 à une division par 1000.
      Les ordo-libéraux ont créé de toute pièce cette légende d’hyper-inflation par la planche à billet pour vendre leur politique économique anti-étatiste. L’hyper-inflation ne peut provenir que de l’effondrement de la production de richesse qui elle même provient généralement de l’effondrement de la consommation (pas de demande, recul de l’offre).
      L’Euro crèvera uniquement si l’Allemagne estime qu’il lui coute plus que ce qu’il lui rapporte ou si certain serfs en ont marre de voir leur niveau de vie chuter.

       
  • #1192752
    Le 26 mai 2015 à 11:50 par Tocqueville
    Défaut grec ou défaut européen ?

    effectivement ça sent le sapin....

     

    Répondre à ce message

  • #1192755
    Le 26 mai 2015 à 11:52 par fred89
    Défaut grec ou défaut européen ?

    Je parie que la BCE prêtera à la Grèce pour qu’elle rembourse le FMI, et que dans 2 mois le FMI lui en prêtera pour qu’elle rembourse la BCE.
    Pas question de voir un pays aussi petit soit-il sortir de l’euro et à terme de l’Europe, les bases sont tellement vermoulues que le moindre trou ferait écrouler le château de cartes.

    Enfin, moi je dis ça, mais j’irai bien brûler un cierge pour qu’il se passe le contraire.

     

    Répondre à ce message

    • #1192803
      Le Mai 2015 à 13:05 par anonyme
      Défaut grec ou défaut européen ?

      T’as pas envie de parier, ça va se passer comme tu le prevois et après quand l’€uro aurait perdu sa valeur, le système va introduire une autre monnaie unique (Deutsche Markt 2.0) ?. Et le même jeu va se reprendre, jusqu’ ou va-t-on aller ? L’arnaque de pantalon à une jambe a pour base l’Allemagne, peut-on arrêter de vouloir vendre ce pantalon à une jambe au monde entier ? Cette Arnaque n’est-elle pas comme un cancer qui va se répandre dans le monde entier si on persiste ? La fin de l’€uro n’entrainerait-elle pas la fin du N.O.M ?

       
    • #1193039
      Le Mai 2015 à 20:06 par fred89
      Défaut grec ou défaut européen ?

      @anonyme
      Je pense plutôt qu’ils vont ponctionner l’épargne de la petite et moyenne classe sociale, les gros seront partis depuis longtemps.
      Les banques peuvent se renflouer sur les comptes clients si elles sont en faillite, suite à un défaut de paiement d’un pays par exemple.
      Et les Etats sont aussi en train de plancher pour s’approvisionner par le même procédé, à ce qu’il paraît.

       
  • #1192792
    Le 26 mai 2015 à 12:44 par dixi
    Défaut grec ou défaut européen ?

    La Grèce ne remboursera jamais et ça c’est pas un scoop.Si les personnes (responsables) qui ont prêté à la Grèce devaient rembourser ,au lieu de faire les généreux avec le pognon des contribuables ,je pense qu’ils auraient arrêté depuis longtemps.

     

    Répondre à ce message

  • #1192795
    Le 26 mai 2015 à 12:47 par listener
    Défaut grec ou défaut européen ?

    Toutes les considérations financières et économiques sont secondaires à côté de l’impact juridique et institutionnel que cette crise révèle sur la nature même de la "chose" qu’on appelle l’Europe, sur son sens et sa nature juridique, au fond, son "régime". Conçue au départ comme une vraie "république d’états", amphictyonie laïque et se voulant moderne mais non fédérale à l’américaine, nécessairement égalitaire par respect scrupuleux de souverainetés, donc non solidaire, elle prétend à la "solidarité" !

    Or il existe un interdit absolu est très fort autour de l’idée de solidarité : s’il existe des solidarités entre états, lesquels ? L’Europe n’y survivra pas car le principe de souveraineté rend impossible son application. Cela dégénérera en solidarités restreintes, certains pays acceptant d’être solidaires de certains autres et d’autres refusant. Cela entraînera des regroupement d’états solidaires entre eux, complices. Exemple : la solidarité entre pays germaniques ! Et c’est reparti comme en 14 !

    L’Europe forcée par la crise grecque a renié sa nature première et admis des statuts différenciés après le cas anglais (la Grèce après l’Angleterre est un état à statut spécial) et du bout des lèvres (les allemands n’en veulent pas) a admis l’idée de solidarité entre états (on se demande sur quelles bases et selon quelles règles). Soit c’est une fracturation entre pays-régions d’Europe, soit ce sera la constitution dans des conditions chaotiques, progressivement, d’un Etat unitaire, nullement "fédéral" mais unitaire. La seule question qui se pose : l’Europe sera-t-elle un état "en plus", une sorte de "Sur-Etat" s’ajoutant aux autres ou absorbera-t-elle les autres ? Evidemment, elle n’a pas l’estomac pour absorber tous les état d’Europe. Elle ne survit actuellement que par ruses.

    L’origine de la crise grecque, c’est de ne pas avoir prévu et réglementé dans les traités un événement parfaitement prévisible : la faillite d’un état membre. L’Europe, club de riches, se contente de vouloir gérer la prospérité. mais pas les difficultés. Trop facile. Mais la Grèce est "aidée". Il y a donc "solidarité forcée". L"Europe n’est donc plus une "république d’Etats" souverains et égaux. Alors qu’est-elle devenue ? Bien malin qui pourra le dire.

     

    Répondre à ce message

  • #1192880
    Le 26 mai 2015 à 15:26 par la pythie
    Défaut grec ou défaut européen ?

    Tout ça, c’est du cinéma ! personne n’a intérêt à la fin de l’euro - et surtout pas les USA, l’Angleterre, la Chine et encore moins l’Allemagne...Dans les faits, à la seconde où la Grèce fera défaut, Bruxelles profitera de l’aubaine pour mettre Athènes sous tutelle...

    C’est à cela que sert la Dette : détruire les états européens et confier les budgets à Bruxelles...

     

    Répondre à ce message

    • #1193005
      Le Mai 2015 à 19:17 par Drago
      Défaut grec ou défaut européen ?

      Intérêt ou pas les faits sont là.... l’édifice s’écroule. "La baguette magique" ne marche plus. Elle est en panne.
      "Obsolescence programmée" (forcément, une fois que les faillites sont ou seront toutes devenues effectives)... ça ne pouvait en aucun cas marcher à l’infini.

       
  • #1192896
    Le 26 mai 2015 à 16:18 par Oliver
    Défaut grec ou défaut européen ?

    Le cas de la Grece peut reveler notre cas.
    1) Pourquoi la BCE n’imprime pas de PQ pour la dette grec
    2) Pourquoi lorsqu’on sort de l’UE, ne peut-on pas rembourser la dette en monnaie nouvelement emise.

     

    Répondre à ce message

    • #1192976
      Le Mai 2015 à 18:34 par francky
      Défaut grec ou défaut européen ?

      On peut rembourser dans la monaie nationale nouvellement créé sans aucun pb
      Il y a deux cas de figure :
      1) La dette est libellé en monnaie nationale c’est le cas de 80% de la dette française (l’euro n est pas une monaie comme tu le crois, c est une unité de compte pour permettre un echange commun dans les differents pays de la zone euro, mais les monnaie nationale existent toujours. La meilleur preuve c est que sur chaque euro figure à quel pays il appartient. L euro grec aujourd hui ne vaut plus rien par rapport à l euro allemand), dans ce cas le remboursent de ferait en franc sans pb.
      2) Les 20% restant ont été négocié en euros, mais là comme le suggère Asselineau il suffit de dire aux creanciers (qui sont des institutions privées) soit on vous rembourse en euros et on vous imposent à 90%, soit vous acceptez d’etre rembourser en franc (nouveau) et vous n’est pas imposé, à ton avis que vont choisir les banques privés préteuses ????

       
    • #1193018
      Le Mai 2015 à 19:31 par Drago
      Défaut grec ou défaut européen ?

      La seule chose révélée est que si vous tenez à votre peau... vous avez vachement intérêt à surveiller la bonne santé de vos partenaires et non les dévorer (qui ont intérêt à surveiller la votre aussi).
      1) L’euro et le dollar sont déjà quasiment du PQ (valeur virtuelle où on rehausse ou on baisse virtuellement la ligne de flottaison... jusqu’à ce que l’eau monte jusqu’au pont).
      2) Si on sort de l’euro c’est qu’on est en faillite. Si on est en faillite, on a droit à rien (du moins avec ses créanciers)... mais en contrepartie les dettes juridiquement sont effacées. Donc, il n’y a rien à rembourser. Ceux qui ont été en faillite doivent le savoir.

       
    • #1193345
      Le Mai 2015 à 10:28 par Jojo l’Afreux
      Défaut grec ou défaut européen ?

      La dette est libellé en monnaie nationale c’est le cas de 80% de la dette française




      Sapir a publié un joli graphique l’autre jour, c’est 97% de la dette de l’état qui est en droit national, 74% des dettes des banques et des assureurs et 46% des dettes des sociétés (essentiellement à cause des multinationales qui empruntent à l’étranger pour investir à l’étranger et faire des profits à l’étranger). Il soulignent que si on sort et qu’on dévalue, les multinationales pourront utiliser leurs profits à l’étranger pour rembourser leurs dettes à l’étranger et qu’elles souffriront peu de la dévaluation (à moins d’accuser des déficits sur leur activité à l’étranger).
      C’est probablement les banques qui souffriront le plus en cas de sortie, sans compter que leur activité devra être beaucoup plus surveillé qu’elle ne l’est maintenant, car une dissolution de la monnaie commune impose, au moins temporairement un contrôle des capitaux et que le contrôle des capitaux signifie une perte de chiffre d’affaire pour les banques (surtout celles des trous noirs financiers). D’où la propagande massive pro-euro des journaux achetés par les banquiers, la zone Euro n’est pas un enfer fiscal, c’est un paradis pour banquiers.

       
  • #1193000
    Le 26 mai 2015 à 19:13 par Eric
    Défaut grec ou défaut européen ?

    "Ce défaut sera la base de la révolution qui vient."

    Espérons que cette révolution sera une vraie révolution, autrement dit qu’elle débouchera sur l’instauration de la démocratie.

     

    Répondre à ce message

  • #1193001
    Le 26 mai 2015 à 19:13 par Philippe
    Défaut grec ou défaut européen ?

    La plupart des dettes des pays n’existent pas, elles sont essentiellement le cumul des intérêts d’emprunts sur de l’argent prêté par des banques privées (voir loi de 1973 en France) ... argent purement virtuel puisque l’argent "crée" par ces banques ne repose sur rien (réserve fractionnelle) ... il faut annuler toutes les dettes mondiales, faire un "reset" et nationaliser toutes les banques. Les banques savent qu’elles ne seront jamais remboursées, les états savent qu’ils ne rembourseront jamais ... les banques s’enrichissent des versements des intérêts d’emprunt sur de l’argent "prêté" qui n’a jamais existé ... c’est un système de vol légal, de mise en esclavage des états par les banques. On arrive au bout de ce système.

     

    Répondre à ce message