@ Philippe L

Le véritable tour de force, c’est de continuer à parler d’une révolution qui n’en fut pas une ! Robespierre ou pas, un coup d’Etat reste un coup d’Etat !
Par ailleurs, si une personne peut se sentir investie des meilleures intentions, lorsque la "pertinence" du concept se heurte à la réalité des comportements humains, cela se traduit invariablement dans un bain de sang, et c’est cela que dénonce Marion Sigaut s’agissant de Robespierre.
Bref, ce qui semble fonctionner sur le papier n’est pas pour autant une réalité anthropologique, cela se saurait ! La démarche E&R devrait logiquement emporter l’adhésion de tous hormis celle de ce peu agressif au projet mortifère, seulement voilà, la raison n’est pas la chose la mieux partagée... pas plus que Robespierre n’était animé par une saine spiritualité utile à la retenue de pulsions intellectuelles bien dévastatrices en fait. C’est tout l’enjeu de notre époque, la raison imposant des choix que la morale réprouve, c’est pour cela que nous devons revenir à cet équilibre précaire qui fit le succès et la longévité du modèle français. Et croyez-le ou non, une monarchie vertueuse adossée à un clergé (au sens large donc) purgé de ses ennemis de l’intérieur et conforme au message originel du Christ produirait une société plutôt... équilibrée.
Et comme toujours, méfions-nous des trucs en "isme", dépourvus d’humanité, les FM revendiquent partout leur humanisme... de quoi au moins faire réfléchir.

En l’occurence, je fais juste remarquer qu’il y a une contradiction à dénoncer un discours, celui des Lumières, et, dans le même temps, à s’aligner sur ceux qui, à l’époque de la Révolution, en étaient les champions (les Girondins, car ce sont eux, ces ultra-libéraux athées, qui ont lancé l’idée de l’appel au peuple) et à casser ceux qui ont dénoncé ce discours et se sont opposés à eux (Robespierre).

Monsieur Philippe L(antrois, l’anquatre)

Faire une critique de la politique de Robespierre c’est être girondins ?
Sérieusement ? Girondins c’est la droite du capital, montagnard c’est la gauche du capital….
C’est la même arnaque depuis plus de deux-cents ans, tu n’es pas de droite, tu es de gauche et vice et versa, tu es contre le capitalisme bah alors t’ es communisme…

Ceux qui soutenaient les lumières étaient des menteurs, des manipulateurs et ceux qui voulaient appliquer les théories délirante de Rousseau, des illuminés rattrapé par la réalité, leur système soit disant pour le bien du peuple, le peuple n’en voulait pas…

Au demeurant madame Sigaut ne parle absolument pas de cela. Avez vous une référence pour déclarer que" l’appel au peuple était voulu par les girondins" ? Lesquels ? Quand ?
Qui êtes vous pour comparer le travail sérieux de Marion Sigaut, toujours sourcés ( un vrai travail d’écriture et non pas une une compilation de sources déjà imprimés du moniteur) au délire de Jules MIchelet ?

@ Claire

Ah la jeunesse ! Voici que je viens ici luter contre ma nature par un propos qui demeure retenu et me vois doublé par une fougue que mon honnêteté m’interdit pourtant de réprouver ! Ne changez rien surtout !

Claire,

Il n’est pas question ici de la politique de Robespierre, mais de celle des Girondins qui étaient dans la lignées des physiocrates, des encyclopédistes, de Voltaire, en un mot des Lumières. Ils étaient partisans de la Liberté et de la Propriété, entendez la liberté pour les riches de commercer et surtout de spéculer quitte à ce que le peuple crève de faim (1793, 1795…) ; ils étaient fanatiquement athées au point d’avoir reproché à Robespierre d’user du mot de Providence (Guadet, le 26 mars 1792, aux Jacobins). Ils incarnaient précisément tout ce que Marion dénonce à raison dans les Lumières. J’ajoute que c’est également eux qui, à l’Assemblée, poussèrent à la guerre, alors que les ténors des Jacobins combattaient ce projet (Robespierre, Marat, Billaud-Varenne, etc.). Ils présentèrent la guerre comme une croisade pour la Liberté alors qu’ils voulaient remplir les caisses, voire leurs poches, et détourner vers l’extérieur la colère du peuple (ultra-libéralisme oblige). Nous avons le même genre de criminels aujourd’hui, qui prônent la guerre tous azimuts au nom de la démocratie. Ces gens-là sont-ils les amis du peuple ? Pas du tout. Etaient-ils monarchistes ? Pas du tout. Ils travaillaient dans l’intérêt des riches, du moins pour ce qu’ils concevaient dans l’instant comme leurs intérêts. Après Varennes, en 1791, ce sont eux qui se proclament « républicains ». En 1792, ce sont eux qui, pour sauver le roi, renversé par une insurrection populaire, imaginèrent le système de l’appel au peuple. Pour sauver le roi, par respect pour le peuple ou dans leurs intérêts ? La réponse est évidente.
(la suite ci-dessous)

(suite)

Pour en venir à la question précise de l’appel au peuple, c’est le 27 décembre 1792, que le girondin Salles proposa que, après avoir prononcé sur le jugement, la Convention en appelle au peuple, réuni dans les assemblées primaires, pour qu’il prononce la peine. Mais les Girondins ne purent empêcher que le ci-devant roi soit jugé par la Convention, et demandèrent dès lors que le jugement soit ratifié par les assemblées primaires, système baptisé « appel au peuple ». Vergniaud, Brissot et Gensonné prononcèrent des discours dans ce sens, respectivement, les 31 décembre 1792, 1er et 2 janvier 1793. Le 15 janvier, l’appel au peuple fut rejeté par 424 voix contre 283 (notons 28 absences et 10 abstentions ou récusations). Tout ceci est-il assez précis ? Vous pouvez toujours consulter les Archives Parlementaires si vous ne me croyez pas, si vous pensez que j’invente l’histoire selon mon bon plaisir.

L’idée d’en appeler au peuple du jugement de la Convention ne fut pas celle de Louis XVI, mais bien celle des Girondins. Imaginez que, dans 200 ans, certains, plus attachés aux mots qu’aux faits, prennent un BHL pour un ami des peuples et un grand démocrate et nous considèrent à contrario comme des salauds parce que nous ne marchons pas dans ses combines. Hé bien ! c’est exactement ce que certains font aujourd’hui avec les Girondins (et Louis XVI), en nous présentant d’eux des images d’Épinal (les apôtres de la Liberté), sans jamais comprendre qu’ils furent les principaux responsables du tournant tragique que prit la Révolution, notamment en plongeant la France dans la guerre (et la guerre civile en ce qui concerne les Girondins).

A la Convention le 17 janvier 1793 :

Citoyens représentants de la nation, la loi et vos décrets nous ont confié la défense de Louis ; nous venons avec douleur aujourd’hui en exercer le dernier acte. Louis nous a donné une mission expresse ; il a chargé notre fidélité du devoir de vous transmettre un écrit de sa main et signé de lui : permettez que j’aie l’honneur de vous en faire lecture.
« Je dois à mon honneur, je dois à ma famille de ne point souscrire à un jugement qui m’inculpe d’un crime que je ne puis me reprocher ; en conséquence je déclare que j’interjette appel à la nation elle-même du jugement de ses représentants ; je donne, par ces présentes, pouvoir spécial à mes défenseurs officieux, et charge expressément leur fidélité de faire connaître à la Convention nationale cet appel par tous les moyens qui seront en leur pouvoir, et de demander qu’il en soit fait mention dans le procèsverbal de la séance de la Convention. »
Fait à la tour du Temple ce 16 janvier 1793.
Louis.

Marion, je n’ai pas dit que Louis XVI n’avait pas demandé l’appel au peuple, mais que ce n’est pas lui qui avait imaginé ce système. La chronologie des faits parle d’elle-même. Louis XVI formule sa demande le 16 janvier ; elle est présentée le 17 (et rejetée) ; mais le principe de l’appel au peuple avait déjà été rejeté le 14 par la Convention parce que les Girondins l’avaient avancé depuis le mois de décembre. C’était donc bien le système des Girondins avant d’être celui de Louis XVI. La question est donc : Qui étaient les Girondins ? Qu’espéraient-ils de ce système ?

Philippe, une bonne fois pour toutes je me contrefiche des Girondins que tu ressors à toutes les sauces à chaque fois que quelqu’un prononce le nom de Robespierre.
L’appel au peuple du roi est l’appel au peuple du roi, que comme un seul homme tous ces salauds, Girondins comme Montagnards, ont refusé parce que, une bonne fois pour toutes, ils savaient mieux que le peuple ce qui était bon pour lui.
Je ne suis ni pour les Girondins ni pour les Montagnards, et j’appelle un criminel un criminel, qu’il soit l’un ou l’autre.
Si tu faisais de l’Histoire au lieu de faire de la propagande pour ce psychopathe, tu avancerais au lieu de ressasser en permanence que Robespierre était forcément bon puisque les Girondins étaient des salauds.
Pendant ce temps, la terre tourne.
Oui, mais les Girondins, les Girondins... les Girondins...
Au fait, l’An deux, c’est quoi ton vrai nom ?