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On nous ment sur la révolution tunisienne

Par Pierre Dortiguier

Tout ce qui nous a été dit sur la Révolution française est tombé en cendre, au feu de la critique. Ce qu’on appelait « le peuple » répondait à quelque maigre pourcentage de la population, le reste formant la majorité silencieuse, terrorisée. Un révolutionnaire professionnel aussi connu que Marat était stipendié par le Duc d’Orléans qui avait acheté les piques brandies par les Sans-culottes !

Et dans cette révolution tunisienne, tout y est pareillement et artificiellement disposé : un vent de liberté soufflant des Etats-Unis, du reste installés dans les lieux avec leurs bureaux du F.B.I. à Tunis, et autres gentilles organisations servant au financement des intrigues, mais veillant toujours au salut de la démocratie, comme chez nous depuis « le frère » La Fayette ; puis un monarque louis XVI-Ben Ali qui conspire contre le peuple, tire sur le peuple, veut mettre son pays à feu et à sang ; une femme aussi belle et autoritaire que Marie-Antoinette ; une armée exemplaire, aussi propre qu’une loge maçonnique qui arrête la tyrannie. Bien sûr des pillages, des incendies que les contre-révolutionnaires appelleront des émeutes, et qui frappent toujours en premier la classe moyenne, les petits commerçants, les artisans… tous ces gens qui parlent d’ordre, vivent de l’ordre, fortifient l’ordre naturel, tout comme la paysannerie ; et « on sait où cela conduit », aux heures les plus sombres…

Mais justement parlons-en : la Tunisie est sortie par l’effort de Bourguiba - persécuté par le Front populaire et emprisonné par le colonialiste Léon Blum et le régime de Vichy jusqu’en 1942 - d’un chaos politique. Son parti le néo-Destour a dégagé le pays en 1969 de la collectivisation catastrophique voulue par Ben Salah, réfugié en Algérie, et le pays a acquis un niveau d’instruction, de formation supérieure incontestable.

Le niveau de vie de la population a-t-il chuté ? Je pose la question. On répondra : progrès oui, mais sans démocratie. Et une démocratie sans le peuple qu’est-ce ? Est-ce que la démocratie est une affaire de partis politiques ? Un république sans peuple, selon saint Augustin, dans son livre La Cité de Dieu, est une idée satanique, vide, un songe creux. Mais la révolution a bien eu lieu ? Non, et voici comment…

Tous les quotidiens, les médias mondiaux ont repris le mensonge que l’ancien Président Ben Ali avait cherché, pendant trois heures de vol, à venir en France, que notre gouvernement avait tergiversé puis, par crainte de réaction de l’immigration tunisienne sur notre sol, refusé, par une sorte de volte face de l’accueillir. Nous savons, au contraire, par BFMTV que le gouvernement américain a fait transporter, en menaçant sa sécurité, l’ancien élève tunisien de Saint-Cyr à bord d’un hélicoptère militaire américain pour l’amener à Malte et de là le transporter, selon un dispositif mis en place, par avion militaire américain en Arabie Saoudite. Alors pourquoi mentir si l’on a la conscience tranquille ?

Le Canard Enchaîné cite un propos de la ministre Alliot-Marie qui déclare que les Américains ont fait pression sur le général-président Ben Ali pour qu’il quitte la Tunisie : « Nous sommes restés tout le temps dans un brouillard total. (…) Ce sont les Américains qui ont pris les choses en main. Les militaires américains ont parlé avec leurs homologues tunisiens, et Ben Ali a été prié de quitter, sans plus attendre, le territoire. »

Ce n’est donc pas l’armée qui a refusé de tirer sur le peuple, et qui a affronté le général Ben Ali, c’est l’Amérique qui a menacé de tirer sur la Tunisie si son chef, sa tête ne se détachait pas du tronc. Pourquoi la France n’a-t-elle rien vu venir ? C’est qu’elle a été mise au pied du mur par les Américains et que l’émeute, locale et entretenue par des éléments troubles, s’est muée en révolution par la volonté impérialiste des Etats-Unis. Parce qu’une véritable révolution populaire n’incendie pas des épiceries, des échoppes d’artisans, ne brûle pas ses grands magasins, non, ce n’est pas une révolution qui s’est produite, et qui aurait la fleur tunisienne au bout de son fusil. Cette révolution est un montage, un piège pour les peuples arabes, c’est la nouvelle version de la révolution de velours. Et le terme est bien choisi : une main de fer dans un gant de velours. Si vous trouvez le propos pessimiste, alors la question se repose : pourquoi nous cacher la vérité, nous refaire le coup de Nicolae Ceauşescu ? Quand un dictateur roumain réussit à rendre son pays non débiteur du FMI, alors il faut le liquider. Car telle était la situation financière heureuse du pays.

Et maintenant ? Ben Ali était l’homme des Américains, rétorquera-t-on, pourquoi alors ne l’est-il plus ? Si vraiment le Département d’Etat est devenu aussi sensible aux besoins populaires, alors les Palestiniens peuvent arborer le drapeau étoilé. Je vous conseille de lire en version arabe le petit chaperon rouge, c’est la situation des peuples arabes, s’ils se laissent ainsi abuser, comme leurs ancêtres en 1915, au moment de « la révolte arabe ». Comment se terminera la révolution tunisienne ? Comme cette même révolte arabe par un « foyer » de nouveaux immigrants en Tunisie ?

Le pays est inconnu aux Français mal informés. Il y a une rancune des Communistes, des démocrates professionnels contre ce pays dont la Quatrième République avait fait exiler le bey Moncef à Pau en mai 1946. Pourquoi ? Parce qu’il avait collaboré avec les « Allemands » disait-on. Mais toute la Tunisie tunisienne avait eu cet instinct et Bourguiba devait parler à la Radio de Bari qui était tenue par des orateurs palestiniens, jusqu’au débarquement des « Alliés » en Italie méridionale. Le célèbre médecin chirurgien et homme de lettres Saïd Mestiri décrit dans son bel ouvrage sur le bey* : « Le groupe de patriotes qui avaient quitté la Tunisie à l’arrivée des alliés en 1943 […] comprenait notamment Habib Thameur, T. Slim, Rachid Driss, H.Triki, noms très connus en Tunisie, faisant l’objet de condamnations à mort. Ils s’étaient d’abord réfugiés dans la région parisienne puis avaient quitté la capitale française pour fuir en toute hâte en Espagne peu avant la Libération. Ils avaient quitté le territoire français dans des conditions très pénibles. Certains avaient même traversé la Bidassoa à la nage ».

Et la famille de Ben Ali était une famille du Sahel restée relativement pro-française, modérée, pas aussi fanatiquement patriote que Bourguiba qui visitait le forum romain après sa libération de prison en France par les Allemands entrant en zone libre. Horreur, direz-vous, mais son jeune rival, qui sera son premier ministre en 1970, le meilleur financier de la Tunisie d’alors, Eddi Nouïra, s’était avec les plus radicaux, lui réfugié à Berlin, car il était moins conservateur, moins accommodant ! Et c’est sur ce modèle politique que le néo- Destour a voulu forger une politique nationale, par une sorte de verticalité du pouvoir. C’est la Tunisie qui s’est développée ainsi. En 1941, loin de là en Iran, Reza Shah avait voulu conserver ses conseillers allemands qui avaient depuis 1930 causé le boom économique du pays, un débarquement démocratique s’était opéré contre lui, anglo-américano-soviétique. Et son fils l’a remplacé et Reza est mort en exil. Un Ben Ali avant l’heure. Mais aujourd’hui, on parle encore de Reza Shah, en bien ou en moins bien, les religieux plutôt en mal, et c’est normal car il imitait la Turquie, mais on en parle encore. Mais on ne parlera jamais plus des bavards des partis politiques. Et contre les hommes forts, contre un peuple fort et uni, l’Amérique multiplie ses efforts, une révolution du jasmin est appelée à être contagieuse contre le Baas en Syrie, contre le nationalisme iranien sous les couleurs d’une révolution verte. Les U.S.A. sont devenus un caméléon qui prend la couleur de l’arbre sur lequel il se trouve.

La couche bourgeoise affairiste de Téhéran et d’Ispahan reprend espoir, regarde, depuis la querelle des élections et la « révolution verte », avec sympathie le nouveau La Fayette américain Obama encourager la révolution tunisienne, ou plutôt cette escroquerie pour nouveaux riches qui porte ce nom et affuble son affreuse nudité de drapeaux communistes ou islamistes. Tout sauf l’unité nationale réelle, celle impulsée par Moncef bey et Bourguiba et que représentait avec sa touche personnelle et un changement de génération le système du RDC du général sahélien Ben Ali. Car ce n’est pas un parti unique mais un rassemblement de nationalistes, avec des corrompus évidemment, mais aussi des gens honnêtes et compétents, dont un de mes élèves que j’estime. Cette organisation avait des impératifs sociaux et populaires, où les femmes étaient les plus actives. Maintenant le fantôme de la révolution va parler contre la majorité du peuple et quand celui-ci résistera, on lui dira que ce sont des meurtriers qui le dirigeaient, car incendier, violer et voler, briser des maisons, c’est selon la finalité. Si c’est pour aspirer à plus de démocratie reconnue par Washington, alors c’est le sens de l’Histoire.

Avec l’exil forcé des Ben Ali, et non pas la fuite voulue, finie la rumeur de Leila Ben Ali emportant de l’or de la Banque, ce qu’a démenti formellement le directeur de celle-ci remplacé quelques jours après par un ancien de la Banque Mondiale pour le Proche-Orient. Tout l’échafaudage tombe, et on ramasse un mort, non pas un ouvrier tunisien, mais l’indépendance tunisienne. Il y a un Mai 68 arabe, bravo. Il sera contagieux. Et derrière, les vrais raisons de la destitution de Ben Ali par Washington, du complot contre Ben Ali, contre l’Etat vertical tunisien, contre le nationalisme tunisien, seront ignorées. Et tous les efforts de la Tunisie d’échapper à l’emprise américaine et de s’appuyer sur d’autres forces économiques et politiques, comme récemment sur la Turquie qui venait d’acquérir des concessions, seront couverts par les mêmes cris qui accompagnent la chute des dictateurs désignés par l’étranger. Et on vous parlera du fascisme de Bourguiba, de ses discours à Radio Bari qui était aussi une station palestinienne, de sa libération de la prison de Clermont par Klaus Barbie, bien évidemment, et le livre se refermera sur une Tunisie libérée d’elle-même, célébrant le culte d’Obama, le nouveau frère de Washington, libérateur accusant les Ben Ali de quasi mafia, sur la lancée du livre sur la régente de Tunis, préparation psychologique à la décapitation de l’œuvre bourguibiste.

Deux publicistes d’âges différents mais qui comblent l’espace des générations par un talent et une perspicacité reconnue de leurs adversaires, le journaliste égyptien Heykal, confident du colonel Nasser, et notre compatriote Meyssan s’accordent pour dénoncer le rôle des États-Unis dans les mouvements brefs et violents qui ont accouché de l’exil forcé du général Ben Ali. Le premier expose que les Américains se sont défaits d’un allié encombrant et le second va plus loin en montrant que des infiltrations du mouvement populaire par des éléments de la C.I.A, notamment « allemands » et serbes ont guidé les émeutes, avec l’aide de médias américanisés provoqué le désordre et appliqué ainsi la doctrine du chaos minimum pour paralyser l’énergie nationale. Nous estimons qu’une vérité vaut mieux qu’une semi-vérité, et que l’enjeu économique, comme cela filtre partout, a été le premier moteur de cette affaire artificielle. Derrière les slogans contre Ben Ali et sa famille politique se cache la volonté manifeste de briser le mouvement du neo-destour, ce que la rue appelle « cinquante ans de dictature ».

* « Moncef bev » tome II, p.193, édité à Arcs Éditions en 1990, à Tunis,

Pierre Dortiguier  

 
 






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18 Commentaires

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  • #1090
    Le 26 janvier 2011 à 22:11 par khalifa souyah
    On nous ment sur la révolution tunisienne

    notre poéte tunisien chebbi disait : à la détermination du peuple à vivre , le destin finira par abdiquer ! la tunisie a payée le tribut du sang : 80 martyrs , des dizaines des blessés , une révolution qui se poursuivi jusqu’à aujourd’hui contre le parti unique de ben ali , svp ne minimiser pas notre révolution parce que on a battu un état policier maffieux atroce. On a évincé ben ali ( allié des occidentaux) sans sarkozy et obama , réveillez -vous de votre ethnocentrisme et pseudo- intellectualisme qui dénigre les efforts des autres peuples ! cessez de soutenir les dictatures et le monde se libérera !!

     

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  • #1109
    Le 27 janvier 2011 à 06:42 par Abdu M
    On nous ment sur la révolution tunisienne

    Bouazizi et les dizaines de personnes qui se sont immole au feu ces derniers jours dans le monde arabe, c’est des bourgeois consuméristes ???????????
    Juste, il est de l’intérêt des forces vives qui luttent contre l’empire de se solidariser avec les révolutions arabes tendant a se débarrasser de ce même empire et des pouvoirs mafieux a ses ordres (Ben Ali, Moubarak, etc...), et non pas de prendre la défense d’une pourriture de la trempe de Ben Ali. Et accessoirement, sortir de votre cocon ethnocentriste, et de vous renseignez sur la situation du monde arabe.
    La révolution continue que les américains laissent faire ou pas.

     

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  • #1130
    Le 27 janvier 2011 à 15:57 par dortiguier
    On nous ment sur la révolution tunisienne

    Je réponds aux accusations d’ethnocentrisme, qu’il est naturel, que chaque société tourne autour d’un axe, et que faire une révolution, c’est seulement "être autour de soi-même" ; revenir à soi :,je vois les choses en Européen, et aussi en observateur de la Tunisie depuis plus de 40 ans maintenant ;on aura beau crier "mort au tyran", la question se pose de savoir dans quelles conditions le général Ben Ali est tombé ; ce n’est pas une émeute de quatre semaines, dans des conditions encore à connaître, après un suicide pathologique d’un garçon giflé par une policière, sur une question de règlement de vente maraichère , qui paralyse un État. pourquoi-c’est le sens de l’article- inventer des histoires comme l’or de la banque volé par Leila, ou du projet des Alides (partisans d’Ali,je plaisante) de mettre la Tunisie à feu et à sang ; et le résultat est de paralyser un gouvernement qui est là pour faire des élections que ceux qui conseillent et dirigent les manifestations de centaines de personnes transportées sur place- à savoir les Américains, en tête le Feltmann (parlons en, qui célébrait en 1909 les progrès sociaux du pays) célèbrent, encouragent et financent.
    Il y a un précédent à l’incapacité politique des "nouveaux Arabes" -comme nous parlions des "nouveaux Français" en Europe sous la révolution qui a fait tant de mal au monde- ; je le redis ici,c’est la "révolte arabe" de1915 qui a installé les U.S.A. et les Anglais (sans parler de la France mandataire) en Orient.
    La formule de l’histoire : "la même chose, mais autrement" ; Schopenhauer le dit en latin : et qui va trinquer là-dedans ? Le peuple vrai, le Tunisien honnête ;celui qui ne ment pas, n’accepte pas d’aboyer avec les chiens, fussent-ils très jeunes qu’encourage le Département d’État. Vous renversez un "homme des Américains" à l’appel de l’Amérique ! Et les 80 victimes (anges et démons mêlés) sont les trompettes de la nouvelle Jéricho tunisienne tombée. Quant aux manifestations, elles sont là pour obliger l’État tunisien à courber la tête devant un nouveau protectorat, et accepter les hommes nouveaux, tout préparés, comme Chebbi..

     

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  • #1350
    Le 31 janvier 2011 à 12:56 par Chams-eddine Gherissi
    On nous ment sur la révolution tunisienne

    l’influence qu’a pu avoir les u.s.a dans le déclenchement de la chute de Ben-Ali est incontestable.

    maintenant je ne suis pas sur que les américains aient vraiment les moyens de leurs ambitions et puissent maintenir indéfiniment leurs pions au pouvoir, en Irak par exemple (pays occupé militairement), le Kurde Talabani est perçu par Washington comme étant pro Iranien, Hamid Karzai n’a plus aucune autorité sur l’Afghanistan,
    et le Liban est passé en mains chiites.

    donc wait and see.

     

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  • #1476
    Le 2 février 2011 à 01:10 par lenfantalaplumefarouche
    On nous ment sur la révolution tunisienne

    ce qui me fait peur c est que cette révolution s’annonce consumériste...il est vrai que les tunisiens son éduques mais leur aspirations ont étés bien étudier par les américains et ces derniers savent que les aspiration du peuple tunisien ont une saveur très occidental très enclin au consumérisme(celui qui nous pourrit la vie aujourd’hui)..cette révolution si elle est la bienvenu pourrais donc ,se transforme en un piège avenir énorme pour la Tunisie ; il faut donc que celle ci se protège au mieux et s’accapare sa destine.ce n’est pas le plus facile car des pions sont déjà en place pour récupérer la colère du peuple dans le sens de l’empire.Au fond seul l’avenir nous dira si cette révolution est réelle et profonde ou si elle n’est que superficiel .Le peuple tunisien tranchera .

     

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  • #1548
    Le 2 février 2011 à 22:43 par Lotfi AGOUN
    On nous ment sur la révolution tunisienne

    Ces changements dans les pays arabes
    La révolte tunisienne, orchestrée par la rue de ce petit pays, a pris de court tout le monde. C’était tellement inattendu qu’on aurait dit un scénario de la C.I.A.
    Et c’est ce qu’essayent de nous faire admettre, à présent, les États-Unis d’Amérique (USA). Mais il faut être vraiment très crédule pour accepter cette "vérité".
    Les USA n’auraient jamais accepté que "leur pion", si bien placé, entre un Kadhafi (qu’ils n’avaient pas hésité à bombarder" et le F.I.S de l’Algérie, change sa structuration au risque de leur échapper définitivement. Eux et d’autres pays de l’Occident n’ont pas encore digéré les changements qui avaient eu lieu en Iran.
    Aujourd’hui, certains médias n’hésitent pas à dire que les USA essayent également de faire bouger et changer les choses en Égypte. Est-ce le cadeau empoisonné qu’aimeraient bien faire, les USA, à leur allié et protégé de cette zone du globe : Israël ? La réponse est évidente.
    Une chose est certaine, les USA vont faire tout leur possible pour sauvegarder leurs intérêts dans ces deux zones stratégiques de l’Afrique méditerranéenne. Et ils ont commencé, lorsqu’ils se sont rendu compte de l’évolution irréversible de cette révolution populaire, par suggérer à l’armée de chaque pays de laisser le peuple décider. Les choses étant ce qu’elles sont et ne pouvant naviguer à contre-courant, autant essayer de le gérer au mieux. Et au pire il y aura toujours l’Europe comme tampon.
    À présent, les USA essayeront de "conseiller" au mieux le gouvernement de transition pour que la démocratie s’enracine de plus en plus en Tunisie. Et ils essayeront de faire pareil en Égypte en prenant en considération la double donne "Frères Musulmans/Israël".
    Les Tunisiens, musulmans sunnites sauront relever le défi d’une démocratie à la turque. La société tunisienne demeure très marquée par un passé commun qui n’est pas si ancien. Je suis convaincu que ce gouvernement de transition préparera des élections démocratiques et que le poids des jeunes (qui sont ceux de la génération "Internet-Google-FaceBook" ; et qui ont accès "Au Monde") dans les votes sera prépondérant. Le prochain gouvernement sera bien coloré sans hégémonie d’un quelconque parti politique. Et ainsi le Tunisien (qui a eu accès à l’Éducation grâce à BOURGUIBA) aura le temps de voir les choses se décanter et se mettre en place.
    Pour l’Égypte les choses ne seront pas aussi faciles. L’organisation structurelle des "Frères Musulmans" donnera un grand avantage à ce parti dès les premières élections et il pourra obtenir une large majorité.
    À mon humble avis, les USA vont pousser MOUBARAK à partir ou bien ils le laisseront subir la décision de la rue. Ils sont passés maîtres dans l’art d’utiliser des pantins puis de les laisser choir, s’ils ne vont pas les chercher chez eux pour les enfermer dans une prison américaine. Et ce n’est pas Manuel Antonio Noriega du Panama qui va me contredire.
    Le Yémen suivra, puis l’Algérie et même, à mon avis, la Libye, "contaminée qu’elle sera par les pays limitrophes (Tunisie, Égypte voire Algérie). Le Maroc "unique monarchie déclarée" en Afrique du Nord sera secoué par les évènements tout comme la Jordanie (où les choses semblent bouger davantage) ; et un changement dans ces pays sonnera le glas, à plus ou moins long terme, pour les monarchies du Golfe arabe.
    Lotfi AGOUN
    http://lotfi-agoun.blogspot.com/

     

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  • #1550
    Le 2 février 2011 à 22:48 par Lotfi AGOUN
    On nous ment sur la révolution tunisienne

    Pourquoi essayer de renier au peuple tunisien sa révolte ?
    Pourquoi essayer de renier au peuple tunisien sa révolte ? N’est-il pas aussi mûr que ne l’était le peuple français à la veille de sa révolte (si mes souvenirs sont bons, il n’y avait ni internet ni autres médias performants à l’époque)

    D’après certaines analyses, ce sont des agents d’influence (venus de l’extérieur) qui ont manipuler l’opinion et poussé le peuple tunisien à la révolte. Delà à dire que ce sont eux qui auraient convaincu Mohamed BOUAZIZI de s’immoler, il n’y a qu’un pas vite franchi.

    Désolé de faire choir cette analyse. C’était tellement spontané que même les extrémistes ont été pris de court. Sinon, ils auraient essayé de convaincre ce premier Martyr de cette révolution de se faire exploser ailleurs (en Europe, peut-être, voire ailleurs) en lui promettant de prendre en charge la famille qu’il essayait de faire survivre.

    Pourquoi dénigrer ce qui n’est pas orchestré par l’occident ?

    Le peuple Tunisien détient aujourd’hui tous les ingrédients (instruction, ouverture d’esprit et exaspération sociale) pour entreprendre seul sa révolte et la réussir. Sans l’aide ni l’assistance de pseudo-amis.

    Pseudo-amis qui, il n’y a pas longtemps serraient contre leur cœur celui de qui ils se détournent aujourd’hui. Que les responsables politiques de ces pays qui se veulent démocrates apprennent à être les amis des peuples et non de leurs dirigeants. Une fois, ce stade atteint, ils pourraient leur proposer aide et assistance, le cas échéant et si besoin exprimé, afin de les aider à surmonter certains obstacles.

    Lotfi AGOUN
    http://lotfi-agoun.blogspot.com/

     

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  • #1559
    Le 2 février 2011 à 23:42 par Ridha ENNAJI
    On nous ment sur la révolution tunisienne

    J’observe que, dans cet article, aucun des évènements relatifs aux derniers jours de Ben Ali , et notamment les affirmations qui laissent à penser que tout a été organisé par les américains, n’est corroboré par le moindre commencement de preuve.
    C’est une suite d’affirmations qui ne sont, en fait , que le reflet de la conviction intime de l’auteur.

    Il est étonnant de constater cette cécité qui empêche certains de prendre conscience que, tout simplement, le monde a changé. Bien sûr, depuis toujours, les stratégies diplomatiques des grandes puissances sont en interaction avec les grands courants et évènements qui font ou ont fait l’histoire de ce monde. La révolution tunisienne a autant impacté les stratégies américaines et européennes qu’elle n’a été impactée par ces dernières. Sauf que les responsables américains ont été les plus réactifs et ont immédiatement décidé de soutenir ce mouvement qui avait commencé sans eux. Et là, l’auteur a incontestablement raison, ce soutien a été précieux pour le peuple tunisien. Cette réactivité américaine met en lumière toute l’incapacité dont a fait montre la diplomatie française dans son analyse de la situation.
    Pourquoi cette incapacité de la part d’un pays si proche et dont sa connaissance de la Tunisie, de part l’histoire partagée, aurait dû lui donner un avantage décisif ? Tout simplement, parce que le regard des responsables français sur les tunisiens, comme le regard de l’auteur d’ailleurs, n’a pas changé.
    N’en déplaisent aux nostalgiques accrochés à leurs vieux schémas d’avant guerre, la Tunisie a changé.
    Une autre raison à la faillite de la diplomatie française : ne pas prendre en compte le fait que les tunisiens considèrent, à juste titre, les américains comme des alliés indéfectibles. Et malgré "l’antiaméricanisme" ambiant depuis quelques temps à travers le monde, les tunisiens, par intérêt bien sûr, mais aussi par amitié, seront toujours attachés à une alliance très forte avec les Etats Unis d’Amérique . Ce pays qui les a soutenus dans leur lutte pour l’indepéndance de la Tunisie.

     

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  • #1832
    Le 5 février 2011 à 23:38 par anonyme
    On nous ment sur la révolution tunisienne

    Je pense que si on est pas Tunisien on peut difficilement comprendre ce qui vient de se passer en Tunisie. Dieu est grand voilà tout et l’Amérique est toute petite.

     

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  • #2004
    Le 8 février 2011 à 12:43 par anonyme
    On nous ment sur la révolution tunisienne

    Après l’article de monsieur Meyssan, c’est le 2ème que je lis qui soutient cette thèse.
    Dans les deux articles il y a des arguments fondamentaux et des affirmations complètement faux qui rendent cette théorie invalide :

    - "révolution orchestrée par la bourgeoisie affairiste" : les premières manifestations ont démarré dans les régions les plus pauvres du pays, ça a commencé comme une révolte populaire et ça a mis beaucoup de temps pour atteindre la classe moyenne et bourgeoise des côtes dont les revendications sont plus politique que sociale et qui a transformé la révolte en révolution.

    - "la révolution ne faisait pas l’unanimité" : tout les syndicat du pays, l’ordre des avocats, des ingénieurs, des juges ont rejoint la révoltes dès le départ dans toutes les villes tunisiens. toutes les villes ont connues des grandes manifestations avant d’atteindre Tunis. ils est absurde de la comparer à la révolte des jeunes de Téhéran !

    - "RCD parti de patriotes" : l’adhésion à ce parti en Tunisie à l’époque de Ben Ali était synonyme d’arrivisme et d’opportunisme. Les tunisiens n’ont jamais considéré ses adhérents comme patriote mais plutôt comme des vendus. Ils sont aussi les responsable de la privatisation sauvage des institutions nationales.

    - "Manipulation de la CIA" : Dans wikileaks on lit qu’il y avait des plans us pour organisé la succession de Ben Ali par Kamel Morjane tout en gardant le même parti au pouvoir. ils affirment clairement que le système policier est infaillible et qu’il a fait ses preuves en 2008 révolte de Redeyef. La révolution les a pris par surprise et ils ont décidé de soutenir le mvt en donnant l’ordre a l’armée de prendre la situation en main. Là les évènements politiques leur échappent surtout après la dissolution du RCD et l’impopularité de tout ces dirigeants, et ils ont du mal à formé la caste qui garantira leur intérêts.

    Ayant suivi les évènements de près et en étant par moment au feu de l’action, je peux dire que cette révolution ne colle pas au modèle des révolutions colorées de l’Albert Einstein institut. C’est une vraie révolution populaire qui a bénéficié de la pression politique US sur l’armée.

    Je pense que l’anti-americaniste et l’anti-mondialisme ont dépeint sur la lecture de l’histoire politique du pays (surtout consernant Borguiba) et l’interprétation des évènements rendant cette analyse du moins contestable.

     

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