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Pour cacher ses crimes, "Israël" accuse toute critique d’antisémitisme

Retour à l’idée fixe, "Israël" voit de l’antisémitisme partout. Chez ceux qui osent le critiquer, par amitié. (Sans compter ceux qui lui vouent une particulière animosité). Mais sans pour autant affecter leur nombre, qui ne cesse de croître, au fil de sa cruauté grimpante, de guerre en guerre. Au fil de son arrogance aussi.

Depuis dimanche dernier, le cabinet israélien a agité l’épée de l’antisémitisme. Il s’agissait pour lui de " décrédibiliser" le rapport Goldstone, qui l’accuse de crime de guerre et contre l’humanité durant son opération militaire meurtrière Plomb durci, contre la Bande de Gaza. Signe de sa faillite, la direction israélienne a refusé d’effectuer sa propre enquête, comme l’exige le rapport onusien aux arguments bien étayés, et n’a trouvé de plus facile que de brandir ce qu’elle considère être la charge maximale. Par la voix de plusieurs ministres, dont celui de l’Information, Youli Edelstein, elle a déclaré que le rapport est "simplement une expression d’antisémitisme", qui " se focalise depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, non sur les juifs mais sur Israël et les Israéliens".

L’accusation s’est fondée sur les conclusions d’une étude, allant dans le même sens, publiée dimanche par le Centre de la recherche sur l’antisémitisme. Il recense "en 2009 un nombre record d’actes antisémites atteignant plus de 500 cas notamment en France, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis". Ignorant la férocité inégalable infligée aux civils palestiniens de la bande durant l’offensive dévastatrice Plomb durci, l’étude s’est œuvrée à imputer cette "recrudescence" à "la propagande extrémiste contre Israël suite à l’opération +Plomb durci+ qui a permis la fusion entre islamistes radicaux et antisémites classiques". Selon l’AFP, le bilan comptabilise aussi bien des actions violentes contre des juifs, que des proclamations visant à "délégitimer l’existence de l’Etat d’Israël", par delà toute critique de sa politique.

Une deuxième cible aussi semble être favorite pour ce réquisitoire : le Premier-ministre turc Recep Tayeb Erdogan, pris à charge ce mardi par le vice-ministre israélien des affaires étrangères Danny Ayalone.

Ce dernier qui ne s’est pas encore lavée les mains de l’humiliation qu’il a infligée à son entité, en voulant humilier la Turquie, s’est basé sur les conclusions d’une autre étude rédigée pour son ministère sur les relations israélo-turques. "Erdogan incite et encourage indirectement à l’antisémitisme" rapporte-t-il de cette étude. Le numéro deux turc se serait également permis "d’enfreindre la zone rouge de la patience du gouvernement israélien", s’insurge-t-il. Erdogan est également tenu responsable depuis l’accession de son parti au pouvoir, "d’un processus continu de restructuration négative de l’opinion publique turque à l’encontre d’Israël, en évoquant sans cesse les souffrances du peuple palestinien".

Loin du cas du président iranien Ahmadinejad, aussi bien dans le cas de Goldstone, lui-même juif et se déclarant ami d’Israël, que dans celui d’Erdogan, qui condamne sans cesse l’antisémitisme, le qualifiant de "crimes contre l’humanité", et dont le pays entretient des relations avec Israël depuis 50 ans, force est de constater le virement sémantique opéré arbitrairement par les sionistes au terme "antisémite".

Alors que ce dernier incrimine ceux qui répugnent les juifs pour leur appartenance religieuse ou ethnique, les sionistes œuvrent sciemment pour qu’il englobe tous les Israéliens. Le public ciblé par ce transfert est en particulier l’occidental, rongé toujours par le complexe de son histoire problématique avec les Juifs. Bien entendu, l’objectif final d’un tel virement n’est autre que manipulateur : détourner l’attention des véritables raisons de la recrudescence des condamnations contre Israël, voire leur imposer une censure psychologique sournoise ; et ce pour laisser la voie libre à Israël pour se permettre tous les interdits.

Ce faisant, il suggère une autre exploitation, avec des buts similaires, celle de l’holocauste. Et sans laquelle l’usurpation de la Palestine n’aurait jamais eu lieu.

Mais semble-t-il, cette double exploitation perd progressivement de son éclat, auprès de l’opinion publique occidentale. Le constat est également le produit de l’étude israélienne du centre contre l’antisémitisme qui a recensé 42% des résidents en Europe occidentale qui sont désormais persuadés que les juifs exploitent le passé, dont entre autre l’holocauste, pour leur soutirer de l’argent. Un évêque polonais Tadeusz Pieronek s’est également offusqué contre cette exploitation : les Juifs exploitent la Shoah comme « une arme de propagande, servant à obtenir des avantages qui sont souvent injustifiées », regrette-t-il, citant comme exemple le soutien inconditionnel à Israël par les États-Unis. Pieronek constate que "ceci favorise une certaine arrogance insupportable", et conclut haut et fort "qu’Israël utilise son pouvoir et l’exploitation des tragédies historiques pour traiter les Palestiniens comme des animaux". Osant l’interdit, cet évêque risque de s’attirer les foudres des sionistes. Son affaire est à suivre.