Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Une nouvelle espèce d’hominidé découverte en Afrique du Sud

Des paléontologues sud-africains ont présenté, jeudi 8 avril, deux squelettes partiels fossilisés d’une nouvelle espèce d’hominidé datant de près de deux millions d’années.

Découverts en 2008 sur le site de Maropeng, à l’ouest de Johannesburg, "ces fossiles nous donnent une image extraordinairement détaillée d’un nouveau chapitre de l’évolution de l’homme et lèvent le voile sur une période cruciale durant laquelle les hominidés n’ont plus dépendu de la vie dans les arbres pour s’établir sur le sol", explique Lee Berger, paléo-anthropologue de l’Université de Witwatersrand, dans un article publié dans la revue Science du 9 avril.

Les deux spécimens, une femelle adulte et un mâle d’une dizaine d’années, ont été mis au jour dans une caverne de ce site, classé au patrimoine mondial de l’humanité, qui a livré un tiers des hominidés exhumés à ce jour. La trouvaille est due au fils âgé de 9 ans de Lee Berger, qui a déterré la clavicule d’un des deux hominidés à l’occasion de prospections géologiques. "Chaque individu est plus complet que le fameux fossile Lucy mis au jour en Ethiopie", a précisé le paléo-anthropologue devant la presse.

La nouvelle espèce a été baptisée Australopithecus sediba, qui signifie "source d’eau" en sotho, la langue des populations locales. Les deux hominidés marchaient debout et partageaient nombre de traits avec les premières espèces connues d’Homo. Leurs bras étaient longs comme ceux des singes, mais avec des mains courtes et puissantes. Ils étaient dotés d’un pelvis évolué, de petites dents et de longues jambes les rendant capables de courir comme un humain. Il est aussi probable que ces hominidés pouvaient grimper aux arbres. En fait, le sediba était apparemment à l’aise dans ces deux modes de vie.

Mesurant environ 1,27 mètre, la femelle pesait quelque 33 kilos et le jeune mâle 27 kilos. Le cerveau de ce dernier était très petit avec un volume de 420 à 450 cm3. Comparativement, le volume du cerveau humain varie de 1 200 à 1 600 cm3. Mais, a noté Lee Berger, la forme du cerveau de ce nouvel hominidé paraissait plus évoluée que celui des autres espèces d’australopithèques.

Leurs caractéristiques montrent que la transition entre les premiers hominidés et le genre Homo s’est produit très lentement. "Cette nouvelle espèce partage plus de traits dérivés avec les premiers hominidés que tout autre australopithèque", et peut donc être l’ancêtre de l’homme moderne ou bien d’une branche éteinte au fil de l’évolution, a expliqué le professeur Berger.

Au moins deux autres spécimens de sediba ont été trouvés sur le site et font encore l’objet d’analyse, a-t-il ajouté. Les chercheurs ont aussi identifié les fossiles d’au moins vingt-cinq autres espèces animales, dont une hyène, un chien sauvage, des antilopes et un cheval.