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La modernisation du porte-avions Admiral Kouznetsov

L’unique porte-avions russe, baptisé Admiral Kouznetsov en l’honneur d’un amiral de la flotte de l’Union Soviétique, fera l’objet d’une modernisation.

Les médias ont publié des informations à ce sujet en se référant à des sources au sein de la Marine russe. Ce navire devrait être placé en cale sèche en 2012 et restitué à la flotte en 2017.

Mis en chantier en 1982 comme Leonid Brejnev, mis à flot en 1985 comme Riga, rebaptisé en Tbilissi en 1987 et, enfin pourvu de son nom actuel, le porte-avions Admiral Kouznetsov a reçu en Occident le surnom de Navire aux mille noms.

Entré en service en 1991, le navire s’est avéré très utile pour la Marine du point de vue de la mise en service de son aviation embarquée, de l’élaboration de nouveaux procédés tactiques et du maintien des performances dans la compétition avec les porte-avions des « partenaires éventuels

Au cours de son exploitation, il a été maintes fois question de retirer le Kouznetsov de la flotte et de le ferrailler, surtout à la fin des années 90 et au début des années 2000, lorsque le navire ne quittait pratiquement pas le quai.

Cependant, après l’amélioration de la situation dans le pays, le navire a repris vie. Son système de propulsion et d’autres équipements ont été remis en état de marche et il a commencé à prendre plus souvent le large en participant à toutes sortes de manœuvres.

Depuis le milieu des années 2000, les représentants de la Marine et les dirigeants politiques russes se sont remis à parler de la nécessité de construire des porte-avions pour la Marine russe. Dans ces conditions, la conservation du Kouznetsov a revêtu une importance vitale dans la mesure où il est nécessaire pour maintenir les cadres de l’aviation embarquée.

D’autre part, la nécessité d’éliminer les défauts du navire, ainsi que le besoin de réparations ont conduit à l’idée d’effectuer une modernisation. Les propos de plus en plus fréquents selon lesquels le navire retournerait en chantier en 2010-2012, se voient donc enfin confirmés.

Que deviendra le navire après sa modernisation ? Difficile à prévoir exactement, mais les informations déjà disponibles permettent de tracer la future image du porte-avions.

Tout d’abord, sera remplacé le "cœur malade" du porte-avions, à savoir sa propulsion. Au lieu du générateur à vapeur actuel, le Kouznetsov aura un propulseur à gaz ou nucléaire.

Les armements du navire changeront, ainsi les silos des missiles Granit seront-ils enlevés. En combinaison avec le changement de l’agencement intérieur, cela permettra de porter la surface du hangar à 4500 ou 5000 mètres carrés, en augmentant considérablement la capacité en aéronefs.

La défense anti-aérienne du Kouznetsov sera renforcée en remplaçant le système Kinjal par un système universel de tirs composé de 80 à 120 missiles de DCA de portée moyenne de nouvelle génération. Comme cela a déjà été annoncé, il est prévu d’en assurer la défense rapprochée par l’installation d’une version maritime du système de DCA Pantsir (4 à 6 canons d’artillerie de DCA).

Les nouveaux systèmes d’armements du navire reposeront sur des équipements radio-électroniques modernes, plus précisément sur le système de commande et d’information Sigma, le même pour tous les navires russes de nouvelle génération, assurant un niveau d’interaction jadis impossible dans le cadre d’une formation.

Enfin, il est absolument logique de doter le navire d’une catapulte. Puisque le renoncement au tremplin est peu probable, une ou deux catapultes pourraient être installées sur le pont dévié, comme cela avait été prévu à bord du porte-avions soviétique Oulianovsk dont la construction n’avait pas été achevée. Les catapultes à vapeur avaient déjà été conçues en URSS et un échantillon avait été essayé au complexe d’entraînement Nitka, par conséquent, cet objectif est réalisable. Le choix des catapultes dépend de celui du propulseur du navire : les catapultes à vapeur nécessitent un propulseur nucléaire, alors que si des turbines à gaz sont installées, la seule possibilité sera de doter le navire de catapultes électromagnétiques qui devront être conçus en Russie, achetés à l’étranger, ou bien … copiés illégalement.

En ce qui concerne la partie aéronautique du Kouznetsov, on sait déjà qu’il sera doté de nouveaux MiG-29K, commandés en 26 exemplaires, et d’hélicoptères. En plus de ces aéronefs, il faut s’attendre à l’apparition dans le hangar de chasseurs de cinquième génération T-50 version embarquée, dont le développement a déjà été annoncé. Au moment de la mise en service du navire, vraisemblablement plutôt en 2020 qu’en 2017, quinze à vingt avions de cette classe seront déjà construits.