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La presse s’attache à la souffrance des génocidaires

On parlera de déplacement éditorial, pas encore de perversion ou de manipulation. Ce n’est pas un mensonge, mais un déplacement de la focale sur un problème qui fait des génocidaires des victimes du génocide en cours. Victimes psychologiques, s’entend.

 

 

Le bourreau a des doutes, il souffre de SPT (stress post-traumatique), il se pose des questions morales... Pendant ce temps, on ne parle pas de la souffrance puissance hiroshimesque – et le terme n’est pas trop fort puisque le nombre de morts du 6 août 45 a désormais été dépassé – de l’autre côté.

 

 

Pourquoi les Israéliens n’ont-ils pas balancé
une bombe H sur Gaza le 8 octobre 2023 ?

Cela aurait été plus simple et aurait évité deux ans de souffrances inutiles aux civils. Ah, c’est vrai, la réprobation internationale... Pff, Netanyahou et ses sbires s’assoient dessus ! C’est pas la Kallas avec sa menace de sanctions et de solution à deux États qui va mettre un terme au massacre et à la grande déportation en cours.

Nous en sommes à la solution finale du problème palestinien. D’ailleurs, toujours dans la presse de déplacement, on note souvent l’expression problème palestinien, comme si le Palestinien était le problème (idem avec le problème noir aux États-Unis). Les mots, toujours les mots, pour façonner les esprits.

Le Monde a donc tendu son micro à Yonathan, un réserviste qui doute :

Le soir de mars où il a appris qu’il était expulsé de l’armée, Yonathan a immédiatement téléphoné à son père. « J’étais au bord des larmes », se souvient ce réserviste israélien, qui demande à témoigner sous un prénom d’emprunt. Quelques heures auparavant, il s’était exprimé publiquement afin de dénoncer une guerre devenue inutile et source de dommages disproportionnés pour les soldats, les otages, les Palestiniens de l’enclave. Dans le même élan, il avait estimé que les appelés à Gaza ne devraient plus répondre aux convocations de l’armée israélienne, dont le gros des troupes est constitué de réservistes (plus de 400 000 personnes, pour seulement 170 000 soldats d’active).
La situation de ce jeune homme est extrême : très peu de militaires ont été rayés des cadres pour insubordination. Mais sa tristesse, son angoisse et son indignation donnent un aperçu des dilemmes qui traversent ce corps indispensable au fonctionnement de l’armée israélienne.

On rappelle qu’en 1941, en URSS, les membres des bataillons de police intégrés dans les Einsatzgruppen qui refusaient de fusiller des civils juifs n’étaient pas punis pour autant. Tuer un ennemi militarisé, éventuellement un partisan, oui, mais pas une femme ou un enfant. Huit décennies plus tard, les hésitations et la souffrance morale des génocidaires font les gros titres. On peut leur dire comment ça va finir.

« Les opérations de nettoyage ethnique, menées en collaboration avec la Wehrmarcht [Tsahal], la police et d’autres organismes locaux, faisaient partie intégrante de la politique d’expansion raciale et de domination totale promue par Hitler [Netanyahou]... »

 

À 3’40, on a cette petite remarque intéressante en voix off :

« Cependant, au fil du temps, Himmler découvrit que les méthodes de meurtre utilisées par les Einsatzgruppen étaient extrêmement inefficaces, non seulement elles étaient coûteuses, mais elles sapaient également le morale de leurs troupes. certains des auteurs de ces actes souffraient de problèmes de santé physique et mentale, et beaucoup se tournèrent vers l’alcool et les métamphétamines. Les chefs des Einsatzgruppen tentèrent de transformer les exécutions de masse en un acte collectif sans responsabilité individuelle. Toutefois, cela ne fut pas suffisant pour que chaque auteur se sente exempt de culpabilité. Avec le temps, trois types de bourreaux furent définis : ceux qui étaient impatients de participer dès le début ; ceux qui y participaient uniquement parce qu’ils en recevaient l’ordre ; et une minorité qui refusait de coopérer. »

Il y a comme une congruence, non ? Du côté des réservistes israéliens (et non des SS), 15 à 25 % des effectifs refusaient de participer au génocide, et c’était en novembre 2024. Le Monde explique que depuis, le gouvernement israélien ne publie plus de chiffres. On a du mal à ratisser les réservistes pour faire le sale boulot, pour détourner les propos de Korsia. Un capitaine de 26 ans, qui ne voit aucune bonne raison à cette guerre, a fait 20 jours de prison.

« Les décisions actuelles du gouvernement vont contre l’intérêt d’Israël, soutient Raphaël Becache, un officier franco-israélien de 26 ans ayant combattu à Gaza. En continuant cette guerre, le pouvoir fait le jeu du Hamas. » Pour Tomer, 29 ans, qui préfère ne pas donner son nom de famille, « non seulement cette guerre sert les intérêts de Nétanyahou, qui entend se maintenir au pouvoir à toute force, mais elle n’est pas en accord avec nos valeurs ». Les dommages infligés aux Gazaouis n’arrivent pas forcément en tête des motifs de refus, mais ils sont souvent évoqués. Par Tomer, notamment : « Le gouvernement ne se soucie pas des civils, il ne respecte pas les lois internationales. Tout cela abîme terriblement l’image de notre pays et m’afflige, moi qui suis Israélien et sioniste. »

La fleur au fusil le 8 octobre 2023, un gros doute et le sentiment diffus que ça va mal finir pour leur grade en septembre 2025. Après Le Monde, Le Figaro s’empare du problème, toujours chez les juifs, pas chez les Palestiniens. On parle de juifs et pas d’Israéliens car le doute commence à tenailler les diasporas.

Kotkin a beau prendre la chose avec le sourire, on sent quand même un sourire jaune derrière :

Quand on lui demande s’il est inquiet des fractures qui se font jour sur la question d’Israël et de la Palestine parmi les Juifs d’Amérique, le politologue Joel Kotkin commence par sourire : « Les Juifs se sont toujours bagarrés, cela fait des milliers d’années que ça dure ! », rappelle ce Juif libéral modéré, qui se sent « orphelin » du Parti démocrate de John Fitzgerald Kennedy.

Le problème accessoire, le doute dans la communauté juive, remplace doucement le problème principal, un génocide au XXIe siècle, siècle des médias et des images en direct. Il est vrai que le basculement de la jeunesse de gauche américaine en faveur des Palestiniens est un mauvais signal pour la suite, c’est-à-dire le lien indéfectible entre la Maison-Blanche et Tel-Aviv. On s’oriente vers un retour de cent ans en arrière. Kotkin le pressent :

« La situation s’européanise. Nous nous sentions totalement intégrés et respectés dans les médias, les universités, les différentes institutions. Mais nous revenons à notre statut historique plus habituel de groupe détesté et marginal. »

Le virage électoral new-yorkais donne un aperçu de ce changement.

Le fait que l’accusation de génocide ait commencé d’être relayée quelques jours à peine après le 7 Octobre, alors que la guerre ne faisait que commencer, lui paraît révéler le « parti pris » immédiat qui s’est imposé. Mais il note aussi que la fuite en avant de Netanyahou, contre l’avis de nombreux militaires, donne de plus en plus raison aux critiques, laissant les Juifs d’Amérique déchirés entre leurs loyautés envers Israël, leur conscience de l’impasse et leur devoir d’humanité.

En juin, la victoire aux primaires démocrates new-yorkaises de Zohran Mamdani, candidat proche des thèses décoloniales et critique virulent d’Israël dont il prône le boycott, a été un révélateur des fractures. Près de 67 % des Juifs new-yorkais de 18 à 44 ans ont voté pour lui, acceptant de reprendre à leur compte l’idée « de l’Intifada globale » contre une majorité de leurs aînés, attachés à Israël. « Beaucoup de Juifs plus âgés que je connais sont choqués et effrayés par cette victoire. Israël reste pour eux le seul refuge fiable », écrit le journaliste Ezra Klein. Mais parmi les jeunes, on craint « un Israël devenu État d’apartheid, gouvernant les ruines de Gaza et des bantoustans en Cisjordanie ».

C’est l’Afrique du Sud, pays que l’État hébreu soutenait du temps de l’apartheid.

 

La complicité écœurante des médias français

 






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10 Commentaires

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  • #3562321
    Le 18 septembre à 12:05 par Surnom
    La presse s’attache à la souffrance des génocidaires

    Les dernières frappes américaines sur l’Iran ordonnées par Trump, d’après les spécialistes n’ont pas fait de dégâts importants. Par contre, c’était comme une carte blanche aux psychopathes de Tel-Aviv. Une assurance de maintien pour eux de l’Iran dans toutes ses frontières.
    Je n’arrive pas à voir où est l’America first !

     

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  • #3562325
    Le 18 septembre à 12:23 par STORM500
    La presse s’attache à la souffrance des génocidaires

    A gauche, les LFI qui font le jeu d’Israël en préparant l’opinion publique française et européenne pour accepter une immigration massive des palestiniens encore vivant a gaza que Nethanyaou rêve de dégager (surtout après 2ans de génocide l’image d’Israël est irrécupérable , même si c’était déjà le cas avant) et la droite sioniste fait monter la haine des européens de souche contre les européens de branches ou immigrés . Tous les partis politiques soumis travaillent ensemble derrière le rideau.

    question a bompard :
    Si tu es tant préoccupé par la misère humaine, pourquoi fais tu semblant comme ton parti de défendre les palestiniens a des milliers de kilomètres alors que tu ne défends même pas les français de souche , qui ont vu leur identité , leur pays détruit par une immigration massive ces dernières décennies. Pourquoi ne dénonces tu pas la propagande et les délires LGBT et transexuelle a l’école qui vont détruire psychologiquement nos enfants ?
    Dénonces-tu les effets secondaires des vaccins COVID ?

    Un génocide comme a gaza c’est horrible mais il y a d’autres manières plus vicieuses et subtiles de détruire un peuple aussi.

    Ce qui est très louche, c’est d’avoir une humanité a géométrie variable. Leurs intentions sont politiquement motivées chez LFI comme chez zemmour ou autres.
    Ou on dénonce les injustices de manière égale et on se bat vraiment pour la cause, ou on est un enculé qui participe a un plan d’enculé en simulant un combat, comme lui.

     

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  • #3562328
    Le 18 septembre à 12:28 par flip
    La presse s’attache à la souffrance des génocidaires

    mais pourquoi bompard se sabote-t-il avec la comparaison russe ? décidément ce logiciel gauchiste a besoin d’une mise à jour système

     

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  • #3562332
    Le 18 septembre à 12:43 par nico
    La presse s’attache à la souffrance des génocidaires

    On sent la peur chez les personnes présentes sur le plateau à l’image de Morandini.
    La peur de se voir reproché de ne pas en avoir assez fait pour défendre l’indéfendable
    de ne pas en avoir assez fait pour défendre leurs maitres...
    La peur de la punition .
    Ils en font beaucoup trop et c’est voyant.

     

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  • #3562347
    Le 18 septembre à 13:37 par Wassim
    La presse s’attache à la souffrance des génocidaires

    Ils font tout pour se faire anéantir par le Créateur.

     

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  • #3562358
    Le 18 septembre à 14:24 par Kamika
    La presse s’attache à la souffrance des génocidaires

    Cnewsioniste est devenue une chaîne de propagande judaïste sioniste avec un vernis de défense du peuple français qui sonne faux !
    Jusqu’à quand cette escroquerie durera là est la question.Quelle impuissance,tout le monde regarde et personne ne bouge par lâcheté…
    Le boucher Nethanyaou qui se permet d humilier Trump c dire qu’il en a rien a cirer de l’Occident comme des dirigeants arabes lâches et sans honneurs qui n’ont pas bougé face au génocide programmé du peuple palestinien seul, désespérément seul face à l’indicible !
    Ça y est on est passé à la pax Judaïca !

     

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  • #3562362
    Le 18 septembre à 14:46 par à bas le temple
    La presse s’attache à la souffrance des génocidaires

    Quel rapport entre le spartiate grec et le consanguin pharisien... Prends ta retraite Satanyahu !

     

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  • #3562370
    Le 18 septembre à 15:11 par Ravenne 55
    La presse s’attache à la souffrance des génocidaires

    Bien normal cette presse , ces médias n ’ont rien de français depuis des lustres et des lustres . Que reste t il à la nation française ? " Frexit " , ( on sait ce qu ’en vaut l ’aune avec le pseudo Brexit ) ne veut rien dire ; Réappropriation !

     

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  • #3562416
    Le 18 septembre à 17:48 par Arthus
    La presse s’attache à la souffrance des génocidaires

    Faut dire que Rafo commence à en avoir marre d’avoir à justifier tous les crimes perpétrés sur la bande de Gaza. Ça se voit sur sa figure, il ne sait plus comment se dépatouiller de ces sales histoires. il ment un petit peu mais pas trop, en tout cas il a un bon job bien au chaud, mais peut-iraêtre qu’un petit tour sur le front lui ferait du bien ça lui ouvrirait les yeux face à la réalité, de toute façon on ne peut pas rester éternellement porte-parole. Aller Rafo, un p’tit effort pour empoussiérer un peu vos galons vous n’en sortirez que plus fort et vous nous direz la vérité rien que la vérité, ça ne fera peut être pas plaisir à Nyahou mais on s’en fout.

     

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