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Le scandale du vote électronique se précise

L’agence France Presse vient de révéler qu’une étude, réalisée par une chercheuse du laboratoire d’informatique de Nantes-Atlantique et portant sur les trois derniers scrutins nationaux, a relevé un nombre "d’erreurs" beaucoup plus élevé dans les bureaux utilisant des ordinateurs de vote que dans les bureaux traditionnels.


Cette étude, conduite par Mme Chantal Enguehard en relation avec l’Observatoire du vote, est la première recherche quantitative très sérieuse sur la dématérialisation du vote dans les élections politiques en France. Elle a été menée à partir de données provenant de 20.051 bureaux de vote, dont environ un tiers pratiquant le vote électronique, dans 46 communes de référence, dont 24 utilisant des ordinateurs de vote, lors des dernières élections présidentielles (premier et second tour), législatives (1er tour) et municipales (1er tour). Autant dire que l’énormité de la taille de l’échantillon rend l’étude statistiquement incontestable.

Entre 4 et 8 fois plus "d’erreurs" d’émargement avec le vote électronique

Les résultats obtenus montrent en premier lieu que le nombre de bureaux "en erreur", c’est-à-dire où le nombre de votes n’est pas égal au nombre d’émargements, est bien plus élevé parmi ceux qui utilisent les machines à voter que dans ceux qui ont recours à l’urne traditionnelle.

Globalement, sur les quatre tours d’élections étudiés, on relève ces erreurs dans près de 30% des bureaux procédant au vote électronique (29,8%) contre 5,3% de ceux utilisant l’urne.

Des "erreurs" en augmentation constante

Lors du premier tour de la présidentielle, on mesure ainsi 3,9 fois plus de bureaux en erreur pour le vote électronique par rapport au vote à l’urne. Ce rapport monte à 7,5 pour les législatives et à 7,8 pour les municipales, selon l’étude. En d’autres termes, il s’aggrave avec le temps !

Des "erreurs" dont l’ampleur est beaucoup plus importante avec le vote électronique

Autre enseignement, l’ampleur des erreurs est beaucoup plus importante pour le vote électronique : par exemple, plus de 7,3% des bureaux électroniques dépassent un taux d’erreur de 3 émargements, contre à peine 0,4% des bureaux traditionnels.

Des "erreurs" qui ne diminuent pas avec l’expérience

Selon l’étude, la multiplication des scrutins n’entraîne pas une plus grande fiabilité du vote électronique. Malgré la meilleure expérience qu’en ont les électeurs, les taux d’erreur du vote électronique restent toujours très supérieurs à ceux du vote à l’urne. En outre, le taux d’erreur est plus élevé dans les bureaux qui enregistrent le moins d’émargements à l’heure.

L’étude révèle enfin que la centralisation des résultats en mairie est elle-même source d’erreurs, certaines mairies ne faisant même pas état des écarts entre votes et émargements constatés dans les bureaux, d’autres "rectifiant " même les résultats pour les faire disparaître.


CONCLUSION : IL FAUT EN REVENIR AU VOTE AVEC LES URNES


Les résultats statistiques incontestables découverts par Mme Enguehard l’ont conduite à les qualifier elle-même de "choquants ". Cette chercheuse du laboratoire d’informatique de Nantes-Atlantique et l’Observatoire du Vote ont décidé de présenter leur étude au ministère de l’Intérieur et au Conseil constitutionnel.
Décision intéressante, ils ont aussi décidé de la présenter à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Cette organisation internationale, qui se préoccupe volontiers de la sincérité des élections dans tous les pays du monde, et en particulier dans l’ex-bloc socialiste, devrait assurément porter désormais ses regards sur ce qui se passe au sein des pays de l’Empire euro-atlantiste. Notons au passage que la chercheuse et l’Observatoire du Vote n’ont pas prévu de saisir la Commission européenne de leur étude. Comme si tout le monde avait déjà, inconsciemment, intégré l’idée que les institutions bruxelloises ne sont en aucun cas des remparts contre la dictature qui menace… (voir la position de la Commission en annexe)

Par ailleurs, Mme Enguehard et l’Observatoire du Vote demandent que les travaux réalisés soient complétés par une étude de plus grande envergure. Il serait notamment du plus haut intérêt de voir si les " erreurs " relevées sont réparties uniformément ou si elles ont une " tendance " à favoriser tel ou tel parti ou groupe de partis. Il serait d’un intérêt non moindre de comparer de façon statistique les résultats obtenus dans les bureaux de vote avec urne et dans les bureaux de vote avec "machine à voter."

Il est à cet égard extrêmement préoccupant de constater que la mise en place en France de bureaux de vote avec ordinateurs coïncide avec le recours à une société de service américaine (LEVEL 3 COMMUNICATIONS) chargée… de centraliser les résultats électoraux français dans son centre de Denver au Colorado !

Cette décision stupéfiante, prise par Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, a déjà été dénoncée ici même (cf. notre dossier Les résultats électoraux produits par une société américaine ?). Mais comme elle s’accompagne du taux "d’erreurs" absolument scandaleux de 30% dans les bureaux de vote équipés de " machines à voter ", le doute ne peut désormais que s’instiller dans les esprits : Y aurait-il chez certains la volonté délibérée de truquer les résultats des élections en France ?

Laisser s’installer un tel doute serait redoutable pour notre démocratie et notre paix civile. C’est pourquoi l’Union Populaire Républicaine (UPR) réclame de nouveau la suppression totale et définitive de toute "machine à voter" sur le territoire de la République et le rapatriement immédiat de tout le processus électoral français en France, avec notamment la dénonciation des contrats entre le ministère français de l’Intérieur et toute société privée française ou étrangère, notamment la société américaine LEVEL 3 COMMUNICATIONS.

Union Populaire Républicaine

Source (dont documents d’illustration + annexe) : http://u-p-r.org



En complément
 :
11 mars 2008 - Le ministère de l’intérieur a été perturbé par une panne informatique dimanche soir (article cité dans un précédent dossier de l’UPR Les résultats électoraux produits par une société américaine ?, auquel il est fait référence ci-dessus)

Les résultats des élections municipales et cantonales ne sont parvenus aux journaux quotidiens que très tardivement dans la nuit du dimanche 10 mars au lundi 11, de façon incomplète, et avec des erreurs. Les serveurs, hébergés par une société externe, se sont écroulés à plusieurs reprises.

Fait inhabituel, les résultats des élections municipales et cantonales ne sont parvenus aux journaux quotidiens que très tardivement dans la nuit du dimanche 10 mars au lundi 11, de façon incomplète, et avec des erreurs.

"La première ville de plus de 10 000 habitants est arrivée à 1 heure du matin, avec plus de trois heures de retard par rapport à nos prévisions", explique ainsi José Bolufer, directeur des services informatiques du groupe Le Monde. Le Monde a fourni les résultats de 753 communes de plus de 10 00 habitants, au lieu des 891 prévues.

Le ministère de l’intérieur refuse de parler de "bug". Mais il a bien été victime d’une panne informatique majeure.

Les résultats ont d’abord parcouru le chemin traditionnel : les mairies les ont envoyés, par téléphone ou par fax, dans les préfectures, qui les ont communiqués via un système Intranet au ministère. "La synthèse s’est faite tout à fait normalement", assure-t-on dans l’entourage de la ministre de l’intérieur, Michèle Alliot-Marie. Mais les serveurs, hébergés par une société externe, dont le ministère n’a pas voulu divulguer le nom, se sont écroulés à plusieurs reprises.

DÉLESTAGE

"Dès 22 h 30, nous avons travaillé sur le système de secours, le ministère nous a proposé une adresse de délestage pour accéder aux données", précise José Bolufer. Le système étant engorgé, les services de l’intérieur ont dû ressaisir les résultats. Le taux de participation définitif n’a été établi que lundi après-midi.

Le prestataire, qui avait traité les élections présidentielle et législatives de 2007, utilise "ce que l’on peut trouver de plus puissant", assure Bertrand Maréchaux, directeur des systèmes d’information du ministère. Le fait que ce dernier donnait, pour la première fois, les listes complètes dans les villes de moins de 3 500 habitants, n’est pas de nature à fournir une explication convaincante, d’autant que "la capacité de traitement avait été doublée". M. Maréchaux confiait, lundi soir, n’avoir toujours pas trouvé "de véritable explication technique".

Mme Alliot-Marie, rompant avec l’habitude de la plupart de ses prédécesseurs, s’est refusée dimanche à toute apparition publique pour donner les résultats et s’est contentée d’un communiqué diffusé à 23 h 13.

Source : http://www.lemonde.fr


Un site à découvrir sur le sujet
 : Ordinateurs-de-vote.org - Citoyens et informaticiens pour un vote vérifié par l’électeur
 






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