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Retraites, marché du travail : la grande régression est en marche

Qu’aurait-on dit si cela avait été fait par Nicolas Sarkozy ? Au final, parce que ce sont les socialistes qui la mettent en place, la grande régression des droits sociaux avance de manière assez discrète, même si la récente sortie de Jérôme Cahuzac sur la désindexation des retraites semble plus risquée.

Haro sur les retraites

C’est un très bon papier de Laurent Mauduit sur Médiapart qui nous alerte sur les menances qui planent actuellement sur les retraites. Comme il l’explique très bien, après un début de quinquennat qui avait vu un relèvement de l’imposition sur les entreprises et les entrepreneurs, le gouvernement semble avoir changer de fusil d’épaule devant la révolte illustrée les polémiques sur la taxation sur les cessions d’entreprises ou celles sur les départs de riches contribuables hors de France.

En effet, à la surprise générale, le gouvernement a largement adopté les conclusions du rapport Gallois, allant jusqu’à mettre en place un dispositif de crédit d’impôt de 20 milliards, au fonctionnement néanmoins compliqué. Les partenaires sociaux ont aussi conclu un accord pour flexibiliser le marché du travail. Mais un troisième volet semble se dessiner avec le déséquilibre de la branche retraites, qui devrait atteindre 20 milliards en 2020, signe patent de l’échec prévisible de la réforme Sarkozy.

Jérôme Cahuzac, ministre du budget, a évoqué une désindexation des retraites de l’inflation, une grosse source d’économie qui viendrait raboter chaque année le pouvoir d’achat des retraités (indexé sur l’évolution des salaires jusqu’en 1994). À croire qu’ils se sont concertés, Laurence Parisot, elle, propose de repousser à 64 ans l’âge de départ à la retraite pour 2027 et un dispositif proche de celui avancé par le ministre, à savoir une baisse de 5,5 % du pouvoir d’achat des retraites en 5 ans.

Le marché du travail, version institut Montaigne

Bref, le gouvernement met en place des politiques très proches de celles dramatiquement appliquées en Espagne ou en Grèce : flexibilisation du marché du travail, réduction des prestations, coupes budgétaires, austérité. Certes, ce n’est pas aussi violent que dans ces pays car notre pays part d’une meilleure situation. Mais le parallèle est flagrant, comme l’illustre le soutien affiché par le très libéral institut Montaigne à l’accord de flexbilisation du marché du travail trouvé par les partenaires sociaux.

Le Monde a publié une bonne synthèse de l’accord, qui montre que le curseur a plus penché du côté de la flexibilisation que de la sécurisation. Bien sûr, le Medef a cédé sur la taxation des CDD courts, mais il faut noter que cela ne concerne que les CDD très courts et que la taxation supplémentaire ne porte que sur les cotisations chômage, donc le coût sera limité. En revanche, la flexibilisation avance, notamment pour les plans de licenciement ou les accords de maintien dans l’emploi.

Il ne faut pas être uniquement critique car le dernier point notamment est plutôt une bonne idée, inspirée des bonnes pratiques allemandes, où les entreprises avaient moins licencié pendant la crise. Certains points de l’accord représentent également des avancées sociales. Mais le problème est que les partenaires sociaux restent dans le cadre de cette globalisation néolibérale qui pousse à une déconstruction progressive de nos acquis sociaux sans le moindre espoir d’une alternative.

Ce nouvel épisode, après les déclarations sidérantes d’Arnaud Montebourg sur Renault, démontre à nouveau à quel point il n’y a strictement rien à espérer de la part du parti « socialiste », qui mériterait d’être rebaptisé « social-libéral » ou même « social-traître ».

Comprendre les réformes de la « République », avec Kontre Kulture :

 






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