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Burundi : de nouveaux affrontements avec la police font un mort

Un manifestant a été tué par balle mardi lors d’affrontements avec la police à Bujumbura, au 17e jour de contestation contre un 3e mandat du président burundais Pierre Nkurunziza et à la veille d’un sommet régional sur cette crise, selon un journaliste de l’AFP et des témoins.

Le corps de la victime, recouvert d’un drap, a été porté devant la maison du maire du quartier de Buterere par une centaine de manifestants réclamant que l’édile organise les funérailles. Ils ont été dispersés par des policiers.

Des témoins ont indiqué à l’AFP que la victime avait reçu une balle dans la tête, tirée par la police. Le correspondant de l’AFP a vu du sang par terre, à l’endroit où elle est tombée. Il a également vu deux manifestants blessés par balles, dont un garçon d’une dizaine d’années, touché au bras.

« Ils sont en train de tuer nos enfants. Qu’est-ce que c’est que ce président qui veut diriger le pays sur le sang de nos fils », hurlait une femme âgée, se roulant par terre en pleine crise de nerfs.

Le quartier de Butere est celui de l’aéroport international de Bujumbura. La route menant à l’aéroport, situé une dizaine de km au nord du centre-ville, n’était pas bloquée et le terminal était toujours accessible, selon le correspondant de l’AFP.

Des centaines de manifestants, dont de nombreuses jeunes filles, sont rassemblés depuis mardi matin à Butarere, au 17e jour de contestation déclenchée par la candidature à la présidentielle du 26 juin du président Nkurunziza - élu en 2005 et réélu en 2010.

Les protestataires estiment qu’un troisième mandat serait inconstitutionnel, ce que nie le camp présidentiel, conforté par une récente décision de la Cour constitutionnelle. Mais les adversaires d’un troisième mandat estiment cette Cour acquise au pouvoir.

Les chefs d’État de la Communauté Est-africaine (EAC) se réunissent mercredi à Dar es Salaam pour tenter de trouver une issue à cette crise qui a déjà fait une vingtaine de morts.

La police avait auparavant ouvert le feu mardi matin - apparemment sans faire de victime - pour disperser des manifestants qui voulaient s’en prendre à la maison d’un policier à Buterere.

Les policiers ont également effectué des tirs de sommation et lancé des gaz lacrymogènes pour disperser quelque 200 manifestants dans le quartier de Nyakabiga, un haut-lieu de la contestation, selon le journaliste de l’AFP.

Des manifestations ont également été signalées - pour l’heure sans incident - dans le quartier de Musaga, autre foyer de protestation, selon ce journaliste.

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