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Le nombre de bases de défense pourrait être revu une nouvelle fois à la baisse

Mesure emblématique de la réforme des armées amorcée lors du précédent quinquennat, la mise en place des bases de défense (BdD) vise à mutualiser le soutien à un certain nombre d’unités situées dans un périmètre géographique défini (la norme étant de 1h à 1h30 de route) afin de réaliser au moins 6 milliards d’euros d’économies.

Seulement, ce concept de BdD a provoqué une sorte de “choc culturel” au sein des armées, lesquelles étaient jusqu’à présent habituées à fonctionner selon le principe “un chef, une mission, des moyens.”

“L’irruption d’une organisation matricielle dans un univers hiérarchique a bousculé des modes de fonctionnement ancestraux” ont ainsi fait valoir les sénateurs André Dulait (UMP) et Gilbert Roger (PS), dans un récent rapport portant sur cette réforme. Et d’ajouter : “La réorganisation concomitante et parfois cacophonique des chaînes ‘métiers’ du ministère de la défense (finances, ressources humaines…) a contribué à installer une impression de désorganisation généralisée qui n’est pas seulement imputable à la mise en place des bases de défense.”

Qui plus est, les moyens alloués à ces nouvelles structures ne sont pas suffisants. C’est du moins le constat que l’on pouvait lire dans le rapport des deux sénateurs, conséquence d’une “certaine tendance à sous-évaluer les dépenses de soutien pour préserver les dépenses d’investissement.”

“Je pense que cette réforme a été menée avec trop de rapidité et trop de précipitation. (…) On a voulu retirer les bénéfices de la réforme avant même qu’elle ne soit engagée” a admis Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, à l’issue d’une visite faite le 8 octobre à la BdD d’Orléans-Bricy, qui a en charge le soutien de 23 formations, dont 2 bases aériennes et le 12ème Régiment de Cuirassiers

“Il faut stabiliser le dispositif et le rééquilibrer dans ses moyens logistiques et informatiques afin d’aboutir à une meilleure efficacité” a-t-il ajouté, en précisant qu’il “compte une petite année” pour y remédier, au cas par cas et avec souplesse.

A l’origine, il avait été prévu de créer environ 90 BdD à l’horizon 2014. Puis, avec les retours d’expérience des premières structures de ce type mises en place à titre d’essai, ce nombre a été revu à la baisse.

Ainsi, actuellement, l’on compte 60 bases de défense, dont 51 sont implantées en métropole et 9 autres en outre-Mer. Mais pour la Cour des Comptes, afin d’améliorer leur efficience économique, il faudrait aller encore plus loin pour en garder seulement une vingtaine, mais avec une taille plus importante.

Lors d’une audition au Sénat, le 10 juillet dernier, Jean-Yves Le Drian avait catégoriquement refusé d’aller dans le sens des sages de la rue Cambon, ou du moins d’appliquer à la lettre leurs recommandations.

Cependant, comme il le dit lui-même, le ministre de la Défense est quelqu’un de pragmatique. Estimant que les “fondamentaux” de cette réforme sont “justes” (“je ne veux pas rajouter une réforme à la réforme” a-t-il dit), Jean-Yves Le Drian a toutefois déclaré que le nombre de BdD “n’est pas figé dans le marbre.” Ce qui ouvre donc la porte à une éventuelle réduction.