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Le trotskard Jospin lamentable sur la Russie et l’Ukraine

Désinformation ou sénilité ? Alignement sur la thèse américaine ou ignorance totale de l’épaisseur du conflit ukrainien ? Lionel Jospin, sans surprise, démontre une fois encore qu’il est tout sauf un homme « intègre », le qualificatif qui lui fut le plus accolé du temps de sa splendeur.

 

Pour répondre à cette médiocre analyse, Luc Ferry, dans Le Figaro, prend le parti de Nicolas Sarkozy. Certes, il y montre les limites d’un afficionado de la droite libérale pro-américaine, mais au moins, chez lui, à l’inverse de Jospin, on ne cache pas sa préférence !

D’abord que l’Ukraine est à l’évidence un pont entre la Russie et l’Europe occidentale. À l’est, les communautés russophones et russophiles sont nombreuses et plus on va vers l’ouest, plus on se rapproche de la Pologne et plus on est pro-américain. Tant par son histoire, sa géographie et sa diversité culturelle explosive, l’Ukraine n’a vocation à entrer ni dans l’Otan ni dans l’UE. Dire le contraire, c’est non seulement lui faire miroiter des fausses promesses, mais c’est prendre le risque, comme l’a démontré la guerre civile du Donbass, de la déchirer.

Il a ajouté ensuite qu’aucune solution n’était possible par la guerre : il est désormais évident que malgré les dizaines de milliards déversés par les États-Unis pour armer l’Ukraine, sa contre-offensive patine, de sorte qu’au final une négociation s’imposera, si du moins on veut éviter une catastrophe, hélas encore possible. Non seulement la Russie est la deuxième puissance nucléaire mondiale mais, politiquement, Poutine ne reculera jamais. Au reste, pour l’Ukraine, un après-Poutine serait pire encore.

Sarkozy a livré une vision lucide – et donc pas anti-russe – de la situation, après 18 mois de guerre, et pourtant, c’est un atlantiste convaincu : c’est quand même lui qui a refoutu la France dans les pattes de l’OTAN en 2007.

 

Sarkozy  : On ne peut pas s’en tenir à l’idée étrange de « faire la guerre sans la faire ». Nous serons obligés de clarifier notre stratégie, surtout si cette guerre devait durer. La diplomatie, la discussion, l’échange restent les seuls moyens de trouver une solution acceptable. Sans compromis, rien ne sera possible, et nous courrons le risque que les choses ­dégénèrent à tout moment. Cette poudrière pourrait avoir des conséquences redoutables. (...)

Le Figaro : Les Alliés affirment qu’ils soutiendront l’Ukraine « jusqu’au bout ». Ont-ils raison ?

Sarkozy  : Les mots sont forts et définitifs. Mais que veut dire ce « jusqu’au bout » ? S’agit-il de récupérer le Donbass ? De reprendre aussi la Crimée ? Ou bien d’aller jusqu’à Moscou ? L’annexion de la Crimée en 2014 a constitué une violation évidente du droit international. Mais s’agissant de ce territoire, qui était russe jusqu’en 1954 et dont une majorité de la population s’est toujours sentie russe, je pense que tout retour en arrière est illusoire ; même si j’estime qu’un référendum incontestable, c’est-à-dire organisé sous le contrôle strict de la communauté ­internationale, sera nécessaire pour entériner l’état de fait actuel. (...)

Le Figaro : Vous dites – et vous êtes le seul à oser ce mot qui fait bondir Volodymyr Zelensky – que l’Ukraine ne devrait ni entrer dans l’Union européenne ni dans l’Otan, qu’elle devrait « rester neutre ». Mais Poutine ne fait-il pas tout pour pousser l’Ukraine dans les bras de l’Europe ?

Sarkozy  : Il faut d’abord s’entendre sur ce qu’est la vocation de l’Ukraine. ­Rejoindre l’Union européenne ? Je ne le pense pas. L’Ukraine est un trait d’union entre l’Ouest et l’Est. Il faut qu’elle le reste. On est en train de faire des promesses fallacieuses qui ne seront pas tenues. À l’image de celles qui ont été faites à la Turquie pendant des décennies. (...)

Le Figaro : Elle [l’idée d’une Ukraine neutre, NDLR] choque ceux qui, en Europe, considèrent que l’Ukraine est européenne et en paye le prix fort…

Sarkozy  : Je peux les comprendre, mais il faut être cohérent et surtout être réaliste. L’Ukraine a une vocation de pont entre l’Europe et la Russie. Demander à l’Ukraine de choisir entre ces deux entités me paraît contraire à l’histoire et la géographie de cette région si complexe. Et il serait naïf de croire que la chute de Vladimir Poutine y changerait quelque chose.

Macron, lui, a choisi son camp, comme Jospin : « l’allié » américain, les fameux « frères d’armes » qui résonnent avec juin 1944 (en oubliant les bombardements inutiles sur les villes françaises). Mais dont la politique délétère depuis 1945 a fini par ériger un front anti-Empire grandissant. La presse occidentale a beau dénoncer le manque d’unité des BRICS, cet amalgame hétéroclite, son ciment est pourtant évident : l’anti-américanisme !

Le barycentre mondial est en train de se déplacer vers l’axe russo-chinois, prétendument totalitaire, mais on dirait que les pays émergents préfèrent ce totalitarisme-là à l’exploitation américaine jusqu’à l’os. C’est l’instant karma d’un siècle de guerres américaines invasives, destructrices, génocidaires.

Pour conclure sur Jospin, sa sortie qui n’est probablement pas hasardeuse confirme une fois encore l’axe souterrain entre le trotskisme et les intérêts US. Si Jospin a soutenu du bout des lèvres en 2003 l’opposition française du couple Chirac-Villepin à l’invasion de l’Irak par les Américains et leurs larbins, on n’oublie pas que les néocons américains des années 80 sont directement issus des réseaux trotskistes des années 60.
Les anticommunistes rabiques ne pouvaient que plaire à la CIA. La pomme ne tombe jamais loin de l’arbre, disait un certain Joseph...

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