et 
!
Chers camarades lecteurs d’Egalité et Réconciliation, je souhaite au travers de ces quelques lignes partager avec vous mon parcours plein d’espoir mais aussi plein d’embûches, celui d’un Français patriote de tradition musulmane qui aspire à être un citoyen Français à part entière.
Pour me présenter je suis né en 1981 (date symbolique pour la France de Mitterrand) dans une ville ouvrière de la périphérie de Marseille, je suis le deuxième d’une fratrie de trois garçons. Mes parents sont venus en France en 1962 et sont ceux que l’on a appelés les Harkis. Ce sujet génère toujours une hystérie de notre côté de la méditerranée et n’est pas celui de cet article. Sans rentrer dans les détails l’engagement de mon père dans l’armée Française n’a rien d’idéologique ou politique cela a été celui d’un jeune berger de 17 ans devenu responsable de sa mère, ses 4 frères et sœurs suite à l’assassinat de mon grand père par le FLN. La guerre ayant été pour certains un bon moyen de régler à coups de fusil de vielles rancœurs même auprès de civils non engagés militairement dans le conflit… En 1962 il n’a dû son salut qu’à la loyauté et l’honneur d’officiers de l’armée Française, dont il m’a donné le prénom bien catholique de l’un d’entre eux (Christophe), mon deuxième étant celui oriental de mon arrière grand père (Amine). Mon père a gardé cette mentalité « militaire » de fidélité au drapeau et à la France. Son message n’a pas été celui de la haine de la rancune pour la France qui ne les a jamais considérés. Bien au contraire il a toujours souhaité que nous nous sentions Français à part entière et que nous, ses fils, fassions l’effort d’être à la hauteur de la France, d’être digne d’être ici.
Respecter ce pays pour mieux l’aimer, mieux le servir...
Ne doit-on pas avoir de l’amour pour la mère (pays) qui nous protège, nous abrite, nous nourrit ? C’est pourquoi j’ai toujours eu cette démarche patriote, cela depuis tout jeune malgré les efforts répétés de nos chères associations financées par les partis « humanistes » à nous rappeler sans cesse que je serai toujours ici qu’un maghrébin décolonisé haï par le blanc de « souche ». Mon futur étant réduit à devenir une racaille, un islamiste sauce Qatar (ou les deux à la fois… ) ou pire encore, rester cantonné à une diversité (orientale pour moi) que l’on va accoler à une autre diversité pour n’avoir plus aucun socle national mais une société Attalienne sans racines sans culture commune. Grâce à l’éducation de mes parents (père ouvrier et mère qui a éduqué ses enfants) j’ai passé les écueils de l’adolescence, des bêtises de SOS racisme (hais la France), du gauchisme bourgeois libertaire (faites des conneries, c’est pas votre faute), les MJC (reste glander la journée au lieu de te bouger). Ils m’ont transmis l’humilité du milieu ouvrier, la valeur du travail, c’est pour eux que je me suis battu pour effectuer math sup/spé et intégrer une grande école d’ingénieur. C’était aussi pour moi le moyen le plus efficace de dire « je t’emmerde » à l’éducation nationale qui aurait préféré nous voir quitter l’école plus tôt… Y’a qu’à voir le nombre de fils d’ouvrier et de musulmans patriotes dans leurs écoles d’ingénieurs. Ayant désormais un cerveau qui pense il faudra absolument le réduire et le faire rentrer dans la case diversité ! Soit une diversité mais ne te sens jamais Français ! Il n’y a désormais plus d’association gauchistes de l’université, je ne milite pas en politique mais le système a tout prévu, la corruption de mon cerveau se fera dans le cadre du travail. De la part des syndicats gauchistes je m’y attendais. J’ai systématiquement eu des approches permanentes de leur membres politisés (LO, NPA, Front de gauche) sur des sujets tels que la régularisation des sans papiers, le pillage de l’Afrique, l’emploi des jeunes de banlieues, etc… Bref du social pleurnichard pour décolonisé dans le but de jouer la corde sensible des origines pour me coopter dans le rejet de la France, du Blanc. Mais dès que je leur démontre la nullité de leur démarche ou mets en évidence leur rôle de crétin utile (comme dirait AS) qui au final joue le jeu d’un système qu’il croit dénoncer, je suis systématiquement traité de facho, nationaliste ou d’immigré qui a oublié ses frères (formule véridique qu’on m’a sorti…). Bref je suis pour eux le mauvais arabe qui aime son pays : la France ! Vous vous rendez compte de la maladie dont je souffre à leur yeux…
Mais plus récemment, j’ai eu à faire face à une nouvelle forme de merde qui se veut la promotion de la diversité par le travail ! Pour une fois c’est une formule pas de « gauche » mais plutôt de « droite » via le Medef. Fin 2011 j’ai perdu mon emploi et j’ai donc dû m’inscrire pour la troisième fois à pôle emploi. Les deux premières fois j’ai été inscrit seulement avec mon premier prénom Christophe et j’ai donc suivi les structures classiques de demandeur d’emploi (un conseiller pôle emploi). Cette fois j’ai été normalement inscrit avec mes deux prénoms : Christophe, Amine (prénom oriental s’il en est...). Et drôle de coïncidence on me propose cette fois avec insistance (plusieurs SMS et mail) de participer au service de « Nos quartier ont des talents ». Le personnel de cette association se réclame de la charte de la diversité, de l’agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (l’ACSÉ), et du CAC40. Ses présidents d’honneur étant entre autres Laurence Parisot et Claude Bébéar… Tout est dit ! Le but final étant de promouvoir la diversité dans l’entreprise (forcément issu des quartiers comme l’indique leur titre), prévenir de la délinquance (but de l’ACSÉ) et le libéralisme le plus abruti (Medef). On me propose alors dans cette association d’avoir un parrain qui m’aidera à rédiger un CV (car avec un prénom arabe je dois pas savoir le faire…) mais surtout il me permettra d’avoir « des rencontres privilégiées » avec les recruteurs ! Le chant des sirènes va jusqu’à faire miroiter un CDI par ces temps de crises. Formidable ! Mais quand on y réfléchit, la réalité c’est qu’on m’incite à tapiner auprès des groupes du CAC40 avec une belle étiquette de pauvre jeune maghrébin (de quartier forcément …) incapable d’être employable ! Ils veulent qu’on tombe bêtement dans le cliché et qu’on approuve dans notre conscience prénom arabe=pas Français= banlieue ! Une nouvelle fois les politiques travaillent à ce qu’on ne se sente pas Français et je dois haïr le méchant Blanc derrière son bureau car il ne veut pas me recruter car je suis (pour toujours à leur yeux) un arabe décolonisé ! On veut me sauver de moi-même, de la délinquance car je suis conditionné à être ça par mes origines. _ Le pire c’est qu’en adhérant j’aurai pour obligation d’accepter « d’être sollicité(e) pour témoigner lors d’événements ou de contacts de presse organisés dans le strict cadre de l’opération " Nos Quartiers ont des Talents » donc de tapiner encore une fois pour le Medef et l’UMP toujours avec le tampon « diversité - arabe de banlieue ». Mais également je devrai « une fois en poste, sensibiliser votre responsable au parrainage et à l’action de Nos Quartiers ont des Talents ». Bref, il faudra sans cesse rappeler à mes collègues que je suis un arabe en France, et que je travaille avec ardeur à ce que les autres musulmans patriotes restent réduits à cet état de vulgaire diversité permanente...
Je leur dois cela car ils m’auront donné un CDI. C’est ça pour eux la cohésion nationale ? Mais ma dignité et mon honneur ne sont pas à vendre ! La discrimination positive calquée sur la société US que souhaite l’atlantiste Sarkozy pour se créer un électorat maghrébin est du même niveau que le travail de SOS Racisme pour le PS : de la merde intégrale !
J’espère que mes compatriotes ne tomberont pas dans le panneau de la cooptation par les valeurs de ce néo-libéralisme : l’attraction de l’argent, la communautarisation permanente, le rejet de l’idée de nation et la dissolution de la France dans la diversité (métissage).
Christophe, Amine.
