Egalité et Réconciliation
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L’Union européenne, véritable instigatrice du "mariage pour tous"

« Le » débat du moment ? Le mariage gay. On a entendu ses partisans dans les médias, on a vu ses opposants dans la rue. Mais quelle est la position de l’instance qui est à l’origine de 80 % des lois françaises ? Force est de constater que ce projet de loi a lancé un débat de société dont il convient à présent de dévoiler un acteur méconnu mais très actif, l’Union européenne.

En effet plusieurs résolutions du Parlement européen demandent aux États de l’Union européenne de mettre en place une législation pour en finir avec les discriminations à l’égard des couples homosexuels en termes d’union, de mariage civils ou d’accès à l’adoption et à la parentalité.

- Par la résolution du 8 février 1994, le Parlement européen demande clairement aux États membres de mettre fin à « l’interdiction faite aux couples homosexuels de se marier ou de bénéficier de dispositions juridiques équivalentes », recommande de « leur garantir l’ensemble des droits et des avantages du mariage, ainsi qu’autoriser l’enregistrement des partenariats » et de supprimer « toute restriction au droit des lesbiennes et des homosexuels d’être parents ou bien d’adopter ou d’élever des enfants ».

- Dans la résolution votée le 5 juillet 2001, le Parlement européen recommande aux États membres de l’Union européenne « la modification de leur législation dans le sens d’une reconnaissance des relations non maritales entre personnes du même sexe ou de sexes différents et l’attribution de droits égaux à ces personnes » ainsi que « l’inscription à l’ordre du jour de l’Union européenne de la question de la reconnaissance mutuelle des relations non maritales reconnues légalement ».

- Dans un rapport adopté fin 2002, le Parlement recommande « de reconnaître les relations non maritales, tant entre personnes de sexe différent qu’entre personnes du même sexe, et d’associer à ce type de relations des droits égaux à ceux qui découlent du mariage, tout en inscrivant à l’agenda politique la reconnaissance mutuelle des relations non maritales et du mariage entre personnes du même sexe ».

- Dans une résolution de 2003, le Parlement européen réitère sa demande « d’abolir toute forme de discrimination – législatives ou de facto – dont sont encore victimes les homosexuels, notamment en matière de droit au mariage et d’adoption d’enfants ».

Nous pouvons partager ici un extrait du journal des AFC (associations familiales catholiques, clairement opposées au mariage gay), le n°144 novembre-décembre 2012, p.11, titré « La discrimination à l’égard des chrétiens en Europe ».

« En Europe, si la persécution est plus subtile (que le martyre, ndlr), elle n’en existe pas moins. Ainsi, le Parlement européen, avec le soutien actif d’élus français, condamne régulièrement les autorités ecclésiales pour “discours de haine”, concept visant à ramener le débat public à ce qui est considéré comme “politiquement correct”. Lorsqu’on affirme que la famille est fondée sur le mariage entre un homme et une femme, l’on peut, en effet, être considéré par les institutions européennes comme discriminatoire à l’égard d’une minorité. Autre exemple l’année dernière, où la Commission européenne omit de mentionner les fêtes chrétiennes dans un agenda distribué aux écoles (il y avait les fêtes juives, musulmanes, bouddhistes et sikhes). »

Parallèlement aux astreintes en justice (avec réparation financière pour préjudice moral) des autorités ecclésiales pour tel ou tel propos « homophobe » lorsqu’est défendue l’idée selon laquelle le mariage est par nature contracté entre un homme et une femme, les subventions (payées par les contribuables européens, dont bien sûr par les catholiques français qui s’opposent au projet de mariage étendu aux personnes homosexuelles défendu par le gouvernement) affluent pour les lobbies gays. Alors que ces subventions sont coupées dans le même temps pour les régions, pour x ou y raison, la non-implantation des OGM vendus par la firme Monsanto peut constituer un motif suffisant pour la non-distribution de ces subventions.

En 2012, 995 000 € ont été alloué par l’Union européenne au lobby gay ILGA (International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans And Intersex Association), l’Association internationale lesbienne, gay, bisexuelle, transsexuelle et intersexuelle – je reconnais n’avoir pas bien compris ce qui distingue les 2 dernières catégories mais enfin, passons… « L’objet principal est d’influencer la législation afin de garantir des droits aux homosexuels, particulièrement au niveau du mariage » (mariage et adoption auxquels l’UE est favorable depuis 18 ans).

En 2012, la Fédération sportive européenne gay et lesbienne (EGLSF) a bénéficié d’une subvention de 160 000 euros de la Commission européenne pour lutter contre l’homophobie dans le sport.

Mais enfin, me direz-vous, pourquoi diable s’intéresser à la position de l’UE sur ce sujet ? Peut-être parce que celle-ci est à l’origine de 80 % des lois françaises, que nos députés nationaux se chargent promptement de convertir en droit français. S’ils ne sont pas assez prompts, la France doit verser des amendes à l’UE, par exemple dans le cas des OGM, 156 000 euros d’astreinte par jour de retard.Pour résumer, en 2012 donc, au moins 1 155 000 euros ont été versés pour les associations homosexuelles. Je n’ai pas eu les moyens de savoir si d’autres subventions ont été versées à des associations similaires, n’ayant pas réussi à percer les arcanes du mode d’attribution occulte des subventions européennes. Mais pour faire bonne mesure, on pourrait se demander à combien se sont portées les subventions versées à l’Eglise catholique dans le même temps, ou à des associations catholiques. Malheureusement, il semblerait que le montant oscille autour de zéro euro. Détrompez-moi si je m’égare ! Mes recherches sur la question se sont révélées infructueuses.

Cela ne fait pas un an que l’UE a une position favorable au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels, pas deux ans, pas dix non plus. Cela fait dix-huit ans.

C’est dire si le message est bien passé, et si c’est un argument de poids pour les partisans du projet de loi. Par conséquent, avant de manifester son opposition ou son approbation sur tel ou tel sujet, peut-être est-il juste de se renseigner sur les acteurs en présence, et sur leurs positions respectives.

Si le projet de loi français passait, il serait parfaitement en accord avec les mesures préconisées depuis 1994 par la Commission et le Parlement européens sur non seulement l’égalité fiscale et financière des couples, qu’ils soient mariés ou non, hétérosexuels ou homosexuels, mais également à l’ouverture du mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels. Si la loi était votée, elle s’inscrirait sans une dynamique initiée depuis des années par l’Union européenne.

 

 

En cela, l’UE se montre une fois de plus en phase avec la position du gouvernement étasunien en la matière. En effet, est-il besoin de rappeler le discours d’Hillary Clinton, secrétaire d’État étasunienne, prononcé à Genève au Palais des Nations (le siège européen des Nations Unies) le 6 décembre 2011 ? Celui-ci dure 30 minutes (exclusivement sur le sujet des droits des gays, elle ne parle évidemment pas du droit à la vie des Libyens, des Irakiens, des Afghans ou des Syriens, qui est un sujet secondaire, tertiaire même).

Voilà le lien où vous pourrez lire le discours, sur le site du Département d’État des États-Unis, et visionner le discours (qui donne les larmes aux yeux) prononcé par Mme Clinton devant 194 ministres des Affaires étrangères : http://www.state.gov/secretary/rm/2011/12/178368.htm.

C’est au cours de ce type de réunions interministérielles que sont posées, précisées et développées les grandes orientations des États-Unis en matière de politique étrangère. Le discours a été pensé, mûri, préparé dans des cabinets pour être prononcé devant la quasi-totalité des ministres des Affaires étrangères du monde, dont évidemment, les ressortissants de pays où les droits des homosexuels ne sont pas respectés. Il a pour but de diffuser une pensée sur les droits de l’homme et d’amener les dirigeants des autres pays du monde à agir comme les États-Unis, qui leur montrent la voie à suivre.

Voici un extrait du discours :

« Some have suggested that gay rights and human rights are separate and distinct ; but, in fact, they are one and the same. (…) And that is why gay rights are human rights, and human rights are gay rights. »

« Certains ont émis l’idée selon laquelle les droits des homosexuels et les droits de l’Homme seraient séparés et distincts, mais en réalité ils ne font qu’un, ils sont les mêmes. (…) Les droits des gays sont les droits de l’Homme, les droits de l’Homme sont les droits des gays. »

Madame Clinton s’adresse à tous les ministres des Affaires étrangères de 194 pays du monde. Elle dresse les priorités internationales des États-Unis d’Amérique. Elle aurait pu choisir le combat contre le racisme, la protection du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (la question palestinienne par exemple), la lutte contre la corruption, la lutte contre le trafic d’armes, le projet de diminution des armes de destruction massive, le combat contre la faim dans le monde et contre la pauvreté, que sais-je encore ? Des dizaines de sujets d’envergure internationale étaient possibles.

Elle a choisi de parler une demi-heure des droits des homosexuels et dénoncer des violations des droits de l’Homme à ce sujet (mais pas celles perpétrées par les États-Unis en Irak ou en Libye à l’égard des civils). Il s’agissait d’être sélectif.

En 2012, les États-Unis ont fait de leur combat pour les droits des gays leur priorité internationale (pas nationale bien sûr : jusqu’en 2003 certains États considéraient l’homosexualité comme un délit, et aujourd’hui sur 50 États, seuls 10 reconnaissent le mariage gay). L’UE est par conséquent sur la même longueur d’ondes. Et le gouvernement français aussi, par ricochet.

Ainsi, il est intéressant de noter que les États-Unis (c’est leur priorité internationale n°1), l’Union européenne et le gouvernement français sont en faveur du mariage gay. Par conséquent, il est complètement absurde de s’en prendre seulement aux socialo-pantins qui gouvernent la France lorsqu’on s’oppose à ce projet de loi ! Celui-ci s’inscrit dans une mouvance occidentale, pilotée par les États-Unis et l’Union européenne, qui a pour mission d’uniformiser les lois dans les pays qui la composent.

Ses opposants pourront tenter de faire entendre leur voix, mais il semblerait qu’on ait déjà choisi pour eux, et qu’aujourd’hui les lois sont faites en haut, à un niveau qui se situe bien au-dessus, comme pour tant d’autres sujets, de celui des députés français.

Ajoutons évidemment que le sujet du mariage gay, dont en réalité tout le monde se fiche, à commencer bien sûr par les socialistes, est un ersatz de décision politique, dont le but est de masquer les autres sujets cruciaux de la politique française, afin de laisser les Français s’entre-tuer sur un sujet éminemment secondaire pour donner l’illusion qu’existe le débat politique.

« Quand vous êtes au pouvoir sans avoir de pouvoir, balancez sur la scène politique un sujet sociétal et vous aurez la paix pendant 6 mois », disait le proverbe chinois.

Éléonore de Vulpillières

Autour de ce sujet, chez Kontre Kulture :

 






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