Les Français n’attendaient que ça, le retour du grand Laurent, qui a tenu plus de trente ans à la télé, et qui commençait à métastaser dangereusement : pas une journée, une matinée, une heure sans qu’on n’entende son rire hyénique, et surtout, sa moraline socialiste derrière un humour totalement dépassé.

On croyait s’être débarrassés de lui quand il a quitté, sous les sifflets et les bides, France Télévisions, et voilà qu’il revient sur T18, la nouvelle chaîne de la TNT qui a remplacé la trop droitière C8. La gauche reprend ses droits, on sent la patte de Macron dans la permutation, histoire de bloquer la montée bolloréenne...

Les animateurs télé, c’est comme les hommes po, c’est jusqu’à la mort : on les jette par la fenêtre ? Ils reviennent par la petite lucarne, le vasistas, voire un trou dans le toit. Le peuple en prend pour perpète, car avec eux, pas de retraite, ils nous sont trop indispensables, ils ont besoin d’exister, qu’on les regarde, les écoute, tout ça parce qu’ils ont la frousse de crever.

L’incroyable concept : Ruquier et six invités !

Pour nous, ils sont déjà morts, mais pas pour Le Point, l’hebdo de BHL, qui doit se frotter les mains depuis la menace de Katz « Téhéran brûlera ». On dirait le responsable du bombardement de Dresde en février 45, un crime de guerre total déguisé en bombardement stratégique !

Dans sa version en ligne du 14 juin 2025, l’hebdo offre une longue interview au roi du gag et de la bonne humeur. En même temps, quand on voit qui l’a remplacé, Salamé et ses sbires, c’est pas qu’on regrette Ruquier, mais on se dit que ça descend grave. Sur T18, il aura une émission culturelle le samedi à 20 heures, un format vraiment nouveau. Les Français, pris en étau entre la folie guerrière occidentale et la crise majeure qui vient – on n’a encore rien vu – avaient vraiment besoin de se détendre avec Laurent et ses jeux de mots. La pétition en ligne aux trois millions de signatures demandant son retour a dû nous échapper...

Laurent, sur la chaîne de Baldelli et d’Olivennes, lourdement casserolés dans le métier, va donc passer à la moulinette culturelle du Point, et on va voir que ça vole très haut.

L’occasion parfaite pour dresser avec Le Point un petit catalogue de ses goûts culturels, dans lequel se croisent Jean Yanne, Marie Laforêt (évidemment !) mais aussi Pierre Doris, Ettore Scola et Gaston Lagaffe.

Il manque Martine à la plage. Parfois, les réponses de Laurent, issu d’un milieu modeste, peuvent faire pleurer, notamment quand il dit qu’il n’osait pas aller à la bibli municipale et qu’il lisait un livre France Loisirs tous les trois mois. Déjà, là, on retient un torrent de larmes, mais c’est ensuite, avec le cinéma, son premier film, qu’on a tout lâché :

« La toute première, j’imagine que c’était un Disney, et je pense que ça devait être La Belle et le Clochard. C’est facile, on y allait le 31 décembre, c’était la seule sortie annuelle au cinéma. »

Une fois par an, l’horreur matérielle et culturelle ! Heureusement, cinquante ans plus tard, il a pu se payer son manoir. Au cours de ses réponses, un défilé de produits de grande consommation culturelle, on apprend que Laurent n’est pas complotiste. Cela pourrait, on imagine, gêner son public dans les chaumières et les Ehpad.

« J’héritais surtout des 45 tours et des albums de mes frères et sœurs, parce que je suis le cinquième de la famille. Mais, parmi les premiers albums que j’ai achetés, il doit y avoir Souchon ou Renaud. Ou même Francis Lalanne, qui était un chanteur intéressant avant qu’il ne devienne ce qu’il est aujourd’hui. En tout cas, c’était de la chanson française. »

Lalannix, c’est le barde national qui se pavane à Moscou et qui voue les Macron aux gémonies. Et surtout, qui a fréquenté Dieudonné, l’homme qui transforme en procès tout ce qu’il touche. C’est une sorte de superpouvoir et de miracle permanent, un peu comme le Christ qui touchait un aveugle ou un lépreux et hop, guéris. Aujourd’hui, les lépreux de notre société sont les complotistes, ceux qui ont raison, et qui ont la chance de rencontrer le Christ, c’est mieux que le messie bidon du rav Ron Chaya. C’est écrit page 2, donc cé vré.

Bon allez, on va arrêter avec Ruquier, c’est comme lui, c’est marrant cinq minutes et après on sent une espèce de malaise, pris au piège de la facilité, du formol cérébral, le mec qui vous aplatit les neurones et fait disparaître la colère, et la colère légitime... On se sent volé de quelque chose quand on voit ces gens-là à la télé, ils nous violent, nous embrument l’esprit, ce sont des envahisseurs.

Les temps qui viennent risquent d’être très eschatologiques…

Encore, Ruquier, il n’est pas dangereux, mais quand on remonte l’échelle vers la soucoupe centrale, on passe par des Léa Salamé, des Nicolas Demorand, des Barbara Lefebvre, des Emmanuel Macron, des Smotrich et des Katz ! C’est la même veine, le même Système, la même finalité, avec des fonctions différentes. Les premiers vous endorment, les derniers vous assassinent.

Notre question culturelle : quelle sera, dans les attentats dits iraniens qui vont bientôt frapper la France, la proportion d’attentats du Mossad ? Cela permettra de tuer des Français, ces sales antisémites, de les terroriser à nouveau pour quelque chose qu’ils n’ont pas commis mais qu’ils sont, ou seraient, et de tout mettre sur les dos de la mauvaise république, l’islamique, pas la franc-maçonne, hein. Elle, c’est la bonne. Merde, on vient de réaliser qu’on était des lépreux, des intouchables !