On va commencer par un drame antisémite, mais involontaire. C’est grave mais moins. De la même façon qu’il y a les homicides volontaires et les homicides involontaires (on prend pas la même dose de zonzon dans les deux cas), on a l’antisémitisme volontaire et l’antisémitisme involontaire. Dans la première catégorie vous trouvez Rebatet, Céline, Hitler (on espère qu’on ne dit pas de conneries), plus pas mal de hauts dignitaires nazis, cependant il ne s’agit pas du même antisémitisme.

Ceux qui écrivent des pamphlets antisem n’ont pas une mitrailleuse en main non plus, malgré les déclarations de BHL. Mais ne dérivons pas trop du sujet (cette rubrique est une dérive permanente) : le rédacteur en chef de StreetPress, Mathieu Glaviot, s’est fait chourer son vélo à la Chapelle. On a vu l’info, de nos yeux vu le thread (ça signifie une petite histoire mais thread ça fait moins plouc, moins français) qu’il a mis en ligne, on s’est frotté les yeux : comment que ça se fait que la presse mainstream sioniste (double pléonasme) n’a pas repris l’info, pardon, le crime ?

Mathieu, le grand délateur, enfourche son vélo pour la dernière fois

Nous sommes au matin du 1er juillet de l’An de grâce 2020, Mathieu, Molard de son vrai nom (Glaviot est un surnom) enfourche son vélo Decathlon tout neuf d’une valeur de 500 euros, il fait une pause à Stalingrad (la station de métro, pas la ville où a eu lieu la grande bataille entre la Wehrmacht et l’Armée rouge pendant l’hiver 42-43), il revient du café, on vous le donne en mille : plus de vélo ! Parti ! Envolé !

Le triangle Barbès-Stalingrad-Chapelle est un peu le triangle des Bermudes parisien, tout peut y disparaître, même un éléphant ou un titanosaure. Quand on est parigot, on n’a pas le droit d’ignorer ça, mais Mathieu est innocent. Il ne pense pas à mal et pour lui, les migrants ne sont pas des voleurs, ce sont des victimes de l’homme blanc. Il a d’ailleurs participé, avec son média, à la dénonciation des méchants flics qui pratiquaient le racisme.

Pour Glaviot et ses potes, un flic qui serre un migrant ou une racaille c’est forcément un raciste. C’est pour vous donner une idée du truc. L’histoire est intéressante car Mathieu, assez courageusement on doit dire, enquête sur la disparition de son vélo et finit par contacter le marché aux voleurs... de vélos.

Bon, on va pas passer non plus la journée sur la pleurniche du Glaviot, mais le saint protecteur des racailles a vu ce qu’était, du haut de son statut d’Intouchable, le réel d’en bas. La vidéo du championnat européen du vol de vélo est pas mal. En espérant que ce n’est pas trafiqué pour les besoins de la démonstration avec, par exemple, que des voleurs blancs (on déconne, Assa !). Mais dans le triangle des Bewmudes parisien, un vélo non attaché a une durée de vie de 45 secondes.

Les sociétés modernes – on va faire un poil de sociologie – sont par leur définition néolibérale des sociétés du vol, du mensonge et de l’arnaque. Car le néolibéralisme n’a aucune morale, seule compte la victoire, c’est-à-dire le gain, le profit et ce, à tout prix. S’il faut virer 15 000 employés pour faire monter le butin des actionnaires, une multinationale de l’aéronautique le fera (Airbus, pour les ignorants). Cette transition habile nous amène tout droit dans l’économique.

Ah, on oubliait : le thread du Glaviot n’a pas déclenché la campagne anti-antisémite habituelle, alors que ça aurait dû. La machine à réprimer le goy serait-elle grippée ? Le dispositif pourtant bien huilé de condamnation médiatique du peuple français dans son entièreté est-il fatigué ? L’Avenir nous le dira. L’Avenir est une voyante qui ne se trompe jamais.

On y pense : et si c’était un flic qui avait piqué le vélo du Glaviot, pour le punir de ses délations en série ?
On vous laisse réfléchir à cette hypothèse complotiste et on avance, car la vie est mouvement. L’autre jour on mate une vidéo politique de BFM TV, la chaîne de propagande qui dégraisse, et voici ce qui nous arrive :

C’est bien ce qu’on disait : le néolibéralisme c’est le permis de tricher, mentir, voler. Normalement, avant une vidéo, on doit se taper – sauf si on a un bloqueur de pubs – une ou deux pubs. Sur BFM, le tarif, c’est deux. Et avant la vidéo désirée, on a donc un compteur qui nous signale 1/2 puis 2/2. Mais là, on a eu un 3/2, ce qui est mathématiquement absurde et surtout, qui ouvre la porte à tous les abus. Pourquoi pas 5/2 ? 15/2 ? 250 000/2 ? 6 000 000/2 ? Imaginez, six millions de pubs avant de voir l’interview du grand Raoult par ce pauvre Bourdin... Le néolibéralisme s’affranchit de toutes les règles morales, c’est un peu sa définition. Et quand elles lui résistent, il les détruit. C’est le combat du Mal contre le Bien, du Diable contre Dieu, et on déconne pas !

On ne peut rien attendre du néolibéralisme. Il détruirait tout pour son profit. Et c’est d’ailleurs ce qu’il fait actuellement tout en accusant le Covid : le néolibéralisme accélère la destruction de l’économie réelle, celle des gens, pour faire exploser et la Dette et ses profits. Car moins il y a d’emplois dans une boîte, plus les actionnaires gagnent du fric. Il y a une limite à ce délire nihiliste, c’est la destruction totale du chiffre d’affaires et la paupérisation de millions de personnes. C’est à ce moment que surgissent les révolutions, les vraies, bien violentes, avec les responsables qui se font courser dans les rues. On n’y est pas encore, soyez patients.

En attendant la justice divine sous forme de jogging urbain, un peu de politique. On est 1er site politique de France ou on l’est pas. Regardez qui la Brigitte essaye de nous vendre à la Culture :

Et pourquoi pas, au point où on en est ? Ça sera pas pire que la Riester. Merde, on vient de retrouver la vidéo de la semaine, on va la mettre maintenant, tant pis pour la logique, ça parle de voleur et de justice divine :

Non, laissez-le libre, Racailles Lives Matter, libérez Mandela, frit Mandela ! Dieu que les policiers américains sont fascistes, heureusement que ce genre d’injustice n’a pas lieu chez nous. Du coup nos flics sont assez remontés :

Quand même, en vouloir à Rantanplan, un gentil toutou... Puisqu’on est dans la gentillesse et la méchanceté, on a trouvé ça après la journée électorale foireuse de dimanche dernier. Une petite équipe qui a raflé une mairie a fait une fête et les choses ont dégénéré : les gagnants ont fait des gestes obscènes en direction des perdants...

Normalement on ne doit pas faire ça : il faut respecter les perdants, même si le combat a été rude.
En football, par exemple, la bataille peut être sévère, des coups peuvent être échangés, des noms d’oiseaux proférés (« pigeons ! », « poussins ! », « poulets ! » et même « faisans ! ») mais une fois la fin du match sifflée, on redevient des êtres humains respectueux. Hélas, le sens de l’honneur se perd et dans nos townships, les rencontres sportives se terminent souvent dans le jogging et le sang. Tout le monde court, les joueurs, les spectateurs, l’arbitre (sauf le ballon) :

En même temps faut montrer l’exemple sur le terrain, hein.

On le voit, le foot côtoie le social. Ce sport de pauvres concentre en lui toutes les violences que la dominance inflige à ses victimes. Couper un type de son boulot sous prétexte de non rentabilité, c’est le condamner à la pauvreté, à la dépression, à la misère et parfois à la mort (s’il n’en retrouve plus bien sûr). En tout cas à la mort sociale.

En ce moment, les grands « groupes » en profitent pour flinguer des masses d’employés et heureusement pour le Système, les chiffres ne veulent plus rien dire. On se dit c’est normal, c’est l’économie, la mondialisation, les réformes, la modernisation... En fait non, c’est de la destruction délibérée, c’est de la guerre, c’est la guerre du haut contre le bas.

Le Système tente de nous détourner de la guerre (ou de la résistance) légitime bas/haut par des guerres bas/bas, il gagne du temps, une ingénierie tient trois, quatre semaines, ensuite une autre prend sa place, d’où le chaos actuel. Quand une masse critique de Français aura compris l’embrouille, les choses pourront vraiment changer.

Certes, on essaiera alors de nous plonger dans une nouvelle guerre, dans une grande terreur, djihadiste ou microbienne (les deux sous faux drapeau), mais au moins on aura compris définitivement la manip. L’humanité n’est pas encore entrée dans sa phase adulte, celle de la conscience. Pour cela, elle doit sortir de l’enfance, de la crédulité, de sa confiance dans les dominants. Les dieux ne peuvent pas être des hommes et s’ils le sont, c’est que ce sont des voleurs et des menteurs.