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Lettre ouverte aux Bonnets rouges

Par Serge Ayoub

La crise a rattrapé la Bretagne. La riche Armorique connaît à son tour la pression des marchés internationaux et les effets du dumping social. Par-dessus cette précarisation économique, il a fallu que la gauche, qui gouverne aussi bien qu’un capitaine de paquebot aveugle au milieu d’une forêt d’icebergs, rajoute l’écotaxe. De l’iceberg, c’est la face émergée, le symbole d’une gouvernance économique antipopulaire, anti-française, et suicidaire. Jadis la gauche luttait contre la violence du capitalisme. Elle s’est ensuite contentée d’en atténuer les effets, puis s’est résignée à s’excuser de ne pouvoir le faire, sous Mitterrand et Jospin. Aujourd’hui, tout au contraire elle accentue cette violence, et espère s’en sortir en souriant bêtement. L’écotaxe est à l’image de nos socialistes : une stupidité et une honte.

Celle-ci découle initialement du principe de la taxation du réseau routier secondaire dans une perspective écologique. De prime abord il est difficile de concevoir qu’une taxe puisse être écologique, mais les gouvernements successifs de la France n’ont trouvé que cette option pour renflouer les caisses de l’État chroniquement vides. Pour se faire ils réclament toujours plus aux mêmes, les travailleurs français, au point d’épuiser encore davantage leur base fiscale.

Cette nouvelle taxe, officiellement, à pour premier objectif de « responsabiliser » les Français en les incitant par le porte-monnaie à moins se servir de leurs véhicules polluants. De plus l’écotaxe devrait financer l’entretien et le développement du réseau routier. Elle devrait encourager l’usage de transports alternatifs via les réseaux ferroviaires et fluviaux nationaux pour substituer au « tout camion » qui règne en France l’instauration d’autoroutes ferroviaires et fluviales. Malheureusement, ce projet généreux qui veut réduire le taux de pollution et la facture énergétique de la France se heurte au principe de réalité. En effet, il paraît difficile techniquement de demander à un transporteur routier de déposer son camion sur un wagon plat et d’engager un autre camionneur à la réception ou de payer le billet au premier pour suivre son camion. Les coûts seraient plus élevés, et malgré la réduction de la facture énergétique, les habitudes actuelles semblent réticentes à ce projet.

Plus que les belles et grandes déclarations d’intentions qui cachent mal l’alourdissement de la fiscalité sur les transporteurs et les producteurs, il faut saisir l’impact de cette taxe sur la France et les Français.

Tout d’abord il s’agit d’un double mensonge fait à nos concitoyens. En effet, les impôts et le Service des ponts et chaussées (la DDE) sont déjà destinés à payer et à entretenir nos routes. Cela fonctionne depuis toujours plutôt bien, et de ce point de vue l’écotaxe apparaît comme un impôt-doublon imposé aux professionnels. Ensuite, contrairement à ce que les Français croient, ce doublon ne sera pas assumé uniquement par les transporteurs et les producteurs. Il est évident que cette nouvelle taxe sera inévitablement répercutée sur le consommateur dans le prix de revient des marchandises. C’est une taxe qui coûtera de toute manière une fortune aux entreprises, à cause des multiples passages sous les fameux portiques qui augmenteront d’autant la facture à régler pour les consommateurs que nous sommes. Le doublon est même un « triplon » ! Lorsque l’on pénètre un peu plus les raisons financières de cette écotaxe, c’est-à-dire l’entretien et le développement du réseau routier, on s’aperçoit que les péages des autoroutes et les taxes sur le carburant remplissent également cette fonction. Il s’agit donc ouvertement d’une surtaxe sur des taxes ! De surcroît, cette taxe carbone nouvelle version se rajoute aux 80 nouvelles taxes et sur-taxations créées en 18 mois par le gouvernement Hollande. On comprend mieux l’énervement des contribuables qui assimilent en une même « pompe à fric » cette écotaxe et les radars.

Fait révélateur de cette fronde antifiscale, et encore plus inquiétant pour notre gouvernement, les agences de notations ont récemment pris en compte ce phénomène de ras-le-bol des Français, considérés jusqu’à ce jour comme d’excellents payeurs d’impôts, en dégradant la note du pays AA+ à AA. Ce qui signifie que le malaise français est palpable jusque de l’autre côté de l’Atlantique. L’incompréhension et l’écœurement pour nos concitoyens sont d’autant plus vifs que cette écotaxe est perçue par une société privée, étrangère de surcroît, qui empoche 20% de cette taxe pour son propre compte. On comprend que les révoltés de Bretagne aient choisi le nom de Bonnets rouges, car ce système de perception privée des impôts nous replonge des siècles en arrière, sous l’Ancien régime et le règne des fermiers généraux honnis. Ancien régime est un mot bien choisi car il ne faut pas se leurrer, le système de perception par portique va s’étendre rapidement à l’entrée des grandes villes où tous les véhicules, professionnels et privés, seront soumis à un octroi, un péage. Puis, dès que la pilule sera avalée, le régime se déploiera sur tout le territoire et les Français devront systématiquement payer pour se déplacer. Ce jour-là, notre pays sera sous surveillance totale et tous seront tracés par les cartes de crédits, réseaux sociaux, Smartphones, GPS, et maintenant ces portiques vidéo.

Voilà donc toutes les bonnes raisons de refuser cette écotaxe et de soutenir la lutte des Bonnets rouges.

Mais s’il est important de soutenir, il est surtout urgent de proposer. Nos Bonnets rouges, assez forts par eux-mêmes, n’ont pas besoin de soutiens extérieurs mais de solutions pour arrêter ce conflit. Aussi inique que soit cette taxe, il est néanmoins évident que le gouvernement ne lâchera rien qu’il ne pourrait récupérer ailleurs, autrement, car il est aux abois et cherche de l’argent partout où sa récolte ne gène pas les intérêts des grands groupes qui ont financé son élection. Il serait bon de rappeler à l’UMPS qu’il est responsable de cet état lamentable de nos finances. En ce qui concerne le réseau routier, ce sont notamment Jospin et Fillon qui l’ont bradé aux grands groupes comme Vinci, Eiffage et Albertis. Ce sont eux qui ont vendus pour une misère les autoroutes que les Français avaient payées de leurs poches.

Il est temps de prendre des mesures de salut public et d’intérêt général. Il faut renationaliser les autoroutes françaises, d’abord parce qu’elles appartiennent aux Français qui les ont financées, ensuite parce qu’il est inadmissible que des intérêts privés s’arrogent le pouvoir de contrôler les moyens de communications nationaux. Surtout, les autoroutes ont institué un péage dans le cadre de l’entretien et du développement de ce réseau. Les milliards de bénéfices engendrés seraient donc les bienvenus dans les caisses de l’État plus que dans celles des actionnaires. Au lieu de taxer le réseau secondaire, il faut redistribuer les revenus des autoroutes. C’est là que le terme de solidarité prendrait tout son sens, en l’appliquant aux grands groupes et pas seulement aux petites gens. Je ne parle pas d’une expropriation mais d’une réappropriation. Étrangement, Ayrault, premier ministre, décide au même moment de prolonger d’encore trois ans les concessions d’autoroutes à ces organismes privés alors que leurs bénéfices seraient estimés à plus de dix milliards par an. On est en droit de se demander pour qui travaille Ayrault. En faisant un pont d’or au grand capital, il roule sur l’autoroute de la colère du peuple qui travaille.

Mais le point de fixation qu’est l’écotaxe ne doit pas cacher les raisons du désarroi breton et du malaise national. La Bretagne allait déjà mal avant cette mauvaise idée. La composition des bonnets rouges est révélatrice de l’ampleur de la crise. Des pêcheurs, des ouvriers, des entrepreneurs, des artisans, des commerçants, des producteurs et des agriculteurs. C’est cette foule hétéroclite et « contradictoire » pour Mélenchon qui lui fait déclarer avec mépris qu’à Quimper « les esclaves manifesteront pour les droits de leurs maîtres ». Le chef du Front de gauche est d’une mauvaise foi qui dépasse le supportable. Il ne comprend pas (ou fait semblant de ne pas comprendre) que la lutte des classes a évolué depuis la fin du XIXème siècle, et que les petits patrons sont tout aussi précarisés que leurs employés par l’exploitation du capitalisme global. En Bretagne s’opère une autre solidarité que l’hermétique et obsolète communauté de classe, comprise au sens stricte. Ces nouvelles solidarités privilégient l’humain et son environnement régional, et transgressent les lois du marché international. Ces Bretons veulent travailler chez eux, avec leurs familles, leurs habitudes et refusent de se délocaliser comme leurs entreprises, d’être aussi flexibles que les cours de la bourse et aussi mobiles que les marchandises.

Mais à cette revendication populaire qui unit petits patrons et ouvriers dans une défense de leur identité commune de travailleurs, de Bretons et de Français, il faut en ajouter d’autres, plus strictement économiques. En effet Bruxelles, Paris, les banques et les marchés ont demandé des investissements considérables ces dernières années aux producteurs et éleveurs de Bretagne comme à ceux de toute la France. Traçabilité, modernisation, conditions moins stressantes et meilleure alimentation pour les animaux ont coûté une fortune aux éleveurs français. Pour pouvoir suivre, ceux-ci ont dû emprunter massivement. Les banques ont accepté parce que les contrats pris avec les grands groupes industriels garantissaient la vente totale de la production. C’est une réalité économique : les éleveurs français ont souvent un seul client, un grand groupe industriel qui fournit la marchandise, les œufs fécondés, les poussins, qui sortent tout droit de leurs usines ou coqs et poules se reproduisent. Les éleveurs français sont donc complètement dépendants de leur unique client.

Simultanément la pression de la concurrence étrangère et européenne s’est accrue sur le marché national. Par exemple, de manière tout à fait légale, l’Allemagne importait des poulets élevés en Europe de l’Est. Les poulets de ces élevages aux conditions d’exploitation plus que douteuses, sans contrôle ni traçabilité, étaient vendus en Europe à des prix défiant toute concurrence. Ainsi, aujourd’hui nous avons peut-être dans nos assiettes un poulet élevé à Tchernobyl… Une fois en Allemagne ils sont transformés dans des abattoirs où des employés qualifiés se voient payer des salaires inférieurs à 400€ par mois. Pour terminer la production est acheminée en France par des transporteurs qui contrairement à nous ne connaissent ni Smic, ni 35 heures, ni charges sociales. Ultime coup de grâce : l’inégale taxation des carburants qui renforce encore l’effet dumping dont ces pays bénéficient.

La conséquence de cette concurrence faussée et que le marché national de Rungis n’a aucune raison de se fournir en France. Les grands groupes qui fournissent la production à nos éleveurs n’y trouvent plus le moindre intérêt et rompent tout partenariat avec eux. Les éleveurs français n’ont, comme je l’ai écrit plus haut, souvent qu’un seul client, ce grand groupe, et si celui-ci les lâche, ces éleveurs ne peuvent plus payer leurs crédits et se retrouvent en cessation de paiement. Il en est de même pour la filière porcine, céréalière et pour la pêche.

Pour cette dernière, la solution ne peut venir que d’une véritable volonté politique nationale et européenne. Il faut, lorsque le marché est en situation de surpêche, interdire l’achat de production étrangère qui inonde le marché et dilue les prix. C’est cette situation de monopole qu’ont instituée les grands groupes de distribution que l’on doit briser. Il faut une loi antitrust à la française. Quoiqu’il en soit se contenter de détaxer le gasoil comme le fait le gouvernement ne saurait suffire. Il faut structurer un réseau de petits et moyens producteurs, recréer un réseau de distribution alternatif, de véritables centrales d’achats indépendantes, et aider le commerce indépendant qui pourra se fournir sur ce second marché.

D’une manière générale, pour lutter contre cette concurrence déloyale qui détruit nos entreprises et nos emplois, nous proposons de créer au niveau européen une taxe sociale sur les produits de provenance extra-européenne. Cette taxe prendra en compte toutes nos exigences en matière de production et de qualité. Au niveau national il faut réorganiser notre marché avec un différentiel par estampillage d’un label made in France véritable qui garantisse et encadre la production, l’élevage, l’abattage et la transformation. Ce label fixera les normes françaises de production et de traçabilité et s’appuiera sur une charte qui tiendra compte des obligations qui sont imposées à nos entrepreneurs et éleveurs. Cette charte de qualité devra à terme se généraliser sur toute l’Europe et deviendra l’étalon de la taxe sociale instaurée à l’entrée de notre espace européen.

Pour terminer et donner un second souffle aux petits et moyens producteurs de l’agriculture, de la pêche ou de l’élevage, il sera institué des coopératives de production et de distribution des Indépendants sous contrôle de l’État. Utopie, me direz-vous ? Non, ce n’est que la reformation de l’ancien marché national avant qu’il ne soit dévoyé par les grands groupes industriels mondiaux. Mieux, ce grand projet prend en compte ce qui a fait la fortune de la France, les coopératives de productions agricoles et de distribution. Ironie de l’histoire, ce sont celles-ci, victimes de leurs succès, qui furent rachetées par les grands groupes. L’éthique initiale de l’esprit des coopératives se vit détournée vers une logique de profit maximum.

Ce que nous voulons, nous solidaristes, c’est l’instauration d’un marché français équitable pour le producteur comme pour le consommateur. Ce second marché n’exclura pas le premier, bien au contraire il en ouvrira un nouveau, il permettra aux consommateurs un choix différent, responsable. Quel libéral pourra nous accuser de bafouer le principe de la concurrence, puisque ce projet la renforce ! L’arbitrage de l’État garantira le respect des grands principes défendus par ce second marché. Stratégiquement et de manière planifiée, il investira vers les différents secteurs de ce marché pour lui permettre de s’épanouir. C’est tout le contraire de cette fuite en avant fiscale qu’on veut nous faire passer pour une politique de redressement national. Pour accomplir cet effort, il ne faut pas se contenter de changer les hommes, il faut aussi de nouvelles règles. Ces règles, je les ai décrites : coopération, libre concurrence maîtrisée et un État capable d’assumer son rôle d’arbitre. Ces règles ont un principe : l’esprit de solidarité nationale.

Serge Ayoub

Retrouvez Serge Ayoub et les Bonnets rouges sur Kontre Kulture :

 






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33 Commentaires

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  • #609774
    Le 30 novembre 2013 à 04:26 par bakou
    Lettre ouverte aux Bonnets rouges

    Bizarre chaque poste pas visible ?

     

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  • #609842
    Le 30 novembre 2013 à 08:10 par Sam
    Lettre ouverte aux Bonnets rouges

    Bonjour,
    Je n’ai toujours pas compris pourquoi les gouvernements successifs de gauche comme de droite font tout pour privatiser les secteurs clé : autoroutes, télécommande, banque, .... Alors que se sont des secteurs qui engrangeaient des bénéfices considérables pour les caisses de l’état. Est ce que quelqu’un ici peut m’expliquer pourquoi personne ne s’en offusque ?

     

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    • #609998
      Le Novembre 2013 à 11:17 par toto
      Lettre ouverte aux Bonnets rouges

      C’est très simple, on assiste depuis 30 ans à la privatisation rampante de l’Etat, programme voulu par les élites mondialistes Anglo-Saxonnes. Ca n’offusqu(ait) personne car la campagne idéologique anti-Française et anti-Etat menée par les médias a été très efficace et a largement légitimée ces changements. Mais les choses changent car les Français ayant certe la tête dans la télé mais surtout les pieds dans la merde, prennent progressivement conscience de l’entourloupe dont ils sont les victimes.

       
    • #610044
      Le Novembre 2013 à 11:55 par caillou volant
      Lettre ouverte aux Bonnets rouges

      Bonjour Sam

      L’état privatise à tout va depuis des décennies pour avoir de la trésorerie pour payer les intérêts de la dette qu’il a accepté et entériné depuis janvier 73 grâce à pompidou.
      La phase suivante, quand tout se qui rapporte a été vendu (edf, sncf, la poste etc) consiste à créer de nouvelles pompes à fric directement données au potentats privés.
      Les seuls choses que l’état conserve sont celles qui coûtent, ainsi la dette s’accroît encore et les intérêts de celle ci vont dans les poches de qui tu sais.
      Ils (les gouvernants) savent très bien tout ça et sont parfaitement conscients qu’on fonce dans le mur pied au plancher. Eux ont accumulé assez de richesses pour être à l’abri, en tout cas ils le croient.
      Pourquoi personne ne s’en offusque ?
      Farida Belghoul a bien expliqué en détail le constructivisme mis en place à l’éducation national (par la gôche) dont le but est de fabriquer des cons incapables de comprendre qu’on en fait des esclaves. Ajoute les merdias, la télé réalité et toutes ces saloperies sur deux ou trois générations et le tour est joué.
      Le fait que tu poses la question prouve que tu ne fais pas partie des esclaves qui ignorent, tu n’es, comme moi, qu’un esclave qui se réveille.
      Achète des armes...

       
  • #609935
    Le 30 novembre 2013 à 10:15 par rolalalalla
    Lettre ouverte aux Bonnets rouges

    Clair et pédagogique comme d’habitude.
    Cependant à propos des coopératives ; n’ont elles pas des responsabilités dans le fait que les paysans soit devenu des "gestionnaire de pathologie végétale" dixit Bourguignon ?
    Et si c’est uniquement de la responsabilité des grands groupes n’y à t’il pas un problème avec le fait qu’il à fallu moins de 10 ans à ces trust pour se constituer et acheter presque toutes ces coopératives, ce qui montre qu’elles avaient peu de système immunitaire ?

     

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  • #609953
    Le 30 novembre 2013 à 10:32 par cosmos
    Lettre ouverte aux Bonnets rouges

    Serge Ayoub vous avez réussi à nous expliquez en quelques lignes ce que nos politiciens essaient de nous faire passer pour des problèmes insolubles si ce n’est par une énième taxe et par des surtaxes de taxes etc ....

    Bref Serge j’ai plus appris en 10 mm qu’en 1 mois de conneries entendues (et même lues parfois ) sur le sujet ...Donc "Bonnet bas"

     

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  • #609954
    Le 30 novembre 2013 à 10:32 par toto
    Lettre ouverte aux Bonnets rouges

    Quel libéral pourra nous accuser de bafouer le principe de la concurrence, puisque ce projet la renforce !



    C’est tout le paradoxe de ce Système qui se réclame du libéralisme mais qui honnit la concurrence et le principe de responsabilité qui devrait s’imposer aux sociétés à capitaux privés. Nous sommes dans un Système où les gros s’organisent en oligopoles soutenus par l’Etat et les petits sont volontairement atomisés pour que la concurrence joue à plein. Un tel Système est notoirement inéquitable car se sont les petits qui payent la rente oligopolistique des gros.

    De même, comme le note Serge Ayoub, le clivage Droite-Gauche sensé être la traduction politique d’une opposition historique entre Travail et Capital est une pure escroquerie. Le vrai clivage oppose le capitalisme d’Etat aux petits producteurs locaux, le capitalisme national, enraciné et industriel au capitalisme international, nomade et dématérialisé ou encore les travailleurs en cols bleus des secteurs primaires et secondaires aux travailleurs en cols blancs du secteur tertiaire.

    La révolution de 1870 qui opposa les Communards aux Versaillais ou celle de 1968 qui permis de liquider ce qui restait encore de représentants de la tradition et du capitalisme patrimonial dans les cercles du Pouvoir au profit des représentants du modernisme et du capitalisme spéculatif sont sur ces lignes de fractures.

    Merci à Serge Ayoub pour cette analyse lucide.

     

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  • #609966
    Le 30 novembre 2013 à 10:37 par Souchien
    Lettre ouverte aux Bonnets rouges

    C’est une solution concrète à un problème concret.
    Reste la réponse globale à apporter contre ce système qui génère toutes ces injustices.
    RIC pour une AC.
    Référendum d’Initiative Citoyenne pour une Assemblée Constituante.
    point de salut.

     

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  • #610009
    Le 30 novembre 2013 à 11:24 par mirias
    Lettre ouverte aux Bonnets rouges

    très belle analyse, facile à lire et à comprendre ; bref efficace. M. Serge Ayoub devrait intervenir plus souvent. Je découvre qu’il a vraiment sa pierre à poser sur la forteresse de la résistance, qu’il nous reste à bâtir.

     

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  • #610030
    Le 30 novembre 2013 à 11:44 par t
    Lettre ouverte aux Bonnets rouges

    superbe article auquel rien n’est a ajouter si ce n’est comment appliquer cette loi de protectionnisme ? avec les tapins du gouvernement actuel, dont le seul but est de faire crouler la France qui l’est déjà à moitié que c’est triste .... grand respect à Serge, et juste une dernière chose n’oubliez pas une chose la plus importante !!! la seule chose dont ils ont peur c’est que nous fassions un seul bloc !!!! il ne faut pas être dispersé !!! voilà tout est dit quand l’heure aura sonné ... :) !!!

     

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  • #610553
    Le 30 novembre 2013 à 18:42 par Duke de Pouille
    Lettre ouverte aux Bonnets rouges

    Excellent article, quelle synthèse ! Bravo.

     

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  • #610956
    Le 30 novembre 2013 à 23:16 par Denis Jaisson
    Lettre ouverte aux Bonnets rouges

    Ayoub : « Il (Mélenchon) ne comprend pas (ou fait semblant de ne pas comprendre) que la lutte des classes a évolué depuis la fin du XIXème siècle, et que les petits patrons sont tout aussi précarisés que leurs employés par l’exploitation du capitalisme global »...

    Mais Mélenchon n’a même pas l’excuse de ne pas avoir vu les choses changer ; elles n’ont pas tant changé que ça. Ce faux curé fait semblant de ne pas connaître ses classiques : Vladimir Ilitch Oulianov, par exemple. Celui-ci, dans ce petit livre si gênant pour le poupon Besancenot, qui a le culot de se réclamer de Lénine : « c’est que le petit propriétaire, le petit patron (...) qui, en régime capitaliste, subit une oppression continuelle et, très souvent, une aggravation terriblement forte et rapide de ses conditions d’existence et la ruine (...) Le petit bourgeois, "pris de rage" devant les horreurs du capitalisme, est un phénomène social propre, comme l’anarchisme, à tous les pays capitalistes » ("La maladie infantile du communisme - le gauchisme", 1920, www.marxists.org/francais/le...)

    Les salariés de la classe moyenne se coifferont-ils du bonnet rouge ? C’est le souhait posthume de Henri Krasucki ; celui-ci était en avance sur son temps : « ce que les techniciens, les ingénieurs et les cadres ont à redouter du capitalisme leur devient de plus en plus clair (...) ils se rendent compte que c’est seulement avec l’ensemble des travailleurs qu’ils peuvent défendre leurs intérêts » ("Syndicats et lutte de classes", Editions sociales, 1969, p.55)

    Je gage que Mélenchon connaît son Lénine sur le bout des doigts ; je gage qu’il ricane avec cynisme, en regardant les Bonnets rouges, car il se souvient aussi de ce que Lénine écrivait dans le même paragraphe, au sujet du dit petit propriétaire ou petit patron, qui : « passe facilement à un révolutionnarisme extrême, mais est incapable de faire preuve de fermeté, d’esprit d’organisation, de discipline et de constance. Le petit bourgeois, pris de rage devant les horreurs du capitalisme, est un phénomène social propre, comme l’anarchisme, à tous les pays capitalistes. L’instabilité de ce révolutionnarisme, sa stérilité, la propriété qu’il a de se changer rapidement en soumission, en apathie, en vaine fantaisie, et même en engouement enragé pour telle ou telle tendance bourgeoise à la mode »

     

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