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Attali prophétise une nouvelle catastrophe financière

La solution pour l’empêcher ? Un gouvernement mondial, pardi !

Être optimiste, ce n’est pas penser qu’il n’y a pas de problèmes, mais que les problèmes ont une solution.

Ainsi de la plupart des enjeux que le monde affronte en ce moment. Tous, ou presque, sont immenses. Tous ont encore des solutions. Même les plus terribles, (tels l’asphyxie des océans, le réchauffement climatique, ou le manque d’eau potable) sont encore a notre portée.

À côté de ces enjeux majeurs, mettant en cause l’existence même de l’humanité et dont on commence à s inquiéter, il en est d’autres, plus circonscrits, dont on s’occupe moins encore, comme si le temps allait tout seul leur apporter une solution. Ainsi de l’accueil des migrants en Europe, qui arrivent de plus en plus nombreux, dont personne ne veut s’occuper, comme si le temps suffirait à régler leur situation dans un sens ou dans un autre. Il n’en est rien naturellement. Et il faudra bien, un jour, se décider à accueillir décemment ceux qu’évidemment on ne renverra pas dans l’enfer de leurs pays d’origine.

Parmi ces problèmes, il en est un dont on parle aujourd’hui encore moins que des autres : la prochaine crise économique et financière mondiale.

De fait, tout se passe comme si on pensait aujourd’hui qu’il n’y aurait plus jamais de crise économique et financière. Et que le risque était définitivement écarté.

De fait, aucun indice n’annonce son imminence :

La croissance semble partout de retour. Le chômage se réduit, plus ou moins vite selon les pays.

Des législations prudentielles ont tiré les leçons des crises précédentes, et créé les conditions d’une résilience des banques internationales, à qui on a imposé de disposer de davantage de fonds propres, par prudence.

Enfin, le progrès technique semble annoncer un eldorado chaque jour plus merveilleux.

Et pourtant, il serait absurde d’imaginer que, dans la mondialisation sauvage actuelle, les crises financières soient à jamais exclues. Plus, même, les signes d’une crise prochaine sont bien là.

1. D’abord, la dette publique et privée est plus élevée que jamais, reportant sur les générations suivantes le financement du maintien de notre niveau de vie : l’endettement public et privé des 44 pays les plus riches atteint 235 % du PIB contre 190 % en 2007. En particulier, les dettes des étudiants américains et des banques chinoises sont hors de contrôle. Sans même compter les créances que les retraités feront valoir le jour venu, et que personne ne comptabilise.

2. Les valorisations des actions des entreprises sont démesurées. Et plus encore, les plus récentes fusions ou acquisitions se font à des multiples sans commune mesure avec les profits que ces firmes pourront jamais réaliser. Et ce sont ces valorisations, totalement artificielles, qui conduisent à ne pas s’inquiéter du montant des dettes dont elles sont les contreparties.

3. La législation américaine sur les banques, mis en place après la crise financière de 2007, va être allégée, donnant aux institutions américaines un avantage sur leurs concurrentes américaines et les poussant à prendre de nouveaux risques, alourdissant encore à terme l’endettement général.

4. Ni la croissance mondiale, ni l’inflation ne sont ni ne seront au rendez-vous pour avaler de telles dettes.

Dans un mois, dans un an, dans dix ans, les prêteurs se rendront compte que leur créances pourraient ne pas être honorées et ils commenceront à prendre peur. Cela partira d’un incident plus ou moins mineur, en Italie, aux États-Unis, en Chine ou au Moyen-Orient.

Les banques centrales arrêteront de se comporter comme des Madoff légaux et réduiront les crédits gratuits qu’elles accordent aujourd’hui aux banques. Les gouvernements et les entreprises verront le coût de leurs emprunts augmenter massivement et certains devront faire des économies massives, sous peine de faillite. La crise reviendra, avec le chômage et la baisse du pouvoir d’achat.

Chacun, gouvernement, entreprise ou même particulier, peut encore s’y préparer : en réduisant d’urgence toutes les dettes à taux variables et en vendant ce qui doit l’être au plus haut.

Mais ces comportements, s’ils sont universels, précipiteront la crise, au lieu de la limiter. Comme dans une salle de bal où il y a une seule entrée : si tout le monde s’y précipite, la catastrophe devient inévitable.

Il serait donc temps d’organiser cela. De penser collectivement, calmement, à réduire l’endettement, et à mettre en place de vraies législations financières internationalement appliquées.

C’est de cela que le G20 aurait du parler. C’est de cela que les gouvernements devraient s’occuper, s’ils avaient vraiment à cœur l’intérêt des générations suivantes.

Naturellement, on ne le fera pas. Seuls les optimistes lucides s’en sortiront.

Demain la gouvernance globale ou la révolte des Nations ? Des réponses, chez Kontre Kulture :

 

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