Egalité et Réconciliation
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Gilad Atzmon répond à un "Klezmer"

Traduction E&R

Je suis amusé que la campagne de dénigrement sioniste contre moi et mon travail ait disparu ; les soi-disant juifs antisionistes, Alias ASS (antisionistes sionistes), sont de plus en plus contrariés par mes pensées. Ils tentent désespérément de me faire taire. Ils n’ont aucune chance mais, avouons-le, ils ont de très bonnes raisons.

Les récents événements en Palestine ont validé au-delà de tout doute mon interprétation du nationalisme juif et de la politique identitaire juive. Ce n’est pas une coïncidence si j’étais le seul à prédire la défaite israélienne avant même que le premier soldat israélien soit entré à Gaza. Depuis qu’Israël se définit comme l’État juif, ses actions et ses atrocités doivent être comprises dans le contexte de la culture et du patrimoine juif. C’est ma ligne de pensée et c’est pour cela que je suis connu.

Le grand commentateur, Jeff Blankfort, a soutenu récemment que la gauche juive n’est pas la solution, qu’elle est même une continuation du problème. Je crois que la gauche juive n’est pas simplement une continuation du problème, elle est en fait au cœur du problème. Le pouvoir juif, tel que je le vois, c’est la capacité de faire taire les critiques du pouvoir juif. À cet égard, l’AIPAC et autres lobbies juifs ne sont pas le « pouvoir juif », ils sont les symptômes du pouvoir Juif. La tentative de réduire au silence institutionnel tout débat sur le pouvoir juif est fourni par la gauche juive et le réseau des soi-disant juifs antisionistes (Jewish Voice for Peace, Mondoweiss, Chomsky, Blumenthal, etc.). C’est la gauche juive qui tente de définir les limites de la discussion et dicte ce qui peut être dit et ce qui ne peut pas l’être.

Par exemple, nous pouvons parler de sionisme et d’Israël, mais nous ne devons jamais élaborer sur la judaïté de l’État juif. Israël se définit comme l’État juif, témoigne de son affinité avec l’histoire juive, et tire sa vile création de l’Ancien Testament. Par ailleurs le blog juif pro-palestinien Mondoweiss a modifié sa ligne politique en interdisant toute discussion de la culture juive dans le contexte d’une critique d’Israël. Pour résumer tout cela, je ne suis pas seulement un antisioniste, je suis effectivement critique de toutes les formes de la politique juive, aussi bien sioniste qu’antisioniste. Je soutiens que toutes les formes de la politique juive sont ethnocentriques et dans une certaine mesure, motivées par le racisme. Dans mon dernier livre Quel juif errant ?, j’étaye ce point de vue et je n’ai jusqu’à présent reçu aucune tentative de me prouver que j’ai tort.

Au cours des derniers jours, j’ai constaté plusieurs tentatives pour me diffamer. Je suis réconforté par chacune d’elles. J’ai tendance à voir ces tentatives comme une reconnaissance de l’importance de ma contribution au discours.

Plus tôt aujourd’hui, j’ai lu une diatribe maladroite écrit par Nick Cooper, un militant ethnique juif ainsi qu’un artiste Klezmer [NDLR : tradition musicale des Juifs ashkénazes] du Texas. Dans son article « Pourquoi les autres critiques d’Israël ne travailleront plus avec Gilad Atzmon », Cooper s’engage dans un exercice de picorage sélectif à la Dershowitz mais, au lieu de m’exposer, il nous fournit un exemple pratique de la morbidité de l’idéologie et des tactiques de la gauche juive.

 

Ali Abunimah m’a demandé de mentir

Cooper est convaincu que mes paroles sont trop souvent « diffamatoires, inexactes, et auto-suffisantes ». Il m’accuse de « fabriquer » une déclaration d’Ali Abunimah. Cooper cite une de mes répliques tirée d’un échange de courriels. J’ai écrit :

« Abunimah s’en prend aux Israéliens sionistes parce qu’il a besoin du soutien des soi-disant juifs antisionistes pour son opération. La dernière fois que j’ai communiqué avec Ali Abunimah, il m’a écrit de faire simplement référence au sionisme plutôt qu’à l’identité juive et tout irait bien. Il m’a tout simplement demandé de mentir... évidemment j’ai refusé [1]. »

Si Cooper prenait la peine, même avec très peu de recherche, il aurait trouvé que M. Abunimah a admis m’avoir envoyé un message comprenant cette exacte réplique. L’e-mail est disponible sur le site Web de Ali Abunimah [2] :

De : Ali Abunimah 30 novembre 2010 à 17h16

Cher Gilad, j’apprécie votre note ... Ce que vous décrivez comme « juif » pourrait être plus précisément décrit comme « sioniste » – et alors nous pourrions trouver un terrain d’entente...

Plutôt que de « fabriquer » les paroles d’Abunimah, j’ai décrit assez exactement son embarrassante offre non-éthique.

 

Exclusivité juive

Klezmer Cooper a raison de prétendre que, dans notre correspondance, je lui ai dit qu’il n’était pas assez intelligent pour comprendre l’argument relativement simple selon lequel les organisations juives « anti »sionistes sont exclusives aux juifs. Sans aucun doute, les organisations juives sont heureuses de percevoir des frais d’abonnement de goyim (les Gentils). Mais un goy peut-il devenir le secrétaire de la Voix juive pour la paix ou le porte-parole du Réseau juif antisioniste ? Pas vraiment, et pourquoi ? Est-ce parce que les goyim ne sont pas racialement qualifiés ou est-ce parce qu’ils sont ethniquement inaptes à l’emploi ? La réponse doit être embarrassante pour la gauche juive, puisqu’il semble que même la Knesset israélienne soit plus tolérante que les organisations occidentales juives antisionistes.

 

Véracité

Cooper a également raison lorsqu’il dit que je vois « l’exclusivité juive partout ». Et je soutiens en outre que les juifs antisionistes sont une « culture exclusiviste orientée racialement et motivée par le concept de peuple élu ». Mais pour me prouver le contraire Cooper soutient que « les Juifs antisionistes ont souvent des partenaires non-juifs ». Si Cooper était familier avec le patrimoine et la culture, il saurait que ces « partenaires » sont étiquetés dans le discours tribal comme « shabbat goyim » – des Gentils qui s’avilissent devant tous les souhaits et les caprices des juifs, en particulier dans la vie politique. Cooper a même l’amabilité de nous fournir une liste de ses shabbat goyim favoris. Ils sont tous là, à la fin de son article. Des noms à consonance arabe d’abord, des noms anglais plus tard, ces shabbat goyim sont établis d’une manière hiérarchique fondée sur la primauté des intérêts juifs.

 

Tuer le Christ quotidiennement

Cooper m’accuse de racisme, mais il y a une chose qu’il oublie de faire : produire une seule référence faite par moi dans laquelle je critique les juifs en tant que race ou origine ethnique.

« Gilad a comparé l’attaque israélienne sur la Flottille de la liberté pour Gaza au meurtre de Jésus », écrit Cooper. Je l’ai fait et le referais ! Mais est-ce du racisme ? Au cours des 5 dernières semaines, j’ai interprété les crimes israéliens dans la bande de Gaza sous la lumière du meurtre du Christ. Est-ce raciste ? Pas du tout ! Le meurtre du Christ symbolise le meurtre de l’innocent. Pour autant que je sache, c’est exactement ce que l’État juif a fait en transformant la bande de Gaza en un tas de gravats et en assassinant des enfants, des femmes, des anciens et des travailleurs médicaux.

Mais le meurtre du Christ incarne également le meurtre du messager. N’est-ce pas exactement ce que Nick Cooper tente de faire en luttant pour me réduire au silence de cette façon clairement trompeuse ?

Cooper écrit : « Invoquer l’insulte – meurtrier du Christ –, c’est invoquer les siècles passés de racisme antijuif et de violences en Europe et aux États-Unis. » Je dirais à Cooper et autres marchands de hasbara que si Israël arrêtait de tuer des gens innocents en Palestine au nom du peuple juif, ce serait une tactique très utile dans la lutte contre l’insulte « meurtrier du Christ ».

 

Distorsion de la vérité

Klezmer Cooper écrit à la fin de son papier :

« Il y a plusieurs années, j’ai collaboré avec Gilad Atzmon sur un CD de compilation de musiciens Klezmer contre le Mur. »

Ce n’est tout simplement pas vrai. Je n’ai jamais collaboré avec Cooper. Son jeu n’était pas en ligne avec mes normes (Cooper possède une batterie). J’ai autorisé Cooper à utiliser quelques airs de mon album de parodie Artie Fishel and The Promised Band – un projet musical comique qui se moque de la musique klezmer et de la politique identitaire juive, sur sa compilation. Cooper n’était évidemment pas assez futé pour comprendre qu’Artie Fishel était un personnage fantaisiste se moquant des Coopers de ce monde.

Voir Artie Fishel (dans Jazz is my Jihad) : http://youtu.be/oCJ4De0POGs

 

Retour au ghetto

Je comprends la frustration de Cooper autant que je comprends sa peur. La popularité de ma critique de la politique identitaire juive est bien établie maintenant. Elle a été approuvée par les plus grands savants et commentateurs jamais associés au mouvement de solidarité.

Si les militants juifs et les Klezmers veulent faire partie d’un véritable mouvement de solidarité, ils feraient mieux de se faufiler hors du ghetto afin de rejoindre un discours universel. Je ne retiendrai pas mon souffle pour que cela se produise dans un avenir proche.

Voir aussi, sur E&R :

Retrouvez Gilad Atzmon chez Kontre Kulture :

 
 






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  • #949191
    Le 29 août 2014 à 21:14 par LynoQc
    Gilad Atzmon répond à un "Klezmer"

    ’’’Au cours des derniers jours, j’ai constaté plusieurs tentatives pour me diffamer. Je suis réconforté par chacune d’elles. J’ai tendance à voir ces tentatives comme une reconnaissance de l’importance de ma contribution au discours.’’’

    C’est tellement vraie, plus les détracteurs donnent de l’attention(même si elle est négative), plus sa veut dire que le mec a visé juste ! C’est pour cela que Soral est massivement harcelé par le système judiciaire, c’est parce que ces analyses sont populaire et font mal au pouvoir !
    Merci pour relater Gilad, il fait vraiment partis de mon top 3 que j’aime le plus lire ou écouter !
    Soral/Gilad/Hillard<<<

     

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  • #949210
    Le 29 août 2014 à 21:44 par Djé
    Gilad Atzmon répond à un "Klezmer"

    Gilad Atzmon ne se ressent plus comme juif parce qu’il est trop intelligent pour se ressentir comme israélien.

    Mais au final, ce sont malgré tout les juifs qui ont raison : le nationalisme rend con ! Et les israéliens n’ont malheureusement pas échappé à la règle...

    Israël : la patrie des apatrides !
    Ça n’a aucun sens.

    Gilad Atzmon c’est le juif anti-nationaliste intégral ressuscité qui empêche les israéliens de tourner en rond !

    Nul n’est prophète en son pays...
    Gilad s’est donc coupé de son pays d’origine (il est né en Israël) et de sa culture juive pour redevenir un "juif" errant.
    Il s’est coupé de ses racines afin de pouvoir devenir le prophète d’Israël.

    Bref !
    Gilad est le seul qui soit digne de vivre en Israël et de se revendiquer du génie juif parce que justement il condamne l’existence d’Israël et qu’il déplore que le génie juif soit devenu un malin génie plus tellement génial...

    Entre deux se trouve le monde...
    Entre le sionisme qui détruit le génie juif d’un côté et les juifs qui détruisent le génie des nations de l’autre, voilà l’état actuel du monde...

    Une double contrainte infernale.
    Comment en sortir ?

    La nation du nomade sera Internet.
    La nation du sédentaire sera sa langue maternelle.

    Hier, les nations servaient à faire des compétitions guerrières.
    Aujourd’hui, elles servent à faire des compétitions sportives.
    Demain, elles ne serviront plus qu’à faire des voyages.

    Demain tous des touristes nomades permanents avec comme terre natale la Terre et accrochée au coeur sa langue maternelle ?

    Les familles n’y survivront pas.
    D’où la Gestation Pour Autrui monoparentale de Pierre Bergé et les nations-hôtels de Jacques Attali...

    Je ne sais pas si cet avenir c’est mieux ou pire que les guerres nationales et la guerre des sexes, mais c’est vers là que nous dirige la haute finance, de toute évidence...

    Qui vivra verra.

     

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    • #949574
      Le Août 2014 à 10:44 par camaruche
      Gilad Atzmon répond à un "Klezmer"

      Eh oui, le paradoxe Atzmon (cf. mon autre post sur le sujet, sur la même page) ... héritier du paradoxe d’Israël et du paradoxe du juif ?

      Je ne comprends pas bien à quoi vous vous référez cependant lorsque vous dites que d’un côté il n’est plus juif et s’est coupé d’Israël (ce qui n’est pas entièrement vrai d’ailleurs, écoutez ses conférences, il se présente toujours comme juif israélien), mais que de l’autre il serait redevenu un juif errant, tout en étant un nationaliste intégral ... Hmmm pas clair votre histoire.

      Aussi, je ne crois pas qu’il pense qu’il y ait jamais eu un « génie juif », pas même avant la création de l’état d’Israël, sinon de l’ordre du succès socio-ethnologique et mercatique. Il le dit d’ailleurs clairement, « il n’y a pas de génie juif ».

      Enfin, je ne comprends pas bien ce qui vous fait affirmer d’un côté que « les juifs qui ont raison : le nationalisme rend con ! », alors que vous regrettez quelques lignes plus bas que « les juifs qui détruisent le génie des nations ». Alors, c’est quoi, selon vous, le génie des nations, rendre les nationaux « cons » ?

      Raisonnement étrange et un peu alambiqué que l’on pourrait qualifier de contradictoire, à moins qu’il y ait là une subtilité logique qui m’aurait échappé.

       
    • #950079
      Le Août 2014 à 19:32 par Djé
      Gilad Atzmon répond à un "Klezmer"

      Gilad ne se présente pas comme juif israélien mais comme un universaliste qui a cessé d’être juif.
      Il est redevenu un juif errant "anti-nationaliste" intégral et non "nationaliste", vous avez mal lu...

      Oui je comprends que vous ne compreniez pas.
      Le problème c’est que le langage renvoie à des réalités biologiques qui ont été perdues de vue et on finit par s’emmêler les pinceaux.

      Pour être clair, les juifs ce sont les rhésus négatifs et les rhésus positifs ce sont les autres.

      Il y a un génie juif mais il est tribal et il ne peut pas s’inscrire dans l’universalisme d’une nation digne de ce nom.
      Le nationalisme rend con s’il quitte le terrain du génie politique de l’universalisme biologique (le nazisme des rhésus positifs de sang A était une erreur construite en opposition au tribalisme juif).

      Or les juifs incarnent une particularité biologique (rhésus négatifs) anti-universaliste donc incapable de s’intégrer à une nation ni d’en créer une (repli communautaire génétique).

      Bref !
      Gilad n’est pas de rhésus négatif et il est désormais sans pays d’origine.

      Oui, il aurait fallu que je dise plus exactement qu’Israël est en train de produire des non-juifs errants et Gilad en est l’incarnation parfaite.

      Ce n’est pas un anti-nationaliste intégral, je me suis mal exprimé, c’est plus précisément un universaliste intégral sans pays et génétiquement allergique au repli communautaire.

      Gilad c’est le non-juif errant absolu, sans pays universaliste et sans tribu génétique !

      Une étoile mal digérée par un trou noir et propulsée dans l’infinie solitude...
      Heureusement qu’il a la musique pour se raccrocher à l’Univers.
      Mais maintenant il a E&R, cette petite tribu universaliste qui ne demande qu’à grandir...

      Ouf !
      Il est sauvé.

       
  • #949239
    Le 29 août 2014 à 22:21 par Grz
    Gilad Atzmon répond à un "Klezmer"

    Bravo M. Atzmon.
    Fierté et droiture face à l’hypocrite Hasbara, voilà la seule voie possible.

     

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  • #949415
    Le 30 août 2014 à 02:36 par solaine
    Gilad Atzmon répond à un "Klezmer"

    Il use d’une bonne repartie Mr Gilad Atzmon.
    Chapeau bas !

     

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  • #949420
    Le 30 août 2014 à 02:53 par Seconde classe
    Gilad Atzmon répond à un "Klezmer"

    Bon : Atzmon dissipe le trouble né de ces gens probablement sincères dans leur immense majorité (je suis trop naïf ?), mais captifs (malgré eux, ai-je envie de dire) de la culture suprémaciste, colonialiste et raciste qui les a vus naître.

    L’introduction du Christ dans son discours est vraiment inattendue pour moi : j’ai eu envie de penser qu’il se pensait parfois pour lui-même un destin christique - puissent les choses ne jamais en arriver là !

    À mes yeux, qui ne sont que les miens, lui-même ressemble parfois à un prophète laïc, réformateur de la culture où il est né par hasard de la vie (comme nous tous : nous naissons par hasard) : je ne veux pas faire de sophismes et de raccourcis intellectuels réducteurs.

    Et j’ai bien compris son message, très clairement énoncé.

     

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  • #949523
    Le 30 août 2014 à 08:44 par camruche
    Gilad Atzmon répond à un "Klezmer"

    Il faudrait tout de même un jour éclaircir le paradoxe Gilad Atzmon ...

    Car tout de même, ce mec — que je respecte pour son talent et ses productions — passe quand même tout son temps à nous expliquer qu’il ne faut croire un juif en aucun cas, qu’il soit sioniste, anti-sioniste, a-sioniste, talmudiste, juste laïque, élite divers, politique, banquier, ou même mendiant, ou quoi que ce soit.

    D’autre part il passe tout de même beaucoup de temps à nous rappeler sans arrêt son israélité et sa judéité d’origines — qui, s’amuse-t-il par ailleurs — seraient à l’origine de sa capacité à savoir si bien se vendre, comme c’est le cas tant pour Marx et Freud que pour Einstein ou Chomski (cf. ses conférences que probablement aucun ne manquerait)

    À qui se fier, donc ? J’avoue être un peu perdu avec ce personnage.

     

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    • #949604
      Le Août 2014 à 11:15 par camaruche
      Gilad Atzmon répond à un "Klezmer"

      Quand je demande « à qui se fier », j’entends par là :

      Si on se fie à ses analyses, qui semblent très pertinentes, alors on comprend qu’il ne faut pas se fier à lui ; il est susceptible de nous enfumer car, nous explique-t-il, sans pour autant que ce soit exclusivement biologique, l’impact psychologique de l’évolution en milieu juif est inextricable et il ne suffirait pas juste d’y renoncer pour s’en sortir.

      Mais bon, si on se fie à ses analyses, donc, on comprend qu’on ne doit pas trop se fier à lui ; mais dès lors qu’on ne s’y fie plus, on n’a alors plus aucune raison de ne pas se fier à lui, et donc on ne peut plus s’y fier non plus.

      Bref, le paradoxe Gilad Atzmon, j’ai enfin mis le doigt dessus je crois, c’est le même que le paradoxe d’Épiménide, consigné par Diogène (pas le cynique), et il est vieux comme le monde : « ne m’écoutez pas car je suis un menteur ».

      Pas pour accuser Gilad Atzmon de mentir bien entendu, juste pour dire que cet homme et son discours ont pour moi des aspects étranges et intrigants qui ont le mérite de souligner le fait que l’on ne sort pas indemne d’une exposition à l’idéologie talmudique et sioniste depuis l’enfance, quoi qu’on en pense.

      On voit d’ailleurs clairement dans ses vidéos qu’il est profondément marqué par le monde juif, dans l’ensemble. Il fait lui-même, d’ailleurs, dans cet ethnocentrisme qu’il reproche tant à ses (ex- ?) congénères / coreligionnaires, à l’inverse (le syndrome de la que-que de la quenelle ? :D). Blague à part, c’est assez clair, je crois, que la grille de lecture de Atzmon est très ethnocentrée, très juive, en somme ; bien qu’il semble que ce soit à son propre corps défendant.

      Ça doit être très dur pour lui, je compatis, cher Gilad.

       
    • #949702
      Le Août 2014 à 12:56 par Robert Fion
      Gilad Atzmon répond à un "Klezmer"

      À mon avis, vous surinterprétez la position de Atzmon. Comme il le dit lui-même, son analyse relève de la philosophie, non de la politique. Il explique comment fonctionne ce qu’il nomme le "pouvoir juif", et c’est à ces auditeurs d’en tirer les conclusions politiques qu’ils souhaitent.

      Il serait hypocrite de dire qu’il n’a pas de positionnement politique, il s’appuie sur cette philosophie pour dénoncer les agissements israéliens mais je n’entends pas d’avertissement à se méfier des "juifs en tant que juifs" dans son discours, au contraire, car cela procèderait d’une vision essentialiste qui assigne définitivement les individus à leurs origines et/ou leurs religions. C’est cela que Atzmon explique, en montrant que cette vision est à la fois une vision "juive" et "antisémite" du monde.

      Plus simplement, il dénonce une vision raciste du monde, extrêmement élaborée et très pernicieuse car des gens de bonne foi, avec les meilleurs intentions du monde, peuvent si laisser prendre.

      Le concept de "judéïté" dont il parle, du moins comme je le comprends, montre que si l’on adopte cette vision "juive" du monde pour produire un discours politique, l’Humanité est irrémédiablement coupée en deux : il y a les "juifs" et les "non-juifs". De ce point de vue, on peut aussi bien dire que les "juifs" et les "non-juifs" doivent vivre en paix, doivent se haïr et se combattre, que les "non-juifs" sont intrinsèquement les ennemis des "juifs", que les "juifs" sont intrinsèquement les ennemis de l’Humanité "non-juive" etc... Quelle que soit la position que l’on adopte, en faisant cela on maintient cette séparation stricte, on essentialise "juif" et "non-juif", et on ne peut jamais sortir de la vision binaire.

      Atzmon ne critiquent pas les personnes en tant que telle qui partagent ce type de vision - juifs religieux, juifs laïcs ou autre - mais les personnes qui s’appuient sur cette vision pour produire un discours politique. Ce discours politique diffuse la vision essentialiste, ce qui est extrêmement dangereux comme on peut le voir aujourd’hui : aussi bien chez les sionistes que chez les antisémites qui critiquent justement les "juifs en tant que juifs", ce qui est moralement condamnable de mon point de vue.

      N’y voyez aucune attaque personnelle, mais je pense que votre commentaire tombe justement dans ce piège ;-)
      Amicalement.

       
    • #949744
      Le Août 2014 à 13:44 par azzedine
      Gilad Atzmon répond à un "Klezmer"

      Je crois que Gilad Atzmon critique avant tout, l’esprit Judéo-centré de ses coreligionnaires, qui se conçoivent comme Juifs, avant même de se définir comme humains, d’où son invitation à "sortir du ghetto", un lieu qui, faut-il le rappeler, n’est pas un un quartier imposé aux Juifs, mais réservé aux Juifs. C’est le même état d’esprit qui dirige aujourd’hui l’Etat d’Israël qui se revendique avant tout comme un Etat Juif.

       
    • #949973
      Le Août 2014 à 17:24 par camruche
      Gilad Atzmon répond à un "Klezmer"

      Je ne suis pas tout à fait d’accord. Il ne critique pas simplement les juifs produisant du discours politique, mais aussi ceux qui produisent de l’art ou des concepts (intéressants ou non), ou même ceux qui ne produisent que des blagues, des guêtres, des flux commerciaux ou des produits, et ce de façon systématique (Marx, Einstein, ou Freud ne sont que des exemples parmi d’autres, et ce n’est pas en tant que politiques qu’il les critiques, mais bien car il estime qu’un Juif — surtout ashkénaze — qui réussit socialement à fatalement hérité de quelques unes de ces petites graines d’imposture talmudique et de génie commercial héritées depuis le temps de l’organisation sociale dont il décrit la mise en place dans la dernière conférence publiée sur ER, et qui a formé depuis lors l’élite qu’il décrit et dont il est biologiquement issu).

      Enfin bien sûr je ne m’appuie pas seulement sur l’intervention ci-dessus mais aussi de longues heures d’écoute attentive de ses conférences et de lecture assidue de chacun de ses livres.

      Je pense justement qu’il essentialise le fait juif, par conséquent le Juif, et par conséquent lui-même ; simplement car chacun d’entre eux finit fatalement par entrer soit dans la case culturelle, politique ou religieuse de cette réalité. Et le fait est que, surtout durant ses conférences, il rappelle systématiquement — par honnêteté intellectuelle — qu’il appartient, quoi qu’il fasse, à cette réalité. Même si il ne le rappelait pas d’ailleurs, ses tissus de concepts et de références sont cousus de toutes parts de cette réalité, il en est imbibé (probablement en parti pour cela qu’il a opté pour l’éloignement non seulement physique mais aussi métaphysique). Il ne peut que se souvenir qu’il en est aussi (et de le rappeler en toute franchise), et je pense que cette dissonance entre sa réalité et sa raison est la limite de sa production intellectuelle, une barrière essentielle et infranchissable, de son propre avis ; je le crois .

      Ça m’a vraiment marqué, je l’ai entendu à plusieurs reprise s’identifier lui-même à ce fait de l’aristocratie juive européenne, notamment lors de sa démonstration autour de 30" de la conf. du 11 juin à la main d’or, certes sur un ton amusé mais d’une pensée que je crois sincère. C’est ainsi que j’en suis arrivé à le voir comme une incarnation de ce paradoxe d’Épiménide qu’il s’impose justement par sa vision essentialisée et ethnocentrée.

      Interprétation qui m’appartient certes.

       
    • #950318
      Le Août 2014 à 00:24 par Robert Fion
      Gilad Atzmon répond à un "Klezmer"

      @ Camruche
      D’après ce que j’en connais, l’élément vraiment étonnant de la culture juive est son caractère essentialiste et binaire qui, pour le coup, semble littéralement "collé à la peau" de beaucoup de personnes qui sont nées et ont été éduquées dedans. Après, de là à penser que Gilad Atzmon mentirait sans s’en rendre compte (si je vous ai bien compris bien sûr), je trouve ça excessif. J’ai réécouté l’extrait que vous pointez, et honnêtement, je ne vois pas ce qui vous dérange.

      J’ai eu l’occasion d’échanger avec des juifs ces derniers mois à propos d’Israël ou du Judaïsme, et la distinction stricte "juif"/"non-juif" transparaît souvent dans les discours. Je me souviens notamment de quelqu’un m’expliquant que la "judéïté" actuelle se transmettait par la mère, que cette appartenance n’était jamais remise en cause quel que soit le comportement de l’individu né "juif" (non-observance des règles religieuses notamment) mais que ce n’était pas, selon la conception juive, un critère biologique car cela touchait à "l’âme". Je pense que cette personne était sincère de son point de vue, mais c’est clairement déroutant pour quelqu’un qui ne partage pas cette conception des choses. Et puis pour être honnête, j’ai eu aussi plusieurs fois l’occasion de constater la propension de certains juifs à la mauvaise foi ou l’inversion accusatoire, par des procédés rhétoriques habiles, une sorte de "mentir vrai", dès qu’on pointe une contradiction dans leur argumentation (le fameux pilpoul). C’est malin, mais surtout très agaçant ! Et c’est tout bonnement du racisme lorsque c’est fait pour embrouiller un goy.

      Concernant l’essentialisation, un auteur que vous connaissez peut-être, André Gaillard, parle beaucoup de la définition de soi comme "Autre" radical dans la culture juive. Cette culture est construite sur une opposition systémique à une autre culture ou un autre peuple (si pas de "peuple non-élu", pas de "peuple élu"). J’imagine que ça doit être singulièrement inconfortable et difficile pour un juif de se délier ainsi de certaines de ses racines culturelles sans se renier pour autant, d’où selon moi l’intérêt d’essayer d’en discuter avec eux.

       
  • #949759
    Le 30 août 2014 à 14:09 par oz
    Gilad Atzmon répond à un "Klezmer"

    Ce que j’admire le plus chez Gilad Atzmon c’est sa réflexion, elle sonne si juste à mon âme que je peux imaginer le papier à musique sur lesquelles les notes de sa pensée viennent constituer une harmonie géométrique sur la portée dessinant un solfège intellectuel à la lisibilité innée.

     

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  • #950167
    Le 30 août 2014 à 21:28 par laurent
    Gilad Atzmon répond à un "Klezmer"

    Cher Gilad Atzmon,
    Dans cette discussion, c’est vous qui avez raison sur le principe de critiquer non seulement le sionisme mais encore le judaïsme.
    Cependant, il s’agit de deux combats qui ne se situent pas sur le même plan.
    1- Le combat contre le sionisme ( apartheid et colonialisme) est un combat urgent en raison des souffrances des palestiniens et le risque d’une déflagration que l’on imagine. Les moyens de ce combat existent au niveau des décisions de l’ONU et aussi la motivation de la résistance. Le travail de recherche intellectuelle n’est plus nécessaire car le sionisme n’a absolument aucun argument valable en dehors de la propagande et la communication.
    2- En revanche, la critique du judaîsme ( ou toute autre religion) tout en étant légitime est une affaire longue et difficile. C’est un travail qui peut durer plusieurs millénaires. En face, tu a des grands " docteurs et savants" qui connaissent par cœur les textes sacrés et les commentaire qu’ils ont étudié durant toute une vie. Ils te répondront du tac au tac etc.
    N’oublions pas que les sionistes ne sont pas tous adeptes de la religion juive. Ils se déguisent en "juifs" pour commettre leurs forfaits.

    Conclusion : Les palestiniens ne peuvent pas attendre plusieurs millénaires pour rentrer chez eux. C’est pourquoi il est souhaitable de combattre le sionisme au niveau de l’action, tandis que le critique du judaïsme ( ou l’islam ou christianisme ou le scientologie etc) peut se dérouler sur le plan intellectuel et des controverses interminable jusqu’à l’arrivée du Messie.
    Je profite de ce message pour dire également à Alain Soral : " Juifs du quotidien" = adeptes de la religion juive. et " talmudo-sionistes" = sionistes. Inutile de compliquer ce qui est évident.

     

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  • #950795
    Le 31 août 2014 à 15:24 par leon
    Gilad Atzmon répond à un "Klezmer"

    Malheureusement, ca ressemble à un débat (une querelle) interne !

    Je sais bien que M. Atzmon vise sincèrement tout le contraire..mais c’est comme si ses contradicteurs le ramenait malgrès lui vers un debat "ethno"-centré !

    En même ca constitue la preuve que ce qu’il avance est vrai.. c’est une position courageuse,bien que délicate..donc bravo.

     

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  • #950817
    Le 31 août 2014 à 15:51 par Pierre
    Gilad Atzmon répond à un "Klezmer"

    Gilad Atzmon est vraiment un personnage hors du commun !

    A la fois grand musicien, grand intellectuel et grand philosophe !

    J’ai à peine fini de lire son livre que je suis déjà plus qu’impressionné par la pédagogie de l’ouvrage : quoique pointu, il n’en reste pas moins aisé à lire et à comprendre !

    Au final, ce "Klezmer Cooper" fait plus de peine qu’autre chose, il n’est visiblement pas de taille à lutter intellectuellement et à armes égales avec Atzmon, qui paraît bien plus droit dans ses bottes, avec une analyse fine, pertinente et cohérente, pour ne pas dire implacable !

    Nous attendons donc ses prochaines analyses avec une grande impatience !

     

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