Egalité et Réconciliation
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XV – Turgot ou l’avènement du libéralisme : la fin de l’Ancien Régime

1ère partie, le pain du peuple.

Il y avait, dans l’entresol de la Pompadour à Versailles, un appartement dans lequel une bande de joyeux drilles refaisait le monde et cherchait la pierre philosophale. On pourrait presque dire qu’ils l’avaient trouvée, puisque le bon docteur Quesnay, médecin personnel de la marquise qui les accueillait, se targuait d’avoir trouvé le moyen d’enrichir tout le monde sans appauvrir personne.
Autour de lui Diderot, d’Alembert, Duclos, Helvétius, Turgot, Buffon et bien d’autres encore, calculaient le « produit net » et mettaient au point une science nouvelle dont le but n’était rien de moins que la bonne marche du monde et la richesse des Nations : l’Économie. Bientôt allait advenir un monde débarrassé de la superstition (la religion) et dans lequel la Raison, la liberté et la loi naturelle allaient – enfin – faire régner la prospérité.
Inspirée par un auteur que Diderot considérait comme un génie, Le Mercier de la Rivière, l’idée force des principes de Quesnay était que l’agriculture était la source de toute richesse, et que la liberté pour l’industrie et le commerce devait permettre, par la circulation des produits agricoles, d’assurer la prospérité du royaume.
Ces intellectuels s’appelaient les Physiocrates, on disait aussi « les économistes », autre néologisme qu’on leur doit et qui fit, lui, une belle carrière. Quesnay présenta au roi un « Tableau économique » sous la forme d’un zig-zag. Louis XV, intéressé, voulut bien essayer. Puis il renonça. Il mourut, et son petit-fils le remplaça.
Louis XVI n’avait que vingt ans. Il nomma Turgot contrôleur général des finances. Un économiste, autant dire Les Lumières, arrivaient au pouvoir.

« Il ne pouvait rien arriver de plus heureux à la France et à la raison humaine » écrivit à Voltaire le jeune Condorcet [1].
- Vous avez rempli mon cœur d’une sainte joie » répondit le vieil exilé, toujours au fait de ce qui se passait dans la capitale. Quand il vit arriver cet homme fait et de très belle allure, dont on lui chantait tant les louanges, le jeune roi [2] fut très impressionné.
- Ce n’est pas au roi que je me donne, c’est à l’honnête homme », le flatta Turgot après lui avoir exposé son programme.
- Je vous donne ma parole d’honneur de vous soutenir toujours dans les partis courageux que vous aurez à prendre » lui répondit le roi en lui prenant les mains.

L’une des premières mesures que prit Turgot fut de lever toutes les entraves au commerce et à la libre-circulation des grains. « Plus le commerce est libre, animé, étendu, plus le peuple est promptement, efficacement et abondamment pourvu » écrivit-il dans le préambule de l’arrêt qui fut signé le 13 septembre 1774. « Les prix sont d’autant plus uniformes, ils s’éloignent d’autant moins du prix moyen et habituel sur lequel les salaires se règlent nécessairement » ajouta-t-il, sans indiquer en quel honneur la « nécessité » a la moindre influence sur les salaires. L’aimable prince de Croÿ nota : « Ce fut, quoique sourdement et sans révolution, le plus grand coup porté à la religion, peut-être, depuis Clovis. »
Voltaire, lui, exulta : « Je viens de lire le chef-d’œuvre de M. Turgot. Il me semble que voilà de nouveaux cieux et une nouvelle terre » écrivit-il à d’Alembert.
Sus à l’obscurantisme et écrasons l’infâme !

Alors que des siècles de protection royale avaient interdit tout enrichissement sur le pain du peuple, le nouveau décret imposait la loi du Marché [3] ce qui, pratiquement, consistait à laisser filer les prix et à permettre aux marchands de se servir avant le peuple.
Dès les premiers frémissements sur les marchés (ces places des villes et des villages où la population venait s’approvisionner), le peuple alerta les autorités locales qui en référèrent au sommet. « Il n’y a pas lieu de tenir compte des murmures du peuple. Il faut qu’il comprenne, au contraire, que son opposition, ses mouvements et ses violences ne serviront qu’à faire prendre les mesures les plus efficaces pour le contenir » répondit Turgot.
A Paris, au lendemain du décret, il avait fait vider tous les greniers, privant la capitale, à l’entrée des mauvais jours, du seul moyen de faire face à la disette, et de faire pression à la baisse en cas de hausse des prix.
Ceux-ci, bêtement, continuèrent de monter. Au printemps, le pain était deux fois plus cher que ce que les trois quarts du peuple pouvaient le payer. Et les greniers étaient vides.
La faim apparut. Avec elle la colère. Sur les marchés, le peuple prétendait payer son pain le même prix qu’avant. Un prix taxé [4], fixé, honnête. Un prix qui permettait à tout le monde de vivre. On sortit les bâtons dont on menaça les meuniers qui refusaient de céder la marchandise à ce prix-là.

Turgot avait pensé à tout, et notamment à la possibilité que le peuple ignorant s’oppose à tant de progrès si, par malheur, le blé augmentait plus vite que les salaires. Pour le contenir (le peuple, pas le blé), il inventa un nouveau concept : l’atelier de charité. Non pas de ces cloaques où les miséreux s’entassaient aux frais de la collectivité [5], mais des lieux où les fluctuations du prix du grain se transformeraient miraculeusement en routes, en canaux, en villes nouvelles : les travaux forcés pour les fainéants incapables de se payer leur pitance.

Les premières violences furent signalées à Dijon le 17 avril 1775. Alors que depuis une semaine ils ne mangeaient pas à leur faim, des centaines d’ouvriers vinrent crier sous les fenêtres du lieutenant général de la province et substitut de l’intendant.
« Allons messieurs, le pain n’est pas encore à douze livres ! » cria monsieur de la Tour du Pin aux manifestants.
Ceux-ci, furieux, jetèrent dans la rivière des sacs de farine frelatée qu’on prétendait leur faire manger et, armés de bâtons, ils s’en prirent à un riche meunier qui refusait la taxation. Affolé, le meunier s’enfuit en courant, s’engouffra chez un procureur où la foule l’y poursuivit en dévastant tout sur son passage.
Alerté, Turgot fulmina contre l’insondable bêtise populaire, et le 20 avril il écrivit : « Je ne suis pas étonné, monsieur, du tumulte arrivé à Dijon. Toutes les fois qu’on partage les terreurs du peuple et surtout ses préjugés, il n’y a point d’excès auxquels il ne se porte. »
Le roi ajouta de sa main : « Autant je désire que mon peuple soit heureux, autant je suis fâché quand il se porte à des excès où il n’y a nulle trace de raison. » Et, trois jours plus tard, Turgot écrivait aux autorités municipales dijonnaises : « Ce n’est pas le peuple qui doit vous conduire, c’est la loi. »
Ah ! Mais ! Il exigeait une justice prompte et sommaire sans exception ni indulgence, et la recherche sans pitié des meneurs.
Le doux Condorcet, le plus proche collaborateur du ministre, était devenu enragé : « Le peuple ne sera tranquille que quand il saura qu’on a puni quelques-uns de ces brigands » fulmina-t-il.

Les émeutes de la faim prirent comme une traînée de poudre dans tout le pays. A Paris, un observateur nota, interloqué « qu’est-ce que c’est que ce règne ? »
Les autorités policières, habituées depuis toujours à assurer la protection du public contre les spéculateurs (ils envoyaient des inspecteurs vérifier les prix sur les marchés), n’y comprenaient plus rien. Le Lieutenant général de police Lenoir envoya près de dix lettres à Turgot qui ne répondit à aucune. C’est un de ses collaborateurs, Albert, qui fit savoir au premier policier de France qu’on avait bien reçu ses courriers, et qu’il s’alarmait pour rien.
A Pontoise, dans la région parisienne, tandis qu’on déchargeait des quantités de blés dont le prix interdisait aux plus petits d’en faire l’acquisition, la foule s’empara des sacs et en organisa la vente au bon prix. Rien ne fut volé ni détruit, et le produit même de la vente fut porté au procureur local.
Pontoise, Beauvais, Saint-Germain-en-Laye, Saint-Denis, Gonesse, la révolte suivait le long de la Seine et des canaux les péniches chargées de blé plus cher que l’or. Chelles, Gagny, Choisy le Roi, Fontainebleau, Meaux et Corbeil, les routes étaient prises d’assaut et les charrois arrêtés.
Les édiles étaient complètement affolés. En temps normal, il n’y aurait pas eu de problème : le prix du grain aurait été fixé à un prix raisonnable et respecté par tous. Mais là, comment faire respecter une loi qui disait que « le Marché » fixait le prix ? Certains appelèrent les autorités à l’aide, d’autres prirent sous leur bonnet de pousser les marchands à accepter la taxation. Turgot, furibond, en fit embastiller un pendant sept semaines pour lui apprendre à contrarier le Marché. Il exigea que tout marchand lésé par une taxation serait indemnisé par la communauté villageoise où avait eu lieu la malversation, les innocents payant avec les coupables. Il fit désarmer des villages entiers. La loi c’est la loi.

La Guerre des Farines, authentique répétition générale de la Révolution, gagnait de ville en village. Personne ne criait contre le roi, on voulait du pain à prix honnête, c’est tout. Là où le blé fut saisi, on laissait sa part au producteur et on n’oubliait pas d’en laisser par terre pour les glaneurs. Économie morale, populaire, solidaire, qui voulait le bien commun et s’opposait à la logique marchande.
La tradition, et tout un arsenal juridique multiséculaire que Turgot venait d’abolir, voulait que le marché soit le lieu où se vendait le grain, priorité absolue étant donnée aux habitants. Seul le surplus, une fois la population servie, pouvait être « exporté ». Durant ces deux mois incertains, les taxateurs imposèrent cette loi antique et royale en interceptant les convois de grains qu’ils voyaient partir. Rien ne fut volé, tout fut payé, et payé « au bon prix », celui qui permettait aux plus pauvres de se nourrir avec leur salaire, sans voler, sans mendier, sans tendre la main.

Hors de lui, Turgot fit le choix de l’infamie.

Comme on lui demandait comment un ouvrier pourrait nourrir ses enfants si son salaire ne lui suffisait plus, il répondit que ces derniers n’avaient qu’à se nourrir eux-mêmes : Turgot fut le promoteur du travail des enfants [6].
Le même jour, le 1er mai 1775, il mobilisait l’armée pour la protection des convois de grains, et deux jours plus tard il proclamait la loi martiale : quiconque s’opposerait à la liberté des prix était désormais passible de la peine de mort.

(à suivre)

Sources :
- Cohen Déborah, de l’Institut Universitaire de Florence, « Le débat sur le commerce du blé (1768-1775) : formes et porteurs légitimes de la rationalité en question ».
- Condorcet, Œuvres de Condorcet, Firmin Didot Frères, Paris 1847. Croÿ, Emmanuel duc de, Journal inédit du duc de Croÿ.
  • Gauthier Florence,
    • « Tribulations ministérielles », Université Paris 7-Denis Diderot, publié dans Utopie Critique, n° 37, mai 2006.
    • La Voie paysanne dans la révolution française, l’exemple picard. Maspéro 1977.
    • « A l’origine de la théorie physiocratique du capitalisme, la plantation esclavagiste. L’expérience de Le Mercier de la Rivière, intendant de la Martinique ».

- Gignoux, C.J. Turgot,. Ljublinski Vladimir, La Guerre des farines, Contribution à l’histoire de la lutte des classes en France, à la veille de la Révolution
- Kaplan, Steven L. La fin des corporations, Fayard, 2001.
- Manceron Claude, Les Hommes de la liberté, 1774/1797
- Marmontel Jean-François, Mémoires d’un père pour servir à l’instruction de ses enfants.
- Necker, Jacques, Sur la législation et le commerce des grains Rivière, Hippolyte Ferréol, Précis historique et critique de la législation française sur le commerce des céréales et des mesures d’administration prises dans les temps de cherté.
- Say Léon (1826-1896), Turgot.
- Ségur, Marquis de, Au couchant de la monarchie, Louis XVI et Turgot (1774-1776),
- Steiner Philippe, Le débat sur la liberté du commerce des grains (1750-1775)

  • Turgot, Anne Robert Jacques,
    • Mémoire sur les moyens de procurer, par une augmentation de travail, des ressources au peuple de Paris, dans le cas d’une augmentation dans le prix des Denrées, Paris 1er mai 1775.
    • Lettres sur les émeutes populaires que cause la cherté des bleds, et sur les précautions du moment, 1768, .
    • Œuvres de Turgot, Guillaumin, libraire, 1844.

- Vardi Liana, “Physiocracy’s Scientific Fallacies”, Conference on French Political Economy.
- Voltaire, Œuvres complètes, La Diatribe.
- Wilson Arthur M., Diderot, Sa vie et son œuvre, Editions Ramsay, Bouquins, Paris 1985.
- La Guerre du blé au XVIIIe siècle, par E.P. Thomson, V. Bertrand, C.A. Bouton, F. Gauthier, D. Hunt, G.R. Ikni, Les éditions de la Passion, 1988.

Voir aussi :

Octobre 2012
L’attentat de Damiens : Marion Sigaut invitée d’Au Coeur de l’Histoire sur Europe1
37
Janvier 2012
XVI – Turgot ou l’avènement du libéralisme : la fin de l’Ancien Régime
2ème partie, la dérégulation
40
Janvier 2012
XIV – L’humanisme des Lumières revisité : l’Encyclopédie
De la centralisation monarchique à la Révolution bourgeoise, l’absolutisme royal et ses opposants
12
Décembre 2011
XIII – L’humanisme des Lumières revisité : Voltaire
De la centralisation monarchique à la Révolution bourgeoise, l’absolutisme royal et ses opposants
24
Décembre 2011
XII – Le supplice de Damiens, ou le triomphe des barbares
De la centralisation monarchique à la Révolution bourgeoise, l’absolutisme royal et ses opposants
45
Décembre 2011
XI - La guerre des juges contre l’Eglise
De la centralisation monarchique à la Révolution bourgeoise, l’absolutisme royal et ses opposants
22
Décembre 2011
X - Le nouveau jansénisme
De la centralisation monarchique à la Révolution bourgeoise, l’absolutisme royal et ses opposants
10
Novembre 2011
IX - Le tournant de la régence
De la centralisation monarchique à la Révolution bourgeoise, l’absolutisme royal et ses opposants
35
Novembre 2011
VIII - Le satanisme au cœur de l’Etat : l’affaire des poisons.
De la centralisation monarchique à la Révolution bourgeoise, l’absolutisme royal et ses opposants
29
Novembre 2011
VII – Malheur aux pauvres ! La création de l’Hôpital général.
De la centralisation monarchique à la Révolution bourgeoise, l’absolutisme royal et ses opposants
11
Novembre 2011
VI - La justice du roi : les Grands jours d’Auvergne
De la centralisation monarchique à la Révolution bourgeoise, l’absolutisme royal et ses opposants
22
Novembre 2011
V - La chasse aux sorcières
De la centralisation monarchique à la Révolution bourgeoise, l’absolutisme royal et ses opposants
41
Octobre 2011
IV - Le jansénisme au Grand siècle
De la centralisation monarchique à la Révolution bourgeoise L’absolutisme royal et ses opposants
17
Octobre 2011
III - L’anti-humanisme
De la centralisation monarchique à la Révolution bourgeoise L’absolutisme royal et ses opposants
22
Octobre 2011
II L’humanisme
De la centralisation monarchique à la Révolution bourgeoise L’absolutisme royal et ses opposants
14
Octobre 2011
I. L’achèvement de la centralisation
De la centralisation monarchique à la Révolution bourgeoise L’absolutisme royal et ses opposants
31

Notes

[1] Il avait trente-et-un ans, Voltaire quatre-vingt et Turgot quarante-sept.

[2] Il avait vingt ans

[3] Pour la commodité de la lecture, nous écrirons « marché » quand il s’agira du lieu où s’approvisionne la population, et « Marché » quand il s’agira de la notion abstraite.

[4] Taxer un produit consistait à en fixer le prix. Toute la guerre des farines consista en une vaste entreprise de taxation populaire.

[5] Voir l’article VII – Malheur aux pauvres ! La création de l’Hôpital général.

[6] « Sur les moyens de procurer, par une augmentation de travail, des ressources au peuple de Paris, dans le cas d’une augmentation dans le prix des Denrées. » http://gallica.bnf.fr/ark :/12148/bp...

 
 






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33 Commentaires

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  • #89380

    Passionnant, merci.
    Je ne connaissais pas cette dimension stalinienne de Turgot, son mépris et sa haine du peuple !
    Ca le rend très contemporain !
    Aujourd’hui l’Institut Turgot se réclame de l’héritage intellectuel du "grand homme". Il rassemble des économistes libéraux, certains raisonnables qui ont compris que le libéralisme a été instrumentalisé par l’oligarchie, ce qui donne l’ultralibérlisme mondialiste, d’autres totalement délirants comme P. Salin. Je pense qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain , ce serait bien d’organiser un colloque avec, par ex, F. Lordon, Ch. Gave, JJ Rosa, J. Sapir sur ce thème (libéralisme et ultralibéralisme : les leçons de la crise et que reconstruire pour demain)

     

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    • Je veux bien qu’il y ait une nuance entre libéralisme et ultralibéralisme, mais il faudrait me montrer laquelle sur le plan théorique. Car la théorie des Lumières telle qu’elle a été appliquée par Turgot me semble totalitaire comme on ne peut plus : on libère les grains en emprisonnant le peuple, on signe la libre circulation des marchandises et le passeport intérieur pour les gens, on fait tirer sur des femmes qui ont faim et on pend des manifestants qui se sont servis dans des boulangeries sans rien prendre d’autre que du pain. Qu’est-ce qui est plus dégueulasse que ça, à situation comparable ?

       
  • L’Histoire a toujours été ma matière préférée. Mais l’Histoire des coulisses, celle débarassée de sa graisse accumulée au fil du temps, décoiffe.
    Remarquez, un je ne sais quoi dans l’enseignement officiel m’a toujours laissé dubitatif : tout cela était trop beau pour être vrai quand je regardais le monde réel qui m’entoure. Tout était dans le style du roman-feuilleton, jusqu’aux plus sombres heures de notre Histoire (ah, ah, ah). Ce fameux "poids de l’Histoire" qu’on doit porter comme un boulet, devient de plus en plus vaporeux depuis dix ans (2001...), avec des gens comme Meyssan, Sevilla, Soral, Faurisson, Marion Sigaut...
    Ca change de "l’Histoire pour les nuls" (ou comment faire admettre et rendre fier au populo sa nullité par ce tour de passe-passe) vu par Stéphane Bern-tout-le-monde et ses coucheries...

     

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  • #90653

    EN résumé, les lumières furent l’avant-garde ( avant-garde, chien de garde pouvait-on lire en mai68) du libéralisme, ou le masque humanitaire de la Banque !!
    dit comme ça, c’est nettement moins séduisant mais tellement plus vrai..

    Marion sigaut, c’est autre chose que max Gallo( je le trouve un peu fatigué- vous croyez qu’il croit ce qu’il écrit ? )

     

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  • Infâme et marxiste partie pris...

    La réalité est que la pénurie fut causée PAR LE CONTROLE DES PRIX !

    Turgot en pleine crise, en pleine pénurie a donc libéralisé pour qu’à l’avenir il ne puisse plus y avoir de pénurie de farine.

    Lorsque le prix est contrôlé, le profit est faible ou nul, les investissements sont donc faibles ou nuls, la productivité chute donc et la pénurie arrive...

    Toutes les famines du 19ème et 20ème siècle sont le fait du contrôle des prix, de Napoléon à Marx en passant par l’actuelle chute des "sociale-démocraties"...

    Turgot en pleine pénurie de farine ne pu en sortir de son chapeau et satisfaire les consommateurs, il fallait produire plus de farine, pour cela les producteurs devaient être incités par le libre profit à produire pour les récoltes de l’année suivante...

    Turgot a géré la pénurie comme il était contraint de le faire, par la force et grâce à la libéralisation du prix, les années suivantes les famines reculaient jusqu’à ce que cette même libéralisation ne produise la mécanisation de l’agriculture, puis, la révolution industrielle...

    De nos jours, une nouvelle révolution se profile, celle des robots, mais à cause de la politique agricole commune marxiste et des subventions agricoles, cette révolution ne se produira pas en France et toute notre agriculture ferra faillite, comme sous Turgot, lorsque la sociale-démocratie aura fait faillite, alors, les libéraux seront appelés en urgence pour gérer la pénurie, la ruine et restaurer dans la douleur le libre marché...

     

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    • Si la pénurie prenait vraiment sa source dans le contrôle des prix, alors nous aurions assisté à une succession de pénuries, et ce depuis le moyen-âge, puisque la Monarchie contrôlait sévèrement les prix depuis des lustres...en réalité, il s’agissait pour la Monarchie d’avoir la main sur cette arme politique qu’était le contrôle des grains( c’était d’ailleurs la mêmes choses dans l’Egypte antique et à Rome)...Pour s’imposer face aux seigneurs locaux, les rois de France avaient tout intérêt à régner dur le plus grand nombre d’hommes libres( en abolissant trés tôt le servage dans la majeure partie du royaume) et en assurant un flux régulier de blé( d’où un contrôle drastique des cours)...c’est à dire imposer la loi commune à l’ensemble du royaume- ce qu’on appelle aujourd’hui l’intérêt général !
      C’est le soutien à la révolution américaine, et son coût astronomique, qui plombera le règne de Louis XVI, et le mettra à la merci des financiers...quant à la révolution industrielle, elle est le fait du progrès technique qui découle tout naturellement du temps qui passe et de la recherche fondamentale...Turgot n’était, après tout, que l’obligé de la Banque...Si la Banque avait réellement des intentions désintéressées, elle n’aurait pas instrumenté la Raison et les Lumières...à TINTIN

       
    • @youssef :

      Le Moyen-age ne fut qu’une succession de pénuries et de famines, à cause du contrôle des prix, de l’absence de libre échange etc.

      Le progrès technique n’a rien à voir avec le temps qui passe, le progrès technique n’est possible que s’il existe des stocks inutilisés de capitaux pour le financer... donc, uniquement s’il existe de vastes profits pour les entreprises et entrepreneurs, raison pour laquelle la révolution industrielle eu commencée au Royaume Uni et n’atteignit la France que plusieurs décennies après, car les entrepreneurs du Royaume Uni disposaient de vastes stocks de capitaux à investir, lorsque les français survivaient à peine avec le contrôle des prix, le contrôle des salaires, les taxes de douanes (l’octroi etc.)...

      Tout au long du Moyen-Age se sont les Pays-Bas qui ont eu le pouvoir d’achat par habitant le plus élevé d’Europe, étonnamment parce qu’ils étaient et qu’ils sont toujours, le premier port d’Europe, donc, le premier territoire où s’établit la liberté du commerce, des prix et des changes, en Europe...

       
    • Wall street qui cherche à sauver sa peau et la nôtre ?! vous êtes sérieux ?
      comme je n’ai pas votre sens de l’humour, je vais me contenter de pointer vos erreurs !
      d’abord les classes politiques occidentales sont TOUTES à la botte de la Finance mondiale- vu que les journaux et que les télés les plus influentes appartiennent aux grands groupes issus de la Banque ou du complexe militaro-industriel...
      donc à la fin des fins les décisions qu’ils prennent- aux USA, au Royaume-uni ou dans l’Union européenne- servent les intérêts de la Banque : quelle que soit la politique mise en oeuvre- socialiste ou libre-échangiste-, elle n’est jugée positive- selon Wallstreet- que si elle permet un accroissement de la dette ! savez-vous que la Grèce emprunte à 36% actuellement ? pensez-vous vraiment que wALLstreet ait envie que tout cela s’arrête ? vous posez beaucoup de questions, mais n’apportez aucune réponse...lesquel de nous deux verse dans la croyance ? mes explications sont des plus raisonnables, et vérifiables d’ailleurs ! à moins d’être de mauvaise foi, je ne vois pas comment on peut nier que la Finance abstraite est responsable- pour la plus grande partie- des malheurs actuels, les politiques ne sont pas ne reste d’ailleurs...à propos de des dettes et de l’immigration, si vous n’avez pas fait le lien aujourd’hui, vous ne le ferez jamais...ou vous n’avez pas compris ou bien...

       
  • #92058

    vive le marxisme ! outil d’analyse incontournable pour comprendre, et aussi pour dessiner les solutions.

     

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  • #92516

    bravo l’artiste ! oser comparer deux pays si radicalement différents que le sont la France et les Pays-bas relève de l’escroquerie ! comment comparer les quelques millions d’hollandais avec les 20 millions de français de l’époque ? et je ne parle même pas de leurs superficies respectives...

    Quant au Royaume-uni, il devait son dynamisme à la précarisation trés tôt opérée de la paysannerie anglaise( qui eut pour effet d’écraser les salaires), de la domination sans partage et totalement déloyale de la Navy sur les océans( acte de navigation de 1651) ; par le financement de la guerre à outrance contre la France- de manière à garder la main sur les colonies ; enfin par le recours aux emprunts massifs et à la planche à billets( déjà à l’époque !)....
    il faut aussi savoir qu’à la veille de la Révolution, la France était un pays prospère( le plus prospère d’Europe) et que c’est le soutien financier à la Révolution américaine qui causera la faillite de l’Etat français( en décuplant la dette !) et provoquera la réunion des etats généraux...
    La révolution industrielle fit la fortune de la City, des marchands, c’est un fait ; mais cette soudaine plus-value se fit sur le dos du peuple britannique qui servit de variable d’ajustement- pratique qui continue de nos jours, et qui s’est étendue au reste du globe tel un virus...Sans avoir lâché la bride à la Banque, la France réussit plutôt bien à se développer et à prospérer...Sans le soutien de louis XVI aux insurgés américains et une dette finalement décuplée, la Banque n’aurait pu obtenir la réunion des états-généraux et le pretexte rêvé à une refonte des institutions...à TINTIN..

     

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    • On juge un arbre à ses fruits, ceux de la France sont pourris...

      Au Moyen-age plus précisément les Pays-bas avaient le PIB par habitant le plus élevé d’Europe, loin devant la France et la France était certes la première puissance d’Europe, mais pour le PIB par habitant parmi les plus faibles d’Europe...

      Le succès économique de la France était donc artificiel, puisque basé sur une masse de pauvre, lorsque les Pays Bas se spécialisaient, un petit peuple riche...

      On juge un arbre à ses fruits, les premières machines à vapeur furent développées en Angleterre qu’on ne savait pas que cela existait en France !

      On juge un arbre à ses fruits et pour le moment, les pays socialistes d’Occident sont tous en faillite.

       
  • #93680

    à TINTIN :
    La Hollande possédait donc le plus haut PIB d’Europe...au moyen-âge ?! voilà un exemple pertinent entre tous : car vous avez tout faux !
    la Hollande est un parfait exemple...d’état-providence ! d’une redistribution horizontale des richesses, d’inspiration socialiste, et de culture protestante( allemande)...ce qui se situe à des années-lumières du modèle britannique du XVIIIème siècle, qui devait son dynamisme en grande partie à la précarisation de la classe paysanne anglaise et irlandaise- d’où l’emigration massive des irlandais pour les amériques...
    vous confondez création de richesses et prospérité ! l’histoire de l’Angleterre, c’est 400 ans de domination, de spoliation et de massacres de masse ; que ce soit en Irlande, en Amérique ou aux Indes...ce n’est pas un hasard si le pays le plus "dynamique" d’Europe au XVIIIè et XIX ème siècles- l’Angleterre- fut aussi le plus belliciste de tous, provoquant, finançant la guerre ici contre la France,là-bas contre la Chine..de ce point de vue, la France me semble disposer de plus beaux fruits et d’un plus beau ramage que votre Angleterre spoliatrice, y compris pour ses propres enfants car la finance protestante a depuis longtemps pris le pouvoir là-bas...en résumé, vous êtes l’admirateur d’un système inégalitaire, antidémocratique, spoliateur..athée même et qui n’est en rien un modèle à suivre car l’endettement perpetuel des classes moyennes est la clé de la prospérité de la City...où est la modernité ? qu’est-ce qui le distingue, fondamentalement, des "paradis" socialistes, une fois qu’on a mis le baratin de côté ? En quoi le destin d’un ouvrier anglais, condamné à vivre à crédit pour payer les dettes de la City, est-il différent, ou plus enviable que celui d’un ouvrier chinois ou cubain ?

     

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    • @Youssef :

      Excusez-moi, mais vous vous trompez lourdement.

      Tentez simplement de prouver ce que vous avancez !

      Je vous invite à lire Charles Gave, vous y découvrirez les preuves de vos erreurs, celles que je n’ai pas le temps de vous démontrer :

      http://lafaillitedeletat.com/

      http://lafaillitedeletat.com/livres...

      L’Histoire vous donne tort.

      Vous niez la réalité comme d’autres à la veille de la chute du mur de Berlin, prétendaient que le capitalisme était mort (Mitterrand, Chevènement etc.)
      Depuis la chute du mur de Berlin la richesse mondiale en parité de pouvoir d’achat est multiplié par 2, par 3 depuis la liberté des taux de changes et le libre échange.

      Vous prétendez que la Holland était un Etat-providence pour nier qu’ils étaient libre échangiste... je ne sais pas si la Holland était un Etat providence au Moyen-age, mais tous les traités d’économie nous démontrent qu’ils étaient libre échangiste et que de fait, ils avaient le plus haut PIB par habitant d’Europe...

      Vous pouvez toujours persister à nier la réalité, persister à poser d’autres questions pour éviter d’avoir à étudier ce cas, mais la réalité est bien là et toute l’histoire récente conforte les libéraux dans leur analyse du passé.

      Comment ne pas citer Hong-Kong, terre misérable dans les années 70, milliardaire aujourd’hui ?

      Voit-on des habitants de Hong-Kong fuir pour se réfugier en Chine ou des habitants de Chine fuir pour se réfugier à Hong-Kong ?

      Voit-on les français fuir la France pour se réfugier en Suisse ou des Suisses fuir la Suisse pour se réfugier en France ?

      Bientôt à cause de vos théories au pouvoir, la France fera faillite, comme la Grèce et comme en Grèce, il ne restera plus alors qu’à la France, des retraités, des immigrés et des dettes, les jeunes fuyant à l’étranger, attirés par de meilleurs salaires, par plus de liberté entrepreneurial, par moins d’impôts, par plus de sécurité personnelle et de leur propriété privée etc.

      Déjà les jeunes fuient la Grèce en masse, ce qui rend le remboursement des dettes de moins en moins possible et augmente le cout de ces dernières...

      Lorsque l’Union Européenne et la France auront fait faillite, très rapidement maintenant, il faudra instaurer le libéralisme, l’ultra-libéralisme, mais si la majorité du peuple pense comme vous, alors la France disparaitra dans la ruine et le chaos, pire qu’en Argentine...

       
  • #93838

    J’avoue ne pas avoir lu les articles précédents de cette Histoire de France en détail. Cependant il se trouve que je suis en train de réviser - il est nécessaire de réviser par souci d’approcher autant que faire se peut une vérité - les événements de cette période. Si je le résume : les philosophes des Lumières sont de « joyeux drilles » recherchant la « pierre philosophale ». J’ai lu aussi le livre d’Alain Soral qui fait remonter la prise de pouvoir de la Banque à cette époque, se plaçant donc sur la même ligne que Marion Sigaut et érigeant le libéralisme en père de tous les maux.

    Turgot était un libéral. Certes, mais il faut recontextualiser l’expression. Et d’abord rappeler qu’on peut être libéral sur divers plans : politique, économique, financier... la finance n’étant pas l’économie, contrairement à ce que tendent à nous faire croire les discours dominants actuellement. Être libéral, c’est avant tout placer la Liberté comme valeur première telle celle d’opinion, de religion, d’expression.

    Au moment où Turgot est appelé aux affaires la situation léguée par Louis XV est difficile. Le prestige militaire de la France est ruiné, elle a perdu une partie de son empire colonial suite à la guerre de Sept ans (1756-1763) ; les finances sont en mauvais état suite aux dépenses de guerre et à la charge de la Cour (on semblait toujours à la veille d’une banqueroute) ; en 1771 Maupeou avait muselé les Parlements toujours frondeurs.

    Le nouveau contrôleur général des finances avait le soutien des Lumières. D’Alembert écrit « Si le bien ne se fait pas par lui, c’est que le bien est impossible. » Les Parlements sont rétablis dans leurs anciennes fonctions. Turgot promeut le programme suivant « Point de banqueroute, point d’augmentation d’impôts, point d’emprunts » donc point d’asservissement supplémentaire de l’État à la Banque. Il compte y parvenir par l’économie. De fait il commence par réduire son propre traitement de moitié. Il écrit au Roi « Votre majesté ne doit pas enrichir même ceux qu’elle aime aux dépens de la substance de son peuple. » Il abolit effectivement la réglementation du commerce des grains. Malheureusement 1774 sera une année de mauvaise récolte qui entraînera une disette et la Guerre des Farines. Mais il abolira aussi la Corvée royale en 1776, qui obligeait les paysans à travailler gratuitement à la construction des routes. La dépense pèsera désormais par l’impôt sur les propriétaires fonciers.

    Nuançons, révisons ce portrait trop à charge.

     

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    • ENTRE les écrits et les actes, il y a souvent un fossé !
      vous vous souvenez du "travaillez plus pour gagner plus" ?
      pour en revenir à Turgot, son slogan était purement mensonger. "point de banqueroute, point d’impôts, point d’emprunts" relève de l’escroquerie car il faut bien que quelqu’un paie en définitive : l’argent ne tombe pas du ciel !
      même sans mauvaise récolte, les prix auraient grimpé de toute façon car, libérés de toute entrave, les producteurs avaient tout intérêt à conserver leurs stocks par-devers eux ! Turgot était par conséquent un cynique ou un con, dans les deux cas un obligé de la Banque...son but etait , en libéralisant le commerce du grain et en abolissant les corvées royales, de faire voler en éclats les frontières intérieures et d’uniformiser les règles économiques aux quatre coins du royaume- prélude à la refonte des institutions et à la domination de la Banque...

       
    • Désolée de vous contredire. Ce ne sont pas les mauvaises récoltes qui ont vidé les greniers, permis aux marchands de se servir avant le peuple, puni les ménagères qui achetaient leur pain au même prix qu’avant la réforme, établi la loi martiale, instauré le passeport intérieur, autorisé le commerce des subsistances à n’importe quel aigrefin assez riche pour s’acheter un stock de grains, puni collectivement et solidairement les villages qui avaient osé vendre du grain à prix taxé, envoyé les enfants à l’usine, fait pendre des manifestants qui n’avaient volé que du pain pour le manger, tenté de faire censurer Necker... C’est Turgot. Et le fait qu’il ne se soit effectivement pas enrichi personnellement ne fait qu’ajouter à son dogmatisme : Turgot était un authentique fanatique, un intellectuel que rien ni personne ne pouvait détourner de son obsession : en laissant tout le monde s’enrichir à sa guise, tout le monde s’enrichirait.
      On a vu comment !

       
    • #94711

      Je passe rapidement sur la remarque de Joseph (Le Bon pour moi). Oui, il y a un moyen de tenter de réaliser ce programme qui consiste à économiser. Sur les fastes de la Cour et les pensions pour commencer.

      Marion, l’accumulation en matière de rhétorique passe pour être un trope efficace, à condition de ne pas confondre accumulation et fourre-tout ne résistant guère à l’examen. Reprocher au contrôleur des finances les moyens expéditifs de maintien de l’ordre - 25 000 hommes de troupes concentrés pour faire face à des bandes armées se livrant au pillage à Paris et Versailles - et le travail des enfants, c’est certes très émouvant mais aussi complètement anachronique. Il a fallu attendre 1841 en France pour que l’âge minimum du travail dans une manufacture, usine ou atelier soit de huit ans. Quant au blâme de la répression par les armes, vous demandez à Turgot d’être bien en avance sur son temps dès lors que l’on se souvient du 1er mai 1891 à Fourmies. Quoi qu’il en soit le Limousin avait été bien géré par cet honnête ministre qui avait fait construire 700 km de routes sans recours à la corvée, mieux établir le cadastre pour rendre moins arbitraire la taille, qui avait encore créé des ateliers de charité.

      Vous laissez d’ailleurs entendre que Necker fut meilleur directeur - protestant, il ne pouvait être ministre du Roi - général des finances. Il a eu recourt à l’emprunt ce qui a ajourné les difficultés tout en alourdissant la charge de l’État. Je ne brosserai pas a contrario un noir portrait de Necker dont l’action fut en bien des point louable. Abolition du servage sur les domaines royaux, de la question préparatoire et reprise avec prudence d’un projet de Turgot : un essai d’Assemblées provinciales en Berry et Guyenne. Son prédécesseur parlait de Municipalités. On remercia aussi le genevois pour son excès de franchise suite à la publication de son Compte rendu au Roi en 1781, révélant au public le chiffre énorme des pensions payées aux courtisans. Car, bien moins que le capable Turgot et son libéralisme - Liberté, premier mot d’ordre -, c’est le parasitisme exacerbé de la royauté qu’il faut dénoncer. Marie-Antoinette, aussi ignorante et capricieuse que son mari était honnête et bon mais d’une extrême faiblesses de caractère (un « pauvre homme » comme le qualifiait Madame déficit), sa coterie Polignac, son beau-frère le Comte d’Artois - futur peu libéral Charles X - s’opposa au réformes et économies indispensables de Turgot et obtint sa disgrâce.

       
  • #94091

    à TINTIN : réveillez-vous : c’est l’ultra-liberalisme qui est en train de couler l’union européenne ; et les immigrés et les dettes ne sont qu’une conséquence- voulue- par la Finance mondiale ! vous ne me semblez pas très calé en économie ! cous vous dites libre-échangiste- pourquoi pas ? - et vous vous plaignez ensuite des dégâts de votre idéologie ! ce n’est pas le trop d’état qui pose problème : c’est l’absence de règles ! je vous l’ai déjà expliqué pourtant : si aucune instance souveraine et sacrée ne vient réguler l’émission de la monnaie, bientôt les financiers( ou les usuriers si vous préférez) finissent par prendre le pouvoir des banques centrales et, littéralement, rançonnent les classes moyauennes et les entreprises...en tapant systématiquement sur l’état et sur ce qui reste de l’idéologie socialiste( pas grand-chose), vous tapez à côté du problème..le peuple, les entrepreneurs sont sur le même bâteau : ils couleront ensemble ou se sauveront ensemble..en tenant un discours d’un autre âge, vous empêchez cette jonction des classes moyennes et des entrepreneurs- qui seule peut nous sauver !-, et favoriser la domination de la Wall street ! après tout ce que j’ai écrit depuis quelques jours, vous devriez avoir compris comment fonctionne l’économie moderne- pas celle de la Hollande du moyen-âge ou du Royaume-uni du temps de la reine Victoria !-sinon nous nous trouvons face à une alternative embarassante- embarassante pour vous : vous faites exprès de ne pas comprendre ou vous n’avez pas les moyens intellectuels de comprendre...

     

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    • @Youssef :

      Lorsqu’un socialiste ne parvient pas à convertir l’infidèle il finit par l’injurier, par l’humilier, puis, finalement, il le fait tuer.
      C’est le vieux principe de la révolution française ou de l’islam, "la valise ou le cercueil", principe que vous appliquez à votre niveau en prétendant que "je n’ai pas les moyens intellectuels pour vous comprendre"...

      Encore faudrait-il que vous m’expliquiez ce que je ne comprends pas !

      En quoi "l’ultra-liberalisme est en train de couler l’union européenne" ?
      En quoi l’Union Européenne est-elle "ultra-libérale" ?
      En quoi les dettes et les immigrés sont-ils voulus par la "finance mondiale" ?

      Vous croyez que je ne suis pas "calé en économie", car ce que vous connaissez de l’économie est le produit de la propagande socialiste de l’Union Européenne, de l’Education Nationale et de la République en général...

      Effectivement, je ne crois rien de cette propagande.

      Pouvez-vous m’expliquer le mécanisme que vous tentez de décrire par cette phrase :

      "...si aucune instance souveraine et sacrée ne vient réguler l’émission de la monnaie, bientôt les financiers( ou les usuriers si vous préférez) finissent par prendre le pouvoir des banques centrales et, littéralement, rançonnent les classes moyauennes et les entreprises.." ?

      Comment et pourquoi ?

      En réalité, qui fait marcher la planche à billet pour financer les dettes de l’Etat, ce qu’on nomme le "quantitativ easing" et qui engendre de l’inflation, soit, le vol sur l’épargne des citoyens ?

      Sont-ce les financiers de Wall Street ou les banques centrales sous contrôle des Etats ?

      Qui est alors le garant de la propriété privée et des libertés, les Etats qui manipulent donc la monnaie pour nous voler par l’inflation, la décroissance induite, pour payer leurs dettes issues du collectivisme, du fonctionnariat et des réglementations, ou les banquiers de Wall Street qui se batte comme ils peuvent pour sauver la peau (et la leur) de leurs clients que nous sommes tous par l’épargne ?

      La politique monétaire socialiste ou dite Keynésienne de planche à billet menée par les banques centrales depuis 30 ans en Europe, depuis 10 ans aux USA ou au Royaume Uni, ainsi que les dettes des Etats Occidentaux issues elles-mêmes du fonctionnariat, des réglementations, des nationalisations, des retraites, des 35 heures, du socialisme en général... sont les causes essentielles de cette crise.

      En quoi Wall Street, le marché, les libéraux... sont-ils responsables ?

       
  • pour robespieiquerre.
    turgot a bien géré le Limousin, dites-vous, et construit 700 km de routes sans le recours à la corvée ? fort bien mais avec quel argent ? les manoeuvres n’ont pas bossé à l’oeil, si ?
    le fait qu’il ait bien géré le Limousin ne le qualifie pas pour diriger la France- agglomérat de régions fort différentes les unes des autres, chacune érigeant des douanes pour protéger ses manufactures ou ateliers divers...je ne doute pas que votre Turgot fût homme compétent et peut-être sincère, mais sa croyance en un système auto-régulé ne tient pas la route : s’il avait porté son regard jusqu’en Angleterre-ce qu’il n’a pas dû manquer de faire-, il aurait constaté que laisser filer les prix ne profitent jamais qu’aux propriétaires terriens ; que cette soudaine et fatale surenchère conduit les masses sur la voie de la précarisation( car contraints d’accepter des salaires réduits !) la "liberté" chère aux libéraux ne profite, ne peut profiter qu’aux propriétaires et aux patrons( qui étaient les mêmes en Angleterre à cette époque,e d’où le décollage économique d’alors- mais au prix d’une précarisation extrême de la paysannerie anglaise)...les expériences de Turgot n’ont servi qu’à radicaliser le petit peuple, ce dont la monarchie n’avait pas besoin, et LOUIS XVI a eu bien raison de le virer après seulement deux ans de mandat...

     

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