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Double coup de tonnerre à l’UNESCO : le candidat du Qatar mène, États-Unis et Israël s’en vont

Ce jeudi 12 octobre 2017 sera marqué d’une pierre blanche ou noire selon qu’on est du côté des non-alignés ou de l’axe américano-israélien. En effet, accusant l’Organisation internationale d’être « anti-israélienne », les États-Unis et Israël ont définitivement quitté leur siège, suite à la décision d’inscrire Hébron, en juillet dernier, au patrimoine mondial de l’humanité.

 

Ce qui équivaut à sanctuariser la ville palestinienne, sur laquelle les colons extrémistes israéliens lorgnent. En matière de colonisation, les plus pessimistes envisagent, côté palestinien, une absorption pure et simple de leur pays dans l’entité israélienne, qui n’a toujours pas assouvi ses appétits territoriaux. Sauf que, à l’UNESCO, le principe « un pays une voix » renvoie les États-Unis et Israël à l’égal de petits pays. Ils avaient bien mis un terme à leur contribution financière en 2011, plongeant l’Organisation dans une restructuration économique douloureuse (un bon tiers des programmes avait dû être gelé). Aujourd’hui, c’est la fin de cette hypocrisie.

« Cette décision n’a pas été prise à la légère, et reflète les inquiétudes des États-Unis concernant l’accumulation des arriérés à l’Unesco, la nécessité d’une réforme en profondeur de l’organisation, et ses partis pris anti-israéliens persistants. »

L’autre coup de tonnerre, c’est l’arrivée (provisoire) en tête, lors de l’élection du directeur général, du candidat qatari. Alors que tous pensaient voir le candidat égyptien, voire le candidat français, Audrey Azoulay, faire la course en tête au premier tour. Un premier tour qui donne 19 voix à al-Kawari devant Azoulay (13 voix), et 11 à l’Égyptienne Moushira Khattab.

 

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Khattab peut faire monter les enchères...

 

C’est donc elle qui devient l’arbitre de l’élection très sensible, et on peut imaginer les tractations politiques et financières qui agitent en souterrain la place parisienne ces jours-ci. La décision israélienne est évidemment à mettre en rapport avec l’arrivée des Qataris en tête, puisque l’axe américano-israélien a dénoncé l’axe qataro-iranien comme étant à l’origine de la déstabilisation de la Syrie !

Des considérations géopolitiques se mêlent donc à des besoins très terre-à-terre, l’UNESCO manquant de moyens depuis des années. L’élection d’un candidat à grande surface financière pourrait remettre l’Organisation dans l’opulence, même si de nombreux pays critiquent la politique qatarie, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur : le pays n’est pas une démocratie au sens américain du terme, mais le Qatar n’a pas non plus détruit autant de pays que les États-Unis. Un partout balle au centre.

La fusion de tous ces événements a mis le feu à la presse sioniste internationale et nationale, on en veut pour preuve un incroyable article du mensuel Causeur, qui accuse littéralement al-Kawari d’« antisémitisme » ! Une accusation qui rappelle la campagne de presse contre l’avant-dernier presque-directeur de l’UNESCO, quand la candidature égyptienne – celle de Farouk Hosni – avait été torpillée pour des déclarations antisionistes. Les Égyptiens n’ont pas oublié... Le cortège de 58 pays-voix va donc refaire un tour de piste pour livrer sa décision et l’heureux élu devra réunir 30 voix au moins. Sinon il sera tiré au sort.

Voici un extrait de l’article de Causeur, qui lance la polémique sur le possible futur directeur général, au détriment, on le devine, de la candidate française, qui semble être le choix du journal :

« Ultime injure ou stade suprême dans l’insolence, le candidat du Qatar à la direction générale de l’Unesco, qui est encore arrivé en tête, hier, au second tour devant Audrey Azoulay et Mouchira Khattab, n’est pas uniquement un cheval de Troie de la nébuleuse islamiste que son pays protège. Il est aussi un zélateur décomplexé de l’antisémitisme le plus abject. C’est le centre Simon Wiesenthal qui en a apporté les preuves il y a plus de deux ans, dans une vaine tentative d’alerter les plus hautes autorités de l’Unesco sur la candidature pour le moins sulfureuse de Hamad Bin Abdulaziz al-Kawari, l’ancien ministre de la Culture de cet émirat pas comme les autres. Plutôt que de faire amende honorable, de se rétracter ou de présenter un autre candidat plus fréquentable, d’autant plus que le précédent créé par la candidature de l’Égyptien Farouk Hosni est encore dans les mémoires, le régime qatari s’est obstiné en croyant dur comme fer que par la seule force de l’argent, par sa diplomatie du carnet de chèque, il finirait pas imposer son candidat à la communauté internationale et pis encore, à la conscience universelle. »

La « seule force de l’argent », la « diplomatie du carnet de chèque »... C’est l’hôpital israélien qui se fout de la charité qatarie !

On ne résiste pas à l’envie de vous livrer les trois derniers paragraphes, sous-titrés « La France et l’Égypte doivent s’entendre » :

« Candidate féministe et esprit libre, la première représente un pays résolument opposé aux Frères musulmans et engagé dans la lutte contre le terrorisme global. Ce serait qui plus est un signe fort qu’on donnerait à un monde arabe qui attend depuis des lustres son tour d’accéder à une si prestigieuse fonction et qui ne peut en aucun cas se reconnaître dans la candidature du Qatari. Nonobstant certains stéréotypes, les arabes ne sont pas des islamistes, encore moins des antisémites.

Indépendante, au croisement du paradigme andalou et des Lumières, porteuse d’un projet régénérateur pour l’Unesco et compatible avec les aspirations du monde arabe et du continent africain, Audrey Azoulay saura, bien mieux que le candidat qatari, incarner le désir de liberté, de paix et de connaissance chez les arabes et chez les Africains. Pour éviter le pire, pour que l’Unesco ne troque pas son humanisme séculier contre l’islamisme “modéré”, un accord tacite entre la France et l’Égypte, entre l’Orient et l’Occident s’impose comme une nécessité impérieuse.

En septembre 2009, sur l’antenne de France Inter, Elie Wiesel déclarait triomphalement : “l’Unesco vient d’échapper à un scandale, à un désastre moral. Farouk Hosni ne méritait pas ce travail ; il ne méritait pas cet honneur. Ce n’est pas quelqu’un, à mon avis, qui aurait dû même être candidat à ce poste”. En dira-t-on autant du candidat qatari dans les heures ou les jours qui viennent ? »

Pour comprendre les ressorts cachés de l’opération Unesco,
lire chez Kontre Kulture

 

Audrey Azoulay, l’UNESCO, Israël et Jérusalem-Est, sur E&R :

 






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