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Pour les vins de Bordeaux frappés par la crise, le marché chinois surpasse désormais les Etats-Unis

Mars 2010

La Chine est devenue le plus gros marché d’exportation des vins de Bordeaux en dehors de l’Union européenne, alors que ses ventes à l’exportation se sont effondrées du fait de la crise économique et d’un euro fort qui ont eu pour conséquence de mettre certains vins hors de portée des amateurs américains ou britanniques.

Le secteur met beaucoup d’espoirs dans la récolte 2009, avec la présentation des vins nouveaux au commerce international et à la presse spécialisée dans les semaines à venir.

« La situation est difficile pour tout le monde », a dit jeudi Alain Vironneau, président du Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux.

« Plusieurs centaines de domaines sont en péril du fait de fonds insuffisants… nos entreprises, et en particulier les plus petites, ont besoin de soutien financier », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.

Il a qualifié les ventes de l’année 2009 de « catastrophiques », avec des exportations en baisse de 14% en volume et de 23% en valeur.

Il a cependant ajouté que lors des trois derniers mois, on a constaté une légère reprise, qui pourrait indiquer que le plus dur de la crise est passé et que les millésimes 2009 pourraient aider le secteur à récupérer à nouveau.

Des espoirs du côté de l’Inde

Bordeaux a vendu 661 millions de bouteilles en 2009, pour un chiffre d’affaires de 3,37 milliards d’Euros (4,57 milliards de Dollars US), avec des vins dont les prix vont du niveau supemarché aux Châteaux les plus huppés.

Sur ce total, les Français eux-mêmes en ont acheté 68%, essentiellement dans les grands supermarchés. Quant aux exportations, 56% ont été réalisées à l’intérieur de l’Union Européenne.

La Chine a acheté 13,7 millions de litres, pour un montant de 74 millions d’Euros, dépassant les Etats-Unis, qui ont acheté 11,6 millions de litres pour 139 millions d’Euros. Le Japon arrive en troisième position avec un volume identique à celui des Etats-Unis.

Hong Kong est considéré comme un marché séparé, où 4,2 millions de litres ont été vendus, pour une valeur de 109 millions d’Euros.

Ainsi que le dit Bertrand Carles, négociant en vins du Groupe Ginestet, « La montée en puissance de la Chine est indéniable, et nous espérons que ce marché poussera la chaîne de valeurs, tout comme cela s’est passé au Japon ».

« Nous avons ouvert une boutique à Bombay, parce que nous pensons que l’Inde suivra le même chemin. Et ensuite, nous songeons au Brésil, qui ne produit pas de vins comme l’Argentine et le Chili le font, nous songeons à certains pays d’Afrique... nous pourrions bientôt être à court de Bordeaux », dit-il.

Les vins de Bordeaux représentent 2,5% du total de la production mondiale.