Plusieurs millions de Français pourraient voter à l’été 2011 pour désigner le candidat socialiste à la présidentielle de 2012 à l’issue de primaires qui seront pour la première fois ouvertes à tout le corps électoral, selon les modalités présentées mardi par le Parti socialiste (PS).

Pour participer à cette "primaire ouverte et populaire", "il faudra être inscrit sur les listes électorales, participer par une cotisation volontaire pour autofinancer ces primaires et signer une déclaration de valeurs", a expliqué le député Arnaud Montebourg, auteur d’un rapport sur l’organisation de ces primaires sur lequel les militants voteront le 20 mai.

Par cette méthode, utilisée aux Etats-Unis ou par la gauche italienne, le candidat socialiste ne sera plus exclusivement désigné par les quelque 180.000 militants du parti, comme jusqu’à présent, mais également par ses sympathisants. Cette primaire est ouverte aux autres partis de gauche, mais écologistes et communistes devraient choisir de partir sous leurs propres couleurs à la présidentielle. Le vainqueur devrait sortir légitimé par un vote massif comme en Italie, où pour une population similaire, le candidat de gauche a été investi par 4,3 millions de votants aux législatives de 2005 et 3,5 millions à celles de 2007.

Jusqu’à cinq candidats, le scrutin des primaires pourra se faire à deux tours à l’été 2011, selon M. Montebourg. S’ils sont plus nombreux, il y aura une "présélection avant l’été", a-t-il ajouté. Le processus serait conclu à la mi-octobre, soit six mois avant l’élection présidentielle traditionnellement organisée en avril/mai. L’organisation de ce système des primaires prend d’autant plus de poids que les espoirs grandissent à gauche depuis le triomphe aux régionales de mars et l’affaiblissement du président Nicolas Sarkozy.

Qui sera candidat ? Il y a les déclarés, comme l’ex-patron du PS François Hollande ou le député Manuel Valls. La patronne du parti Martine Aubry et sa rivale Ségolène Royal, victorieuse en 2007 de primaires alors réservées aux seuls militants du PS, devraient également l’être.

Selon les sondages, le meilleur candidat socialiste reste cependant Dominique Strauss-Kahn, mais ce calendrier des primaires l’obligerait à démissionner prématurément du FMI.