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L'actualité en bref
Juillet 2010Source : courrierinternational.com
En Suisse, on n’a pas oublié que c’est Eric Woerth, alors ministre du Budget, qui avait mené la croisade contre le secret bancaire en 2008. Tandis que le ministre du Travail s’englue dans l’affaire Bettencourt, les langues se délient côté genevois. La polémique menace plus que jamais la crédibilité du gouvernement français.
Octobre 2008, salle des conférences au ministère des Finances à Paris-Bercy. Flanqué de son rugueux collègue allemand Peer Steinbrück (SPD, remplacé en 2009 par Wolfgang Schäuble), le ministre français du Budget, Eric Woerth, s’apprête devant les journalistes à placer la Suisse en accusation : elle doit figurer sur la liste noire des paradis fiscaux à vouer aux gémonies onusiennes. Le menton guerrier, à peine ombré par une barbe rétive au rasoir, Woerth se mue en implacable procureur contre ce petit voisin profiteur.
Et le voilà en Torquemada jetant au bûcher les gnomes de Zurich et Genève ! "Le secret bancaire est une relique du passé", déclare alors ce saint Georges de la justice fiscale. Or, peu auparavant, le trésorier du parti sarkozyste UMP - un certain Woerth Eric - venait à Genève drainer des fonds auprès des riches Français établis dans notre pays. Et à la même époque, la femme de ce ministre gérait les biens de Mme Bettencourt au sein de la société Clymène, suspectée aujourd’hui d’avoir "oublié" de déclarer au fisc français deux comptes suisses de Mme Bettencourt.
Certes, Mme Woerth vient de démissionner de Clymène et rien ne prouve qu’elle fût au courant de cette évasion fiscale. Mais tout de même, en présence de conflits d’intérêts aussi criants, de connivences politico-financières aussi étroites, comment la Suisse pourrait-elle prendre pour... argent comptant les réquisitoires contre ses turpitudes fiscales prononcés par ce même ministre ? Dans ces conditions, que vaut-elle encore, la parole du gouvernement français ? Un jour, la Suisse est balancée sur le banc d’infamie. Un autre, elle est courtisée pour le financement des campagnes électorales. A l’évidence, il faudra plus que le remaniement ministériel annoncé pour restaurer la crédibilité de cette présidence bien mal en point.