Le Kirghizstan demande à la Russie de multiplier par deux ou trois le loyer de la base russe située sur son territoire, et compte être payé en armements pour la dette de Moscou pour ces installations, a déclaré jeudi le ministre de la Défense kirghiz.

La Russie exploite au total quatre sites militaires sur le territoire de cette ancienne république soviétique d’Asie centrale, dont la base aérienne de Kant, près de la capitale Bichkek, dans le cadre du Traité de sécurité collective réunissant Moscou et ses anciens satellites. "La partie kirghize a l’intention de multiplier par deux ou trois le loyer dans un nouvel accord", a déclaré le ministre Abibilla Koudaïberdiev, lors d’une conférence de presse à Bichkek.

Aux termes de l’accord en vigueur depuis 1993, la Russie payait 4,4 millions de dollars (3,5 millions d’euros) pour ces installations, selon lui. Le ministre kirghiz, de retour de négociations à Moscou avec son homologue russe Anatoli Serdioukov, a indiqué que son pays souhaitait que la dette russe pour ces installations soit payée en armes. "La Russie a une dette de 6 millions de dollars (4,6 millions d’euros) pour cette location. Nous avons convenu que la partie russe paierait cette somme dans un avenir proche en fournissant des armes", a-t-il dit.

Des négociations sont toujours en cours sur ces points, a-t-il cependant ajouté. Les Etats-Unis y louent eux aussi une base aérienne à l’aéroport de Manas, près de Bichkek, par laquelle transitent chaque mois des dizaines de milliers d’hommes engagés dans l’opération armée en Afghanistan. Manas, où opèrent 1.200 militaires américains, est aussi essentiel au ravitaillement en carburant des avions engagés dans le conflit contre les talibans. Le loyer versé par les Etats-Unis pour l’utilisation de Manas est de 60 millions de dollars, auxquels s’ajoutent 110 millions de dollars d’aide gouvernementale.