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L'actualité en bref
Juin 2009Source : frontsetresistances
En visite au Proche Orient, Barack Obama prononcait au Caire cet après-midi, un discours très attendu censé rétablir les liens entre les Etats-Unis et le monde musulman durement éprouvés sous l’ère Bush et depuis plusieurs décennies en réalité.
Il a tout au long de sa logorrhée abordé les grands sujets qui font l’objet de tensions entre les Musulmans et les Américains.
Tout d’abord, et (il faut le reconnaitre), comme jamais un dirigeant occidental ne l’a fait, il est longuement revenu sur l’héritage islamique en insistant sur l’apport de la civilisation arabo-musulmane à “l’origine des Lumières” et de la civilisation occidentale qui domine le monde aujourd’hui. Il en est ensuite venu aux sujets qui fâchent dont 3 méritent particulièrement d’être abordés.
Israël/Palestine
Rien de nouveau dans la perspective américaine. Comme il l’a fait entendre plus vivement encore ces derniers jours, Barack Obama veut stopper la colonisation et imposer aux Arabes la reconnaissance d’Israël. Les Juifs ont souffert de “l’antisémitisme en Europe”, dit-il. Dans ce cas, il mérite un Etat. Et comme beaucoup je me pose la question : pourquoi en Palestine alors ?
Ensuite, si la nécessité de créer aussi un Etat Palestinien est essentiel, il évite pourtant soigneusement de se poser les vraies questions. Pour lui, l’unique problème d’Israël est la colonisation qui doit cesser. Il ne revient que de manière très allusive sur les innombrables violations des droits de l’homme et ne touche pas un seul mot du massacre à Gaza au tournant de l’année 2008-2009. Non, il préfère d’autant plus évoquer la résistance (celle du Hamas) dont il dénonce “la violence“. C’est bien vite oublier que les Palestiniens sont les victimes et que face à un oppresseur qui use de la force, les mots ne suffisent pas. Ajoutons qu’à l’heure actuelle, les Etats-Unis sont certainement les plus mal placés que pour promouvoir le pacifisme. C’est d’une obscénité écœurante.
Voici ce que Mandela répondait lorsqu’on lui demandait de cesser la violence :
« Je répondais que l’Etat était responsable de la violence et que c’est toujours l’oppresseur, non l’opprimé, qui détermine la forme de la lutte. Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’aura pas d’autre choix que de répondre par la violence. Dans notre cas, ce n’était qu’une forme de légitime défense. »
L’Irak et l’Afghanistan
C’est ce qui nous amènent à l’Afghanistan et à l’Irak. Si pour Obama, l’Irak fut une erreur, il continue de croire dans la continuité de George Bush, que l’Amérique se doit d’aller combattre Al Qaeda. Cette mouvance dont on a toujours beaucoup de difficulté à se faire une idée précise et qui, pour lui, reste la responsable des attentats du 11 septembre dont on sait aujourd’hui que la version officiellement défendue est fausse ou comporte des erreurs très graves. S’il insiste sur les liens qui doivent rapprocher le monde islamique des Etats-Unis, les faits restent les faits et dans sa dernière intervention, Oussama Ben Laden, ne manque pas de le rappeler. Si ce dernier dénonce vivement le “criminel Barack Obama“, c’est bien que l’armée américaine continue de bombarder des villages de musulmans afghans, pakistanais ou somaliens.
Le nucléaire iranien
Enfin, dernier grand sujet, l’Iran et les chiites. Soulignons d’abord qu’en Égypte, au cœur du monde sunnite, le président américain ne risquait pas de faire beaucoup de mécontents en critiquant la politique iranienne. Il est, en premier lieu, revenu sur la responsabilité américaine dans la chute du gouvernement démocratique de Mossadegh avant d’aborder la question du nucléaire. Pour Obama (qui veut privilégier le dialogue), il n’y a pas de doute : l’Iran veut l’arme atomique. Faut-il cependant rappeler que jusqu’à preuve du contraire, la république islamique mène un projet civil ? Aucun élément ne pèse en effet contre elle et l’AIEA l’a affirmé à plusieurs reprises.Il a aussi souhaité que la fin des dissensions entre chiites et sunnites : un vœu pieux et superbement hypocrite quand on sait le rôle des Américains dans l’exacerbétion du clivage en Irak et à l’échelle du monde musulman.
Comme cela a été beaucoup souligné par-ci par-là, la tournée d’Obama reste avant tout une belle opération de relation publique.