Il paraît que l’Europe est libre. Dans son bureau bruxellois, Jean Dupont (ou Manfred Fritz, peu importe) lève la tête : au plafond, des câbles. Ils viennent de Washington, de Wall Street, de Hollywood, de Google, de Netflix, de Langley. La liberté a des tuyaux.
L’Europe, abrutie par cinquante ans de somnifères diplomatiques, rêve qu’elle est libre, souveraine, maîtresse de son destin. Dans ses songes, elle signe souverainement des traités, serrant les doigts moites d’un daddy américain bienveillant,