Egalité et Réconciliation
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Un jour en France : vendredi 22 avril 2016

Nuit Debout, Saal, Justice, Lordon

Les médias sont une loupe tenue par les maîtres du Système. Les exécutants des médias ne possèdent pas le pouvoir, ils relayent la parole dominante. Comme des gueux (de luxe) qui guettent les miettes du banquet pour les lancer à la foule. Mais ils font tellement corps avec le message qu’ils ont l’impression de le générer, de le délivrer librement, alors qu’ils ont justement été choisis pour leur soumission aux principes de ce message. Le relais de la parole dominante doit passer dans l’esprit de la majorité pour naturel, logique, sensé.

 

Les médiateurs peuvent choisir de grossir un micro-événement (en se ruant à 50 dessus), et d’ignorer un macro-événement. Mais ils ne choisissent pas, puisqu’ils savent très bien ce qu’il faut ignorer ou révéler, grossir ou minimiser. Leur carrière, leur réputation, leur confort mental en dépend : c’est cette capacité à faire le « bon » choix qui détermine leur place dans la hiérarchie médiatique. Une boulette et ils stagnent, ou régressent. Pour être aussitôt remplacés. La menace du remplacement est permanente. Et il y a toujours plus adapté, plus agressif dans le genre propagandiste. Ils séparent la bonne de la mauvaise information pour le Système. Ce qui devient une seconde nature fait l’employé zélé de la dominance.

Grossir un événement qui ne le mérite pas, ça s’appelle « surmédiatiser ». Qu’est-ce qui est surmédiatisé et qui ne le mérite pas, et pourquoi ? Inversement, qu’est-ce qui est sous-médiatisé et qui le mériterait ? En croisant ces deux faisceaux, on trouve tout simplement ce que le Système veut nous dire et nous interdire. Son Message, plutôt son injonction. Une ferme direction de pensée.

L’événement « Nuit Debout » est surmédiatisé. La souffrance de Finkielkraut aussi : en dehors du fait qu’il appartient à une communauté très organisée, il s’imagine incarner une dissidence intellectuelle. Il est au contraire totalement systémo-compatible. Idem pour Nuit Debout, une fausse opposition, une dissidence fabriquée. Elle ne remet pas les maîtres du Système en cause. Elle peut toucher à tout, sauf à eux : on l’a vu avec l’expulsion du « philosophe » (une fonction qui permet toutes les interventions politico-médiatiques). Nous sommes donc en présence de deux entités bien réelles – car Nuit Debout fédère quelques désœuvrés et Finkielkraut continue à s’exprimer partout – mais dont la fonction sociale réelle est cachée, détournée ou métamorphosée par les médias.

Ce qui est drôle avec ces tromperies, c’est qu’elles finissent toujours par se tamponner, et révéler leur vraie nature. Le Système ne peut pas tout contrôler. En l’occurrence, quand Nuit Debout a jeté Finkielkraut, les soi-disant dissidents du Système ont dénoncé un soi-disant dissident du Système, qui les a dénoncés en retour. Tout le monde a balancé tout le monde, les faussaires se sont entre-balancés, entre-tués médiatiquement, et la vérité est apparue. Pour notre plus grand plaisir. Une dissidence inoffensive s’en prend à un agent de l’Empire déguisé en philosophe.

Ce dispositif de duperie cognitive (ce que l’on voit n’est pas ce que l’on dit) permet de protéger le pouvoir profond de l’autre loupe, bien plus dangereuse, car difficilement contrôlable, qui part d’en bas, et qui vise uniquement ce même pouvoir.

 

La machine à changer un événement en ricanement s’empare de la Nuit Debout

Cyrille Eldin est le rigoleur attitré du Grand Journal. Son rôle consiste à changer l’actualité en rire, comme le ferait un magicien. Avec la Nuit Debout, il joue sur du velours, tant le mouvement est déstructuré. La chaîne qui a perdu toute subversion depuis longtemps charge un mouvement sociétal qui n’en a jamais eue. Tragi-comique, si l’on considère que des médiateurs surpayés autour de 40 000 euros par mois (mais le méchant gendarme Bolloré va changer ça) se moquent de gauchistes sans le sou un peu perdus. Ces derniers cherchent ensemble la justice, mais la justice sociale n’est pas là.

 

 

 

Même le gentil Frédéric Fromet de France Inter se moque de la Nuit Debout ! C’est dire…

 

 

 

Un qui ne se moque pas de Nuit Debout, et pour cause, il en prend la tête (et le melon), le penseur anticapitaliste Frédéric Lordon qui croit encore au danger « fasciste » se prend pour un mélange de Lénine et Jésus, tout simplement :

 

 

 

Sur terre, de l’autre côté du périph, pour paraphraser un titre de film très communautaire, des éléments de la population essayent d’agir pour améliorer leur quotidien, et celui de leurs enfants. Le rapport de la médiatisation entre cette nuit debout et la Nuit Debout est de l’ordre de un à cent.

 

 

 

Quand les médias se désintéressent ou s’intéressent à un cas, ils le font en général dans un ensemble parfait, à l’image des escadrilles d’étourneaux, ou de vautours. L’image est un peu brutale (tous les journalistes ne sont pas des paparazzis prêts à tuer pour un cliché du Prince Albert), mais il est normal qu’on s’intéresse à l’anormal, à l’extraordinaire. D’où la nouvelle définition de la violence : ce qui ressort de la normalité occidentale.

La « pauvre » Agnès Saal, à la tête d’institutions culturelles successives, a utilisé à son profit personnel et pendant des années de l’argent public. Condamnée, elle devra payer 3 000 euros, alors qu’elle a vraisemblablement détourné plus de cent fois cette somme. Les médias à bec crochu se sont précipités sur elle, chacun voulant son lambeau de chair. Elle en a si peu. Agnès – agneau au féminin – dénonce ici la « violence médiatique », mais oublie la violence morale qu’a signifié son comportement pour des millions de Français en précarité :

 

 

 

Il se trouve que parfois, la justice passe, punissant le bourreau et rétablissant la victime dans ses droits. Mais ce genre d’événement est rare. Voire rarissime. De plus, il ne faut pas se tromper de victime et de bourreau, car là aussi, les faux-semblants pullulent. De plus en plus de bourreaux tentent de se faire passer pour des victimes, afin de gagner la considération des foules, et récupérer, sait-on jamais, quelques prébendes. On appelle ça des « réparations ». L’argent tend à devenir le grand réparateur de la souffrance, réelle ou supposée, prouvée ou fantasmée.

La justice, voilà un concept nébuleux, et complexe. Chaque individu voudrait SA justice contre tous, chaque groupe humain voudrait sa justice contre un autre groupe humain. La justice des uns correspond donc à une injustice pour d’autres. La loi et ses représentants au milieu de cet océan d’injustices ont forte tâche, d’autant que les fonctionnaires de la justice ne disposent pas de moyens illimités. C’est même le contraire. La justice n’est pas la priorité du Système. Et pourquoi ? Parce que la justice et le profit – qui sous-tend la domination et l’ignorance – ne font pas bon ménage. Dans ce cas, la décroissance apportera-t-elle la justice ?

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9 Commentaires

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  • #1449909
    Le 22 avril 2016 à 15:00 par Dajackhammer
    Un jour en France : vendredi 22 avril 2016

    Faudra vraiment faire des recueils des ces chroniques, ça va partir comme des petits pains !

     

    Répondre à ce message

    • #1450014
      Le Avril 2016 à 17:02 par Pseud
      Un jour en France : vendredi 22 avril 2016

      Je pensais à la même chose en lisant l’article. Sur l’année complète, il serait intéressant de pouvoir relire le flux de l’actualité sous la plume d’E&R.

       
    • #1450079
      Le Avril 2016 à 18:01 par Apprenti quenellier
      Un jour en France : vendredi 22 avril 2016

      Tout à fait d’accord ! Il y a matière à compiler tout cela dans un bel ouvrage de philosophie/sociologie avec ce que vous écrivez dans Un jour en France. Différentes thématiques s’imbriquant entre elles sont abordées chaque jour et c’est un réel plaisir à lire.

       
  • #1450029
    Le 22 avril 2016 à 17:16 par Eric
    Un jour en France : vendredi 22 avril 2016

    Toujours très bien comme à l’accoutumée, si ce n’est que dans le mélange Lénine Jésus dont vous parez Lordon, je n’ai pas trop perçu Jésus :-)

     

    Répondre à ce message

  • #1450179
    Le 22 avril 2016 à 20:30 par hub
    Un jour en France : vendredi 22 avril 2016

    Je trouve dommage d’attaquer Nuit Debout, je m’explique :
    - Tout le monde a compris qu’il y a des tentatives de noyautage par des soi-disant extrême gauches très limités et autres antifas et on sait que ces personnes sont soit des idiots souvent très peu politisés au sens intellectuel du terme soit des agents manipulateurs servant à piloter la masse.
    - De très nombreuses personnes à l’intérieur de Nuit Debout comdamnent les opérations de cassage de banques et autres missions de diversions propres aux mouvements d’extrême gauche infiltrés par le RG (c’est du archi classique de donner un os à ronger aux plus déchainés, ca occupe, et ca crée des diversions tout en divisant tout en donnant une image pourrie auprès de la population), il ne tient qu’aux participants de proposer massivement d’arrêter ce type de provocations.
    - Malgré cela ce mouvement populaire est très diversifié. Selon les villes même il y a des endroits ou la liberté d’expression est vraiment totale et ou les gens échangent vraiment... C’est tellement rare que c’est TRES important pour faire avancer la compréhension de chacun sur les grands sujets de société.
    - La majorité des personnes sont des gens libres, de bonne volonté. Des gentils virus (version Etienne Chouard), parfois des bobos, parfois pas. Il y a de tout.
    - Il y a une vraie volonté de faire quelque chose, une base, et toute aide est bienvenue pour justement virer les antifas "accueil et sérénité" et les remplacer par des personnes tirées au hasard.

    Je vous invite à écouter Sylvain Baron par exemple, qui cherche comme de nombreuses personnes à rassembler au delà des tous les clivages politiques. La situation est trop pourrie pour que chacun campe sur ses positions et observe tout ça sans rien faire, sans participer... Il faut se fédérer autour d’une approche qui rassemble et arrêter de se la jouer "critique intellectuelle réac". Ca c’est très français mais c’est un de nos défauts majeurs ! (on sait toujours mieux que les autres, on a nos points de vues arrêté, super mais ultra clivant ce qui fait le jeu du système !!!)
    - en bref, ce mouvement peut tout à fait aller vers quelque chose de rassembleur, inattendu, et non récupéré (laissons Lordon se déchainer, le principe de toute façon c’est que le peuple reprenne les choses en main, le contrôle et retrouve sa souveraineté, c’est un principe qui nous anime tous). Imaginez qu’on puisse réécrire une constitution et qu’on mette en place une démocratie directe comme en Suisse...

     

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    • #1460433
      Le Mai 2016 à 16:42 par Matador22
      Un jour en France : vendredi 22 avril 2016

      Vous savez je ne doute pas non plus qu’il y ait plein de gens de bonne volonté dans ce mouvement. Et qui serait à même de tendre à la main aux personnes pour qui la sauvegarde des traditions et de l’identité nationale est importante. Mais le noyautage d’extrême gauche à quand même bien prit. Pour la plupars des mecs de nuits debout, ils sont presque plus anti-traditionalistes et anti-patriotiques que anticapitalistes. Le mouvement est remplis de crypto-fascistes de gauche à la sauce Melanchon, violents, parfois complètement pilotés par ceux qu’ils croient combattre et qui surtout n’attendent qu’un prestexte ou un désordre pour allez casser le gueule (ou pire) au moindre tradis qui passe.
      Quand à Lordon, une ou deux vidéo m’on prouvé que c’est un putain de sale type, et qu’il approuve complètement la violence physique envers les personnes comme moi. Donnez le pouvoir à des mecs comme lui et le pays devient un dictature bobolchevique (lol). Ça se voit rien qu’à sa gueule, ses petits yeux méchants et sa carrure de teigne. Et les mecs de nuit debout le voit comme un putain de dieux, faut voir ce que c’est. Et ça en va presque de même pour Melanchon. Et face à une telle brutalité et une telle organisation dans le noyautage, par le haut et par le bas, je suis assez pessismiste sur ce que devriendra nuit debout. Même si évidement, tout n’est pas à jeter. À et pour info, Chouard, clairement un mec "d’aspiration gauchiste" que je respecte parfaitement, s’est fait virer deux fois quand il a voulut parler, avec la bénédiction de Lordon, qui le déteste et le méprise ouvertement malgrés la gentillesse et l’intelligence légendaire du bonhomme. Et sinon y’a une vidéo d’un dialogue entre les deux lors d’une conf, on voit
      vite qui est le méchant et le gentil je trouve^^.

       
  • #1450762
    Le 23 avril 2016 à 15:36 par didou
    Un jour en France : vendredi 22 avril 2016

    Il faut arretez avec antifa par ci par la , il y a des gens qui sont la pour empêcher que le peuple de france retrouvent la main sur son destin et qui infiltrent les groupes les plus corrompus de par l histoire du siecle passée (bolchevique 85% d elus) par ex . Après tous ce que vous dites a propos de la casse (banques,polices,) cela sont bien les symboles et associés de l empire non ? Cher ami ne croyez pas que la police est libre de choisir ce qui juste ou pas le jour ou le pouvoir sera en danger immediat vous verrez de quoi ils sont capables et l histoire nous le prouve rien qu a l origine lorsque les legionnaires romains sous les ordres du consul (sanhedrin oblige)ont fait le boulot sans aucune retenue sur l homme de bonté divine .

     

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