Chypre redoute un exode chez elle des Palestiniens de la bande Gaza en raison du refus d’Israël de lever le blocus imposé à l’enclave, a déclaré aujourd’hui à Luxembourg le ministre chypriote de l’Intérieur Neoklis Sylikiotis en marge d’une réunion avec ses homologues de l’UE.

"La situation au Proche-Orient et les derniers événements nous amènent à craindre que de plus en plus de Palestiniens de la bande de Gaza cherchent refuge à Chypre", a indiqué le ministre à quelques journalistes.

"Nous avons déjà reçu de nombreux Palestiniens venus d’Irak, plus de 2.000, et dans un futur proche, nous allons avoir de plus en plus de réfugiés", a-t-il ajouté. M. Sylikiotis a annoncé son intention d’aborder le problème avec ses homologues et veut demander une plus grande solidarité entre les pays de l’UE pour se répartir l’accueil de ces réfugiés. La bande de Gaza, enclave de 362 km2, où s’entassent 1,5 million de Palestiniens, est soumise depuis 2006 à un blocus israélien, sauf pour certains produits de première nécessité. Ce blocus a été renforcé en juin 2007 après la prise du pouvoir par la force du mouvement islamiste Hamas au détriment du Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas.

L’unique accès au territoire qui ne soit pas contrôlé par Israël, le terminal de Rafah, à la frontière avec l’Egypte, n’est ouvert que très épisodiquement par Le Caire. Israël a mené lundi une opération militaire meurtrière contre une flottille d’aide internationale à Gaza et au moins neuf personnes ont été tuées.

Malgré les protestations et les pressions, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a défendu mercredi soir le maintien du blocus maritime afin d’"éviter que Gaza devienne un port iranien menaçant la Méditerranée".

"L’Etat d’Israël continuera à exercer son droit à l’autodéfense. La sécurité est au-dessus de tout", a-t-il réaffirmé.