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Déficit : la France priée de revenir sous 3% du PIB d’ici 2013

Novembre 2009Source : Libération.fr

La Commission européenne a fait cette demande à neuf Etats de l’UE, sans suivre les réserves de Bercy qui avait demandé à bénéficier d’une année supplémentaire, pour cause de crise.

La Commission européenne, gendarme budgétaire de l’UE, a demandé mercredi à la France de ramener d’ici 2013 son déficit public, gonflé par la crise, dans la limite de 3% du PIB, faisant fi des réserves de Paris qui demandait à bénéficier d’une année supplémentaire.

Formellement, l’exécutif européen a prolongé d’un an une précédente date butoir fixée à la France au printemps dernier, invoquant la gravité de la crise économique, a annoncé le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia. Il confirmait ainsi des informations qui avaient déjà filtré ces derniers jours.

Mais Paris plaidait pour bénéficier d’un délai jusqu’en 2014. La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a prévenu mardi qu’il serait « extraordinairement difficile » et « fort peu réaliste » de ramener le déficit public sous la barre des 3% du Produit intérieur brut (PIB) en 2013. Plafond pourtant prévu par le Pacte de stabilité européen.

Le Premier ministre, François Fillon, avait, de son côté, annoncé la semaine dernière qu’il présenterait début 2010 une stratégie pour ramener le déficit - attendu l’an prochain au niveau record de 8,5% du PIB - sous la barre des 3%. Mais se fixait « l’horizon de 2014 ».

Du coup, les tensions sur la question des déficits entre Paris et Bruxelles, récurrentes ces dernières années, renaissent. « Je connais très bien les arguments » de la France sur la date butoir de 2013, a répondu laconiquement à la presse, Joaquin Almunia, en réponse à une question sur les objections de Paris.

La Commission, qui fait valoir qu’elle doit traiter tous les pays avec équité, estime ne pas pouvoir accorder une année supplémentaire aux pays comme la France. Elle a, d’ailleurs, fait la même demande à huit autres pays : l’Espagne, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Autriche, le Portugal, la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie.

« Un emprunt public augmente la dette »

Autre dossier qui fait grincer Bruxelles : le projet de grand emprunt national que compte lancer Nicolas Sarkozy pour financer des projets d’investissement d’avenir, dans la recherche, les nouvelles technologies ou les voitures moins polluantes. Son montant devrait être compris entre 25 et 50 milliards d’euros.

« Un emprunt public augmente la dette, ça c’est évident », prévient Almunia. Paris, à l’inverse, prône une approche plus sélective, arguant que les dépenses d’investissements ne peuvent être considérées comme des dépenses de fonctionnement et alourdir automatiquement le poids du déficit budgétaire et de la dette.

De manière générale, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires a paru s’inquiéter de l’écart qui se creuse en matière de déficits entre la France et l’Allemagne. « Ces deux économies, qui sont les plus importantes de la zone euro et deux des trois plus grandes de l’UE, devraient agir de manière cohérentes concernant leurs stratégies budgétaires respectives », a-t-il prescrit, mettant en garde : « à défaut, la coordination des politiques économiques et la gouvernance économique en Europe sera impossible. »

Berlin table, pour sa part, sur un déficit de 3,7% seulement cette année, très inférieur à celui de la France. Pour la suite, Berlin s’attend à un chiffre de 6% en 2010, ramené à 5% en 2011, 4% en 2012, puis 3% dès 2013.