La situation en Afghanistan a empiré cette année, avec un nombre de morts civils qui continue à augmenter, malgré les 30.000 soldats envoyés en renfort sur place par le président américain Barack Obama, c’est ce qu’a souligné, ce lundi, un rapport d’une ONG afghane spécialiste des droits de l’homme.

Le nombre de civils tués dans des incidents liés au conflit a légèrement augmenté au cours des six premiers mois de 2010, avec 1.074 morts, contre 1.059 au cours de la même période en 2009, selon l’Afghanistan Rights Monitor (ARM). "En matière de sécurité, 2010 a été jusqu’ici la pire année depuis fin 2001", note ARM. L’ONG s’inquiète de voir le nombre d’incidents liés à la sécurité augmenter et l’intensité de "la violence liée à l’insurrection et à la contre-insurrection" atteindre des niveaux "dramatiques".

Rappelons qu’en décembre dernier, Barack Obama a ordonné l’envoi en Afghanistan de quelque 30.000 soldats américains supplémentaires pour tenter de renverser la vapeur face à la lutte contre l’occupant qui ne cesse de gagner du terrain et de s’intensifier depuis quatre ans. Mais ces renforts n’ont ni vaincu, démantelé ou perturbé "l’insurrection", qui est au contraire "devenue plus résistante, structurée et meurtrière", affirme ARM. Ainsi, "1.200 incidents liés à la sécurité ont été enregistrés pour le seul mois de juin, un nombre record depuis 2002". Près de 140.000 soldats de l’occupation américaine et d’autres pays de l’Otan sont actuellement déployées dans le pays, et 10.000 autres doivent arriver dans les prochaines semaines.

Selon cette ONG, la plupart des civils tués au cours des six premiers mois de l’année 2010 (661 sur 1.074) l’ont été par les talibans, qui n’ont manifesté que "pas ou peu de respect pour la protection et la sécurité des civils", ajoute l’ONG. Les bombes artisanales disséminées par les talibans sur les routes sont la première cause de ces décès, devant les attentats suicide. ARM fait également allusion aux bombardements aériens de l’occupation qui ont également couté la vie à un grand nombre de civils.